Archives pour: Novembre 2015 - Mot(s) clef: paris bruxelles
« Aucun amalgame ne saurait être fait », a dit Bernard Cazeneuve
Je reste sur ma faim. Dans les journaux et sur les réseaux, pour le moment, nous lisons surtout de gros chiffres #Paris #etatdurgence assortis de déclarations politiques. Chez le Monde et ses Décodeurs, c'est donc encore plus succinct, représenté par quelques pavés de couleur, au format smartphone de base et prêt à être propagé... L'ensemble est pollué maintenant par des débats suscités par les assignations de quelques écolos #COP21 dont un cycliste au moins.
J'ai du finir de fâcher Samuel Laurent, « troll », m'a-t-il lancé, « j'ai eu ma dose de trolls pour la journée. Salut. », m'a-t-il un moment répondu, puis il m'a bloqué sur Twitter. Je lui avais pourtant juste posé des questions assez sérieuses après lui avoir fait part de quelques remarques. Après de précédentes opinions, j'ajoutais « "Le Monde.fr - 1er site d'information." @samuellaurent @reesmarc @BenjaminPontis J'ai l'impression d'halluciner. » « #TP @samuellaurent La Direction vous a suggéré de faire un bilan si sommaire? Ou c'est spécial réseaux sociaux? @reesmarc @BenjaminPontis ». Lorsqu'on se souvient de quelle façon le Monde avait traité l'affaire Agnès Marin, le procès de Mathieu, en première instance, en étant absent, on ne peut que s'interroger encore devant le néant qui entourait une infographie des Décodeurs. Ce n'est pas le premier journaliste ou décrypteur que « j'agace » ainsi, ni d'ailleurs le premier du Monde. Samuel Laurent pourrait en discuter avec Pascale Robert-Diard... Et peu m'importe ce qu'ils s'en diront ou penseront encore.
Sur les gardes à vues, nous en lirons probablement plus au cours des prochains jours et mois. Leur grand nombre sans autres détails m'embarrasse. Nous savons maintenant juste que celle de 9 individus se prolonge, selon Libé, 17:20. « "Aucun amalgame ne saurait être fait entre des manifestants de bonne foi et ces groupes qui n'ont toujours eu qu'un seul dessein: profiter de rassemblements responsables et légitimes pour commettre des violences inacceptables", a affirmé dimanche Bernard Cazeneuve. » - 30/11/2015 07:59:34 - Paris (AFP). Une bonne part de ces gardés à vue pourrait n'être poursuivi que pour avoir participé à une manifestation interdite ; beaucoup auront eu droit à un petit déjeuner, s'en souviendront déjà suffisamment, une punition ou même du sursis serait superflu ?
Cette agitation, ce dimanche, dans Paris, aux alentours de République, puis toutes ces gardes à vues font-elles paniquer quelques intellectuels ayant appelé à braver #étatdurgence à manifester ? J'ai remarqué un tweet qui affirme que depuis l'Algérie et mai 68, personne en France n'aurait été poursuivi pour avoir « participé à des manifestations interdites ». Mais lorsqu'on fouille les archives, on trouve bien trace de telles poursuites ou de natures similaires, y compris aux archives de Politis et de Mediapart. Jamais vu des poursuites ? « Manifestations interdites de soutien à la Palestine: A. Pojolat (NPA) relaxé », à lire sur Mediapart ; « Le militant était seul à être jugé pour avoir organisé les manifestations de Barbès et de la place de la République, à Paris, en juillet dernier. Devant la faiblesse du dossier, la juge a prononcé la relaxe... » Ils sont 58, maintenant, à crier « encore » ? Le parquet se contentera peut-être de poursuivre et punir seulement les lampistes, les troufions, les boutonneux et autres sincères qui se seront mobilisés et rassemblés, ce dimanche, dans Paris.
