Archives pour: Juillet 2008
Le corbeau placé chez les fous pour « délire paranoïaque »
Société
Fin de cabale pour le corbeau • Une ex-psychiatre paranoïaque inondait Guingamp de lettres injurieuses. Arrêtée, évadée et en fuite, elle avait repris ses envois.
Libé, mercredi 30 juillet 2008, extrait
Porteuse d’un «secret d’Etat» explosif et persuadée d’être traquée par des agents spéciaux, la psychiatre Marie-Annick B., 51 ans, qui a déversé des tombereaux de lettres ordurières sur sa ville natale de Guingamp (Côtes-d’Armor), vient d’être rattrapée par les gendarmes au bout de deux années de cavale, et placée chez les fous pour «délire paranoïaque». Elle avait exercé à Paris, à l’hôpital Sainte-Anne, dans un cabinet avenue des Champs-Elysées, puis rue Caumartin, et passait ses vacances et week-ends à Guingamp. Coupe à la garçonne, petite, mince, élégante, la dame masculine «présentait bien, ensemble vert kaki, manteau et béret, je l’ai aperçue habillée ainsi à un conseil municipal, et elle n’avait pas le profil d’une sorcière ou d’une hystérique», dit Françoise Le Guern, directrice générale adjointe de la mairie. Elle reste discrète jusqu’à ses premières missives «véhémentes», en 2004. Mme B. cible alors trois personnages : «Elle accuse le maire, Noël Le Graët, de complot avec Chirac et de trafics. Elle fait une fixation érotomane sur un agent de la ville qui, n’ayant pas adhéré à son délire, se voit reprocher tous les maux de la Terre. Elle s’en prend aussi à une patronne de bar, qu’elle traite "d’ex-call girl de l’Elysée", de "vampire" et de "criminelle diabolique"», rappelle Françoise Le Guern. Loin du corbeau anonyme, Marie-Annick B. signe tous ses courriers de son nom et s’en prend bientôt à tous les «notables» de Guingamp : «Elus, médecins, gendarmes, commerçants, madame le procureur et monsieur le curé, tout le monde y passe, tous mouillés dans le complot fomenté par les "Le Graëtistes".» La dénonciatrice dit tenir ses renseignements d’un agent secret. Ses missives, noircies d’une fine écriture, visent les «personnes publiques» pour «vols et trafics» et les quidams pour des «agissements sexuels» pornos ou pédophiles. La poste de Guingamp tourne à plein régime. Françoise Le Guern a remarqué qu’elle «colle toujours ses timbres à l’envers, j’ignore s’il y a une signification». Marianne cul par-dessus tête, bonnet phrygien en bas, la République et la France à l’envers.
A l’été 2005, Marie-Annick B. achète une maison au cœur de la cité de 8 000 habitants, une ancienne mercerie derrière la basilique, et placarde ses lettres «putassières» dans la vitrine. Dans le bourg, ça jacasse.
Valentin : sa mère en appelle au meurtrier
La mère du petit Valentin, 11 ans, poignardé à mort lundi soir dans une rue de Lagnieu (Ain), a appelé aujourd'hui sur France 5 le meurtrier de son fils à se rendre à la gendarmerie et à avouer un "acte affreux" qui a "plongé toute une famille en détresse".
"Il y a un homme en liberté qui a tué mon fils, à coups de couteau. Donc ce que je voudrais lui dire à lui personnellement : s'il vous plaît livrez-vous à la gendarmerie, avouez ce que vous avez fait, je vous en prie. Faites-le pour moi, faites-le pour lui, faites-le s'il vous plaît", a déclaré la mère de Valentin dans une interview diffusée dans l'émission "C'est dans l'Air".
Valentin: sa mère en appelle au meurtrier
Source : AFP, 31/07/2008, extrait
Un jeune homme a été poignardé et décapité à bord d'un autocar par un autre passager sous les yeux horrifiés des voyageurs, hier dans le centre du Canada, selon des témoins.
Selon ces témoins, l'attaque a été d'une rare violence et l'individu aurait agi sans raison apparente. Après avoir poignardé la victime une quarantaine de fois, il lui aurait coupé la tête, selon les témoins de la scène.
Après avoir encerclé le bus, qui appartient à la compagnie Greyhound, les policiers ont procédé à son arrestation, près de Portage-la-Prairie, dans la province de Manitoba. La police n'était pas encore en mesure d'expliquer les circonstances qui ont poussé le meurtrier à agir avec une telle violence.
