Catégorie: Un peu d'histoire
L'appel des 100 pour Florence Cassez
JUSTICE
L'appel des 100 pour Florence Cassez
Publié le jeudi 27 novembre 2008 à 06h00 - Nord Eclair
Cent députés ont signé la pétition de soutien à Florence Cassez. La jeune Béthunoise est détenue depuis trois ans au Mexique où elle a été condamnée à 96 ans de prison pour des enlèvements qu'elle clame n'avoir jamais commis.
THIONVILLE, Moselle (Reuters), 04.03.09, 22h00, extraits - Une femme ayant avoué avoir poignardé sa fillette de dix ans samedi à Uckange (Moselle), et qui avait dans un premier temps persuadé son fils de 5 ans de s'accuser des faits, a été mise en examen, annonce son avocat. [...] "La mère leur a ensuite dit qu'il fallait que le petit frère se désigne, parce qu'elle avait peur d'aller en prison", a précisé le parquet, qui évoque des enfants placés dans une situation de "conflit de loyauté épouvantable et extrême." La fillette est hospitalisée à Nancy. Son petit frère a été placé dans un foyer de la protection judiciaire de la jeunesse.
Actualité Pas-de-Calais
mercredi 04 mars 2009, www.saint-omer.maville.com
Un homme s'immole par le feu dans le hall du tribunal de Lille
Un Lillois a mis le feu à ses vêtements hier vers 13 h dans le tribunal de grande instance de Lille. L'incendie a été maîtrisé par le service de sécurité. La victime est assez sérieusement brûlée.
Un nouveau coup d'éclat de Georges Frêche ?
NDLR : Ces jours ci, des rumeurs bruissent sur le net.
Le nouveau coup d'éclat de Georges Frêche
Magali Vogel, le lundi 18 février 2008 à 04:00, France Soir
L’Occupation a marqué. Des histoires d’amour ont vu le jour. De ces unions secrètes sont nés des enfants… de la passion ou de la guerre ? Une descendance franco-allemande, témoin de l’histoire. Pour Frêche, les femmes tondues à la Libéartion aurait pu être fusillées.
Montpellier : Frêche imbattable ?
Montpellier: Frêche imbattable?
L'Express, publié le 07/04/1994
Plus 1995 approche, plus M. le Maire a peur pour son siège. Pourtant, la droite ne paraît guère inquiétante. La menace n° 1 vient du frère ennemi socialiste Gérard Saumade. Chronique d'une haine totale, et tenace.
Le socialiste «indépendantiste» Georges Frêche a trop d'amour-propre pour l'admettre. Mais, c'est clair, il a la peur au ventre. Maire de Montpellier depuis 1977, cet universitaire haut en couleur, fort en gueule, tour à tour séducteur et arrogant, cynique et chaleureux, anar et autocrate, à mi-chemin d'un Tapie et d'un Séguin, craint que la ville - «sa» ville - ne lui échappe en 1995. L'homme est omniprésent sur le terrain, des marchés à la fac (où il révèle à ses étudiants, ces jours-ci, les secrets du bas Moyen Age, quand il ne s'amuse pas à qualifier François Mitterrand de «dernier roi mérovingien»). Il tient solidement en main ses réseaux. Il dispose d'une image nationale flatteuse. Il peut se targuer d'un bilan dérangeant mais éloquent (en mars, le mensuel «L'Entreprise» classait encore Montpellier en tête des métropoles «les plus attractives»). Et quand il s'agit - d'une estrade, ou face à un micro - de «moucher» un adversaire, l'homme s'y entend. D'ailleurs, à l'horizon de 1995, où sont-ils, les adversaires de Frêche?
Domota, l'homme qui veut mettre le feu à la Guadeloupe
ANTILLES
Proposition de Fillon à la Guadeloupe : une "redite"
NOUVELOBS.COM | 19.02.2009 | 12:20
Pour le président PS du Conseil régional de l'île, l'augmentation de près de 200 euros des bas salaires n'est "pas de nature à débloquer la situation", puisque ce point a "déjà été acté". Victorin Lurel espère une action de Nicolas Sarkozy, qui reçoit à 17h les élus des DOM.
La Guadeloupe, une histoire sociale forgée dans la violence
Par Reuters, publié le 18/02/2009 à 18:42, extrait
PARIS - Paralysée depuis un mois par une grève générale et des émeutes contre la vie chère, la Guadeloupe est une île habituée aux poussées de fièvre sociale, qui se sont à plusieurs reprises terminées dans le sang.
Le mouvement lancé le 20 janvier a fait sa première victime, un dirigeant syndical tué par balles dans la nuit de mardi à mercredi, ce qui pourrait marquer un tournant dans le conflit.