Des poursuites pour manifestation non autorisée, jamais vu depuis la guerre d'Algérie et 1968. Lisez l'appel des 58: https://t.co/csHd7CwEZg
— Edwy Plenel (@edwyplenel) 30 Novembre 2015
Sur les assignations à résidence, il ne circule pas grand chose non plus, ou de façon sporadique seulement. Pourtant, elles pleuvent depuis des jours, 300 courriers et plus ont été distribués à travers le pays. Peu d'assignés pourraient avoir eu les moyens de formuler des critiques, des recours, et les rares recours dont on nous parle ont fait l'objet d'un rejet. Une unique assignation semble donc avoir été levée : à la demande d'un préfet. « Pour le ministère de l'Intérieur, ces différentes mesures `'reposent sur des dossiers solidement étayés, et sont évidemment susceptibles de recours devant la justice. L'état d'urgence n'est pas la négation de l'État de droit. », les assignés les moins contents sont invités à saisir les tribunaux et user des voies de recours. Quelques écolos, des favorisés, pourraient s'être adressés déjà au Conseil d'Etat. Favorisés : les écolos pourraient n'être assignés à résidence que jusqu'au 12 décembre.
24 assignations, lisions nous encore ce midi. « Vingt-six personnes ont été assignées à résidence en France en lien avec les manifestations contre la COP21. Ces "26 personnes identifiées ne concernent en aucun cas des militants écologistes pacifiques que je ne confonds pas avec des personnes qui avaient participé ou contribué à des actions d'une extrême violence", avait déclaré le ministre de l'Intérieur. », lit-on sur le Point, dans un article mis à jour ce 30, à 19:43.
Voilà, have fun :-)
"Ni audience ni juge, https://t.co/RBADZHVIWt reçue par courrier pour les aviser. «Scandaleux, dit-elle. ..." #COP21
— Bruno Kant (@bkant) 30 Novembre 2015
« Pas d'amalgames », nous rabâche-t-on encore, mais ces écolos assignés pourraient tous être de grands agitateurs bien connus des services ? Un article du Monde du 28/11 nous éclaire aussi : « Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a justifié, samedi 28 novembre, ces mesures administratives : `'Nous avons assigné 24 personnes parce qu’elles avaient témoigné d’actes violents par le passé à l’occasion de manifestations et qu’elles avaient exprimé le souhait de ne pas respecter les principes de l’état d’urgence. [...] J’assume totalement cette fermeté." Mais pour la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse, `'il n’est pas acceptable que des militants de l’écologie soient pris pour cible à quelques jours de la COP21. Nous avons exigé que dans le cadre du contrôle parlementaire soit examiné l’ensemble des raisons qui ont conduit à ces assignations et perquisitions." »
« Pas d'amalgames », « halte aux généralisations », nous lance-t-on très fréquemment lorsqu'on discute de l'Administration et de la protection de l'enfance, « toutes ces familles, enfants et situations ont leurs troubles, particularités, spécificités et besoins dont personne n'a rien à connaitre ». « Parents indignes, parents carencés, difficultés familiales majeures, séparation conflictuelle, parent ou parents et proches tout à fait déficients ou absents... » « Toutes ces familles et particulièrement ces enfants sont toujours très convenablement diagnostiqués et suivis par des professionnels très qualifiés, souvent même suivis durablement par un juge pour enfants », il n'y a jamais à en douter.
Ces jours-ci et alors qu'on nous parle également beaucoup #perquisitions de « notes blanches » ainsi que de dossiers ou fichiers aux contenus qui seraient parfois très inexacts, approximatifs, sinon calomnieux, des contenus occasionnellement secrets, j'ai remarqué un article de 2009 du Journal des Droits des Jeunes, par Pierre Verdier, avocat, docteur en droit, précédemment inspecteur puis Directeur à la DDASS, et Laure Dourgnon, juriste... « L’accès aux dossiers en protection de l’enfance ». « L’accès de toute personne aux informations concernant des décisions qui peuvent lui être opposées est considéré aujourd’hui comme une exigence démocratique. Des progrès notables ont été réalisés en France en 1978 pour les dossiers administratifs, en 2002 pour les dossiers médicaux et pour #guantanamo les dossiers d’assistance éducative. De jure tout au moins, car de facto, ont pu être dénoncées `'les innombrables et fortes réticences des professionnels du monde judiciaire et éducatif (...) habitués depuis la nuit des temps à travailler sans rencontrer ni contradiction ni critique efficace (...)" (Michel Huyette, La nouvelle procédure d’assistance...) En effet certaines pratiques actuelles dont nous sommes fréquemment saisis tendent à vider ces textes de toute efficience, et il convient de lutter contre ces dérives. » #etatdurgence
Ca suffira pour ce billet, le reste, je l'ai déjà tweeté ou publié, souvent il y a longtemps déjà.