Garnet Caton, un des témoins, a indiqué que la victime aurait été poignardée au moins une quarantaine de fois et qu'après que tous les passagers eurent quitté l'autobus, le suspect s'est présenté à la porte du véhicule avec la tête de la victime.
Il décapite un homme dans un autobus
Source : AP, 31/07/2008
Britney Spears accepte avec réticence les mesures « temporaires » de curatelle
Une juge de Los Angeles a annoncé aujourd'hui avoir décidé de garder Britney Spears sous curatelle, le père de la chanteuse américaine conservant l'autorité sur elle et ses finances jusqu'à la fin de l'année.
La juge Reva Goetz avait placé la pop-star de 26 ans sous curatelle le 1er février après son hospitalisation dans une unité psychiatrique. Une curatelle est typiquement prononcée lorsqu'un tribunal estime qu'un individu majeur est incapable de prendre soin de lui-même.
Cette mesure avait été prorogée en mars jusqu'à jeudi et restera en vigueur jusqu'au 31 décembre, a décidé la magistrate à l'issue d'une audience à huis clos avec les avocats de la chanteuse. "Mlle Spears a accepté avec réticence que nous prorogions les mesures temporaires" de curatelle, a indiqué Mme Goetz.
B. Spears reste sous curatelle
Source : AFP, 31/07/2008
Pour les policiers, Kerviel a « abusé » d'une hiérarchie « négligente »
"Au regard de l'ensemble des éléments recueillis, on peut légitimement penser que l'ampleur du préjudice financier de la banque s'explique par les manoeuvres frauduleuses d'un trader qui (...) a abusé de la confiance de sa hiérarchie en profitant des manquements de celle-ci et de la défaillance des services de contrôle interne", concluent les enquêteurs.
PARIS (AFP) - Le trader Jérôme Kerviel a "abusé de la confiance" d'une hiérarchie "négligente" pour réaliser ses falsifications, selon un rapport de police qui reprend la vision de l'affaire développée dans un rapport interne de la Société Générale.
Chats et chiens dans le collimateur de la police des moeurs saoudienne
En Arabie saoudite, les zélés agents de la police religieuse patrouillent rues et centres commerciaux pour s'assurer du respect de la séparation des sexes, s'en prenant aux femmes qu'ils jugent insufisament voilées et exhortant les hommes à la prière lorsque l'heure approche.
Ils mènent également un combat incessant contre toutes les nouveautés du monde moderne qui permettraient des rapprochements entre hommes et femmes: en 2004, ils cherchèrent notamment à interdire les téléphones portables à appareil photo, craignant qu'il ne devienne instrument de séduction. Chaque année, ils font campagne contre la Saint-Valentin, création occidentale qui pousserait au vice, et traquent toute personne portant du rouge à l'occasion.
L'offensive contre les chiens et chats pourrait surtout être destinée à limiter la possession d'animaux de compagnie, nouvelle mode venue d'Occident et que les Saoudiens conservateurs dénoncent comme corruptrice des valeurs traditionnelles, au même titre que les jeans, les bermudas -pour hommes, bien sûr- les fast-foods ou la musique occidentale, devenus eux communs dans le royaume.
Avoir un animal de compagnie n'a jamais été courant ni bien vu dans le monde arabe, mais devient de plus en plus "branché" dans la haute bourgeoisie saoudienne ou égyptienne. L'Islam traditionnel considère le chien comme un animal sale et dangereux, pouvant à la rigueur servir à la chasse ou pour monter la garde.
RIYAD (AP) - La police religieuse saoudienne, protectrice des très stricts codes islamiques en vigueur au royaume wahhabite, s'est trouvé une nouvelle cible: les chats et chiens. Au motif que se promener dans un parc escorté par un compagnon à quatre pattes fournirait un excellent prétexte pour engager la conversation avec une jeune personne du sexe opposé, la vente de ces animaux domestiques est désormais interdite à Riyad, tout comme le fait de les sortir en public.
Pétition de Siné : 8.800 signatures
La pétition de soutien à Siné a recueilli 8.800 signatures, selon le comité de soutien au caricaturiste, au centre d'une polémique après une chronique sur une supposée conversion au judaïsme de Jean Sarkozy.
Une pétition lancée en Belgique par l'humoriste Noël Godin a en outre recueilli 2.250 signatures.
Parmi les nouveaux signataires de la pétition lancée par le comité de soutien se trouvent l'architecte Jean Nouvel, le porte-parole de la LCR Olivier Besancenot ou l'ancien président de Médecins sans frontière Rony Brauman.
