Archives pour: Février 2009, 22
Au procès Colonna, le président : « On va briser là ! »
Justice - Yvan Colonna : “Monsieur Sarkozy est sur le banc des parties civiles !”
Isabelle Horlans, France Soir, le mercredi 11 février 2009 à 04:00, extraits
Yvan Colonna s’en est violemment pris, hier, au président de la République qui le présente, « depuis des années, comme l’assassin du préfet Erignac ». Il estime que « M. Sarkozy s’est immiscé dans cette cour auprès des victimes ».
[...] Didier Wacogne, président placide, balaie l’insinuation : « Ce n’est pas M. Sarkozy qui vous juge, mais cette cour… » Las ! rien ne peut plus arrêter Yvan Colonna. Il évoque les récents limogeages de préfets, en Corse, dans la Manche, « et vous pensez que son discours n’a pas d’influence sur un procès politique ? Comment voulez-vous que je puisse avoir confiance dans une justice où le président de la République est aux côtés des victimes ? Dans cette enceinte, M. Sarkozy est au banc des parties civiles ! Il fait ce qu’il veut ! Est-ce qu’on peut avoir un débat serein, en dehors de toutes pressions ? »
« On va briser là ! »
Le président Wacogne a le rouge qui monte aux joues. Il se racle la gorge : « La cour ne connaît pas de pressions politiques, et je ne veux pas y revenir ! » Yvan Colonna, provocateur : « Si je n’ai plus le droit de m’exprimer, expulsez-moi… »
Didier Wacogne, dont la voix grimpe dangereusement dans les aigus : « Ce que vous dites est désobligeant, et on va briser là ! » L’accusé : « Le président de la République a bien dit que j’étais coupable, oui ou non ? » Le magistrat, piégé : « Oui, il l’a dit. Mais la cour d’assises n’est pas le président de la République ! »
Malin, Yvan Colonna hoche la tête, lâche un « bien… », comme un procédurier donnerait acte de ce qui vient d’être publiquement déclaré. L’audience reprend un cours normal, si l’on peut dire : les témoins qui devaient être entendus hier – la famille Colonna – ne se sont pas présentés. L’huissier a beau souvent vérifier, père, mère, sœur et frère du berger ont disparu du palais. « Je leur ai interdit de venir, car cela ne sert à rien, explique l’accusé. J’ai bien vu comme ça s’est passé en 2007 (NDLR : lors de son premier procès) : ce qu’on dit de bien sur moi, il n’en est pas tenu compte. » La cour ne peut que s’incliner. Yvan Colonna vient de gagner son premier bras de fer.
Dépêches - International
La famille de Politkovskaïa ne va pas faire appel du verdict
Le Parisien / AP | 22.02.2009, 21h54
Les enfants de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, tuée en 2006 à Moscou, ne vont pas faire appel du verdict, après l'acquittement des quatre principaux suspects jeudi, a annoncé dimanche l'avocate de la famille Anna Stavitskaïa.
"Nous faisons entièrement confiance aux jurés et ne ferons appel de leur décision en aucun cas", a déclaré Mme Stavitskaïa à la radio Echo de Moscou.
Selon l'avocate, la déclaration faite vendredi par le fils de la journaliste, Ilia Politkovski, sur "l'implication" des suspects acquittés à ce meurtre, "n'a pas été bien comprise".
"A son avis, ces gens savent quelque chose sur ce crime, mais il ne peut pas affirmer qu'ils y sont impliqués", a expliqué Mme Stavitskaïa.
Les jurés ont acquitté jeudi les deux frères tchétchènes, Djabraïl et Ibraguim Makhmoudov, qui étaient soupçonnés d'avoir surveillé les déplacements de Politkovskaïa et d'avoir conduit sur les lieux du crimes le tueur présumé, leur frère Roustam qui n'a jamais été arrêté.
Le verdict d'acquittement concerne aussi l'ancien policier Sergueï Khadjikourbanov soupçonné d'avoir organisé la logistique de l'assassinat, et l'ex-agent des services spéciaux Pavel Riagouzov qui comparaissait pour des accusations d'extorsion qui n'étaient pas directement liées au meurtre.
Vendredi, un juge russe a demandé la reprise de l'enquête.
"J'espère qu'on nous donnera l'accès à l'enquête et qu'on tiendra compte (...) des preuves que nous présenterons. Si nous tous faisons des efforts, il sera possible de trouver les véritables tueurs", a déclaré Anna Stavitskaïa.
AZF, quatre mois de procès pour un étrange accident
Sarkozy recule en semant des billets
Dimanche 22 Février 2009 - 07:00, marianne2.fr, extrait
94° semaine de Sarkofrance. La crise a provoqué une grave défaite idéologique du Président et de son programme électoral. Sarkozy navigue à vue, et surtout à l'esbrouffe, sans vraie cohérence.