Contrairement à la Martinique, sa voisine plus calme, "la Guadeloupe est une terre de révoltes", explique à Reuters Patricia Braflan-Trobo, une universitaire guadeloupéenne.
"L'histoire sociale de la Guadeloupe s'est construite dans la violence. Les grèves ont souvent dégénéré en tuerie", ajoute l'auteur d'une "Histoire des conflits sociaux en Guadeloupe".
Le gouvernement prêt à revaloriser les plus bas salaires en Guadeloupe
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 19.02.09 | 08h31 • Mis à jour le 19.02.09 | 10h09, extrait
Après la fermeté, l'heure est au compromis. Le gouvernement va soumettre en Guadeloupe, dès le début de la matinée, une proposition permettant une aide aux bas salaires "proche des 200 euros" réclamés par le LKP, annonce, jeudi 19 février, le premier ministre, François Fillon, sur RTL. "Cette nuit, les médiateurs ont, après de nombreux contacts avec le collectif et avec le patronat (...) réussi à mettre sur pied une proposition que je vais valider dans les prochaines minutes et qui sera soumise au patronat et au collectif [contre l'exploitation LKP], dès le début de la matinée en Guadeloupe", a-t-il déclaré.
Cette offre, a ajouté M. Fillon, "permet de s'approcher très près, même si on ne l'atteint pas naturellement, des objectifs financiers, quantifiés que réclame le collectif". "On arrive, avec l'ensemble des dispositifs qui ont été imaginés, à quelque chose qui est proche des 200 euros, mais pour les bas salaires, en utilisant de manière spécifique pour l'outre-mer le revenu de solidarité active qui sera anticipé, qui sera calculé différemment et qui permettra, je l'espère, de répondre à la revendication sur la vie chère aux Antilles", a-t-il précisé.
Mercredi 18 Février 2009
Guadeloupe: Le tourisme coulé
leJDD.fr, extrait
Avec la mort d'un manifestant en Guadeloupe, certains touristes paniquent. Le conflit social initié il y a un mois entraîne des annulations de réservations en cascade, ainsi que des fermetures d'établissements, et ce au plus fort de la saison touristique. Certaines compagnies aériennes proposent à leurs clients de décaler gratuitement leur départ, à la demande du gouvernement.
Domota, l'homme qui veut mettre le feu à la Guadeloupe
De notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre, Cyrille Louis, Le Figaro
19/02/2009 | Mise à jour : 08:49, extrait
Syndicaliste habile, Élie Domota, 42 ans, est la figure de proue et la voix très écoutée des manifestants guadeloupéens depuis un mois. L'homme se proclame pacifiste, mais sa rhétorique est bien celle d'un combattant d'une cause indépendantiste qui ne veut pas dire son nom.
Est-ce un lapsus dû à la fatigue ou, plus sûrement, l'aveu maîtrisé de ses intentions ultimes ? Quoi qu'il en soit, Élie Domota parle désormais de «la presse étrangère» pour désigner les envoyés spéciaux venus de métropole couvrir le conflit guadeloupéen. Avec eux, il trouve toujours quelques instants pour évoquer, en français, la voix ferme et le regard un peu vague, «la mobilisation paisible mais déterminée du peuple guadeloupéen». Puis, chaque soir, il se saisit du micro, lève le poing au ciel et se met à vitupérer, en créole cette fois, devant une foule chauffée à blanc, contre «les békés qui nous exploitent» ou «les forces coloniales venues casser du nègre» dans les banlieues de Pointe-à-Pitre.
Le lanceur de chaussures jugé le 19/02
Le lanceur de chaussures jugé le 19/02
AFP, 08/02/2009 | Mise à jour : 14:55
Mountazar al-Zeidi, le journaliste irakien qui avait lancé sans l'atteindre en décembre ses chaussures au visage de George W. Bush, sera jugé à partir du 19 février, a déclaré dimanche un porte-parole de la Cour supérieure judiciaire irakienne, Abdel-Sattar Bayrkdar. Le journaliste âgé de 30 ans est en détention depuis le 14 décembre. Ce jour-là, lors d'une conférence de presse conjointe à Bagdad du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et de George W. Bush, alors président, Mountazar al-Zeidi avait eu le temps de lancer ses deux chaussures, l'une après l'autre, avant d'être violemment plaqué au sol par les services de sécurité.
Le procès du jeune homme, devenu un héros en Irak et dans le monde arabe, devait s'ouvrir initialement le 31 décembre mais ses avocats ont obtenu un report: la défense demandait une requalification des poursuites, en injures contre un chef d'Etat étranger. Mais selon Abdel-Sattar Bayrkdar, le journaliste sera poursuivi pour agression sur un chef d'Etat étranger. Il s'est refusé à dire quelle peine risquait le journaliste, mais selon les avocats de la défense, il encourt une peine maximale de 15 années de prison.