Parmi les premiers signataires figuraient de nombreux dessinateurs (Willem, Pétillon, Pichon, Philippe Geluck, Desclozeaux), des écrivains tels Gilles Perrault, François Maspero et Raphaël Confiant, des philosophes comme Michel Onfray et Daniel Bensaïd, les humoristes Guy Bedos et Christophe Alévêque, l'écrivain et cinéaste Fernando Arrabal, le réalisateur Pierre Carles, des enseignants, des journalistes -Denis Robert, Denis Sieffert...
Le texte de la pétition évoque notamment la "grande gueule" de Siné, "sa violence intellectuelle, son humour et surtout sa maison ouverte à tous: Juifs, Arabes, Français, Noirs, Auvergnats, Bretons, pédés, communistes".
Pétition de Siné : 8.800 signatures
Source : AFP, 31/07/2008
Point de vue
Pour Philippe Val, "Charlie Hebdo" et quelques principes
LE MONDE | 31.07.08 | Extrait
Lorsque la raison aura repris ses droits, quand on acceptera de lire et entendre, vraiment lire et entendre, ce qu'a écrit et dit Siné depuis trente ans, alors chacun pourra constater que le seul tort de Philippe Val aura été de ne plus supporter ce qui, en réalité, n'était plus supportable depuis longtemps.
Vingt intellectuels et hommes politiques réagissent et soutiennent Val
Vingt intellectuels et hommes politiques, dont Bertrand Delanoë, Robert Badinter et le prix Nobel de la paix Elie Wiesel, ont signé un texte publié dans le Monde daté de demain en soutien au directeur de la publication de Charlie Hebdo Philippe Val, au sujet de l'affaire du caricaturiste Siné.
"Nous ne pouvons supporter de voir le démocrate, le défenseur et le garant des principes traité comme s'il était l'agresseur et le coupable", écrivent les auteurs de ce texte en soutien à Philippe Val et après avoir énuméré des "dérapages" du caricaturiste.
"Nous entendons apporter notre entier soutien à Philippe Val et à la rédaction de Charlie Hebdo pour la constance de leur engagement contre le racisme, l'antisémitisme et toutes les formes de discrimination", ajoutent-ils.
Parmi les signataires figurent Alexandre Adler, Elisabeth Badinter, Bertrand Delanoë, Jean-Claude Gayssot, Claude Lanzmann, Bernard Henri-Lévy, Ariane Mnouchkine, Fred Vargas, Pascal Bruckner, Blandine Kriegel ou Dominique Voynet.
Affaire Siné:soutiens à Val dans Le Monde
Source : AFP, 31/07/2008
Siné : Philippe Val répond aux polémiques
NOUVELOBS.COM | 31.07.2008 | Extraits
Le directeur de la publication de Charlie hebdo revient sur le départ du chroniqueur. Pour lutter contre "les rumeurs les plus aberrantes", il retrace les "faits simples et vérifiables" qui ont amené la polémique et répond à trois questions soulevées par les lecteurs dans leurs nombreux courriers.
... Pour répondre à la première question, Philippe Val différencie les attaques contre les personnes de "quelque origine que ce soit", que Charlie Hebdo ne publie pas, et "les attaques contre les religions en tant qu'elles veulent se substituer aux lois démocratiques", que l'hebdomadaire relaie.
Or, pour Val, le texte de Siné "ne s'attaquait pas à l'idéologie d'une religion", mais "attaquait une personne, Jean Sarkozy, pour en stigmatiser les liens supposés avec le judaïsme". Et le directeur de la publication de Charlie dénonce "la liberté de proférer des insultes machistes, antisémites et homophobes" qui régnait "à "l'époque bénie" de la jeunesse de Siné", "une liberté paradoxale dont le prix est l'absence de liberté des autres" que Val qualifie de "forme molle de fascisme".
Une fillette laissée dans une voiture au soleil sauvée par un vigile
Une fillette de deux ans est restée seule, plus d'une heure, dans une voiture au soleil sur le parking d'un supermarché avant d'en être sortie saine et sauve par un vigile.
AFP
LIBERATION.FR : mercredi 30 juillet 2008, extrait
La fillette, qui «ne présentait aucun symptôme de déshydration dangereuse» selon la police, a été ensuite rendue à sa maman qui était partie faire des courses au supermarché.
