Mot(s) clef: moral
Etats généraux de l'alcool : « éduquer les écoliers aux bienfaits du vin »
NDLR : De la violence imbibée, conjugale et familiale, de la dépendance, des ruptures, de la précarisation, des meurtres, des décès, la désocialisation, des placements d'enfants, un genre plus victime que d'autres, 5 millions de « malades » et 45 000 morts par an selon certaines sources... buvons positif.
Politique
Bachelot: "Interdire la vente d'alcool aux mineurs"
Le Journal du Dimanche, samedi 12 Juillet 2008
Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, s'inquiète de la consommation croissante d'alcool chez les adolescents, avec une l'apparition de phénomènes comme le "bing drinking". La ministre va lancer jeudi une campagne de communication à l'adresse des jeunes et prépare une loi sur l'addiction dont elle révèle les principaux axes pour le JDD. [...] Je ne veux pas adopter un ton moralisateur, ni stigmatiser qui que ce soit. Cette campagne va aborder la question sur un ton décalé, qui est apprécié et bien compris des jeunes. Dans le spot, diffusé à la télé et dans les salles de cinéma, des adolescents sont mis en scène dans un univers paradisiaque qui va tourner au cauchemar après qu'ils ont trop bu.
Lettre bimestrielle d'information sur les effets de l'alcool
De source Inpes.sante.fr, la lettre de décembre 2006, n°30
Ce n’est qu’un début... Les États généraux de l’alcool (EGA) souhaités par les parlementaires et mis en place par le ministre de la Santé Xavier Bertrand sous la très efficace responsabilité d’Emmanuèle Jeandet-Mengual viennent de se terminer. Trois mois de forums publics régionaux autour de thématiques diverses, sanitaires, sociales et sociétales pour faire le point sur la place occupée par ce produit dans la vie des Français.
Rapport - Eduquer les écoliers aux bienfaits du vin
TF1/LCI, le 30/11/2006, extrait
Un rapport parlementaire préconise de lancer dans les établissements scolaires des programmes sur le "bénéfice sanitaire" et les méfaits du vin. Une proposition qui risque de mécontenter les professionnels de la santé.
Le vin au programme scolaire : telle est l'une des dix propositions faites par deux députés qui ont planché sur la situation de la viticulture en France. Dans le cadre d'un rapport parlementaire, Philippe-Armand Martin (député de la Marne, UMP) et Gérard Voisin (député de la Saône-et-Loire, UMP) analysent la crise actuelle que traverse le secteur. "Être Français c'est, d'une certaine façon, connaître le vin : comme aliment, comme plaisir et ... comme danger", écrivent les élus. D'où l'importance, selon eux, de "mettre en place des programmes d'éducation pour la santé informant des effets bénéfiques du vin dans le cadre d'une consommation appropriée". L'idée est de "[substituer] l'éducation à l'interdit brutal", qui produit "généralement l'inverse des effets recherchés".
Voir aussi la proposition de loi n° 827 enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 24 avril 2008.
Ces jeunes qui ont la foi
Journal du CNRS - N°222 - 223 - Juillet-Août 2008 - Le corps
PAROLE D'EXPERT
Ces jeunes qui ont la foi, extrait
Le 15 juillet, les 23es Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) débutent à Sydney. Une rencontre placée sous le signe de la célébration de la foi qui réunit des jeunes du monde entier : 1 million à Paris en 1997, 2 millions à Rome en 2000 ou encore 1 million à Cologne en 2005… Comment expliquer le succès de ce rassemblement qui pourrait être le plus grand jamais organisé en Australie, devant les J.O. de 2000 ?
Olivier Galland : Aujourd’hui, les jeunes qui ont une religion la vivent avec un engagement plus durable et une plus grande intensité. Leur foi et leur participation religieuse s’expriment davantage sur un plan émotionnel et collectif. Ils ont un désir communautaire fort. Ce phénomène de sociabilité de la jeunesse a toujours existé. Aujourd’hui plus électif, il dénote le besoin qu’éprouvent les jeunes de partager non pas avec des inconnus mais avec leurs amis. Ce qui peut expliquer pourquoi des rassemblements occasionnels tels que les JMJ remportent un franc succès. Ils apportent dans une certaine mesure une réponse à ce besoin.
Assiste-t-on à un retour de la religion chez les jeunes ?
O.G. : Chez les jeunes, la réémergence de valeurs morales comme l’autorité ou la fidélité au sein du couple pourrait confirmer un retour de la religion… Dans les dernières enquêtes de valeurs publiées en 1999, il est assez frappant de voir une remontée de certaines croyances en une vie après la mort (42 % en 1999 contre 25 % en 1980), en la réincarnation (30 % en 1999 contre 21 % en 1981), etc. Ainsi, chez les garçons et filles d’aujourd’hui, les symboles religieux sont de plus en plus choisis parmi un stock de croyances, de propositions religieuses extrêmement variées. Ils puisent chacun dans ces propositions diverses pour se construire en quelque sorte une religion « à la carte ». Où ils espèrent trouver des réponses aux interrogations fondamentales sur l’au-delà et sur la signification de leur place dans le monde. La religion représente à leurs yeux une force et un réconfort. Jusqu’où ces pratiques sont-elles religieuses ? Et peut-on pour autant parler d’un réel retour de la religion ?
Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS et membre du Groupe d'étude des méthodes de l'analyse sociologique (Gemas, CNRS / Université Paris-IV)
Revue française de sociologie, volume 47 2006/4
Note critique
À propos des valeurs en situation d’immigration : questions de recherche et bilan des travaux
Jocelyne Streiff-fénart
Résumé de l'article. Les immigrés ont-ils des valeurs spécifiques ? Cette note critique interroge d’abord cette question elle-même et les ambiguïtés qui pèsent sur les catégories auxquelles elle renvoie (immigrés, français issus de l’immigration, français de souche, etc.). La mise en perspective du cas français avec d’autres sociétés d’immigration européennes permet de montrer que de façon générale cette question est étroitement liée aux orientations politiques nationales en matière de citoyenneté : elle pose de façon sous-jacente celle de l’éligibilité des immigrés à la communauté nationale, et de la place qu’ils sont appelés à y occuper selon que celle-ci est définie comme pluriculturelle ou homogène culturellement. Dans une deuxième partie, on examine un ensemble de recherches françaises portant sur les valeurs des jeunes issus de l’immigration maghrébine dans différents domaines (vie familiale, sociabilités, travail, religion, vie politique, etc.) au cours des trente dernières années. Ce bilan laisse apparaître des régularités solidement établies par les grandes enquêtes statistiques (comme l’ancrage à gauche des jeunes issus de cette immigration), tandis que les recherches plus qualitatives permettent de mieux faire ressortir la diversité des orientations en fonction des parcours de socialisation des acteurs. La nécessité d’articuler ces deux types d’approche et de développer les comparaisons internationales, en particulier dans le cadre européen, est soulignée en conclusion.