@bkant @reesmarc @BenjaminPontis OK. Donc on va couper court, j'ai eu ma dose de trolls pour la journée. Salut.
— Samuel Laurent (@samuellaurent) 30 Novembre 2015
Le nouveau bilan de l'état d'urgence #Paris
Le Décodeur du Monde nous avait déjà proposé des lectures plus fouillées, moins sommaires qu'une image, quelques cases colorées et des chiffres ? Sur Twitter, Samuel Laurent m'a répondu que « ça » n'a pas fait une thèse, juste une infographie... c'est regrettable, je trouve. Dans son bilan du jour, le Décodeur oublie de préciser qu'une unique assignation a fait l'objet d'une levée, et que les écolos ne sont assignés à résidence que jusqu'au 12 décembre. L'infographie ommet probablement aussi de préciser que « la mosquée » de Brest a été perquisitionnée, mais que son imam, Rachid Abou Houdeyfa, est toujours libre. Pourtant, les pressions pour ce que dernier soit « expulsé » sont très intenses...
Depuis hier, via Twitter et le web, nous apprenions aussi que 130 victimes sont mortes suite aux attentats #ParisAttacks du 13 novembre et que 683 ont été blessées. La brève de iTélé de ce matin ne nous dit pas combien parmi ces blessés sont encore en réa, voire toujours « en situation d'urgence absolue » (avec un pronostic vital engagé, en français).
De source Le Monde.fr | 30.11.2015 à 12h15 • Mis à jour le 30.11.2015 à 13h45
Plus de 2 000 perquisitions et 529 gardes à vue, le nouveau bilan de l’état d’urgence
Je reste toujours parfaitement libre d'aller et venir et je n'ai même pas été perquisitionné, c'est bon signe, pour le moment. Ce vendredi 27, j'étais bien au CESE, à Paris, pour le colloque « cris et chuchotements » de FO Magistrats. Ils y ont beaucoup parlé de stéréotypes et d'archétypes, du peuple et des médias, ainsi que de justice et de décisions de justice également, bien sûr. Beaucoup de lieux communs, mais qu'est ce que certains de leurs intervenants m'ont fait rire ; il y a même eu d'excellentes surprises, tel que la participation de Serge Garde et de Hélène Romano, avec la présence de Marie-Christine Grison dans le public. Si je n'ai pas la flemme, ce soir, je publierais quelques lignes à ces sujets là, ce qui pourrait me boucler mon mois de novembre, ici. Je pourrais aussi ne rien ajouter car j'ai déjà tweeté quelques mots, ce qui me suffit pour mes notes. Quant aux vidéos du colloque, FO magistrats nous a dit qu'elles seront publiées.
Ici, on nous dit que les stéréotypes sont partout. pic.twitter.com/MwkXKXfZNP
— Bruno Kant (@bkant) 27 Novembre 2015
Une courte note #etatdurgence #République #COP21
J'ai le sentiment que nos avocats sont tous largués, qu'il ont tout à découvrir de procédures d'exception, et même d'un équilibre entre droits fondamentaux et risques. Qu'ils n'entrevoient plus grand chose d'autre comme solution que celle de crier, par voie de presse, en s'adressant au public... voire aux préfets, et même à François Hollande, à l'Elysée, pour prier, implorer, politiser fortement les débats. Sauraient-ils mieux que quiconque, ce qui est pourtant peu certain ?
https://t.co/9tRtPIIjUe @lpenou @PJ_un_jour @bismatoj @UnMilitant @reesmarc @gchampeau L'avocat voulait des preuves. pic.twitter.com/YpujdBVOJD
— Bruno Kant (@bkant) 30 Novembre 2015
« Honte à la République ! » puis « entravant », a tweeté Me Emmanuel Pierrat, qui s'exprimera demain matin pour iTélé, il défend des gardés à vue #Paris « Dura lex, sed lex »... C'est surtout entravant pour l'exercice du métier d'avocat lorsqu'il n'y a aucune solution dans les prétoires ? En effet, pourquoi plaider, pourquoi perdre son temps à ester et à user de voies de recours lorsque les causes paraissent définitivement perdues, que tout combat semble illusoire, vain pour le plus grand nombre ? « Une honte, une honte abjecte et intolérable ! », publiaient pour leur part Mes Muriel Ruef et Alexandre Faro, qui représentent des écolos. Bienvenu à tous, bienvenu à ce club, où beaucoup finiront durablement enfermés ou retenus, détenus, encadrés, un club avec des possibilités de s'extraire des ces bourbiers, malgré tout.
