Archives pour: Août 2008, 01
Scandale autour d'un enfant torero
POLEMIQUE
Scandale autour d'un enfant torero
Leparisien.fr avec AFP | 01.08.2008
10 ans et déjà dans l'arêne. Le jeune apprenti torero franco-mexicain Michelito, 10 ans et demi, véritable vedette depuis quelques mois en Amérique latine, est depuis son arrivée en France la cible des critiques de l'alliance anticorrida, qui a saisi la justice pour infraction au code du travail.
Le père de l'enfant, Michel Lagravère, un ancien torero qui a connu son heure de gloire dans les années 90, réfute toute la polémique qui grossit depuis quelques jours autour de son jeune prodige.
«Tout cela me choque», affirme celui-ci. Pour lui, son fils, lorsqu'il se produit en France, ne fait rien de plus que des «becerradas» (corrida pour débutants avec de jeunes veaux sans mise à mort ni banderilles). «Il joue simplement (à l'aide d'une cape et d'une muleta, ndlr) avec des veaux adaptés à sa taille, comme 300 autres enfants de son âge qui appartiennent aux écoles taurines françaises», affirme son père, originaire du Gers. Sauf que... il reconnaît cependant que lorsqu'il se produit en Amérique latine, son jeune fils participe à des spectacles avec mise à mort. Et Michelito aurait déjà tué 60 têtes.
... En début de soirée, le maire de Fontvieille (Bouches-du-Rhône), Guy Frustié, a annoncé dans un communiqué qu'il annulait le spectacle. Ceci à la demande de la préfecture qui lui a demandé «d'exercer à titre préventif ses pouvoirs de police pour garantir la sécurité» de l'enfant.
Au barreau de Paris après des mois derrière les barreaux
Société
Au barreau de Paris après des mois derrière les barreaux
Libé, mardi 29 juillet 2008, extraits
N’écrivez pas «ex-braqueur» sans son autorisation. Christian Laplanche, 45 ans, connaît le droit. Il est même avocat. Depuis début juillet, lorsqu’il a prêté serment devant la cour d’appel de Paris, après cinq ans et demi de lutte. «J’y ai laissé de ma peau sur la table», dit-il aujourd’hui. Dans cette bataille acharnée, ses adversaires étaient ses futurs pairs. Des avocats influents qui n’ont eu de cesse de lui renvoyer son passé au visage.
«On ne peut pas accueillir parmi nous un type qui a fait de la tôle», se murmurait-il parmi les robes noires. Celles de Nîmes ont été les premières à monter au créneau. Il y a cinq ans, fin janvier 2003, Christian Laplanche pousse la porte du bâtonnier de l’époque, Bernard Delran, pour demander son inscription au barreau. Détenteur d’un doctorat de droit privé, maître de conférences à l’université Antilles-Guyane, il rêve d’être avocat depuis qu’un expert-psychiatre, rencontré en prison alors qu’il n’avait que 19 ans, le lui a suggéré.
Mais le conseil de l’Ordre nîmois lui réclame d’attester sur l’honneur qu’il «n’a pas été l’auteur de faits ayant donné lieu à condamnation pénale pour agissements contraires à l’honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs».
Cette condition d’accès à la profession, prévue par la loi, a pourtant été assouplie par la jurisprudence. Il n’empêche, le barreau de Nîmes exige ce document. Coup dur pour Laplanche. Il refuse que «celui qui a commis une faute doive en porter le poids toute sa vie».
... En revanche, il souhaite «éviter le plus possible de plaider à Nîmes», d’où il garde un «souvenir épouvantable» des relations avec ses confrères. Il repart donc de zéro avec un bureau à Paris. Et assume son passé. «Si on veut bien défendre quelqu’un, il faut une compréhension vraie de la personne qui vous parle. Pour cela, celui qui écoute puise dans son histoire personnelle.» Une histoire personnelle si riche qu’il en écrit un livre.
Justice - L'ancien braqueur ne sera pas avocat
TF1/LCI, le 26/03/2006, extraits
La Cour de cassation a interdit à un ancien braqueur d'exercer la profession d'avocat. Christian Laplanche avait été autorisé en 2004 à revêtir la robe noire par la cour d'appel de Nîmes, convaincue de sa rédemption, contre l'avis du conseil de l'ordre des avocats nîmois, qui lui ne l'était pas.
Christian Laplanche, 43 ans, avait été autorisé en septembre 2004 à revêtir la robe noire par la cour d'appel de Nîmes, convaincue de sa rédemption, contre l'avis du conseil de l'ordre des avocats nîmois, qui lui ne l'était pas. Le bâtonnier de l'époque, Bernard Delran, avait décidé de se pourvoir en cassation.
En prison, il avait entrepris des études de droit et obtenu un doctorat, un diplôme permettant de devenir avocat. A sa sortie de prison, il avait dans un premier temps enseigné le droit privé à l'Institut d'études supérieures de Cayenne, en Guyane, avant, un fois installé dans le Gard depuis 2003, de décider de devenir avocat.