Les "esclaves oubliés" de l’ile de Tromelin
France Info - 13:07, extrait
En 1760, soixante esclaves ont été abandonnés sur une île au large de Madagascar pendant quinze ans. Une fouille archéologique dévoile aujourd’hui comment ils s’en sont sortis.
Nous sommes le 17 novembre 1760. L’Utile, un bateau de la Compagnie française des Indes Orientales, quitte Bayonne. Un an plus tard, il fait naufrage le 31 juillet 1761 sur l’Ile de Sable (Tromelin) au large de Madagascar.
L’histoire se finit bien pour les marins qui regagnent Madagascar sur une embarcation de fortune. En revanche, soixante esclaves destinés à l’Ile Maurice vont passer quinze ans sur l’Ile, accrochés à la promesse d’un retour des marins. En 1776, le chevalier de Tromelin, commandant de La Dauphine, recueillera les huit survivants.
Les historiens évoquent 100 000 viols commis à Berlin
Seules dans Berlin
LE MONDE | 20.12.08 | 14h27 • Mis à jour le 20.12.08 | 14h27, extrait
Ils sont là. Cette fois c'est sûr. En cette fin avril 1945, cela fait des jours que, dans Berlin encerclée, on ne parle que de "ça". La soudaine amplification des tirs d'artillerie et des canons antiaériens ne laisse plus guère de place au doute. Les Russes sont là. Terrées, en compagnie des enfants et des vieillards, dans l'obscurité des caves ou des bunkers, pour la plupart sans nouvelles de leur homme parti sur le front, les femmes de la capitale du Reich savent à quoi s'en tenir. La propagande nazie contre les "russische Bestien" (ces "bestiaux de Russes") a bien fait son travail.
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Les soldats russes, souvent des paysans venus de Sibérie, du Caucase ou de Mongolie, veulent des femmes, symboles de leur victoire sur l'Allemagne hitlérienne. Mères de famille, adolescentes, sexagénaires... toutes satisfont à l'idée valorisante que les "Ivan" - ainsi les surnomme-t-on - se font de la "Deutsche Fräulein". Livrées en pâture, maintes Berlinoises seront extirpées de leur souricière et traînées dans les couloirs, les annexes des caves, les cages d'escalier, pour y être violées. Les historiens évoquent 100 000 viols commis à Berlin entre avril et septembre 1945, et en tout 2 millions d'Allemandes violées sur le front soviétique.
Presque soixante-cinq ans se sont écoulés. Chaque famille d'Allemagne porte de près ou de loin ce drame en mémoire. Mais personne n'a jamais osé en parler (surtout à l'Est, où critiquer le "grand frère" russe était défendu). L'humiliation, la honte, la douleur, étaient trop fortes. Le tabou paraissait insurmontable. D'autant qu'au regard des crimes commis par les nazis, un interdit tacite empêchait les Allemands d'évoquer les souffrances endurées pendant la guerre : ils auraient aussitôt été accusés de révisionnisme.
La parole semble pourtant se libérer. Tout en veillant toujours à rappeler la responsabilité initiale du régime nazi, de plus en plus de documentaires et de téléfilms se mettent à évoquer le tribut payé par les Allemands à leur Führer et aux Alliés : martyre de Dresde bombardée, torpillage du Gustloff et de ses 10 000 passagers, exode de 12 millions d'Allemands expulsés des territoires de l'est du Reich...
Avec le film Anonyma, eine Frau in Berlin, réalisé par Max Färberböck et sorti sur les écrans allemands fin octobre, la question des viols massifs commis par les Russes en 1945 est pour la première fois abordée au cinéma.
Retour sur l'affaire Finaly
Retour sur l'affaire Finaly
L'Eglise et les deux enfants juifs
Nouvel Obs n° 2166, semaine du jeudi 11 mai 2006, extraits
Entre 1945 et 1953, le sort de deux orphelins juifs, que l'Eglise a baptisés et cachés, divise la France. L'avocat Germain Latour rouvre le dossier
Début 1944, alors que la défaite de l'Allemagne ne fait plus de doute, la Gestapo met les bouchées doubles, et la chasse aux juifs redouble d'intensité. Le 14 février, le docteur Fritz Finaly et sa femme, deux juifs autrichiens réfugiés en France, sont arrêtés à La Tronche près de Grenoble. Seule consolation, ils avaient peu avant placé leurs deux petits garçons en lieu sûr. Les Finaly font partie d'un des derniers convois pour Auschwitz, d'où ils ne reviendront pas.
