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Procès Breivik : un lancer de chaussure « libérateur » pour la Norvège
NDLR : Etonnant, cet article, choquant. J'y perçois comme un appel à briser « la loi du silence » dans les prétoires, à y lancer maintenant des chaussures... surtout lorsqu'on s'y sent très « frustré ». J'aurai peut-être du y songer moi même, oser passer à un tel acte, plutôt que de m'en tenir à de simples mots, et lancer une chaussure sur un magistrat. Tiens, j'aurai pu le faire à la cour de cassation, début décembre 2008. Ca doit soulager, sur le moment, mieux qu'une quelconque « psychothérapie », sûrement plus que de « faire appel » pour pas grand chose. Mais c'est évident, certain, les avocats des « présumés innocents » jusqu'à l'issue de toutes les péripéties de tels procès, jusqu'à l'épuisement de l'intégralité des voies de recours, n'accepteraient que très mal de telles attitudes dans nos prétoires. En Norvège, ce lanceur de chaussure a hurlé « sa douleur, promettant l'enfer à Breivik » ? Ca va, c'est pas trop grave, comparé à l'apologie de la tortue, par Elie Wiesel, Nobel de la paix, en 2009, dans le cadre de l'affaire Madoff... si, si, La haine de Wiesel pour Madoff ; je l'avais bien noté aussi.
Procès Breivik : un lancer de chaussure libérateur pour la Norvège
Le Monde.fr avec AFP | 11.05.2012 à 11h37 • Mis à jour le 11.05.2012 à 22h19
Par Olivier Truc
Le procès d'Anders Behring Breivik est arrivé, vendredi 11 mai dans l'après-midi, au terme de sa troisième semaine. Une éternité pour les Norvégiens. Une éternité enfin troublée par une réaction inattendue, désespérée, humaine, celle d'un homme pleurant son frère abattu. Un homme qui s'est levé soudainement et a jeté une chaussure en direction de Breivik, assis à à peine cinq mètres de lui . Il a touché l'un des quatre avocats du terroriste. Hurlant sa douleur, promettant l'enfer à Breivik, l'homme a été rapidement maîtrisé et emmené. Dans le couloir derrière la salle 250 d'abord, d'où ses pleurs terribles résonnaient dans la salle, puis jusqu'à un hôpital afin d'y recevoir toute l'aide psychologique nécessaire.
Pour la première fois depuis le 16 avril, un incident a ainsi forcé la présidente du tribunal à interrompre momentanément le procès du tueur ultranationaliste responsable de la mort de soixante-dix-sept personnes. "Le plus surprenant, explique Harald Stanghelle, rédacteur en chef du quotidien Aftenposten, qui suit le procès au jour le jour depuis le début, c'est que ce ne soit pas arrivé plus tôt."
SUR LE MOMENT, LES GENS ONT APPLAUDI
Cette dix-septième journée du procès Breivik avait été, comme tant d'autres, très lourde. Toute la matinée, les deux médecins légistes avaient résumé les rapports d'autopsie de douze victimes assassinées à Utoya. Pour chacune d'entre elles, le même rituel qui, à chaque fois, faisait monter la tension d'un cran dans la salle 250.
Le nom et la date de naissance de chacune des victimes d'abord. Puis la photographie de l'endroit où la victime a été retrouvée. Avec toujours un point rouge pour marquer l'endroit. Le médecin décrivait ensuite certaines photographies qui n'étaient pas projetées sur les écrans. Celles du corps de la victime. Un résumé écrit expliquait les blessures reçues, leur conséquence.
L'autre médecin légiste se levait alors et, à l'aide de deux baguettes blanches, elle indiquait sur un mannequin en mousse grise l'axe de pénétration des balles tirées à bout portant. Ensuite seulement, une photographie de la victime était montrée, prise de son vivant, et l'avocat représentant sa famille lisait un court texte d'hommage, de pensées. Souvent, des gens pleuraient en silence. Des familles, des journalistes, des avocats.
Le hurlement désespéré de l'homme à la chaussure a libéré de nombreux Norvégiens. Sur le moment, des gens ont applaudi, comme libérés que quelqu'un ait enfin brisé cette loi du silence.
Dans la soirée de vendredi, le lanceur de chaussure s'est dévoilé. Hayder Mustafa Qasim, 20 ans, a déclaré à la NRK, une station de la radio publique norvégienne, qu'il avait voulu envoyer un message au terroriste "pas seulement parce que j'ai perdu mon frère, mais à cause de tous les parents qui ont si mal". Le jeune homme a déclaré qu'il ne regrettait pas le moins du monde son acte. Il habite en Irak et était venu cette semaine pour suivre le procès. Le rapport d'autopsie de son frère Karar avait été lu jeudi. Son avocate a expliqué que le geste d'Hayder Mustafa Qasim était l'expression d'une "profonde frustration".
Les Norvégiens, réservés et dignes, ont surpris jusqu'ici de nombreux observateurs étrangers par leur réaction en apparence si calme à ce procès qui, jour après jour, met leurs émotions à très rude épreuve. Mais les très nombreuses réactions sur Internet depuis le milieu de la journée ne laissent aucun doute : "Il a crié ce que nous tous, nous ressentons", a expliqué Unni Espeland Marcussen, la mère d'une des victimes, dont le rapport d'autopsie a été examiné ce vendredi.
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Vendredi après-midi, il a raconté combien il se sentait responsable des jeunes qui se trouvaient sur l'île alors que les premiers coups de feu ont éclaté. Il a fait sortir des gens de la cafétéria où il se trouvait, sans savoir à combien de tireurs ils avaient affaire. Il déclare s'être trouvé non loin de Breivik et l'avoir vu sourire, l'arme à la main. Plus tard, alors que le chaos s'installait et que Munir était au milieu d'un petit groupe, quelqu'un lui a dit : "Si tu veux vivre, Munir, cours !" C'est ce qu'il a fait, décidé à courir tant qu'il le pouvait, jusqu'à ce qu'il tombe. Il a ainsi couru, sans se retourner, puis est parvenu à la berge. Munir a découvert les corps de nombreux jeunes qu'il connaissait. Il décrit un "effondrement" à intérieur de lui-même. Avant de réaliser que, s'il restait sur l'île, il allait mourir.
Procès Breivik : "Si tu veux vivre, cours"
Le Point.fr - Publié le 12/05/2012 à 09:30 - Modifié le 12/05/2012 à 09:31
La quatrième semaine du procès du tueur a été consacrée aux victimes d'Utoeya.
Extrait de source http://www.lepoint.fr/monde/proces-breivik-si-tu-veux-vivre-cours-12-05-2012-1460738_24.php