Catégorie: L'affaire d'Outreau
Outreau : l'abbé Wiel relance la polémique
Info
La "réprimande" du juge Burgaud
26/04/2009 | 11:29 | France 3 Nord Pas-de-Calais Picardie
L'abbé Wiel relance la polémique
Invité de France 3 Nord Pas de Calais, il confirme avoir croisé Xavier Chavigné dans son marathon judiciaire. Xavier Chavigné, c'est ce membre du CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature) qui dit avoir "oublié" avoir eu à traiter une demande remise en liberté de Dominique Wiel. "Oubli" fâcheux qui risque de provoquer un recours devant le Conseil d'Etat visant à annuler la décision prise par le CSM à l'encontre de Fabrice Burgaud. Sur France 3, l'Abbé Wiel, document à l'appui, confirme que le magistrat a bien traité - et rejeté - sa demande.
Burgaud sanctionné : Dati défend le magistrat du CSM
Juge Burgaud: la seconde polémique
Créé le 25.04.09 à 17h02 | Mis à jour le 25.04.09 à 17h02 | 20 minutes, extrait
Evoquant samedi cette présence au sein du CSM, la ministre de la Justice Rachida Dati a demandé que soient évitées «des mises en cause un peu gratuites». «Les membres, et le membre auquel vous faites référence, est membre du Conseil supérieur de la magistrature que je sache, et lorsqu'il y a eu les débats, personne ne l'a mis en cause», a déclaré la Garde des Sceaux sur France Inter. «Evitons des mises en cause un peu gratuites», a-t-elle ajouté, alors que le Premier président de la Cour de cassation, Vincent Lamanda, a annoncé vendredi avoir «convoqué» le magistrat en question «pour recueillir, sans délai, ses explications».
Xavier Chavigné, a souligné Me Maisonneuve, "a refusé la mise en liberté de l'abbé Wiel à deux reprises (...). Lorsque l'on prétend devoir donner des leçons en matière de rigueur, d'éthique et de déontologie je crois qu'on peut être un peu plus attentif et éviter de se retrouver dans une situation pour le moins atypique".
AFFAIRE OUTREAU
Burgaud sanctionné : Dati défend le magistrat du CSM
NOUVELOBS.COM | 25.04.2009 | 16:49, extraits
La garde des Sceaux appelle à éviter "des mises en causes gratuites" du magistrat du Conseil supérieur de la magistrature, qui a "réprimandé" le juge Burgaud tout en ayant participé à l'instruction de l'affaire d'Outreau.
L'âpre bataille entre les parents d'Elise
Samedi 25 Avril 2009
Burgaud: Une sanction contestée
Par V.V. (avec Reuters)
leJDD.fr, extrait
Fabrice Burgaud, juge d'instruction chargée de l'affaire d'Outreau a reçu vendredi une "réprimande", la plus petite sanction possible, par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Une décision qui soulève la polémique: les responsables de la commission d'enquête parlementaire parlent d'une "farce", alors que la défense a révélé qu'un magistrat du CSM était lié à l'affaire.
[...] La sanction est aussi contestée sur le terrain politique. Mais là, l'analyse n'est pas celle des avocats de Fabrice Burgaud. André Vallini, qui fut président de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire de pédophilie d'Outreau, a dénoncé samedi la "provocation" que constitue selon lui cette simple réprimande. "Soit le CSM considérait que le juge Burgaud devait être sanctionné et il fallait le sanctionner sévèrement parce qu'il avait mal travaillé, soit le CSM considérait qu'il n'y avait rien à reprocher au juge Burgaud et il fallait à ce moment-là l'exonérer de toute sanction", a-t-il poursuivi sur l'antenne d'Europe 1. Le député socialiste de l'Isère penchait plus quant à lui pour interdire au magistrat d'être à nouveau juge d'instruction. "Les Français ne vont pas comprendre cette décision", a-t-il ajouté en estimant que le mot réprimande est "le plus mal choisi possible" et que cette sanction résulte d'un "esprit de corps".