GB : un détenu condamné à vie disculpé
Un homme qui avait été condamné à la prison à vie pour le meurtre en 1999 d'une vedette de la télévision britannique, a été déclaré aujourd'hui non coupable à l'issue de son second procès. Le jury du tribunal a déclaré Barry George, un ancien chômeur de 48 ans, non coupable du meurtre de Jill Dando, 37 ans, qui avait été tuée par balle en plein jour devant son domicile londonien le 26 avril 1999.
Elle était l'animatrice d'une émission très populaire de la BBC, Crimewatch, destinée à aider la police à mettre la main sur les criminels en fuite. Fasciné par les célébrités et les armes à feu, Barry George avait été condamné essentiellement à cause de la découverte dans une de ses poches d'une quantité infinitésimale de poudre, identique à celle de la balle qui a tué la jeune femme. Aucun mobile précis n'avait pu lui être attribué.
GB: un détenu condamné à vie disculpé
Source : AFP, 01/08/2008 | Mise à jour : 15:52
Acquitté en appel du meurtre de J. Dando
Source : AFP, 01/08/2008 | Mise à jour : 18:52
L'homme qui avait été condamné pour le meurtre de l'animatrice de la BBC Jill Dando en avril 1999 a été acquitté aujourd'hui en appel.
« Je vis dans un cauchemar », confie la mère de Valentin
PARIS (AP) - "J'en veux terriblement à l'homme à qui je l'avais confié d'avoir laissé mon fils aller comme cela dans la nuit", explique Véronique Crémault, la mère de Valentin.
Dans un entretien publié vendredi par "Le Parisien/Aujourd'hui en France", Mme Crémault précise qu'elle n'entretenait "aucune liaison avec ce monsieur": "Quand on garde l'enfant d'un autre, on redouble de vigilance", s'insurge-t-elle.
"Nous sommes passés par des crises conjugales, mais on a tenu bon et nous ne sommes pas séparés" avec son mari, assure la mère de Valentin, qui déplore qu'on ait "divulgué beaucoup d'informations fausses" sur son couple.
"Je suis une femme morte. Définitivement morte. Une partie de moi-même a été enlevée. Je vis dans un cauchemar", confie par ailleurs Mme Crémault.
Dans l'enquête en cours, les gendarmes, après avoir retrouvé les traces d'un ADN masculin autre que celui de l'enfant tué, ont auditionné puis relâché jeudi soir un jeune homme de 22 ans.
Le corps de Valentin avait été retrouvé mardi dans une rue de Lagnieu (Ain), lacéré d'une quarantaine de coups portés par un objet tranchant.
« Je vis un cauchemar »
VÉRONIQUE CRÉMAULT, mère de Valentin
leparisien.fr | 01.08.2008
Suicide d'un expert en anthrax alors que le FBI était sur le point de l'inculper
Le porte-parole du ministère de la Justice, le ministère de tutelle du FBI, s'est refusé à tout commentaire sur cette information publiée par le "Los Angeles Times".
WASHINGTON (LPC) - Un chercheur de haut niveau spécialiste de la maladie du charbon (anthrax) et travaillant pour la biodéfense américaine s'est apparemment donné la mort alors que le FBI enquêtait sur lui et était sur le point d'entamer des poursuites judiciaires contre lui dans l'affaire des courriers à l'anthrax qui avaient traumatisé le pays dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Nous avons besoin des outrances de Siné, selon Jean-Marie Laclavetine
Point de vue
Nous avons besoin des outrances de Siné, par Jean-Marie Laclavetine
LE MONDE | 31.07.08 | Extraits
Bernard-Henri Lévy a raison : ce qui compte, ce sont les mots. La moindre des choses, quand on se livre à un réquisitoire aussi violent que le sien, serait donc de citer les phrases de Siné, afin de montrer l'évidence "odieuse, inexcusable, mortelle" de son fanatisme antisémite. Il s'en garde bien, et pour cause. S'il citait les phrases, le lecteur pourrait se rendre compte d'une autre évidence, pointée avec colère par Gisèle Halimi : dans un procès en justice, il n'y aurait strictement aucune chance pour que Siné, sur la base de ces lignes, soit condamné pour antisémitisme. La philosophie médiatique n'en est pas à une simplification ou un amalgame près pour frapper l'opinion. Inutile de discuter : on sait "ce que pensent les amis de Siné", ces "âmes glauques qui tripatouillent dans les histoires de sang, d'ADN, de génie des peuples, de race". De telles phrases n'appellent pas de réponse. Mais quelques commentaires, tout de même.
Il était prévisible que cette affaire suscite les récurrents effets de manche et sonneries de tocsin. Il n'y a là qu'un symptôme supplémentaire d'un triste état de fait : on ne respire plus, dans ce pays. La France pète de trouille, et ça ne sent pas bon. La poltronnerie de la plupart favorise l'autoritarisme de quelques-uns. Toute pensée, toute parole libres sont immédiatement soumises à un feu roulant d'intimidations, de condamnations ronflantes et sans appel. Comme le dit un proverbe japonais : "Le clou qui dépasse appelle le marteau."