La crise économique a sonné le glas du programme présidentiel. Chaque semaine, le président français est contraint au recul : des manifestations bruyantes à chacun de ses déplacements, des ministres ou secrétaires d'Etat désavoués et épuisés, une protestation qui s'étend. La machine sarkozyste s'enraye.
AZF, quatre mois de procès pour un étrange accident
Par Cyrille Louis, envoyé spécial à Toulouse
Le Figaro, 20/02/2009 | Mise à jour : 19:28, extrait
L'explosion d'une usine d'engrais à Toulouse en septembre 2001 avait provoqué la mort de 30 personnes. Les causes du drame sont au cœur du débat.
À l'origine, il y eut treize petits mots qui, avec huit ans de recul, apparaissent comme le péché originel d'un dossier judiciaire hors norme. Le 24 septembre 2001, soit trois jours seulement après l'explosion de l'usine AZF, le procureur de Toulouse, Michel Bréard, assène à une population sous le choc : «Nous privilégions à plus de quatre-vingt-dix pour cent la piste accidentelle.» Dans la Ville rose martyrisée, les thèses les plus folles ont commencé à circuler, et le magistrat cherche, on peut le penser, à calmer les esprits. Sans succès : en donnant le sentiment d'écarter prématurément, et sans explication convaincante, les autres scénarios envisageables, il vient, au contraire, de lever un vent de soupçon qui, à l'heure où doit s'ouvrir le procès de la catastrophe, n'est aujourd'hui encore pas complètement retombé.
Le 21 septembre 2001, dans les minutes qui ont suivi l'explosion de cette usine d'engrais qui fera 30 morts, une multitude de récits, souvent dantesques, s'est répandue à travers la ville. «On était dix jours après les attentats de New York, le plan Vigipirate venait d'être renforcé et tout le monde ne pensait qu'à ça», se rappelle le président de l'Association des sinistrés du 21 Septembre, Frédéric Arrou. Qui raconte : «Quelques instants seulement après le tremblement de terre, j'ai croisé une femme qui m'a dit : “Il y a eu deux attentats, l'un place du Capitole et l'autre place Saint-Georges.” Pour la première fois - je m'en souviens comme si c'était hier -, je venais de découvrir le visage inquiétant de la rumeur.»
Bataille de mémoires autour d'AZF
LE MONDE | 21.02.09 | 13h42 • Mis à jour le 21.02.09 | 13h42, extraits
Depuis sept ans, les associations de victimes et l'association des anciens salariés, qui revendique plus de 600 adhérents, se tournent le dos. "Il y a une déchirure profonde entre salariés et riverains" déplore le maire de Toulouse, Pierre Cohen (PS). Il veut croire que le procès-fleuve qui s'ouvrira le 23 février permettra "une cicatrisation". Voire...
Procès Colonna : le suspens !
Procès Colonna: le suspens!
22.02.2009, chroniquesjudiciaires.blogs.nouvelobs.com, extrait
Demain, à treize heures, reprendra le deuxième procès d'Yvan Colonna, interrompu depuis jeudi après-midi. L'atmosphère promet d'être explosive après que les avocats du berger de Cargèse se soient vus refuser, vendredi, par la Cour d'appel, leur requête en récusation du président Didier Wacognes. Par ce biais, ces derniers voulaient dénoncer "l'impartialité" à leurs yeux du président de la Cour d'appel spéciale de Paris, accusé de ne pas avoir lu, ni jugé opportun de faire transmettre à la défense et aux parties civiles, une lettre de Didier Vinolas, datant de fin décembre dernier, dans laquelle ce commissaire divisionnaire, -déjà cité comme témoin au premier procès Colonna et resté muet à l'époque-, annonçait qu'il avait des éléments nouveaux à communiquer surs les faits.
EGLISE CATHOLIQUE
Le pape s'inquiète d'un eugénisme de l'apparence
NOUVELOBS.COM | 22.02.2009 | 13:42, extrait
"Cela tend à privilégier la capacité d'agir, l'efficacité, la perfection et la beauté physique aux dépens des autres types d'existence, jugés sans valeur", a lancé Benoît XVI.
Le pape Benoît XVI s'est inquiété, samedi 21 décembre, du développement d'un nouveau type d'idéologie eugéniste fondée sur des critères de perfection et de beauté physique.
"Il est certain que les idéologies eugénistes et raciales qui ont humilié l'homme par le passé et provoqué d'immenses souffrances ne sont pas de retour, mais une nouvelle mentalité se développe qui tend à justifier une conception différente de la vie et de la dignité de la personne", a dit le pape dans un discours à l'Académie pontificale pour la vie.
"Aussi cela tend à privilégier la capacité d'agir, l'efficacité, la perfection et la beauté physique aux dépens des autres types d'existence, jugés sans valeur", a-t-il ajouté.
