Archives pour: Avril 2011, 06
Comment n'avaient-ils pas prévu ?
A la Une > Idées
Vivre et penser le temps des catastrophes
Comment n'avaient-ils pas prévu ?
LEMONDE | 25.03.11 | 13h48, extrait
Nous l'avons appris, engagement a été pris d'organiser un audit sur la sécurité des centrales nucléaires en Europe. On est heureux de l'apprendre, quoiqu'un peu surpris - on nous avait tellement répété qu'elles étaient sûres ! Fukushima ne peut, à la manière de Tchernobyl, être associé à une société arriérée. Ni d'ailleurs à un concours de circonstances imprévisibles - tsunami est un mot japonais. Et la question qui se pose aussi à propos du crash financier de 2007 ou de la marée noire que le golfe du Mexique doit à BP est : "Comment n'avaient-ils pas prévu ?"
Les catastrophes de grande ampleur ne sont pas nouvelles mais, dans les années à venir, celles qui susciteront une telle question risquent bien de se multiplier. Et, chaque fois, on jurera au public inquiet que la leçon a été comprise. Comme l'expliquait Walter Lippmann avec la lucidité cynique propre à "ceux qui savent", lorsque le "public fantôme" se matérialise, inquiet, demandant des comptes, il appartient aux gouvernants de donner les signes qui rassurent - la question est entendue et traitée, en l'occurrence, on va faire un audit - afin que ce public puisse retrouver la quiétude à laquelle il aspire.
Le statut de l'artiste
Dany Leprince va retourner en prison
Mots clés : Condamnation, Meurtre, Thorigné-sur-Dué, Sarthe, Dany Leprince, Cour de révision
Par Flore Galaud
Le Figaro, 06/04/2011 | Mise à jour : 14:59, extrait
La décision mercredi de la Cour de révision reposait en grande partie sur la pertinence de la contre-enquête menée par Roland Agret, ancien soutien de Dany Leprince qui s'est lui-même battu pour qu'une erreur judiciaire soit reconnue. Investigations bâclées, pièces à conviction détruites ou égarées, analyses ADN incomplètes... Pendant des années, ses proches, à travers un collectif très actif, ont tout fait pour faire rouvrir l'enquête. Pour autant, la Cour de révision a argué mercredi «qu'il n'existe aucun fait nouveau ou élément inconnu de la juridiction au jour du procès de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de Dany Leprince».
Ses soutiens «effondrés»
«Je suis complètement effrondré, a aussitôt confié mercredi Roland Agret au figaro.fr. On se pose beaucoup de questions sur la décision des magistrats. Comment ont-ils pu prendre une telle décision, au regard de toutes les failles qui ont été révélées ? (...) En plus, ce choix de le remettre derrière les barreaux, après l'avoir libéré.... Je suis sidéré par le cynisme de la justice, j'ai honte», a-t-il commenté.
Car concrètement, «aucune preuve matérielle mettant en cause Dany Leprince n'a été établie», notait également la commission de révision en juillet dernier, s'étonnant qu'après un quadruple meurtre, «aucune trace de sang» n'ait été trouvée sur les vêtements du condamné. Autre zone d'ombre : l'ADN de Dany Leprince n'a jamais été retrouvé sur l'arme du crime. C'est en effet un ADN non identifié qui figure sur la feuille de boucher.
De plus...
Le statut de l'artiste
Publié le 06 avril 2011 à 08h21 | Mis à jour à 08h21, Cyberpress.ca, extrait
Malgré le vernis égalitaire de nos sociétés, chacun sait qu'il existe toujours des classes privilégiées à un point de vue ou un autre. Ainsi, l'affaire Bertrand Cantat nous le rappelle: les artistes font partie d'une nomenklatura identifiable. Et ils sont souvent traités, disons... différemment du commun des mortels.
On connaît l'affaire.
06 avril 2011, http://bigbrowser.blog.lemonde.fr, extrait
COME-BACK - L’arrivée de Bertrand Cantat sur les planches vivement critiquée au Québec
Le Devoir se demande même si Bertrand Cantat pourra être admis sur le territoire canadien, rappelant que la loi interdit l’entrée de personnes condamnées pour des crimes passibles de plus de dix ans de prison. “On a beaucoup réfléchi à la question. Compte tenu du fait qu’il a été jugé, par un juge et par des jurés, et qu’il a été libéré, et qu’on croit que la société lui a envoyé le message qu’il a purgé sa peine et qu’il est en pleine période de réintégration, on croit que nous ne sommes pas aptes à juger une deuxième fois Bertrand Cantat”, s’est défendue la directrice du théâtre.
Mais la presse quebécoise s’étonne également d’une chose. La pièce de Wajdi Mouawad, avec Bertrand Cantat, doit d’abord être jouée en juillet à Avignon. Une annonce passée totalement inaperçue de ce côté-ci de l’Atlantique. Le contrôle judiciaire imposé au chanteur a pris fin le 29 juillet.
Débat sur la laïcité : « Vous voyez, il n'y a pas eu de stigmatisation »
NDLR : Je pense préférer les réunions et les débats publics, plus ouverts, il peut facilement s'y élever des voix dissonnantes, puis des répliques ou des réactions peuvent ensuite être amusantes... Je me demande si les actes du colloque Neutraliser les grands criminels ont finalement été publiés, ou si ces enregistrements se sont perdus, un juge nous avait alors bien fait rire. Puis il faudrait que je me procure un jour les actes du colloque Jugement de valeur, jugement de droit, le Directeur national de la PJJ avait douché l'assemblée de travailleurs sociaux après quelques envolées, par exemple, celle d'un autre magistrat encore... Les rencontres en public organisées par plus à gauche peuvent également faire sourire. Au cours de Culture psychiatrique et culture judiciaire : relire Michel Foucault, une historienne de la psychanalyse avait été embarrassée par quelques mots, une courte citation de Foucault. Lors du colloque Malaise dans la justice, je suis parti bien avant la fin.
A la Une > Politique
Débat sur la laïcité : "Vous voyez, il n'y a pas eu de stigmatisation"
LEMONDE.FR | 05.04.11 | 21h38 • Mis à jour le 05.04.11 | 22h46, extraits
Comment atterrir en douceur, après des semaines de polémique ? C'était la question à laquelle devait répondre le parti de Jean-François Copé, en organisant la "convention" UMP sur la laïcité, mardi 5 avril, dans un hôtel parisien. Avec deux tables-rondes calées en trois heures et une trentaine de propositions énoncées à l'avance, le "débat" qui a fait couler tant d'encre laisse finalement peu de place à l'improvisation ou aux dérapages.
"Vous voyez, il n'y pas eu de stigmatisation", confie rapidement un militant UMP, quand on lui demande ce qu'il a pensé de la première table-ronde sur l'histoire de laïcité. De fait, cet étudiant en droit venu de Nanterre sait que son parti a été accusé de chasser sur les terres du FN. Il avoue ne pas avoir appris grand-chose lors des prises de parole, mais tient à faire passer le message apaisant également délivré à la tribune par Jean-François Copé : "Certains ici ont mal vécu les amalgames" faits par l'opposition, lance le secrétaire général de l'UMP, obtenant quelques applaudissements d'une foule policée, loin des engouements de meeting.
AUTANT DE JOURNALISTES QUE DE SPECTATEURS
Car ce mardi, à l'Hôtel Pullman Montparnasse, il y a presque autant de journalistes que de spectateurs. Les organisateurs parlent de deux cents accréditations. Et en fait de public, il n'y a que des militants très engagés, des salariés du parti et collaborateurs des officiels venus à la tribune.