Israël : Ehud Olmert renoncera au pouvoir en septembre
JERUSALEM (AFP) - Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, affaibli par une grave affaire de corruption, a annoncé mercredi qu'il ne briguerait pas la direction de son parti Kadima à la mi-septembre et qu'il renonçait au pouvoir.
Cette décision a été annoncée de façon dramatique lors d'une allocution à la télévision.
Le rapport de l'ONU sur les droits de l'homme « cinglant pour la France »
"Le Comité des droits de l'homme de l'ONU chargé de contrôler l'application du pacte international relatif aux droits civils et politiques vient de rendre un avis cinglant concernant le respect par la France de ses obligations", affirment la FIDH et la LDH dans un communiqué conjoint.
PARIS (AFP) - La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'homme (LDH) ont jugé "cinglant pour la France", mercredi, le rapport du Comité des droits de l'homme de l'ONU qui critique Paris sur le traitement des étrangers et les prisons.
Le sujet était le suivant : « Racontez une histoire heureuse ou triste »
Viols
Innocenté après six ans de prison
leparisien.fr, le 30/7/2008
PENDANT des années, il n’a cessé de clamer son innocence. Il s’était même pourvu en cassation dans l’espoir d’un troisième procès. Finalement, après six ans passés derrière les barreaux, il se pourrait que Loïc Sécher, condamné à Nantes par la cour d’assises de Loire-Atlantique en 2003 à seize ans de réclusion criminelle pour viols, tentatives de viol et agressions sexuelles à l’encontre d’une adolescente un verdict confirmé en appel à Rennes en 2004, sorte de prison.
Son avocat, Me Yann Choucq, a déposé une requête en révision de la condamnation pénale qui devrait être immédiatement suivie d’une seconde en suspension d’exécution de la peine.
A l’origine de ce coup de théâtre judiciaire, la victime elle-même, une jeune femme aujourd’hui âgée de 22 ans, et qui était à l’époque mineure. Prise de remords, la jeune femme a fini par écrire une lettre au procureur, dans laquelle elle a avoué avoir menti devant la cour d’assises. Entendue dans la foulée par les gendarmes, elle a confirmé.
« Il n’y a eu ni analyse ADN ni confrontation »
Cette affaire débute par une banale rédaction scolaire. Le sujet est le suivant : « Racontez une histoire heureuse ou triste. » Une copie retient l’attention du professeur. Il y trouve un contenu lourd de sens. Emotion dans l’établissement. Comment une jeune fille de 14 ans a-t-elle pu écrire de telles choses ? Une circulaire est lancée, demandant aux enseignants d’être vigilants. Une des camarades de l’adolescente explique que son amie aurait été victime de sévices. La principale intéressée se livre : elle aurait subi des violences de la part d’un homme de 35 ans, proche de la famille. Des recoupements sont opérés, les parents reconnaissent Loïc Sécher. La machine judiciaire est lancée, et l’homme incarcéré.
Les méthodes de la justice sont très contestées par M e Choucq : « Il n’y a eu ni analyse ADN ni confrontation. Les accusations ne reposaient que sur les dires de la victime. Mon client a été accusé d’avoir commis un viol dans son propre véhicule sans qu’aucune expertise scientifique ne soit menée. » La jeune fille, fragile psychologiquement, a été jugée crédible par trois experts psychiatres. L’avocat dénonce les dérives d’une justice compassionnelle : « Dès qu’une juridiction est face à une victime, il est impossible de dire qu’il n’y a pas de coupable. » Et d’ajouter : « On voudrait croire que mieux vaut un innocent en prison qu’un prédateur en liberté. » Quant à la victime, elle reste « en grande fragilité psychologique », selon son avocate, Me Cécile de Oliveira. « Si Loïc Sécher est innocent, il est important qu’il sorte rapidement », précise-t-elle. Fils d’agriculteur, ancien ouvrier arboricole, Loïc Sécher s’est converti à l’islam. Il attend la décision de la commission chargée de la révision.
Ouest-France, mardi 22 juillet 2008, extraits
En prison pour viol, son accusatrice se rétracte
Loïc Sécher, condamné à seize ans de prison en 2003, est incarcéré à Nantes. La jeune fille qui l'accusait de viol dit, aujourd'hui, avoir menti.
ANCENIS. - En décembre 2003, la cour d'assises de Loire-Atlantique condamnait Loïc Sécher à seize ans de réclusion criminelle pour viols, tentatives de viol et agressions sexuelles sur mineure. Un verdict confirmé en appel par la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, en 2004, puis par la Cour de cassation en 2005.