Plan de l'article, sur CAIRN
• Les valeurs des immigrés au miroir des conceptions nationales de l’intégration des étrangers
• Les valeurs des immigrés : approches et questions de recherche
• Les valeurs des immigrés maghrébins en France : bilan de la littérature
— Une transmission problématique des valeurs d’une génération à l’autre
— Valeurs familiales, morale domestique et rapports de sexe : combinaisons culturelles et compromis intergénérationnels
— Valeurs liées au travail et à l’intégration économique : les effets d’une aspiration contrariée à la mobilité
— La banlieue et ses valeurs
— Des Marches des Beurs aux mobilisations collectives des filles de l’immigration : l’entrée des jeunes générations maghrébines en politique
— Valeurs politiques : un ancrage à gauche persistant et un fort investissement dans le militantisme local
— Valeurs religieuses : entre sécularisation et islamisation
• RÉFÉRENCES
La lettre de l'enfance et de l'adolescence, Erès, n° 70 2007/4
Dossier : L'enfant en terre étrangère - Cliniques, pratiques
Le placement familial, lieu d’exil, voir sur CAIRN
Marina Stephanoff
Résumé de l'article. L’enfant du placement familial grandit en terre étrangère. C’est à partir de cet « exil » et dans les allers-retours entre sa famille et sa famille d’accueil qu’il va se construire. Mais sa place n’est pas pérenne. Elle peut être fragilisée par les passages à l’acte de l’enfant. Ces conduites sont des symptômes à comprendre comme un mouvement de répétition inconsciente, effet des traumas infantiles qui ont mené au placement et qui ont produit des ruptures dans le lien symbolique qui relie l’enfant à ses parents. Cette recherche du sens derrière les agirs qui menacent les liens qu’il est en train d’établir est nécessaire pour permettre à l’enfant de sortir de la répétition et lui éviter d’entrer, de rupture en rupture, dans l’errance.
Mots-clés : placement familial, étranger, exil, répétition, traumatisme, rupture du symbolique, passage à l’acte, symptôme, errance, lien.
Plongée dans le coma par son appareil de remise en forme ?
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Accueil » Grand Sud » Lot-et-Garonne
ladepeche.fr, 26/09/2008
Pont-du-Casse. Plongée dans le coma par son appareil de remise en forme ?
Elle a utilisée pendant plus d'un mois cette machine acquise à un téléachat, et apparemment fabriquée en Chine.
Dimanche 27 janvier dernier, Pont-du-Casse. Il est environ 20 heures et Marie-Chantal Betbèze, 52 ans, assistante maternelle, petit bout de femme active et dure au mal, est « pliée en deux sur le lit » : « Elle a très, très mal au ventre ». Son mari, Patrick Betbèze, 46 ans, la porte jusqu'à la voiture et file aux urgences de l'hôpital Saint-Esprit à Agen. [...] Victime d'une hémorragie massive (un collapsus cardiovasculaire), elle est plus proche de la mort que de la vie : « Si on me rappelle pour la réopérer dans les deux heures je ne rouvre pas », explique le chirurgien à Patrick. « C'est très grave ». [...] Pendant les cinq semaines qui suivent, le pronostic vital est « réservé ». Reliée à 15 poches de perfusion et 8 seringues, sous assistance rénale 24 heures sur 24, elle est opérée à quatre reprises en un mois et passe une semaine en délire schizophrénique à son réveil. [...] Via une association d'aide aux victimes, Marie-Chantal et Patrick Betbèze ont pris contact avec le fabricant du plateau vibrant, basé en Belgique : « On leur a demandé de faire une déclaration de sinistre à leur assurance ». Le fabricant a répondu positivement, une expertise médicale doit avoir lieu. [...] Réponse du conseiller juridique : « Ce n'est pas ma partie, je vais demander à ce que quelqu'un de qualifié en la matière vous rappelle ». Hier soir, personne n'avait rappelé pour apporter ces réponses. ...
La moralisation du capital, la résolution de la crise financière
Pouvoirs. Sud/Nord, Folies et cultures, no 20–2005/1
collectif, chez Eres. Rédacteur en chef : Michel Minard et Edmond Perrier.
Voir sur CAIRN pour le sommaire, les articles et leurs plans. Voir également Plantu, Le petit juge illustré. Eva Joly est mal aimée. Brigitte Henri, une ex commissaire des RG, a aussi écrit et dit des choses très instructives.
NDLR : Un ensemble à prendre avec des pincettes, il peut arriver que certains prêchent le faux pour savoir le vrai, il peut aussi s'agir parfois d'approximations, voire de diffamation, de luttes de pouvoirs ou de luttes en vue de les déstabiliser (notamment en périodes pré-électorales ou électorales). Ce sont en tous cas des informations qui sont parues et qui ont pu, en leur temps, influencer le lecteur. Se référer aux journaux, aux livres qui traitent ces thèmes, ainsi qu'aux informations officielles pour approfondir ces sujets ressitués dans leurs contextes historiques, sociaux et politiques. Se référer aussi aux rapports du SCPC, à la Documentation française, ainsi qu'aux rapports de la Cour des comptes. Souvent, des relaxes ou des acquittements ne font pas autant de bruit que des déclarations fracassantes qui initient des investigations. Certaines plumes sont plus cyniques ou satiriques que d'autres. Parfois, l'information est simplement insolite. Par ailleurs, de nombreux procès au motif de diffamation n'aboutissent pas en raison de vices de procédure. En théorie, un suspect est présumé innocent... ce qui est moins vrai dans le monde des affaires où, à certains postes, les acteurs doivent être irréprochables. Le pragmatisme et la modération s'impose. Par le passé, je boursicotais avec des collègues ; nous avions des titres Les Beaux Sites ; puis a suivi la guerre du golfe...
Les Européens rejettent l'idée d'un plan de sauvetage pour leurs banques
LE MONDE | 23.09.08 | Extrait
Les Européens ont salué, lundi 22 septembre, le plan de sortie de crise proposé par l'administration Bush. Ils se gardent néanmoins de vouloir mettre sur pied un dispositif d'une telle ampleur, en dépit des demandes en ce sens formulées à Washington. [...] Les Européens se montrent rassérénés par la réponse des Américains. "Nous y sommes ! Les Etats-Unis ont pris les choses en main. Comme cela a été le cas pour toutes les crises précédentes, la Réserve fédérale américaine (Fed) va faire office de pilote mondial pour mener à bien la résolution de la crise financière", estime un haut fonctionnaire. ...