... Comme le monde est devenu simple ! La vérité nous est assenée jour après jour par une armée de journalistes conformes et de penseurs autorisés, qui nous débitent à toute heure leurs discours identiques. Où est la presse libre ? Où est l'opposition ? Le seul quotidien estampillé de gauche consacre cinq pages à Carla Sarkozy pour la sortie de son disque, dont les chaînes publiques assurent la promotion. La presse satirique a trempé son esprit d'insolence dans les bénitiers communautaires. Pas un organe de presse, pas une chaîne de télévision qui soit désormais en état de faire entendre une voix discordante.
Siné, nous aurais-tu tous rendus fous?
Par Esther Benbassa, Rue89, 27/07/2008, extrait
Tout ce brouhaha autour de la liberté d’expression dénote au moins qu’en France on a encore envie de se battre pour les idées et les mots. Ce qui n’est pas si désagréable à constater. Surtout en cette saison plus propice à l’assoupissement intellectuel qu’aux joutes verbales. Ceci étant, la passion qui anime les défenseurs et les détracteurs de Siné – qui a eu le malheur d’écrire dans Charlie Hebdo : « Jean Sarkozy vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée juive et héritière des fondateurs de Darty. Il fera son chemin dans la vie ce petit » –, cette passion-là cache mal l’instrumentalisation à outrance, par différents « partis », d’une affaire d’un intérêt somme toute limité. Et au milieu de tout cela, des avocats convaincus de la liberté d’expression, les déçus de la gauche, ceux qui ont peur de Sarkozy et ceux qui simplement aiment à se faire peur…
Question de goût, Siné ne me fait pas rire, Charlie Hebdo non plus, et encore moins certains de ceux, de Philippe Val à Caroline Fourest, qui y écrivent, et dont le laïcisme militant est passablement irritant quand il se donne d’abord pour cible l’islam. Mais là aussi les heureuses exceptions ne manquent pas, bien sûr. Reste que la déliquescence de la gauche, la disparition des idéologies, le délitement des solidarités ouvrières, l’apparente absence de grandes causes qui mériteraient qu’on s’investisse font que chaque micro-affaire peut, du jour au lendemain, tourner au combat de titans, faire couler beaucoup d’encre et provoquer des dérives.
Ce qu’a écrit Siné n’est pas tout à fait net. Qualifier Siné d’antisémite l’est aussi peu. On accuse aujourd’hui avec de plus en plus de légèreté d’antisémitisme ceux avec qui on n’est pas d’accord. Surtout lorsqu’il s’agit du conflit israélo-palestinien. À force de brandir à tout bout de champ cet épouvantail, on ne sait plus qui est vraiment antisémite et qui ne l’est pas. Un brouillage qui au lieu d’éradiquer le mal l’entretient, en occultant les vrais antisémites.
Qui donc est à l’abri ?
Qui peut prétendre aujourd’hui qu’il ne sera pas un jour taxé d’antisémitisme ? Tout glissement de langage peut charger d’infamie celui qui l’a commis. Est-ce qu’on dira de Laurent Joffrin, directeur de Libération, qu’il est antisémite parce qu’il utilise le mot de « race » en parlant des Juifs dans son article publié le 25 juillet dans son journal, pour défendre Philippe Val ? Dans un autre contexte, il se serait sûrement trouvé des gens pour lui intenter, avec ça, un procès.
Affaire Siné
Joffrin corrigé par ses lecteurs
Par LEXPRESS.fr, le 25/07/2008, extrait
Le directeur de Libération, Laurent Joffrin, a rectifié sur Internet son texte sorti ce vendredi 25 juillet sur l'affaire Siné. Il y utilisait le mot "race" pour désigner la communauté juive. Sur le site du journal, "race" est remplacé par "communauté" et "origine".
Laurent Joffrin utilise Internet à bon escient: il y corrige ses propos à la suite de réactions d'internautes choqués. On pouvait lire dans les pages "Rebonds" de Libération de ce vendredi les phrases suivantes: "attaquer une religion n'est pas attaquer une race" et "on choisit sa religion, on ne choisit pas sa race". Sur Internet, les propos deviennent: "attaquer une religion n'est pas attaquer une communauté" et "on choisit sa religion, on ne choisit pas son origine".
Choqué par Siné, Joffrin choque ses lecteurs
Le directeur rectifie sa maladresse en ajoutant une note en bas de son texte où il y reconnaît qu'employer le mot "race" n'était pas très judicieux: "Plusieurs lecteurs ont été choqués par l'emploi du mot 'race' dans le texte. Ce mot est mal choisi. Communauté ou origine sont plus justes. Ces termes sont utilisés dans la version du texte en ligne sur notre site. LJ".