[...] Nombreux furent ceux qui, comme François Mauriac, se laissèrent abuser au début par ses protestations de tendresse. En fait, l'enjeu réel de la bataille n'était pas affectif mais religieux. Mlle Brun est d'ailleurs allée jusqu'à faire baptiser Robert et Gérald. Ce qui était un abus scandaleux. D'abord parce que, en dépit du danger, leurs parents les avaient fait circoncire, ce qui prouve qu'ils n'avaient aucune intention d'en faire des catholiques. Ensuite parce qu'en mars 1948, date du baptême, Robert et Gérald n'étaient pas abandonnés. Leur famille les réclamait à cor et à cri.
Comment expliquer l'obstination de Mlle Brun ? Pourquoi refuse-t-elle de lâcher prise alors même que la justice lui en intime l'ordre ? Sur ce point, l'auteur des « Deux Orphelins » ne nous éclaire guère. Son aversion pour Mlle Brun en fait une méchante de mélodrame. Là où il a probablement raison, c'est quand il subodore que la décision de garder les gosses coûte que coûte vient de plus haut.
[...] Si l'affaire Finaly a provoqué de tels remous au sein même de l'Eglise, c'est qu'elle soulevait une question épineuse. Mlle Brun avait sans aucun doute eu tort de faire baptiser les enfants. Mais le sacrement administré était valide. Les rendre à leur famille, les laisser partir pour Israël, c'était les remettre sur le chemin du judaïsme. Donc, selon le dogme catholique, les conduire au péché - mortel - d'apostasie. C'est ici qu'on souhaiterait que l'auteur expose le point de vue des catholiques de façon plus approfondie. Non pour l'approuver, mais pour en comprendre la logique.
«Les Deux Orphelins. L'affaire Finaly 1945-1953», par Germain Latour, Fayard, 570 p., 24 euros
Un livret pour enseigner la Shoah aux enfants
Du livret, de la contribution de Mme Simone Veil... Aujourd’hui, les choses ont changé et quand je parle de la Shoah à des élèves, et je le fais souvent, je sais qu’ils n’oublieront jamais ce qu’ils auront entendu. Mais que sauront-ils, que croiront-ils quand nous aurons disparu ? Voilà pourquoi l’école est incontestablement le lieu où l’Histoire de la Shoah doit continuer d’être enseignée. Pour quelle raison ? Parce qu’au milieu des combats de la Seconde Guerre mondiale où les morts se comptèrent par millions, six millions d’hommes, de femmes et d’enfants furent assassinés simplement pour être nés « juifs », assassinés dans des conditions dont nous ne pensions pas l’humanité capable. Cette histoire a marqué de façon indélébile l’Europe et la France qui, devançant même les exigences de l’occupant, livra les enfants juifs à la mort et contribua à la réalisation du projet génocidaire nazi.
Société
Education
Un livret pour enseigner la Shoah aux enfants
leparisien.fr | 05.12.2008, 07h00
LA VISITE de Xavier Darcos au mémorial de la Shoah, ce matin, devrait clore en douceur la cacophonie soulevée par la déclaration de Nicolas Sarkozy il y a huit mois. Lors du dîner annuel du Crif, le président de la République avait émis le souhait que chaque élève de CM 2 s’approprie la mémoire de l’un des 11 400 enfants juifs de France victimes de la Shoah.
Tollé des enseignants, historiens, psychologues, et jusque dans la communauté juive, contre le côté « adoption » compassionnelle, potentiellement traumatisante, imposée à des enfants de 10 ans. En épilogue, le ministre de l’Education va, aujourd’hui, profiter de sa visite et de la rencontre avec deux classes de CM 2 pour dévoiler le livret qui doit aider les enseignants à aborder cette période.