Même son de cloche chez Patrick Houillon, député UMP du Val-d'Oise et ancien rapporteur de la commission parlementaire. "Le mot réprimande résonne comme une farce", a-t-il estimé dans un entretien accordé au Figaro paru ce samedi. Il est "décalé" et "incompréhensible". "Quand on pense aux 26 années de prison cumulées, aux nombreuses tentatives de suicide, aux familles séparées, cette sanction semble totalement disproportionnée", ajoute Philippe Houillon, qui craint que "l'écart risque de se creuser entre les Français et leur justice".
L'âpre bataille entre les parents d'Elise : un choc culturel, une affaire d'Etats
LE MONDE | 18.04.09 | 14h14 • Mis à jour le 20.04.09 | 08h58, extraits
Avignon Envoyée spéciale
"Maman, elle a fait une bêtise", dit Elise André-Belenkaya du haut de ses trois ans et demi, avant de plaquer sa menotte sur la bouche de son papa. Comme pour clore le débat sur l'âpre bataille qui oppose son père français à sa mère russe depuis l'automne 2007 pour l'obtention de sa garde... Dimanche 12 avril, Irina Belenkaya - qui tentait de franchir avec la fillette la frontière Est ukrainienne depuis la Hongrie après l'avoir enlevée le 20 mars - a été arrêtée sous ses yeux. En détention provisoire à Budapest, elle pourrait être extradée vers la France d'ici au 25 mai.
Polémique après la « réprimande » du juge Burgaud
PARIS (Reuters), 25.04.09, 19h58, extraits - Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est au centre d'une double polémique après avoir adressé une simple réprimande au magistrat Fabrice Burgaud pour le fiasco de l'affaire de pédophilie d'Outreau.
Jugée trop clémente par les accusés qui ont passé des années en prison pour rien et injuste par les magistrats, la décision est aussi contestée parce qu'un des membres du CSM a joué un rôle dans l'instruction, au risque d'un conflit d'intérêt.
Burgaud : « Le mot réprimande résonne comme une farce »
NDLR : Une farce ? Je ne pensais pas si bien écrire, Après le grotesque, le burlesque.
Je constate que des spécialistes savent encore déceler des confits d'intérêt, on pouvait en douter. Au sujet de l'affaire d'Outreau et de cette ultime décision rendue par le CSM, Elisabeth Guigou se demande ce que fait le ministère de la justice. Serait-il occupé par les préparatifs de la prochaine fête de la musique ?
AFFAIRE OUTREAU
Le juge Burgaud "réprimandé" : un magistrat du CSM mis en cause
NOUVELOBS.COM | 25.04.2009 | 11:23, extait
Un des onze membres du Conseil supérieur de la magistrature, qui ont réprimandé le juge pour son instruction de l'affaire d'Outreau, avait participé à la procédure à Douai au moment de l'affaire. Pour les avocats de Fabrice Burgaud, ce point de droit pourrait faire annuler la décision du CSM.
Actualité France | Justice
Outreau : la "réprimande" du juge Burgaud fait débat
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a infligé au juge Fabrice Burgaud une "réprimande avec inscription au dossier", la sanction la plus basse possible. L'un des magistrats qui a pris cette sanction a lui-même participé à l'enquête d'Outreau
25/04/09 - 12h33 - Europe 1
Burgaud "réprimandé" : "fiasco" (Guigou)
AP, 25/04/2009 | Mise à jour : 10:21, extrait
Elisabeth Guigou, députée socialiste de Seine-Saint-Denis et ex Garde des Sceaux, a estimé que la réprimande du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) visant le juge Fabrice Burgaud, dans l'affaire d'Outreau était un "nouveau fiasco pour la justice".
Cette décision "est perçue comme une offense par les victimes, et je le comprends, évidemment", "parce qu'on a l'impression d'une cascade de catastrophes" et "on n'arrive pas à tirer les leçon de ce qui s'est passé", a-t-elle estimé sur France-Info.