Propos recueillis par J. B. (lefigaro.fr), le 23/09/2008...
A Vitry, des jeunes « dégoûtés »
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A Vitry, des jeunes "dégoûtés" par la condamnation du meurtrier de Sohane
20Minutes.fr avec AFP, éditions du 08/04/2006, extrait
La cité Balzac de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), où Sohane est morte brûlée vive en 2002, était partagée samedi entre le sentiment des parents d'une condamnation "dure mais juste" et celui des plus jeunes "dégoûtés" par un verdict si "lourd".
Savoir enfin qui sont les Rroms
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Cahiers du Genre, n° 35/2003
La violence, les mots, le corps
Introduction, extrait
L’analyse de la violence est inséparable de l’étude de ses représentations, ce qui en fait d’emblée une catégorie hautement subjective. Au demeurant, elle ne s’appréhende réellement que par les réprobations sociales qu’elle suscite. Ce qui n’était pas perçu comme violence par une société à un moment de son histoire le devient à d’autres moments ou dans d’autres sociétés.
Les théories de la violence sont multiples, mais un large consensus s’est aujourd’hui dégagé pour montrer ce qu’il y a de destructeur dans la violence :
Appelons violence toute contrainte de nature physique ou psychique susceptible d’entraîner la terreur, le déplacement, le malheur, la souffrance ou la mort d’un être animé (Héritier 1996, p. 17).
18-09-2008 18:29, Metro, extrait
La tribune du Blogueur de la semaine
Cette semaine, la parole à Jean-Pierre Dacheux : “Savoir enfin qui sont les Rroms*”
Le sommet de Bruxelles sur les Rroms aura eu cet avantage : faire parler d’un peuple méconnu. Quant à ses résultats positifs, il faudra attendre… La création d’une “plateforme sur l’inclusion des Rroms”, annoncée par José Manuel Barroso, n’apporte rien de neuf : quand on veut enterrer une question embarrassante, on crée une commission. Plusieurs textes sur les Rroms, très positifs, ont pourtant été votés par le Parlement européen, depuis 2005. Ils restent sans effet sur les politiques des Etats ! Il s’ensuit que la plus nombreuse de toutes les minorités culturelles (bien plus de dix millions de personnes) ne voit pas reconnue sa dimension européenne. Les idées reçues continuent de se propager, et d’abord celle-ci : les Roms seraient des nomades ! Pourtant, en Europe, ils sont sédentarisés à plus de 90% ! ...
En encart, sur Metro...
* “Rrom” est un mot de la langue rromani ; il veut dire “homme”. “Rom” est le terme politiquement correct en usage dans les instances européennes. “Tsigane” est un terme d’usage courant chez les ethnologues (il est péjoratif à l’est de l’Europe). “Gens du voyage” est une expression administrative qui n’existe qu’en France.
Jean-Pierre Dacheux, est membre de l’association Romeurope et auteur d’une thèse de doctorat en philosophie sur “Les interpellations tsiganes de la philosophie des Lumières”.
Procès d'assises, la défense décodée ou le mot qui peut tuer
In Deutschland beschwert man sich stark über meine « Excentricitäten. » Aber da man nicht weiß, wo mein Centrum ist, wird man schwerlich darüber die Wahrheit treffen, wo und wann ich bisher « excentrisch » gewesen bin. • Nizza (France), 14. Dezember 1887 : Brief an Carl Fuchs • Nietzsches Briefe, 1887
NDLR : En 2006, à la Cour d'appel, les juges ont lu une phrase extraite des minutes du greffe de l'audience du 18 novembre 2003, la date du placement de Justine. Les juges ont sauté des mots, ce que j'ai souligné. De simples mots dans une phrase, des minutes, un procès verbal ou une déclaration peuvent faire toute la différence...
27 mars 2007, une affaire « troublante » à Narbonne
Procès d'assises La défense décodée
LE MONDE 2 | 19.09.08 | Extraits des pages 1 et 2 sur 5
Ça a commencé par un long regard de l'avocat sur son client, de haut en bas, de bas en haut. Sévère, le regard.
" Je vais vous faire un compliment qui est une critique en même temps. Je vous trouve bien, là. Vous êtes beau, bronzé. Vous êtes trop beau, trop bronzé pour une comparution devant la cour d'assises.
– Vous savez bien que je travaille au grand air, moi !
– Oui, mais vous comparaissez pour un crime. Il y a, en face de vous, une famille qui a perdu un fils. Votre mine, là, ça peut donner un sentiment désagréable. Il faudrait retomber dans une attitude… "
Quelques discours, le bon docteur et la naissance du récit noir
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Deux dessins animés de Tex Avery sont des adaptations du conte. Notamment le fameux Red Hot Riding Hood. [...] En 2006, le groupe Evanescence sort un clip vidéo : Call me when you're sober (Appelle-moi quand tu seras dessaoûlé) dans lequel Amy Lee évoque une rupture. Le clip raconte l'histoire d'une jeune femme (le Petit Chaperon rouge) qui essaye d'échapper aux griffes du grand méchant loup. De source Wikipedia
![](/ProfesseurTotemEtDocteurTabou.P15.jpg)
Professeur Totem et Docteur Tabou, Nicole Claveloux, éditions Etre, 2006, page 15
Le diable assurément...
Naissance du récit noir
En 1558, Pierre Boaistuau publie Le Théatre du monde, premier manifeste français d'un humaniste angoissé qui rompt avec la vision optimiste des générations précédentes : « Mais, bon Dieu ! le diable s'est si bien emparé des corps et des esprits des hommes pour le jourd'hui et les a rendu si industrieux et ingénieux à mal faire... » [...] De fréquentes rééditions, des traductions en anglais ou en flamand, des adaptations et divers plagiats témoignent d'un succès immédiat. [...] Le monde représenté est un univers de cauchemar, envahi par la violence et le monstrueux, inversé par rapport aux codes alors en usage. L'individu est tout autant soumis aux « prodiges de satan » qu'à la terrible vengeance de Dieu. Faible, emporté par la fureur de ses passions, il se trouve dévoyé de sa nature divine.