Enseigné en primaire. La Shoah est au programme d’histoire du CM 2… depuis 2002. Très remontés en février, nombre d’instituteurs signalaient qu’ils n’avaient pas attendu le président pour s’y consacrer. Les 40 pages de « Mémoire et histoire de la Shoah à l’école », dont chaque école va recevoir un exemplaire, ne sont toutefois pas de trop, fait-on observer au ministère : « On n’a pas émis de pistes ni de conseils sur le sujet depuis 1990, et encore, elles étaient destinées aux professeurs de lycée. Ceux des écoles ne sont pas forcément spécialistes de l’histoire. »
L’enjeu. Pas question, prévient l’entourage du ministre, d’écorner la liberté pédagogique des enseignants. Tableau de repères chronologiques, carte, bibliographie, textes du cinéaste Claude Lanzmann, de Serge Klarsfeld ou Simone Veil entre autres : le livret est là pour donner des orientations, des pistes, pour que les écoliers aient une première approche du crime contre l’humanité, approfondie en troisième. « Il fallait le faire maintenant : les derniers témoins de cette période, désormais âgés, disparaissent. »
La méthode. Les pistes du livret ministériel, élaboré avec l’aide du mémorial, suivent les recommandations émises en juillet par la commission de réflexion nommée par Xavier Darcos, présidée par l’inspectrice générale et présidente de l’Association de la maison d’Izieu, Hélène Waysbord-Loing. Pas question de parrainage, ni d’approche « morbide » de la Shoah via les camps. Personnalisation et histoire « incarnée », oui : « L’approche par la vie, l’itinéraire d’enfants de cette époque, victimes ou sauvés, est bonne dès lors qu’elle doit servir, au-delà de l’émotion, à construire un savoir historique. » Le livret donne des sites Internet d’associations pour construire un cours accessible. Le tout est consultable dès aujourd’hui sur le portail www.shoah.education.fr.
Polémique sur le fichage selon la couleur de peau
Le Figaro, 05/12/2008 | Mise à jour : 10:02, extraits
Le groupe sur les fichiers mis en place après l'affaire Edvige propose de modifier le classement ethno-racial des délinquants. Michèle Alliot-Marie est très prudente.
[...] Conçu dans les années 1950 comme un outil d'aide à l'enquête par son créateur, l'inspecteur de police marseillais René Canonge, ce registre classait les auteurs d'infractions en quatre critères : «noir, blanc, jaune et arabe». Mais la société a évolué. Informatisé en 1992, Canonge s'est perfectionné dans la description initiale en retenant douze catégories «ethno-raciales», toujours en vigueur : «blanc (Caucasien), Méditerranéen, Gitan, Moyen-Oriental, Nord Africain, Asiatique Eurasien, Amérindien, Indien (Inde), Métis-Mulâtre, Noir, Polynésien, Mélanésien-Canaque».
Mais là encore, la terminologie choque. «Gitan» ne correspond à aucune donnée objective. Et le principe même de la catégorisation par race et origine ethnique met toujours mal à l'aise.
En 2006, après d'âpres discussions, le «groupe fichiers» du ministère de l'Intérieur, déjà présidé par Bauer, avait proposé une légère modification du Canonge, en supprimant notamment le terme «Gitan» et en définissant dix «types», de l'«Européen» au «Maghrébin». La proposition s'est perdue dans les sables.
En 2008, ressuscité par l'affaire Edvige, le «groupe fichiers» revient à la charge. Et, contre toute attente, les propositions les plus iconoclastes ne sont pas venues des membres de l'administration mais des associations antiracistes qui siègent dans ce collège. Avec le représentant des avocats, elles ont proposé d'abandonner les critères raciaux au profit d'une description par la couleur de peau, en reprenant le principe de la «gamme chromatique» utilisée lors de la réalisation des portraits robots. Le représentant de la CNIL a proposé de réfléchir à une combinaison de deux systèmes. Et l'idée a germé d'une expérimentation dans un département. Le tout devait être débattu lundi prochain.
Mais le procès-verbal a «fuité».
Essais
Un pogrom sans fin
Article paru dans l'édition du Monde du 28.11.08, extrait
Le calvaire oublié des rescapés juifs dans la Pologne de 1945
Ultime volet d'un triptyque autobiographique consacré aux années 1939-1946, En Pologne, après la Libération est un document exceptionnel sur « l'impossible survie des rescapés juifs » dans le pays qui abrita les principaux camps d'extermination du IIIe Reich. On y retrouve les mêmes qualités - une curiosité sans limite, un style incisif, une ironie déconcertante - que dans C'était ainsi (éd. Austral, 1995) et La Lutte pour la vie (éd. Honoré Champion, 2005), deux livres qui comptent parmi les témoignages majeurs sur le ghetto de Varsovie, aux côtés de ceux d'Adam Czerniakow, d'Emanuel Ringelblum, d'Abraham Lewin ou de Bernard Goldstein. Un point, toutefois, distingue ce troisième volume des précédents : la tonalité d'ensemble, d'une noirceur sans égale, d'un pessimisme absolu.
De pessimisme, il était difficile d'en trouver la trace dans La Lutte pour la vie. Au contraire. Evoquant la renaissance d'une vie culturelle juive dès les premières semaines de l'après-guerre, Turkov semblait regarder l'avenir avec confiance. Le livre se terminait d'ailleurs sur le récit de ce qu'il qualifiait lui-même de « grand miracle » : les retrouvailles avec sa fille unique, dont il était sans nouvelles depuis de longs mois. « Heureuse fin », concluait-il, sans imaginer alors que le bonheur serait de courte durée.