Burgaud : «Le mot réprimande résonne comme une farce»
Propos recueillis par Delphine Chayet
Le Figaro, 24/04/2009 | Mise à jour : 22:52, extrait
Pour le rapporteur de la commission sur Outreau, une interdiction d'exercer la fonction de juge d'instruction aurait été plus appropriée.
Député UMP, Philippe Houillon fut le rapporteur de la commission parlementaire sur l'affaire d'Outreau. Il craint que la sanction décidée contre le juge Burgaud ne soit pas «comprise» par les Français.
Le Quai d'Orsay débarque sur Twitter
Burgaud "le bouc émissaire idéal" (USM)
AFP, 24/04/2009 | Mise à jour : 16:50, extrait
Le juge Fabrice Burgaud, réprimandé par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour son instruction de l'affaire d'Outreau, est le "bouc émissaire idéal de tous les dysfonctionnements de la justice", estime aujourd'hui dans un communiqué l'USM, premier syndicat des magistrats.
"Au delà du sort personnel de Fabrice Burgaud, bouc émissaire idéal de tous les dysfonctionnements de la justice, l'Union syndicale des magistrats (USM) ne peut que regretter que les réformes préconisées par la Commission d'enquête parlementaire, pour éviter que ce genre d'affaire ne se renouvelle, soient ignorées", écrit le syndicat.
Le CSM inflige une "réprimande" au juge Burgaud
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 24.04.09 | 06h44 • Mis à jour le 24.04.09 | 18h07, extrait
"La réprimande est une fausse sanction destinée à répondre à la pression de l'opinion publique. Je suis inquiète parce que s'il instruit d'autres dossiers, des innocents risquent encore de finir dans les geôles de la République", a déclaré Roselyne Godard, connue comme "la boulangère" du procès d'Outreau. "La sanction la plus utile aurait été de le contraindre à proférer des excuses, ce qui aurait permis aux magistrats de se remettre en cause", a-t-elle ajouté.
Frank Berton, l'avocat de plusieurs acquittés, a qualifié de "ridicule" la sanction infligée par le CSM, la comparant à la réprimande d'un "maître d'école" à "son élève"."Tant que l'on n'aura pas mis en France un principe de responsabilité des magistrats, on arrivera à ce genre de décision qui n'a aucun sens, aucune réalité. C'est l'illustration d'un corporatisme ancestral. Il faut retirer aux magistrats le pouvoir de juger les magistrats", a-t-il plaidé.
Élise: la mère devant la justice française
AFP, 24/04/2009 | Mise à jour : 16:19, extrait
La mère d'Elise, l'enfant franco-russe que se disputent ses parents, accepte de comparaître devant la justice française où elle est poursuivie pour avoir enlevé sa fille fin mars à Arles, a annoncé aujourd'hui à Avignon le consul général de Russie en France Vadim Barabanov.
M. Barabanov s'exprimait devant la presse, à l'issue d'une rencontre de cinq heures dans un hôtel de luxe d'Avignon entre le père d'Elise, Jean-Michel André, son avocat, et le médiateur russe Anatoli Koutcherena, ainsi que le consul général.
Le Quai d'Orsay débarque sur Twitter
AFP, 24/04/2009 | Mise à jour : 16:18, extrait
Soucieux de mieux se faire connaître du grand public, le ministère des Affaires étrangères a annoncé aujourd'hui qu'il se lance sur le réseau social internet Twitter, et organise samedi une "journée portes ouvertes".
Outreau : recours des avocats de Burgaud
Recours des avocats de Burgaud
AP et AFP, 24/04/2009 | Mise à jour : 14:36
La défense de Fabrice Burgaud, condamné par le Conseil supérieur de la magistrature à une réprimande pour sa conduite de l'affaire d'Outreau, a indiqué qu'elle allait déposer un recours contre cette décision devant le Conseil d'Etat. La décision du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) d'infliger une réprimande au juge Fabrice Burgaud a été prise sur "injonction politique", a estimé l'un des avocats du magistrat, Me Patrick Maisonneuve.