Une histoire de la violence, Robert Muchembled, Seuil, 2008, p. 379
![](/LePlacementFamilial.P230.jpg)
Le placement familial ; ses secrets et ses paradoxes,
Pierre Sans, L'Harmattan, 2006, p. 230
Garde d'enfants : bataille(s) autour d'une promesse
La jeune mère de David mise en examen et écrouée.
Selon la procureure, l'enfant était «une charge trop lourde pour elle».
Libération, 6 novembre 2006
Aline Lelièvre, cette jeune mère de 19 ans soupçonnée d'avoir tué son fils de 14 mois, David, a été mise en examen samedi matin pour «homicide volontaire sur mineur de 15 ans» et placée en détention provisoire à la prison des femmes de Rennes. (...) «Elle ne supportait plus sa situation de mère célibataire, a simplement expliqué Catherine Denis. L'enfant était devenu une charge trop lourde pour elle.» Abandonnée par le père de David, un Portugais installé en Suisse, alors qu'elle en était au sixième mois de sa grossesse, Aline avait quitté le domicile familial pour emménager avec son enfant dans un petit immeuble d'un quartier populaire de Redon depuis un mois. Elle travaillait dans un restaurant à la sortie de la ville.
En avril 1970, une explosion secoue le vaisseau Apollo 13 après 55 heures de vol... De cet incident, la célèbre phrase « Houston, on a un problème. » À partir de là tout est à inventer ; il n'y a aucune procédure pour recharger les piles d'Odyssey à partir du module lunaire, pour filtrer l'oxyde de carbone expiré par les astronautes (les filtres des deux modules étaient incompatibles). Pire, aucune procédure pour retourner sur Terre en pareille situation. À Houston, on réveille les meilleurs cerveaux pour les mettre au travail. Le temps est compté.
PARIS (AP), 6 novembre 2006, 22h29 - Le gouvernement va présenter mardi un nouveau plan "Petite enfance" prévoyant la création de 40.000 places de crèche supplémentaires d'ici cinq ans.
Il était urgent de "passer à la vitesse supérieure" en proposant "une augmentation significative de l'offre d'accueil des tout-petits", explique le ministre délégué à la Famille Philippe Bas dans un entretien que publie mardi le Figaro.
"Sur les 2,4 millions d'enfants de moins de 3 ans, il y en a 240.000 pour lesquels les parents n'ont pas de solution", note-il, ajoutant que le plan prévoit une "diversification de l'offre" et "l'amélioration de sa qualité".
Ces 40.000 nouvelles places, a-t-il rappelé, s'ajoutent aux 72.000 dont la création est prévue entre 2004 et 2008. Philippe Bas compte favoriser le développement de trois types d'accueil : micro-crèches, crèches d'entreprises, et crèches rurales.
Le taux de fécondité en France est de 1.92 enfant par femme, un des plus hauts taux européens, avec 807.000 naissances en 2005, précise encore le ministre.
Le 8 décembre 2007, France 3 a diffusé le témoignage d'une jeune « maman solo » « sans qualification », « au chomage depuis maintenant un an ». La priorité de cette jeune femme : « retrouver un emploi pour continuer de voir grandir son fils ». « Dans cette famille monoparentale, Noël n'aura pas vraiment de sens » :
Extrait du 19-20 de France 3 Ile-de-France, 8/12/2007
Société
Le boom des monoparents
Le Centre d’études de l’emploi alerte sur la hausse des foyers à parent unique et l’exposition à la précarité.
Libé, jeudi 19 juillet 2007, extraits
Une jeune mère hébergée en foyer, un veuf avec des enfants à charge, des divorcées qui ont la garde des petits : les familles monoparentales sont multiples. Et en hausse. Depuis les années 60 leur nombre a doublé et on en comptait 1,5 million en 1999 (derniers chiffres du recensement). Dit autrement, en 1982 un ménage sur dix était composé d’un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans et d’un parent seul. Aujourd’hui, c’est le cas de un sur cinq. En tout, 2,4 millions d’enfants vivent avec un seul parent. «Un défi majeur pour les politiques publiques», selon une étude du Centre d’études de l’emploi, publiée le mois dernier. [...] La pérennité des liens familiaux au-delà des séparations, rappellent les auteurs, est «l’un des objectifs des politiques publiques et l’un des rôles assignés à l’action sociale [...] : veiller au maintien de ces liens, économiques [...], sociaux [...] et affectifs».
Aux éditions Lito, pour bercer les plus petits d'illusions
Garde d'enfants : bataille autour d'une promesse
LE MONDE | 19.09.08 | Extraits
En lançant une controverse sur la préscolarisation des enfants de deux à trois ans, Xavier Darcos se place au coeur du débat sur l'une des promesses de Nicolas Sarkozy, le droit opposable à la garde d'enfants. Alors que le gouvernement tente de développer les lieux d'accueil pour les tout-petits, le ministre de l'éducation nationale semble mettre en garde tous ceux qui rêvent d'utiliser la préscolarisation pour résoudre le casse-tête des modes de garde : non, assure-t-il, l'école maternelle à deux ans ne doit pas remplacer les crèches.
... Après avoir crû pendant les années 1960 et 1970, la préscolarisation s'est stabilisée avant de décliner dans les années 2000 : à la rentrée 2007, 20 % des enfants âgés de deux à trois ans étaient inscrits en maternelle. Si la préscolarisation a prospéré malgré les critiques, c'est en partie parce qu'elle ne coûte pas cher : le coût annuel de fonctionnement d'une place de préscolarisation est évalué à 4 000 euros, contre 10 000 euros pour une place chez une assistance maternelle et 15 000 euros pour une place en crèche.
Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu
Les carences éducatives
Les troubles de la relation à l'autre pendant l'enfance et l'adolescence
Mireille Lescure
Privat, Enfance/Clinique, nouvelle édition, 1991
De la quatrième. Il est plus courant de parler de carences alimentaires que de carences éducatives. Cependant, comme le démontre l'expérience des psychologues et des éducateurs, le développement psychique d'un enfant peut souffrir des troubles de sa relation à autrui d'une façon aussi grave et aussi dangereuse que s'il était privé de protéine ou de calcium. ...
De la vaste bibliographie, Fromm (E), Société aliénée et société saine, le Courrier du Livre, Paris, 1950
Le Point est allé mesurer sur le terrain combien la réalité est éloignée des discours
05/04/2007, le Point, extrait
La conclusion de l'article : Pour comprendre, nous avons pris rendez-vous avec le directeur de l’ASE du département, qui, dès la deuxième question, portant sur la masse salariale de l’association, a mis fin à l’entretien. Depuis, dans un courrier adressé au Point, l’ASE a fait savoir qu’En Temps n’était plus autorisée à recevoir des mineurs de moins de 15 ans et qu’elle ferait l’objet d’un contrôle extérieur. Quant aux vigiles, ils devraient enfin bénéficier d’une formation de « moniteurs éducateurs »...
Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu
Libération, mardi 13 décembre 2005
Le tribunal correctionnel de Chambéry (Savoie) devait juger hier un directeur de prison et un surveillant accusés d'avoir frappé deux détenus de 17 ans, en juillet 2003, avant de les enfermer, nus et attachés, dans une cellule disciplinaire. Le parquet avait d'abord classé ce dossier, mais l'Observatoire international des prisons l'a exhumé après avoir reçu le témoignage de personnels. L'inspection des services pénitentiaires a donc rédigé un rapport, directeur et surveillant ont été renvoyés devant le tribunal, mais le procureur a refusé de produire la pièce principale : le rapport administratif. Les avocats des jeunes détenus s'en sont plaints : le tribunal a renvoyé l'affaire au 13 mars, ordonnant au procureur «la communication de toutes les pièces».
L'Humanité, le 10 mai 2006. Sarkozy brandit le péril jeune.
Sur aidh.org... L'émergence des droits de l'homme en Europe. 1763 • Diderot : Le droit d'écrire et de publier. « Citez-moi, je vous prie, un de ces ouvrages dangereux, proscrits, qui, imprimé clandestinement chez l'étranger ou dans le royaume, n'ait été en moins de quatre mois aussi commun qu'un livre privilégié [bénéficiant d'une autorisation de publier liée à une approbation]? Quel livre plus contraire aux bonnes murs, à la religion, aux idées reçues de philosophie et d'administration, en un mot à tous les préjugés vulgaires, et par conséquent plus dangereux que les Lettres persanes? que nous reste-t-il à faire de pis? Cependant, il y a cent éditions des Lettres persanes et il n'y a pas un écolier du collège des Quatre-Nations [riche collège parisien] qui n'en trouve un exemplaire pour ses douze sous... »
L'Express, vendredi 20 octobre 2006. "La fin du mythe communiste" (...) Le fax et les moyens techniques nouveaux ont permis de contrer la propagande soviétique, très puissante en particulier dans la presse, l'opinion et les milieux intellectuels français.
Le parquet requiert le rejet du pourvoi de Maurice Agnelet
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Société • Le parquet requiert le rejet du pourvoi de Maurice Agnelet • Condamné au terme de trente ans de rebondissements judiciaires pour le meurtre d'Agnès Le Roux, il demande un troisième procès.
QUOTIDIEN : mercredi 17 septembre 2008, extraits
Outre la longueur - langueur ? - de la procédure, le cas Agnelet est symbolique de certaines affaires criminelles. Tout le monde est presque d’accord sur un point, le bonhomme paraît odieux : menteur, manipulateur, maniaque (il enregistre toutes ses conversations), obsédé par le fric, misogyne… Il semble faire exprès - malin plaisir ? - de concentrer sur sa personne tous les ingrédients d’un authentique salopard. Un «mufle», résume plus sobrement Michel Henry, correspondant de Libération sur la Côte d’Azur, qui vient de publier Agnelet, l’homme que l’on n’aimait pas (éd. Odile Jacob). Est-ce suffisant pour le qualifier d’assassin ?
Simulacre. «Il est capable, il est coupable», a cru pouvoir résumer Me Georges Kiejman, avocat de la famille d’Agnès Le Roux, partie civile, lors du premier procès : «Il est menteur, et la dénégation de son homosexualité le démontre.» Sauf que rien ne prouve formellement qu’il aurait assassiné Agnès (29 ans, à l’époque), à la Toussaint 1977. Pas de cadavre, en dépit de nombreuses recherches : on peut tout juste en conclure, trente ans après les faits, qu’elle n’est plus de ce monde. Pas de mode opératoire : l’aurait-il tuée de ses propres mains ou simplement accompagnée lors d’un simulacre de suicide à deux, en amoureux - après deux tentatives individuelles de la jeune femme ? Pas de date certaine (entre le 27 octobre et le 1er novembre) : juste un énorme doute sur l’alibi fourni par l’accusé pour le week-end du 27-28. Mais un mobile : Maurice Agnelet a ensuite récupéré trois millions de francs (457 000 euros) d’Agnès Le Roux, déposé sur un compte en Suisse. C’est moche, sauf qu’Agnelet a déjà été condamné à deux ans de prison sur le volet financier de l’affaire.
Dans son livre, Michel Henry reprend le dossier pénal dans son entier. ...
Roulette. Aux assises, il est un principe normalement intangible : le doute doit profiter à l’accusé. Agnelet a été emporté dans un jeu de roulette judiciaire : relaxe par le premier jury, condamnation par le deuxième.
Le droit [ au travail ], entre histoire et utopie
Le Livre noir de la pub : Quand la communication va trop loin
de Florence Amalou
Stock, 2001
Présentation de l'éditeur. Cet ouvrage a pour but de mettre en lumière une réalité publicitaire complexe, illustrée par des enquêtes et des reportages effectués dans les coulisses d'un univers à la fois fascinant et tentaculaire.
Quatrième de couverture. « Une société de marché s'installe, chaque jour davantage. Pour certains, la publicité garantit la liberté démocratique puisqu'elle permet au consommateur de mieux choisir. Mais qu'en penser lorsqu'elle vise nos enfants, sans rencontrer d'opposition, jusque dans les écoles ; lorsqu'elle fait croire à des maladies pour faire acheter des médicaments ; lorsqu'elle se glisse insidieusement dans les services publics ou la politique ; lorsqu'elle nous impose une vision du monde que nous n'avons pas choisie ? Censure, autocensure, tabous, interdits, manipulations, pressions... Chaque individu est exposé en moyenne à plus de mille messages commerciaux par semaine. II est temps de prendre la mesure du matraquage qui nous rend apathiques. Cet ouvrage met en lumière la réalité souterraine de la publicité grâce à des enquêtes effectuées dans cet univers à la fois fascinant et tentaculaire, soutenu par de puissants réseaux. La pub est là, elle fait partie de nos sociétés, obligeons-la à tomber le masque. »
Florence Amalou, 33 ans, est journaliste au Monde, au service Médias, où elle couvre les questions liées à la communication et à la liberté d'information.