Car c'est bien une nouvelle descente aux enfers que raconte Turkov dans le troisième tome de ses Mémoires. Président de l'Union des gens de lettres, membre du Comité central des juifs polonais et animateur de la seule émission de radio destinée à la communauté juive, l'auteur de ce reportage effrayant sur la Pologne des années 1945-1946 est un homme très bien renseigné. Aucun des mille tracas qui pourrissent la vie de ses coreligionnaires ne lui échappe : l'impossibilité de recouvrer des biens qui ont été détruits ou spoliés, la quasi-obligation d'adopter un patronyme chrétien pour espérer trouver un travail, et surtout cette peur quotidienne des « hooligans », d'autant plus dangereux qu'ils sont quasiment sûrs de rester impunis...
« Nous étions enfin libres, mais nous n'étions toujours pas assurés d'avoir la vie sauve », explique Turkov dans ce témoignage édifiant sur ce que les politologues qualifieront plus tard d' « antisémitisme sans juifs », pour décrire la prégnance d'une culture de la haine dans des sociétés où les juifs sont pourtant ultraminoritaires.
Le couple voiture-hypermarché pourrait disparaître
40 ans d’utopie à Auroville
Aujourd'hui, l'Inde, le 2/3/2008 à 18h16, extrait
Auroville a fêté ses 40 ans d’existence le 28 février. L’anniversaire ne passionne pas les habitants de la communauté qui préféreraient rester discrets et essayer, encore et toujours, de réaliser cette belle utopie des années 1960.
François Bellanger, animateur du "think tank" Transit City
"Le couple voiture-hypermarché va disparaître"
LE MONDE | 27.11.08 | 15h22 • Mis à jour le 28.11.08 | 19h11, extrait
Sous l'effet de la crise, tout le monde s'affole, les clients m'appellent de partout", sourit François Bellanger. Ce spécialiste des modes de vie urbains est consultant pour des grands groupes français : Renault, PSA, Veolia, la SNCF, Orange, la Caisse des dépôts et consignations... Il anime à Paris le think tank Transit City, consacré à l'avenir de la ville, des transports, du commerce, dont le prochain atelier, vendredi 28 novembre, au Pavillon de l'Arsenal, débattra de la question : "A quoi ressemblera le voyage dans vingt-cinq ans ?"
Que vous demandent vos clients ?
Beaucoup d'industriels commencent à comprendre que leurs modèles sont essoufflés et se demandent comment les renouveler. Le logement n'a pas changé depuis Haussmann, à l'exception de la salle de bains. Les hypermarchés sont totalement dépendants de l'automobile et s'aperçoivent qu'ils ne captent plus les jeunes. La voiture n'a pas évolué depuis cinquante ans, elle n'est plus capable de répondre aux mutations de la société. J'aide ces entreprises à identifier, dans le monde entier, les signes faibles qui pourraient devenir les modèles de demain.
« L’ affaire Finaly », retour en images sur une controverse
21/11/2008 16:58, la Croix, extrait
«L’ affaire Finaly», retour en images sur une controverse
Une soirée spéciale est consacrée à l’histoire de Robert et Gérald Finaly sur France 2 : un téléfilm et un documentaire s’accordent à déplorer l’attitude de l’Église catholique
[...] Le sacrement devient sa meilleure « arme », affirme le documentaire : car, désormais, « Robert et Gérald doivent recevoir une éducation catholique ». Avec ce seul argument, Antoinette Brun parvient – ce qui paraît incroyable aujourd’hui – à convaincre des prêtres et des religieuses (dont la fameuse mère Antonine) de couvrir la cavale des deux frères à travers la France et jusqu’en Espagne franquiste. Pie XII lui-même, consulté sur la conduite à tenir, déplore ce baptême « contraire au code » de droit canonique (en 1948, les enfants n’étaient plus en danger de mort) mais juge que la campagne médiatique qui ne manquera pas d’atteindre l’Église n’est pas un motif suffisant pour empêcher les chrétiens de « remplir leur devoir »…
Sur un point tout de même, le téléfilm et le documentaire divergent : alors que le premier reproche très durement aux juges leur complaisance à l’égard d’Antoinette Brun, auréolée d’un passé de résistante, le second n’évoque rien de tel, se bornant à constater la lenteur de la justice… Mais tous deux s’accordent à dénoncer l’attitude de l’Église, mettant particulièrement à mal la figure du cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, qui a cependant permis le dénouement de l’affaire.