Publié le 24/04/2009 à 10:52 - Modifié le 24/04/2009 à 15:02 AFP, extrait
Outreau: réprimande de Burgaud par le CSM sur "injonction politique" d'après l'avocat
"On ne pouvait que retenir l'absence de manquement et de faute professionnels mais il y a eu injonction politique (...) C'est une décision de compromis que nous n'acceptons pas", a-t-il dit.
"Le président de la République s'est encore prononcé il y a quelques jours sur la responsabilité des magistrats. Si vous n'appelez pas cela une pression, les mots n'ont plus de sens", a-t-il lancé.
A Nice, Nicolas Sarkozy avait annoncé mardi la mise en place prochaine de la réforme du CSM votée l'an dernier, prévoyant notamment une mise en minorité des magistrats au sein de cette instance pour mettre un terme aux soupçons "d'impunité" et de "corporatisme" des juges.
"Il ne faut pas faire d'amalgame. Les magistrats font un travail remarquable, mais les Français ont été choqués d'un certain nombre de dysfonctionnements", avait dit le président, ajoutant : "je ne laisserai pas des affaires comme Outreau sans réponse".
Outreau : le juge Burgaud écope d'un « blâme »
NDLR : Voir également sur google, mots clefs Outreau ou pas assez
Le juge Burgaud écope d'une simple «réprimande»
Créé le 24.04.09 à 08h12 | Mis à jour le 24.04.09 à 14h11 | 20 Minutes, extrait
JUSTICE - Le Conseil supérieur de la magistrature a rendu sa décision ce vendredi...
Plus de trois ans après l'épilogue du fiasco judiciaire d'Outreau, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a infligé au juge Fabrice Burgaud une «réprimande avec inscription au dossier», la sanction la plus basse possible.
Le CSM inflige "une réprimande" au juge Burgaud
LEMONDE.FR avec AFP | 24.04.09 | 06h44 • Mis à jour le 24.04.09 | 14h10, extraits
Les avocats de Fabrice Burgaud avaient déjà annoncé leur intention de faire appel de cette décision devant le Conseil d'Etat. Appuyé par l'Union syndicale des magistrats (USM), syndicat majoritaire, le juge Burgaud et ses avocats avaient demandé lors de l'audience au CSM, en février, sa "réhabilitation" par une relaxe, estimant qu il n'avait fait que son travail.
[...] Cette affaire avait contribué à miner la confiance des Français dans leur justice, au point de susciter une commission d'enquête parlementaire et d'inciter le président Jacques Chirac lui-même à présenter des excuses aux innocentés, dont certains ont passé jusqu'à trois ans derrière les barreaux.
Outreau : le juge Burgaud écope d'un blâme
Laurence de Charette
Le Figaro, 24/04/2009 | Mise à jour : 14:12 | Commentaires 200, extraits
EXCLUSIF - Dans ses motivations, le Conseil Supérieur de la magistrature estime qu'aucun des manquements reprochés au juge instructeur d'Outreau ne justifie à lui seul une qualification disciplinaire.
Un blâme : comme l'avait annoncé lefigaro.fr dès jeudi soir, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a finalement prononcé vendredi une «réprimande avec inscription au dossier» à l'encontre du juge Burgaud. Cette sanction, la plus basse possible dans l'échelle qui peut aller jusqu'à la révocation, est inférieure de deux crans à celle requise par la direction des affaires judiciaires au nom de la chancellerie, l'«exclusion temporaire des fonctions pour une durée maximale d'un an».
Pour parvenir à ce délicat compromis, il a fallu aux membres du Conseil un mois de réflexion supplémentaire, tant le dossier est politiquement périlleux et juridiquement complexe. Le vote final est resté extrêmement serré.
Les sages ont donc soupesé chaque mot de la rédaction définitive, trop conscients, que quelle que soit leur décision, elle ferait l'objet de multiples critiques. Ils ont épluché chacun des griefs avancés contre le magistrat instructeur d'Outreau, y compris ceux que la Chancellerie avait elle-même fini par abandonner.