A l'Institut Acton pour l'étude de la religion et de la liberté... La liberté requiert de se protéger du contrôle des autres, ce qui exige maîtrise de soi et, par conséquent, une influence religieuse et spirituelle, de l'éducation, des connaissances et une bonne santé physique et morale • Lord Emerich Edward Dalberg Acton (1834–1902)
S'il est toujours nécessaire de prendre la mesure d'une grande oeuvre philosophique en prenant soin de la rapporter à l'époque où elle fut produite, on ne saurait pour autant la comprendre philosophiquement par ce moyen. Léviathan ou la République de Platon (à laquelle Hobbes compare son oeuvre) ne sont pas des oeuvres de circonstances, quand bien même ces circonstances ont pris part à leur élaboration. De même, si une philosophie est invoquée par tel ou tel politicien passé ou présent, cela ne signifie pas que la philosophie en question doive être évaluée relativement à ce qu'en disent ceux qui s'y réfèrent pour s'en réclamer ou pour la condamner. Tel est en effet ce qui défini une oeuvre : être de son temps tout en lui échappant absolument. • De l'introduction, par Gérard Mairet, Léviathan ou matière, forme et puissance de l'Etat civil chrétien, folio essais, Gallimard, 2000. P. 633 et suivante, « la pensée est libre » • Pour parler clair, la question est de savoir si le récit dit la vérité ou si c'est un mensonge. Tout un chacun n'est pas juge de cette question, selon sa propre raison privée, ou conscience ; cela relève au contraire de la raison publique, c'est à dire de la raison du lieutenant suprême de Dieu, car, en vérité, nous l'avons déjà fait juge si nous lui avons donné la puissance souveraine de faire tout ce qui est nécessaire à notre paix et à notre défense. Une personne privée a toujours la liberté (parce que la pensée est libre) de croire ou de ne pas croire, en son coeur, à ces actions qu'on lui présente comme étant des miracles ; et c'est par rapport au surcroit de bénéfice qu'en tirent ceux qui crient au miracle ou les accréditent qu'elle décidera s'il s'agit de miracles ou de mensonges. Cela dit, quand il s'agit de confesser cette fi, la raison privée doit se soumettre à la raison publique, autrement dit au lieutenant de Dieu. Quand à savoir qui est ce lieutenant de Dieu, chef de l'Eglise, c'est ce qui sera examiné plus loin, en son lieu.
La justice étant un service public, l’intervention active du juge dans l’instruction de l’affaire n’en apparaît que plus justifiée et légitime. (...) Enfin, si le procès civil oppose souvent des particuliers, l’ordre public n’est pas pour autant absent des débats qui se déroulent devant les juridictions civiles. Il suffit, pour s’en convaincre, de considérer le nombre des affaires civiles et commerciales dans lesquelles le ministère public intervient, fût-ce comme partie jointe. • Du rapport Magendie, Célérité et qualité de la justice, 15 juin 2004, de la page 24
Internet, un outil extrêmement dangereux • Le Figaro, le 18/06/2008
A Kaboul, Sarkozy demande aux soldats de «relever la tête» • Le président français Nicolas Sarkozy arrivé à Kaboul ce mercredi a demandé aux soldats français de «relever la tête», au nom du «combat contre le terrorisme», après la mort de dix des leurs dans une attaque des talibans • AFP LIBERATION.FR : mercredi 20 août 2008 • Là, Nicolas Sarkozy s’est adressé aux militaires français réunis sur la place d’armes. «La meilleure façon d’être fidèles à vos camarades c’est de continuer le travail, c’est de relever la tête, c’est d’agir en professionnels», a-t-il lancé aux soldats. «Je tenais à vous dire que le travail que vous faites ici, il est indispensable (…). Pourquoi on est ici? Parce qu’ici se joue une partie de la liberté du monde. Ici se mène le combat contre le terrorisme», a poursuivi le président français.
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Le droit au travail entre histoire et utopie
1789-1848-1989 : de la répression de la mendicité à l'allocation universelle
Fernand Tangue
Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 1989
D'habitude, on considère le droit au travail, et les droits sociaux en général, comme le fruit d'une critique et d'une contestation de longue haleine des conceptions libérales de l'homme et de la société. Ce seraient avant tout les mouvements socialistes qui, en imposant la reconnaissance de ces droits, auraient battu en brèche le dogmatisme des libéraux. En est-on si sûr cependant ? Le fait que ce soit précisément la Révolution française qui, dans ses Déclarations des droits de l'homme, ait été la première à reconnaître des droits sociaux devrait nous inciter à repenser la question.
L'ouvrage, qui centre l'analyse sur la discussion du droit au travail en 1848, tente de montrer qu'il y a plusieurs libéralismes, et qu'il ne faut pas confondre sa version utopique caractéristique des Lumières avec des versions conservatrices de facture plus récente. Il tente cependant aussi de montrer que le conflit historique, qui domine avant tout le XIXe siècle, entre socialisme et libéralisme est une manifestation dans le temps des antinomies inhérentes au libéralisme utopique des origines, et donc que l'un demeure profondément dépendant de l'autre.
Par le fait qu'il établit un rapport entre la question du droit au travail, l'imaginaire utopique et les principales idéologies politiques des sociétés modernes, l'ouvrage est susceptible de s'adresser, dans une perspective interdisciplinaire, non seulement à ceux qui s'intéressent aux multiples aspects du droit, mais aussi au large public de ceux qui se préoccupent du destin de nos sociétés contemporaines.
Une affaire de sorcellerie
Les sorcières
Jean-Michel Sallmann
Culture et société
Découverte Gallimard, 1989
P. 130 et suivantes, Témoignages et documents. Une affaire de sorcellerie. Le chemin qui mène de la rumeur au bûcher est aussi inéluctable qu'absurde. Partout, le schéma se répète : une femme qui a « mauvaise réputation », le mot fatal est un jour prononcé ; la panique - plus tard on dira la psychose - qui s'empare du voisinage ; la machine judiciaire qui emboite le pas. Voici une histoire banale, courante en cette fin du XVIIe siècle, qui comme tant d'autres s'achève dans les flammes. ... Sans la précision froide des documents judiciaires, le drame vécu par Péronne pourrait prendre l'aspect irréel d'une cérémonie saisonnière. ...
L'inquisition
Rempart de la foi ?