Âgé de 47 ans, l'homme purge sa peine à Nantes. Il a déjà passé six années derrière les barreaux. Aujourd'hui, un élément nouveau pourrait permettre de rouvrir son dossier. La jeune femme qui l'accusait le dit innocent.
... En avril dernier, la jeune femme, âgée maintenant de 22 ans et hospitalisée pour ses difficultés psychologiques, revient sur ses déclarations. D'abord en privé, puis devant les gendarmes, qui l'ont entendue début juillet. Elle n'explique pas son revirement ni ce qui se serait passé à l'époque. Mais, cette fois encore, elle est jugée crédible par les spécialistes.
... Pour Cécile de Oliveira, il faut s'interroger sur les débuts de l'enquête, sur « le recueil initial de la parole de l'adolescente qui s'est ensuite murée dans le mutisme ». Yann Choucq dénonce, lui, « un tel conditionnement de la société dans le compassionnel qu'il faut un coupable ! »
Les avocats de Kerviel annoncent une enquête au long cours
PARIS (Reuters) - Les avocats de l'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel entendent demander de nombreuses investigations afin d'éclaircir le rôle de la banque dans les opérations ayant conduit à une perte de 4,9 milliards.
"Jérôme Kerviel avait le sentiment que tout n'avait pas été dit. L'affaire Société générale n'a pas encore commencé", a dit Me Bernard Benaiem, l'un de ses nouveaux avocats, à la presse.
"La recherche de la vérité n'est pas de l'agressivité", a-t-il ajouté, précisant que ses interrogations concernaient bien la banque et non seulement ses cadres.
"Il faut savoir s'il y a eu complaisance, ignorance fautive, complicité par fourniture d'instructions et de moyens", a-t-il dit. La stratégie sera conduite par quatre avocats, Francis Tissot, Bernard Benaiem, Caroline Wassermann, et Eric Dupond-Moretti. Depuis la semaine dernière, un cinquième, Eric Hemmerdinger, a quitté le dossier. Le sixième, Guillaume Selnet, est en discussion avec son client, dit Me Benaiem.
Il pensait avoir des certitudes raisonnables, elles se sont effondrées
Société
Outreau : une sanction entre les lignes pour le procureur
Libé mercredi 30 juillet 2008, extraits
Barbe à l’index. Des boulettes judiciaires, Gérald Lesigne en a commis un paquet dans l’affaire Outreau. Il a ainsi poursuivi Franck Lavier pour le viol d’un de ses enfants qui n’était pas encore né ; il a mis en cause l’huissier Alain Marécaux, coupable de dissimulation pour s’être laissé pousser une barbe de trois semaines qui «changeait substantiellement les contours de son visage» ; inventé, à propos de l’abbé Dominique Wiel, la notion de viol «furtif» à l’aide de «gestes très rapides»… Lors du procès aux assises, il avait encore requis la condamnation de six des treize innocents, en dépit du déballonnage à l’audience, seuls quatre autres prévenus étant finalement condamnés.
Sauf que le procureur Gérald Lesigne n’était pas seul. Comme tout membre de la hiérarchie parquetière, il est soumis à la très pesante chefferie judiciaire, ou un procureur doit pondre rapport sur rapport à son procureur général, lequel doit rendre compte en temps réel de toute «affaire signalée» à la chancellerie.
A l’audience devant le Conseil supérieur de la magistrature, le procureur général de Douai affirmait que «les directeurs de cabinets successifs au ministère ont considéré avoir été suffisamment informés». Le président de la chambre de l’instruction, censé contrôler la procédure, avouait une «communauté de vues» entre les 64 magistrats ayant eu à se pencher sur l’affaire Outreau.
«On recherche une responsabilité individuelle à une défaillance collective», dénonce Me Léon-Lef Forster, avocat de Gérald Lesigne.
... Poujadisme. En attendant la comparution devant le Conseil supérieur de la magistrature de l’ancien juge d’instruction Fabrice Burgaud, retardée à l’automne pour cause de guérilla procédurale, le pataquès ne risque pas de réconcilier magistrats et politiques, les premiers soupçonnés d’autoprotection corporatiste, les seconds de poujadisme antijuges. Ce n’est peut-être qu’une question de mots. Devant la commission d’enquête parlementaire, Gérald Lesigne avait seulement concédé, plein de morgue, une «sémantique inappropriée». Devant le CSM, comprenant à retardement l’émotion générale, il avait humblement confié : «Je pensais avoir des certitudes raisonnables, elles se sont effondrées. Je me suis planté.» C’est quand même pas compliqué à dire.