[...] Ils soulignent encore que , dans les nombreux autres dossiers qu'il a eus à traiter parallèlement à la tentaculaire affaire d'Outreau, Fabrice Burgaud n'a pas fait l'objet des mêmes reproches. Et qu'aucun des magistrats expérimentés qui ont approché le dossier maudit d'Outreau n'avait à l'époque perçu la faille.
Outreau : un blâme pour le juge Fabrice Burgaud ?
Outreau : le juge Burgaud va recevoir une "réprimande"
Créé le 24/04/09 - Dernière mise à jour à 10h16 - Europe 1, extrait
INFO EUROPE 1 - Le Conseil supérieur de la magistrature devrait sanctionner vendredi le juge Burgaud pour son instruction de l'affaire d'Outreau. Selon son avocat, Fabrice Burgaud fera "certainement" un recours devant le Conseil d'Etat contre cette sanction, si elle est confirmée.
Outreau : un blâme pour le juge Fabrice Burgaud
Laurence de Charette
Le Figaro, 24/04/2009 | Mise à jour : 07:44, extrait
EXCLUSIF - Le Conseil supérieur de la magistrature devrait prononcer vendredi une «réprimande avec inscription au dossier» à l'encontre du magistrat instructeur de l'affaire d'Outreau.
Le « procureur d'Outreau » nommé à Caen
Le procureur d'Outreau nommé à Caen
Source : AP, 04/11/2008 | Mise à jour : 17:20
Le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Gérald Lesigne, qui avait été très critiqué pour la gestion de l'affaire d'Outreau, a été nommé par un décret publié au journal officiel aujourd'hui substitut du procureur général de la cour d'appel de Caen.
En juillet dernier, la ministre de la Justice, Rachida Dati, avait souhaité que Gérald Lesigne "quitte la juridiction de Boulogne-sur-Mer et la cour d'appel de Douai" dans les "prochains mois", alors que le magistrat venait d'être blanchi par le Conseil supérieur de la magistrature saisi après le désastre de l'affaire d'Outreau.
M. Lesigne avait alors fait savoir qu'il souhaitait quitter Boulogne-sur-Mer depuis un certain nombre d'années et que cette nomination, qui constitue un avancement dans l'échelle hierarchique, était conforme à ses désirs.
Le 18 juillet dernier, le CSM n'avait demandé aucune sanction contre le procureur Lesigne dans un avis transmis à la Chancellerie dans le cadre des poursuites disciplinaires engagées à son encontre après l'affaire d'Outreau. L'avis de la formation disciplinaire du CSM est purement consultatif et Rachida Dati avait émis par la suite le souhait que Gérald Lesigne soit muté sans prononcer pour autant une mutation d'office.
Il pensait avoir des certitudes raisonnables, elles se sont effondrées
Société
Outreau : une sanction entre les lignes pour le procureur
Libé mercredi 30 juillet 2008, extraits
Barbe à l’index. Des boulettes judiciaires, Gérald Lesigne en a commis un paquet dans l’affaire Outreau. Il a ainsi poursuivi Franck Lavier pour le viol d’un de ses enfants qui n’était pas encore né ; il a mis en cause l’huissier Alain Marécaux, coupable de dissimulation pour s’être laissé pousser une barbe de trois semaines qui «changeait substantiellement les contours de son visage» ; inventé, à propos de l’abbé Dominique Wiel, la notion de viol «furtif» à l’aide de «gestes très rapides»… Lors du procès aux assises, il avait encore requis la condamnation de six des treize innocents, en dépit du déballonnage à l’audience, seuls quatre autres prévenus étant finalement condamnés.
Sauf que le procureur Gérald Lesigne n’était pas seul. Comme tout membre de la hiérarchie parquetière, il est soumis à la très pesante chefferie judiciaire, ou un procureur doit pondre rapport sur rapport à son procureur général, lequel doit rendre compte en temps réel de toute «affaire signalée» à la chancellerie.