Laurent Albaret
Découverte Gallimard, 1998
Résumé. L'Eglise du Moyen Age est une forteresse que l'hérésie menace. L'Inquisition sera le rempart de la foi assiégée. Créée en 1233 par le pape Grégoire IX pour lutter contre les cathares en Languedoc, cette juridiction d'exception, sous l'autorité directe de Rome, étend son activité à l'Europe entière et traque toute déviance religieuse. Appuyée par le bras séculier, qui assure l'exécution de ses sentences, l'Inquisition participe progressivement à l'établissement d'un ordre moral et politique qui est aussi celui du pouvoir royal. L'Inquisition espagnole, mise en place au XVe siècle par les Rois catholiques, est une police religieuse, politique et intellectuelle ; elle fera régner la terreur trois siècles durant et marquera si profondément les consciences qu'elle demeure le symbole du fanatisme et de la cruauté. Tombée lentement en désuétude en France, supprimée au XIXe siècle en Espagne, l'institution, dépouillée de la plupart de ses pouvoirs, survit aujourd'hui à Rome sous le nom de Congrégation pour la doctrine de la foi. Laurent Albaret fait revivre les sept siècles d'existence des «tribunaux de la foi», qui, au nom de l'orthodoxie, tentèrent d'éradiquer toute forme de dissidence.
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Le manuel des inquisiteurs
Nicolau Eymerich
Francisco Peña
Bibliothèque de l'Evolution de l'Humanité
Albin Michel, 2002
De la quatrième du manuel des inquisiteurs. « L'introduction de Louis Sala-Molins donne les clés de ce texte qui fascinera le lecteur jusqu'à l'écœurement. Dès son principe, la codification de la chasse aux sorcières a été génialement mise au point, et pour toujours, par Eymerich et par Peña. L'intérêt exceptionnel de ce livre, c'est qu'il est signé du bourreau lui-même, et non de la victime. » • Emmanuel Le Roy Ladurie, Le Monde, 22 février 1974
Une femme soupçonnée de sorcellerie est rarement acquittée : l'interrogatoire se déroule d'une manière telle que chaque réponse consolide l'accusation. • Sont libérés de tout devoir de fidélité, de toute dépendance, ceux dont le seigneur est manifestement tombé dans l'hérésie. • Manuel des inquisiteurs
PARIS (AFP), 18 juillet 2006 - Un magistrat parisien, en état d'ébriété, a agressé des policiers avec une épée de franc-maçon, avant d'être assommé à l'aide d'un flash-ball, a-t-on appris de source judiciaire... placé d'office en hôpital psychiatrique. Voir Le traité du délire.
Problèmes politiques et sociaux
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Problèmes politiques et sociaux
à la Documentation française
Chaque numéro de Problèmes politiques et sociaux se présente comme un dossier de 120 pages sur un grand thème d'actualité. Il est constitué d'une sélection pertinente de documents : extraits d'articles, d'ouvrages de sources françaises et étrangères (ces dernières traduites en français). Cet ensemble de textes est précédé d'une introduction générale, d'un glossaire et suivi d'annexes et d'une bibliographie complémentaire organisée de façon thématique. Il s'agit d'un véritable ouvrage construit autour d'une problématique.
Un dossier de Problèmes politiques et sociaux a l'ambition d'être un outil permettant au lecteur de mieux comprendre les grandes questions de la société française sans omettre les comparaisons internationales, en offrant une présentation claire et pédagogique des idées et des faits, des mutations en cours, les plus importants et les plus significatifs. L'objectif poursuivi est aussi d'aider le lecteur à se faire une opinion en lui proposant un large éventail d'éclairages et de prises de positions sur la question traitée.
Chaque numéro de Problèmes politiques et sociaux comporte donc des éléments factuels solides, ordonnés et à jour ; des analyses substantielles et variées des spécialistes des sciences sociales ; la parole à la controverse.
Cette collection peut être particulièrement utile aux étudiants, candidats aux concours, enseignants, documentalistes, experts, fonctionnaires, journalistes.
L'Etat de droit
n°898, mars 2004
Santé mentale et société
n° 899, avril 2004
Les comportements à risques
n° 919, décembre 2005
Santé mentale et société, avril 2004
chapitre Qu'est-ce que la santé mentale ?
Un concept flou
L'ambition initiale : dépasser le modèle de psychiatrie curative (R. Castel)
Des définitions nombreuses, mais jamais satisfaisantes (F. Cloutier)
Pour une conception opérationnelle de la santé mentale (M. Joubert)
Une valeur relative et subjective
"Fou", "malade mental" et "dépressif" : les représentations profanes (M. Anguis, et alii)
L'onirisme social des SDF : un paradoxal exercice de santé mentale (C. Lanzarini)
Facteurs sociaux intervenant dans la qualification des comportements déviants (J. C. Phelan, B. G. Link)
La détresse et ses idiomes : l'exemple québécois (R. Massé)
Un vécu de plus en plus formaté par le langage "psy" (N. Rose)
Peut-on parler d'une psychologisation du quotidien ? (F. Parot)
Une dimension de la santé difficile à objectiver
Des approches empiriques multiples (G. E. Vaillant)
Classification psychiatrique des principaux troubles mentaux (É. Zarifian)
La recherche d'indicateurs de santé mentale pertinents (V. Kovess, et alii)
Le sexe et ses juges
Collectif du Syndicat de la magistrature
Syllepse, 2006
Présentation sur amazon.fr. Entre ordre moral et contrôle social : les enjeux d'une réflexion citoyenne. En France, un détenu sur cinq a été condamné pour infraction sexuelle. Aux assises, un condamné sur deux l'est pour crime sexuel. Cette volonté de punir ne s'exprime pas que dans le procès pénal. Un nouvel ordre moral s'installe, dans la plus grande hypocrisie. Il concerne tous les domaines du droit. À l'initiative du Syndicat de la Magistrature, ce livre présente une réflexion stimulante sur cet enjeu politique majeur. Il met en évidence que " l'affaire d'Outreau " n'est pas un simple dysfonctionnement, mais la figure emblématique d'une justice résignée à l'oubli de ses principes, sous la pression d'une législation de plus en plus répressive et d'une opinion publique de plus en plus sensible au populisme pénal. La justice est aujourd'hui dans un état délétère, pour avoir cédé à la panique morale, acquiescé au nouvel ordre répressif, renoncé aux principes qui fondent le procès équitable. De ce point de vue, Outreau pourrait être un choc salutaire : en matière de justice, le pays pourrait se rendre compte qu'il mérite mieux, que la justice est une affaire trop importante pour être seulement laissée aux juristes, et plus encore aux politiques. Peut-être faut-il aujourd'hui entrer en résistance pour en revenir aux fondamentaux de la Déclaration des droits de l'homme de 1789 : la liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ; ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits...