Je dois assister un ami pacifiste en garde à vue pour "participation sans arme à un attroupement non autorisé"... Honte à la République !
— Emmanuel Pierrat (@EmmanuelPierrat) 29 Novembre 2015
« C’est officiel : la France envisage d’enfreindre les Droits de l’Homme »
24 heures plus tard, la presse se réveille... #Paris #ParisAttacks
C’est officiel : la France envisage d’enfreindre les Droits de l’Homme https://t.co/4CibzqHcgU pic.twitter.com/P2WDA4oiu6
— Europe 1 (@Europe1) 26 Novembre 2015
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Difficile à trouver, mais c'est exact, la France déroge ?
J'ai été interpellé par une information publiée par Numerama... Or je ne vois rien dans des médias plus communs ou traditionnels. Nous en lirons probablement plus à ces sujets au cours des prochains jours. #Paris #ParisAttacks
Difficile à trouver, mais c'est exact, "la France décide de déroger" #CEDH https://t.co/ZJNZ4tTI4s pic.twitter.com/9TKlS89lC3
— Bruno Kant (@bkant) 26 Novembre 2015
Attentats #business Valls tente de rassurer les touristes #luxe
NDLR : Rubrique « Luxe, Tourisme » ? « Notre premier message est de rassurer sur la sécurité des touristes qui visitent la France » ? En ce cas, et comme Chappatte le caricaturait, il suffira donc probablement de barricader les coeurs de ville et quelques sites splendides tout en poursuivant #etatdurgence #perquisitions nos efforts pour faire le ménage et multiplier les #assignations aux quatre coins de la France. « Passer le Kärcher (c) », Sarkozy en rêvait.
BFM BUSINESS Entreprise Luxe, Tourisme
Attentats: Valls tente de rassurer les touristes
23/11/2015 à 19h54, BFMTV, Entreprises
Dix jours après les attentats, Le Premier ministre a voulu faire passer un message: "rassurer sur la sécurité des touristes qui visitent la France".
Manuel Valls se veut rassurant. Dix jours après les attentats qui ont fait 130 morts, il a déclaré: "notre premier message est de rassurer sur la sécurité des touristes qui visitent la France", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une réunion avec des représentants de l'hôtellerie-restauration, des transports et des voyagistes. Il a souligné que les mesures de sécurité, "particulièrement ces derniers jours", ont été "renforcées". Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le secrétaire d'Etat au Tourisme, Matthias Fekl, participaient également à cette réunion au quai d'Orsay.
La gestion des risques en quelques points clefs
Avec l'état d'urgence nous nous situons totalement dans la « prévention des risques », mots qui font systématiquement très peur à beaucoup... Et suite aux attentats les plus récents, à Paris, une population (ainsi que leurs voisins et proches) est ciblée et particulièrement exposée à des perquisitions, à des fouilles et saisies, à des assignations à résidence ainsi qu'a des arrestations, à l'arbitraire (depuis des violences nécessaires jusqu'à de vraies boulettes). On découvre ou on redécouvre. Nous ciblons manifestement des trafics tels que d'armes et de drogue, les fichés « S » et leurs milieux également. Des signalements, des inquiétudes, des craintes suffisamment sérieuses peuvent suffire pour motiver une intervention des forces de l'ordre. La référence à la suite, une bibliographie de l'ENA, propose quelques points clefs.
Habituellement, nous parlons beaucoup de droits de l'Homme. Pour pouvoir les préserver, les garantir, conserver les moyens de les garantir, il nous faut parfois prendre les mesures qui s'imposent (ou s'imposeraient). D'où la situation actuelle, il me semble, où nous articulons droits de l'Homme, principe de précaution, intérêts fondammentaux de la nation et bien plus encore. Pas simple. Pas simple, et certainement très compliqué pour ceux qui souhaiteront se faire rembourser une porte défoncée, au tribunal administratif, la pente pourrait y être bien raide. Idem pour ceux qui souhaiteront contester des perquisitions, des saisies ou des assignations... Argumenter contre l'Etat pourrait être tout à fait vain, surtout si tout ou partie de leurs dossiers est approximatif, vague, flou, voire même tout à fait secret, bâclé, vicié et caché.