A l’audience devant le Conseil supérieur de la magistrature, le procureur général de Douai affirmait que «les directeurs de cabinets successifs au ministère ont considéré avoir été suffisamment informés». Le président de la chambre de l’instruction, censé contrôler la procédure, avouait une «communauté de vues» entre les 64 magistrats ayant eu à se pencher sur l’affaire Outreau.
«On recherche une responsabilité individuelle à une défaillance collective», dénonce Me Léon-Lef Forster, avocat de Gérald Lesigne.
... Poujadisme. En attendant la comparution devant le Conseil supérieur de la magistrature de l’ancien juge d’instruction Fabrice Burgaud, retardée à l’automne pour cause de guérilla procédurale, le pataquès ne risque pas de réconcilier magistrats et politiques, les premiers soupçonnés d’autoprotection corporatiste, les seconds de poujadisme antijuges. Ce n’est peut-être qu’une question de mots. Devant la commission d’enquête parlementaire, Gérald Lesigne avait seulement concédé, plein de morgue, une «sémantique inappropriée». Devant le CSM, comprenant à retardement l’émotion générale, il avait humblement confié : «Je pensais avoir des certitudes raisonnables, elles se sont effondrées. Je me suis planté.» C’est quand même pas compliqué à dire.
Gérald Lesigne regrette une présentation « assez décalée de la réalité »
PARIS (AFP), extrait - L'une des acquittés, Roselyne Godard, a jugé mardi que déplacer le procureur de Boulogne "ne servait à rien". "Un tas d'autres personnes sont responsables. En faire un bouc émissaire, je trouve ça déplorable", a affirmé Mme Godard, qui préside l'Association des innocents justiciés à tort (Aijat).
Un avis partagé par l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). Son secrétaire général Laurent Bédouet s'est dit "choqué" que M. Lesigne soit ainsi "indirectement sanctionné", alors que le procureur général Jean-Amédée Lathoud a été promu après l'affaire de Douai à Versailles, "à la tête de la deuxième cour d'appel de France".
Renvoyé en 2006 devant le CSM par le ministre Pascal Clément pour ses "insuffisances" dans le suivi du dossier, Gérald Lesigne a été jugé fin mai par ses pairs qui ont conclu, dans un "avis" transmis le 18 juillet à Rachida Dati, qu'il n'y avait pas lieu de le sanctionner.
Mardi, les défenseurs du procureur ont estimé que la ministre "ne pouvait juridiquement pas faire autrement" qu'accepter ces conclusions, et qu'elle a trouvé "une porte de sortie honorable" en insistant sur le départ de Boulogne tout en passant sous silence l'accord amiable sur la future affectation.
Car lors d'une entrevue le 24 juillet avec Mme Dati, "il lui a été précisé (à M. Lesigne, NDLR) qu'il n'avait pas de sanction et qu'il avait la possibilité de demander une affectation à grade égal, ce qu'il a accepté", a fait valoir l'un des défenseurs, Me Léon-Lef Forster.
Gérald Lesigne, qui de source proche du dossier devrait prendre un poste de substitut général à la cour d'appel de Caen, a regretté une présentation par la Chancellerie "assez décalée de la réalité".
"Ce n'est pas du tout une mutation d'office, c'est une mutation qui est acceptée parce que souhaitée par moi pour de multiples raisons", a-t-il assuré à l'AFP.
Outre l'USM, un autre syndicat, FO-magistrats, a fermement critiqué Mme Dati, jugeant que sa "méthode déloyale" et sa "décision scandaleuse" revenaient à interdire au procureur la promotion à laquelle il était en droit d'aspirer après douze ans dans les mêmes fonctions.
Roselyne Godard : «son départ ne sert à rien»
leparisien.fr | 29.07.2008
Le départ de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) du procureur Gérald Lesigne «ne sert à rien», a estimé l'une des acquittées de l'affaire de pédophilie d'Outreau, Roselyne Godard.
«Cette décision ne sert à rien dans le sens où ce que nous attendions, c'est qu'on puisse se pencher sérieusement sur le problème de l'institution judiciaire», a estimé Roselyne Godard, présidente de l'Association des innocents justiciés à tort (Ajiat), jointe par téléphone.