Au final, rares sont les figures catholiques à surnager dans cet ensemble. L’avocat renommé auquel fait appel la famille Finaly, maître Maurice Garçon, membre de l’Académie et « catholique convaincu » est peut-être le seul, lui qui dénonce cette Église « bravant les lois civiles » et donnant une « image fausse » de sa religion. Bizarrement, le P. Pierre Chaillet, jésuite lyonnais, résistant et que les historiens créditent de l’accord final signé par la famille et l’archevêque de Lyon, n’apparaît ni dans le documentaire ni dans le téléfilm… Pas plus que l’intense mobilisation du réseau judéo-chrétien pendant cette affaire, et après. Il aurait peut-être aussi fallu signaler les pas gigantesques réalisés depuis par l’Église catholique, en matière de dialogue avec le judaïsme…
Une image de France 2 du 25 au soir
La mémoire vive des frères Finaly
Enquête
La mémoire vive des frères Finaly
LE MONDE | 21.11.08 | 15h44 • Mis à jour le 21.11.08 | 15h44, extrait
A quoi ressemble un personnage historique ? Quelles marques laissent sur un être humain les flashes des reporters et les honneurs des manuels ? "Aucune", jurent en choeur Robert et Gérald Finaly.
A 67 et 66 ans, crânes dégarnis et lunettes fumées, les deux frères mènent une existence tranquille. En Israël, où ils sont installés depuis cinquante-cinq ans, ils se bornent à témoigner de leur enfance mouvementée une fois par an dans une école. En France, où il leur arrive de se rendre, personne ne les importune. Pourtant, l'auditorium du Mémorial de la Shoah, à Paris, était bondé lorsqu'en octobre une journée de projections et de débats leur a été consacrée. Et mardi 25 novembre, France 2 leur accordera son créneau de première partie de soirée.
Après avoir donné matière à une dizaine de livres, de nombreux articles scientifiques et plusieurs documentaires, voilà les frères Finaly sujets d'un téléfilm, réalisé par Fabrice Genestal "Nous sommes un morceau de l'histoire juive... et de l'histoire française, admet Robert, l'aîné, ancien chirurgien pédiatrique à l'hôpital de Beer-Sheva. Les deux premiers enfants juifs rendus officiellement par l'Eglise après la guerre. Mais c'est tout. Il n'y a pas de drame, pas de conflit intérieur. C'est une histoire assez simple."
Ce tableau semble pour le moins naïf. Il cache une réalité autrement complexe et tumultueuse.
Palin attend un signe de Dieu et Fillon fait la fête
Pour M. Sarkozy, les fusillés de 14-18 "n'avaient pas été des lâches"
LE MONDE | 11.11.08 | 08h12 • Mis à jour le 11.11.08 | 10h21, extrait
Dans la version écrite du discours qu'il devait prononcer mardi 11 novembre à Douaumont (Meuse) à l'occasion du 90ème anniversaire de l'armistice de la première guerre mondiale, Nicolas Sarkozy évoque le sort des 600 soldats fusillés pour l'exemple ou pour avoir refusé d'obéir aux ordres.
11/11 : "fête de l'Europe" pour Fillon
Source : AFP, 11/11/2008 | Mise à jour : 12:31, extrait
François Fillon a affirmé que les cérémonies devant le fort de Douaumont (Meuse) célébrant le 90ème anniversaire de l'armistice qui mit fin à la guerre de 14-18, sont placées sous le signe de "l'unité européenne", ajoutant que c'est "la fête de l'Europe".
Voir sur le net, la déclaration Schuman
1914-1918
Sarkozy honore les mutins de Douaumont
leparisien.fr | 11.11.2008, 11h58 | Mise à jour : 12h16, extrait
Déserteurs, les mutins de Douaumont (Meuse) qui ont été fusillés pendant la Grande guerre «ne s'étaient pas déshonorés», mais furent eux «aussi les victimes d'une fatalité qui dévora tant d'hommes», a affirmé le président de la République mardi matin.
Après avoir rendu hommage à tous les combattants français et étrangers de ce conflit mondial, Nicolas Sarkozy a voulu penser «à ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement avaient envoyés au massacre, à ces hommes qui n'ont plus eu la force de se battre».
Les poilus ont la parole, ed. Complexe, 2003, page 451
Palin attend un signe de Dieu
Source : AFP, 11/11/2008 | Mise à jour : 08:07
La candidate malheureuse à la vice-présidence des Etats-Unis, Sarah Palin, a affirmé espérer que Dieu lui "montrera la voie" si elle devait se lancer à l'avenir dans la course à la Maison Blanche, dans un entretien à la chaîne Fox News.