Ann Webb, Américaine et SDF à Paris
Reportage
Ann Webb, Américaine et SDF à Paris
LE MONDE 2 | 20.02.09 | 16h33 • Mis à jour le 20.02.09 | 19h36, extrait
Ann Webb n'a pas souscrit l'assurance à 50 dollars qui lui permettait de se prémunir contre ce genre d'aléas. Le prix des autres billets proposés a doublé. Elle n'a plus assez d'argent pour rentrer chez elle. "Mon cœur s'est arrêté", raconte-t-elle. Son regard, jusque-là d'une grande intensité, s'embue. Elle semble revivre la douleur de ce moment. "Je savais que j'étais coincée à Paris. Presque sans un sou. Dans un pays dont je ne parlais pas la langue. J'étais terrorisée."
Mais l'Américaine espère encore. Une grève, cela ne peut pas durer bien longtemps ! Le prix des billets va baisser. Il n'en est rien. Le temps passe, les nuits d'hôtel coûtent. Sa carte visa prépayée se vide. Ann, soudain, se tait. Avoue sa crainte de "passer pour l'Américaine un peu gourde qui n'est jamais sortie de chez elle". Ce qui n'est pas totalement faux, admet-elle dans la foulée. "C'est vrai que j'étais sans doute un peu naïve. Je n'avais certainement pas assez économisé avant de partir…"
Elle s'offre avec ses derniers deniers deux nuits d'hôtel bon marché, et tente de se calmer, de réfléchir. Elle n'a pas d'économies au pays. Ses parents sont décédés. Elle n'a plus de contact avec son ex-conjoint. Ses rares amies sont fauchées (l'une d'entre elles, une ancienne colocataire, lui envoie tout de même 70 euros). Sa voiture est une épave dont elle ne tirera rien à la vente. Dans l'agence d'infirmières et d'aides-soignantes qui l'emploie, on ne supporte pas d'entendre parler de problèmes personnels. Inutile de les solliciter…
Reste le consulat américain. Contrôles drastiques de sécurité, ticket, file d'attente, enfin une fonctionnaire derrière sa vitre. Fort peu aimable. Ann, à moitié en pleurs, tente de lui expliquer sa situation. Elle veut rentrer, elle n'a plus d'argent. Dans l'affolement, elle croit comprendre : "Maintenant que vous êtes en France, il faut aller à l'ambassade de France. Personne suivante." A la sortie du consulat, elle interroge le premier passant. Où se trouve l'ambassade de France la plus proche ? Il éclate de rire.
Elie Domota : « Sarkozy entend mais ne répond pas »
Dimanche 22 Février 2009
"L'innocence des piranhas"
Le Journal du Dimanche, extrait
Gloss, le nouveau film d'Andreï Konchalovsky, 70 ans, est une fresque en forme de farce cinglante sur le milieu de la mode moscovite, parodie grossière de la mode occidentale. Illuminé par le jeu pétulant de l'actrice Yulia Visotskaïa, le film révèle surtout une Russie profondément secouée par le capitalisme. Un pays sauvage où le cynisme et l'argent sont rois.
Quel est le point de départ de Gloss ?
Il est très difficile de répondre à une telle question. Il arrive qu'un film naisse d'une seule image, d'une pensée furtive dans laquelle on rêve une grande histoire... Au départ de Gloss, il y a sans doute ma déception de spectateur face à d'autres films sur la mode. Prêt-à-porter, par exemple. Cela n'avait pas grand chose à dire sur le cynisme qui règne sur ce petit monde très puissant, où tout est d'abord marché. Le phénomène des magazines "papier glacé" révèle, selon moi, une désintégration des consciences des civilisations nouvelles. L'image y est devenue plus importante que les mots. Même les sportifs ont besoin d'une image, ce n'est plus la question qu'ils jouent bien ou pas. Comme si c'était l'image qui faisait d'eux des professionnels. On vit dans une diarrhée des images, une idéologie édictée par MTV.
A lire sur leJDD.fr
« Business as usual »
Édition du Dim 22 fév. 2009, DNA, extrait de l'édito
Les droits de l'homme en Chine ? Voilà un sujet qui fâche, à aborder obligatoirement, bien que timidement, par les dirigeants européens en déplacement à Pékin s'ils ne veulent pas encourir les foudres des bien-pensants ! En revanche, les Etats-Unis ont beaucoup mieux à faire en Chine. Sous l'administration Bush comme sous l'administration Obama, ce sera toujours le même principe : « business as usual ». Bref, les affaires, rien que les affaires...
C'est du moins l'impression qu'a donnée Hillary Clinton durant son séjour pékinois. La secrétaire d'Etat a soigneusement évité tout ce qui, selon elle, relève de la « politique intérieure » chinoise pour caresser les dirigeants de la République populaire dans le sens du poil en parlant le seul langage qu'ils veulent entendre. Celui du pragmatisme convenant aux relations entre les deux plus grandes puissances mondiales.