La tyrannie des bien-pensants
Réflexions sur les valeurs, l’identité et le processus de socialisation
par Hanna Malewska-Peyre
Droit & Société n° 19/1991
Résumé. Les deux dernières années ont apporté un intérêt renouvelé pour les questions d’éthique, de valeurs personnelles et sociales et d’identité. Les valeurs sont considérées comme un élément important de l’identité. L’article montre les liens entre la socialisation, les valeurs et l’identité. Trois exemples de processus de socialisation seront examinés : la socialisation des terroristes arméniens, des jeunes Polonais, des jeunes immigrés issus de l’immigration du Maghreb.
La Croix, 6/10/2006 20:40, extrait
Faut-il des statistiques ethniques ?
Certains chercheurs plaident pour la prise en compte, dans les statistiques, de l'origine des individus. D'autres craignent, au contraire, les risques d'un «fichage ethnique»
Depuis 1991, la Grande-Bretagne a introduit dans le recensement de sa population, la question : What is your ethnic group ? Les Britanniques sont invités à se classer en cinq «catégories» : White, Mixed, Asian or Asian British, Black or Black British, Chinese or other ethnic group (1). Verra-t-on un jour en France émerger de telles classifications ?
Souvent lancé par des chercheurs en sciences sociales, le débat autour de la nécessité de mettre au point des «statistiques ethniques» resurgit régulièrement en France. Ces derniers temps, il s’articule autour de la lutte contre les discriminations. Pour mieux les combattre, plaident certains, il faut déjà les mesurer et donc disposer d’indicateurs pour évaluer l’impact des politiques publiques mises en œuvre. D’autres dénoncent la tentation d’un «fichage ethnique» contraire aux principes républicains et propice à toutes les dérives.
Edvige : le gouvernement lâche du lest
lefigaro.fr, 09/09/2008
Le Québecquois Libre, mars 2003. Après avoir mis à jour les rouages de la pensée unique telle qu'elle s'exerce en France (voir LA TYRANNIE DU MÉDIATIQUEMENT CORRECT, le QL, no 78), notre confrère Jean-Marc Chardon, journaliste à France Culture, ausculte les ravages du politiquement correct dans les médias. Dans son dernier ouvrage, La tyrannie des Bien-Pensants, chez Economica, il fait le tour des débats interdits, biaisés voire escamotés dans une France qui prétend toujours donner au monde des leçons de morale.
La tyrannie des bien-pensants
Débat pour en finir !
34 auteurs ôtent les masques de l'imposture...
Sous la direction de Jean-Marc Chardon
Economica, 2002
P. 325, Pour en sortir : précis d'anticonformisme à usage immédiat
Un remède à la pensée unique : la culture générale
P. 76, Le mépris des victimes
Ces enfants que l'on tue. VICTIMES, toujours victimes ! De qui parle-t-on ? De la victime réelle, de la fillette violée, de la boulangère assassinée dans son magasin, du badaud déchiqueté par l'explosion d'une bombe d'un attentat ? Erreur, fausse piste : dans l'imaginaire des bien-pensants, cette « approche du phénomène » est tout simplement émotionnelle, instinctive, donc triviale. Il faut au contraire, décliner : « victimes les assassins, victimes les violeurs, victimes les terroristes ». Victimes ? « C'est parce qu'ils font payer à la société le mal qu'elle leur a fait. » Le plus souvent dans leur enfance, parait-il, même si les travaux du professeur Borris Cyrulnik ne confirment nullement ce postulat hérité de la psychanalyse.
(...) On a l'habitude de lire des ouvrages sur des assassins, mais certainement pas sur une génération de victimes. Pourquoi avoir concentré votre attention sur un aspect de la criminalité ? (...) J'ai voulu un livre-vérité, notamment sur le vécu des familles de victimes et sur le drame de l'enfance assassinée : le titre, certes un peu brutal, n'est tout simplement pas une porte dérobée pour ouvrir sur une réalité dont l'atrocité, elle, n'a rien de « dérobé ». (...) Quant aux familles de victimes, le trait commun qui les unit, à travers les générations, est de devoir assumer une immense épreuve de deuil rendue souvent plus cruelle encore par les conditions de la mort de leur proche et par les « vicissitudes et cruautés » de l'oeuvre de justice. (...) Pourquoi, enfin, s'être concentré sur un aspect précis de la criminalité, celle sur les enfants ? Question bien difficile car très personnelle. Tout combat part souvent d'une révolte personnelle, et tel fut mon cas suite à une affaire de meurtre d'enfant qui me toucha particulièrement (...) et que la responsabilité de citoyen est aussi (devrait-être !) de ne pas se contenter d'être « consommateur » d'une pseudo démocratie mais aussi acteur de cette démocratie, capable d'exercer son sens critique et d'interpeller ceux qui nous gouvernent sur leurs actes comme sur leurs refus de voir et d'agir.
Un vétéran handicapé : « I know what I've lost », août 2007
Des enfants assassinés
Baye Jean-Maxime
Jubilé, Témoignages et dossiers, 1999
Le meurtre de Céline Jourdan en 1988 cristallise chez Jean-Maxime Baye la douleur d'une profonde révolte, à l'origine d'un combat, individuel puis associatif. Un combat autour d'une conviction : une société se meurt lorsqu'elle tolère l'anéantissement de l'esprit même de la vie : l'enfance. Lutter contre l'oubli, tel est l'un des messages forts des témoignages recueillis par l'auteur auprès des familles d'enfants victimes, car l'oubli est une deuxième mort. Le devoir de mémoire appelle aussi un devoir de réflexion et d'action pour que, d'une vie perdue, puissent peut-être germer des vies préservées. L'auteur développe longuement les facteurs individuels et sociaux, qui sont souvent à la base de tels actes, au prix d'une plongée dans l'univers des criminels mais également dans des réalités socialement destructrices : pornographie, culture de la violence, inversion des valeurs… Le fonctionnement du système judiciaire est également abordé au terme d'une analyse n'éludant ni le dilemme de la peine perpétuelle ni le débat autour de la médicalisation de la lutte contre les infractions sexuelles. L'analyse débouche sur des propositions concrètes. Ce livre, par l'étendue des thèmes abordés, s'adresse à un très large public heurté par les violences criminelles contre les enfants.
Le temps des victimes
De Caroline Eliacheff
et Daniel Soulez Larivière
Albin Michel, décembre 2006
Tous égaux. L'intérêt grandissant que suscitent les victimes procède des meilleures intentions dans le meilleur des régimes possibles : la démocratie. Dans les pays totalitaires où elles sont bien plus nombreuses, les victimes sont aussi moins bien traitées, à moins que des organisations humanitaires, venues de pays démocratiques, ne volent à leur secours...
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