L'Allemagne commémore les 70 ans de la « Nuit de Cristal »
L'Autriche commémore les pogroms
Source : AFP, 09/11/2008 | Mise à jour : 19:10
Les autorités politiques et religieuses autrichiennes ont commémoré dimanche les pogroms de la nuit du 9 au 10 novembre 1938, baptisée "Nuit de Cristal" par les nazis, qui avaient ensanglanté l'Autriche annexée (Anschluss) comme le reste du IIIe Reich il y a 70 ans.
L'archevêque de Vienne Christophe Schönborn, le Grand rabbin Paul Chaim Eisenberg, le métropolite orthodoxe-grec Michael Staikos et l'évêque luthérien Michael Bünker ont pris part en début de soirée à une cérémonie commune à la grande synagogue de Vienne, après un office dans une église.
Auparavant, au cours d'une cérémonie avec le président de la communauté juive Ariel Muzicant, la présidente du Parlement Barbara Prammer (sociale-démocrate) avait elle aussi dénoncé l'"explosion de violence" à laquelle s'associèrent cette nuit-là de nombreux Autrichiens.
Elle a mis en garde contre toute vélléité de réformer la loi autrichienne, particulièrement stricte, contre la nazisme et le révisionnisme, soulignant qu'elle était "plus nécessaire que jamais".
L'Allemagne commémore les 70 ans de la "Nuit de Cristal"
BERLIN (AFP) - 09/11/2008 15h37
L'Allemagne a commémoré dimanche les 70 ans de la "Nuit de Cristal", pogrom contre les Juifs qui marqua le prélude à l'Holocauste, avec des cérémonies dans tout le pays qui connaît un renouveau du judaïsme.
La cérémonie principale a eu lieu dans la plus grande synagogue d'Allemagne, celle de la Rykestrasse à Berlin, l'une des rares à avoir survécu à la fureur nazie de la nuit du 9 novembre 1938, où furent saccagés et incendiés les biens des Juifs à travers toute l'Allemagne.
La chancelière Angela Merkel et des représentants de la communauté juive se sont rassemblés aux côtés de 1.200 personnes pour rendre hommage aux victimes de la "Nuit de Cristal" et au renouveau du judaïsme en Allemagne.
"C'est notre responsabilité de garder vivace le souvenir", a déclaré la présidente du Conseil central des Juifs d'Allemagne, Charlotte Knobloch, qui avait six ans au moment du pogrom. Elle a exprimé l'espoir que cette journée du souvenir aiderait à raviver l'esprit de tolérance dans le pays.
14-18, le bruit et la fureur... cette immense tromperie ?
14-18, le bruit et la fureur
Sur France 2, le 11 novembre, à 20h50
Tout est loin d’avoir été dit sur la “der des ders”, sur l’histoire de cette immense tromperie, de ce gâchis infini. A travers le récit d’un soldat qui a traversé toute la guerre et qui parle aussi au nom de ses camarades, "14-18 le bruit et la fureur" est un documentaire réalisé à partir d’images d’archives, pour la première fois, restaurées, colorisées et sonorisées. A rebours de la victimisation du soldat qui a longtemps prévalu, le propos de ce film est nouveau : la Grande Guerre a été entretenue par un consentement général. Ce sont des sociétés entières qui se sont jetées dans ce qu’elles pensaient être un combat de la civilisation contre la barbarie. Elles se sont ainsi engagées dans le premier massacre de masse moderne, sans avoir la moindre idée de ce qui les attendait. En suivant les analyses d’Annette Becker, l’un des chefs de file de ce nouveau courant historiographique, ce film donne une vision neuve de ce conflit dont l’ampleur, la violence, le caractère total ont à la fois préfiguré et engendré les tragédies du XXe siècle.
Les oubliés de la Grande Guerre : Humanitaire et culture de guerre, 1914-1918
de A. Becker
Hachette Littératures, 3 novembre 2003
Présentation de l'éditeur. Fondé sur l'analyse d'archives inédites, en particulier celles du Vatican et du Comité internationale de la Croix-Rouge, ce livre renouvelle en profondeur l'étude de la Grande Guerre. Il retrace les souffrances endurées par les populations civiles - réquisitions, travail forcé, déportations - et les prisonniers de guerre, ainsi que les interventions humanitaires qui cherchent à les protéger. Il révèle ainsi que la Grande Guerre ne fut pas seulement la guerre des tranchées mettant aux prises les combattants du front, mais qu'elle fut bien une guerre totale, pesant en profondeur sur les société et enrôlant des populations entières. Elle fut ainsi la première des guerres du XXe siècle, annonçant par bien des traits les atrocités de la seconde guerre mondiale, dont elle constitue en quelque sorte la matrice. Un ouvrage de référence, au carrefour de l'histoire et des interrogations contemporaines sur le rôle de l'humanitaire