«On punit sans punir», a-t-elle poursuivi : «on laisse le choix à Gérald Lesigne de sa nouvelle affectation».
«Un tas d'autres personnes sont responsables» de l'affaire Outreau, a affirmé Roselyne Godard. En faire un bouc émissaire, je trouve ça déplorable» a t-elle encore souligné à propos du magistrat.
« On se moque des acquittés et de tous les Français », selon Karine Duchochois
"L'un et l'autre ont conclu un départ négocié et Rachida Dati essaie de faire croire à une sanction disciplinaire. Il n'y a pas de remise en cause directe de la sanction du CSM", estime Laurent Bedouet, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).
Le syndicat FO-magistrats dénonce "la méthode déloyale et la décision scandaleuse du garde des Sceaux qui sont contraires à tous les principes de droit". Pour lui, le fait d'évoquer son sort en tête-à-tête avec le procureur "s'apparente à une véritable pression".
Karine Duchochois, l'une des 13 acquittées de l'affaire Outreau, a estimé que l'on se moquait des acquittés. "On attendait autre chose. Ce n'est pas une sanction, c'est une mutation. Lesigne a eu ce qu'il avait demandé. On se moque des acquittés et de tous les Français, en leur faisant croire qu'il a été sanctionné", a-t-elle déclarée à Reuters.
PARIS (Reuters) - Le procureur de l'affaire d'Outreau, Gérald Lesigne, va quitter ses fonctions au tribunal de Boulogne-sur-Mer et à la cour d'appel de Douai dans les prochains mois.
Cette mesure est présentée comme une sanction par le ministère de la Justice mais constitue plutôt selon la magistrature un arrangement à l'amiable.
Le procureur d'Outreau conteste la version de Dati
Le procureur d'Outreau conteste la version de Dati
Le Figaro, le 29/7/08, extrait
« Je souhaitais depuis un certain nombre d'années quitter cette ville. Après les événements, je ne vois pas comment je pourrais me maintenir à Boulogne », martèle le magistrat. « Mon départ est tout à fait normal. J'ai fait valoir un choix qui, aux dernières nouvelles, agréait l'ensemble des parties », souligne-t-il Me Forster, l'avocat de Gerard Lesigne a déploré « une formulation ministérielle qui semble dictée par des préoccupations de communication vis-à-vis de l'opinion publique ».
Un coup de communication également dénoncé l'Union syndicale des magistrats (USM). La principale organisation de la profession, s'est dite « choquée » par « cette communication politique ». « Rachida Dati donne le sentiment de sanctionner Gérald Lesigne alors qu'ils ont conclu un départ négocié » a regretté Laurent Bedouet, secrétaire général de l'USM, rappelant que le procureur de Boulogne-sur-mer a dû choisir une autre affectation à grade égal plutôt qu'une promotion à laquelle il était en droit d'aspirer. « D'une manière ou d'une autre, M. Lesigne va être sanctionné alors que le procureur général de l'époque a été propulsé après l'affaire à la tête de la deuxième cour d'appel de France, à Versailles », a dénoncé le secrétaire général de l'USM.
Le départ de Lesigne ne sert à rien selon Roselyne Godard
Le départ de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) du procureur Gérald Lesigne "ne sert à rien", a estimé aujourd'hui l'une des acquittées de l'affaire de pédophilie d'Outreau, Roselyne Godard.
"Cette décision ne sert à rien dans le sens où, ce que nous attendions, c'est qu'on puisse se pencher sérieusement sur le problème de l'institution judiciaire", a estimé Mme Godard, présidente de l'Association des innocents justiciés à tort (Ajiat).
"On punit sans punir" : "on laisse le choix à M. Lesigne de sa nouvelle affectation".
"Un tas d'autres personnes sont responsables" de l'affaire Outreau, a affirmé Roselyne Godard. "En faire un bouc émissaire, je trouve ça déplorable".
Le départ de Lesigne "ne sert à rien"
Source : AFP, 29/07/2008