Caisse d'Epargne: réunion à l'Elysée hier
AP, 22/02/2009 | Mise à jour : 12:59
Une réunion s'est tenue hier à l'Elysée sur le projet de fusion entre les Caisses d'épargne et les Banques populaires, a-t-on appris auprès de l'Elysée. Selon plusieurs quotidiens dimanche, le secrétaire général adjoint de l'Elysée François Pérol pourrait prendre la tête du nouvel ensemble.
Un bébé éléphant affole les internautes
Un bébé éléphant affole les internautes
AFP, 22/02/2009 | Mise à jour : 12:16
Des milliers d'internautes se sont inscrits pour être alertés et espérer suivre en direct la première naissance d'un éléphant en Belgique, au zoo d'Anvers (nord). Sur le site www.baby-olifant.be, une vidéo permet déjà d'assister aux coups donnés par le petit dans les flancs de sa mère, Phyo Phyo, un éléphant d'Asie.
Plus de 18.000 personnes se sont déjà inscrites pour être prévenues de l'événement imminent, 48 heures à l'avance par SMS ou courrier électronique, afin de le suivre en direct sur internet. En attendant, les soigneurs du zoo alimentent une chronique quotidienne de la grossesse.
Le site regorge aussi d'informations sur la mémoire légendaire des éléphants, sur le poids d'un nouveau-né (de 80 à 120 kg) ou le temps qu'il faut à un éléphanteau pour savoir utiliser sa trompe (6 mois). Le maire d'Anvers a déjà annoncé qu'il inscrira le bébé éléphant, dont le nom asiatique commencera par la lettre K, dans le registre officiel des naissances.
Les avocats de Colonna mobilisent les corses
Faits divers
Les avocats d'Yvan Colonna appellent les Corses à se mobiliser
Le Parisien | 21.02.2009, 21h39 | Mise à jour : 22h04
Des juges qualifiés de «tricheurs» et de «faussaires». Une foule de quelque 600 personnes qui répond «Liberta». Ce samedi soir, près de 600 personnes ont participé à Ajaccio à une réunion de soutien à Yvan Colonna, écoutant trois des avocats du berger de Cargese appeler à la mobilisation face une justice qu'ils considèrent comme tronquée.
«C'est un tribunal inquisitoire : il est corse, il est de Cargèse, coupons-lui la tête, Dieu reconnaîtra les siens», s'est emporté Me Gilles Simeoni, l'un des avocats de l'accusé dont le procès a été suspendu pour un complément d'information et doit reprendre lundi.
Salués par des applaudissements nourris, les trois avocats étaient venus expliquer le déroulement du procès, en présence de Christine Colonna, la soeur de l'accusé qui a remercié «tous ceux qui soutiennent Yvan depuis 11 ans» et mis en cause «une machine de guerre» judiciaire.
Avec Me Simeoni, ses confrères Antoine Sollacaro et Pascal Garbarini ont dénoncé une «instruction à charge», «la partialité et la déloyauté du président de la cour d'assises» (Didier Wacogne, ndlr), ainsi que «les amitiés» de certains protagonistes du procès, magistrats comme témoins, avec le président de la République, Nicolas Sarkozy.
«En 33 ans de barreau, jamais je n'ai connu autant de mépris, d'humiliations», a renchéri Me Sollacaro.
L'ancien bâtonnier d'Ajaccio a volontiers usé de comparaisons guerrières.
«Nous sommes déterminés comme jamais, comme des soldats, nous savions que nous devions ensemble faire la guerre», a-t-il tonné affirmant avoir abandonné «les pantoufles pour la côte de maille» depuis les révélations de Didier Vinolas qui avait affirmé que deux membres présumés du commando nationaliste à l'origine du crime n'auraient jamais été inquiétés.
Chacune des interventions a été écoutée dans un silence religieux, seulement entrecoupé d'huées au moment où étaient évoqués le président de la République ou Roger Marion, ex-chef de la Division nationale anti-terroriste (DNAT).
«Le jeu est pipé, les juges sont des faussaires, des tricheurs et nous allons malgré tout continuer à les affronter», a tonné Me Sollacaro invitant les Corses à «investir la salle (d'audience) et protester chaque fois que le président nous insulte».
Les orateurs ont appelé à la mobilisation des Corses à l'image d'Edmond Simeoni, père de l'avocat et militant nationaliste de la première heure.
«Vous devez être présents», a-t-il lancé, «soutenir cette quête de la vérité et inlassablement dire que nous ne demandons pas un passe-droit mais que nous sommes convaincus qu'Yvan Colonna n'a pas tué le préfet Erignac».