Le règlement intérieur n'autorisait pas le port de bijoux
Il y a un an, une Britannique de 16 ans, Lydia Playfoot, avait été déboutée de sa plainte contre son lycée, qui lui interdisait de porter un anneau de chasteté. L'adolescente avait porté plainte pour violation de son droit à exprimer sa foi chrétienne. Mais la Haute Cour a statué en faveur du lycée, en estimant que l'anneau d'argent symbolisant la chasteté jusqu'au mariage n'est pas partie intégrante de la foi chrétienne.
LONDRES (AP) - La Haute Cour britannique a ordonné mardi la réintégration d'une elève de 14 ans expulsée en novembre 2007 de son collège d'Aberdare, au pays de Galles, pour avoir refusé d'enlever son bracelet religieux sikh.
La haute instance a estimé que le collège pour filles d'Aberdare, à 40km de Cardiff, a fait preuve de discrimination à l'encontre de la jeune fille, Sarika Watkins-Singh, en l'expulsant pour avoir refusé d'enlever son Kara, un fin bracelet métallique. L'établissement scolaire avait justifié sa décision en soulignant que son règlement intérieur n'autorisait pas le port de bijoux.
Gérald Lesigne regrette une présentation « assez décalée de la réalité »
PARIS (AFP), extrait - L'une des acquittés, Roselyne Godard, a jugé mardi que déplacer le procureur de Boulogne "ne servait à rien". "Un tas d'autres personnes sont responsables. En faire un bouc émissaire, je trouve ça déplorable", a affirmé Mme Godard, qui préside l'Association des innocents justiciés à tort (Aijat).
Un avis partagé par l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). Son secrétaire général Laurent Bédouet s'est dit "choqué" que M. Lesigne soit ainsi "indirectement sanctionné", alors que le procureur général Jean-Amédée Lathoud a été promu après l'affaire de Douai à Versailles, "à la tête de la deuxième cour d'appel de France".
Renvoyé en 2006 devant le CSM par le ministre Pascal Clément pour ses "insuffisances" dans le suivi du dossier, Gérald Lesigne a été jugé fin mai par ses pairs qui ont conclu, dans un "avis" transmis le 18 juillet à Rachida Dati, qu'il n'y avait pas lieu de le sanctionner.
Mardi, les défenseurs du procureur ont estimé que la ministre "ne pouvait juridiquement pas faire autrement" qu'accepter ces conclusions, et qu'elle a trouvé "une porte de sortie honorable" en insistant sur le départ de Boulogne tout en passant sous silence l'accord amiable sur la future affectation.
Car lors d'une entrevue le 24 juillet avec Mme Dati, "il lui a été précisé (à M. Lesigne, NDLR) qu'il n'avait pas de sanction et qu'il avait la possibilité de demander une affectation à grade égal, ce qu'il a accepté", a fait valoir l'un des défenseurs, Me Léon-Lef Forster.
Gérald Lesigne, qui de source proche du dossier devrait prendre un poste de substitut général à la cour d'appel de Caen, a regretté une présentation par la Chancellerie "assez décalée de la réalité".
"Ce n'est pas du tout une mutation d'office, c'est une mutation qui est acceptée parce que souhaitée par moi pour de multiples raisons", a-t-il assuré à l'AFP.
Outre l'USM, un autre syndicat, FO-magistrats, a fermement critiqué Mme Dati, jugeant que sa "méthode déloyale" et sa "décision scandaleuse" revenaient à interdire au procureur la promotion à laquelle il était en droit d'aspirer après douze ans dans les mêmes fonctions.
Roselyne Godard : «son départ ne sert à rien»
leparisien.fr | 29.07.2008
Le départ de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) du procureur Gérald Lesigne «ne sert à rien», a estimé l'une des acquittées de l'affaire de pédophilie d'Outreau, Roselyne Godard.
«Cette décision ne sert à rien dans le sens où ce que nous attendions, c'est qu'on puisse se pencher sérieusement sur le problème de l'institution judiciaire», a estimé Roselyne Godard, présidente de l'Association des innocents justiciés à tort (Ajiat), jointe par téléphone.
«On punit sans punir», a-t-elle poursuivi : «on laisse le choix à Gérald Lesigne de sa nouvelle affectation».
«Un tas d'autres personnes sont responsables» de l'affaire Outreau, a affirmé Roselyne Godard. En faire un bouc émissaire, je trouve ça déplorable» a t-elle encore souligné à propos du magistrat.
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