Tout cela me rappele bien évidemment #Guantanamo les usages, moeurs, pratiques et procédés indignes des travailleurs sociaux et des juges pour enfant de Nanterre, ceux de la cour d'appel de Versailles ainsi que d'autres prétoires encore... Cela m'a évidemment rappelé également la situation de Baby et Nepal, puis la longue lutte pour « sauver » ces deux éléphants d'une mort certaine ; c'était une cause perdue, puis une bataille menée alors sur un terrain judiciaire, au tribunal administratif, ainsi que dans les médias et sur les réseaux sociaux. Sauf que dans la situation actuelle #ParisAttacks l'Administration et même la justice n'auront pas trop le choix et encore moins la possibilité de faire leurs conneries habituelles, la réaction des populations en cas de nouvel ou nouveaux attentats pourrait avoir d'assez lourdes conséquences, nous attrapperions plus qu'un gros rhume. Il reste à attendre maintenant, la suite, des jugements suite à d'éventuels recours, d'ultimes débats, etc. Nous en rirons encore au cours des mois et années à suivre #Charlie
https://t.co/xwaV6FTT36 @reesmarc #etadurgence #perquisitions relève de la gestion des risques, par l'Administration pic.twitter.com/viZzfaKvG6
— Bruno Kant (@bkant) 24 Novembre 2015
Jusqu'ici, tout va bien
Dans un précédent billet de blog #Paris #etatdurgence ainsi que sur Twitter, j'exprimais, je partageais quelques inquiétudes, allant même jusqu'à affirmer que nous pourrions être perquisitionné pour un simple tweet, quelques mots de travers. Moi, ça va. Pour le moment, ma porte n'a pas explosée dans la nuit et personne ne s'y est manifesté. Mais beaucoup d'autres ont eu des ennuis, des visites, parfois pour pas grand chose. Un barbu a même eu des soucis dans un TGV, il regardait juste un DVD, un film d'action, ce qui semble avoir terrorisé : quatre heures au poste.
@LaurentCORBIN je crains une pluie de faits divers similaires ces prochains mois...
— marc rees (@reesmarc) 22 Novembre 2015
La mosquée de Brest a été perquisitionnée, son imam faisait du bruit sur les réseaux sociaux suscitait et suscite encore de grandes inquiétudes #ZoneInterdite Une pétition de 40 000 signatures exige son expulsion de France alors qu'il est Français. Rachid Abou Houdeyfa finira-t-il assigné ou éloigné à résidence, et intimé de la fermer, surtout sur les réseaux sociaux où les discours et les idées peuvent porter loin ? En cette période difficile ça rassurerait tout le monde... sauf les simples citoyens qui s'expriment, souvent très librement ?
J'apprends maintenant qu'une maison d'édition a été visitée. Pour leur bio Twitter, ces frères affichent : « Maison d’édition musulmane indépendante. Pour le renouvellement de la production intellectuelle islamique ; la parution d’œuvres militantes. » Le sujet me rappelle « L'Insurrection qui vient », un ouvrage qui fût attribué à Julien Coupat...
Je note ici que France TV info nous a juré que François Molins, le procureur de Paris, est derrière chaque enquête antiterroriste. Ce que j'ai publié hier soir, après #Bruxelles #ShutUp, a pu heurter ?
Je reste persuadé que quelques tweets, une publication ou quelques propos mal interprétés et signalés peut valoir de gros soucis. Mais ça m'amuse, j'en joue et je m'en réjouis, j'en ris ; je suppose que tout le monde l'a bien perçu. Je riais beaucoup en lisant Dalloz : « ... la loi relative à l'état d'urgence... doit être regardée comme étant davantage protectrice des libertés... », « les mesures seront soumises au contrôle [NDLR: à postériori] du juge administratif ».
« Pas de questions... communication cadenassée » #Bruxelles #ShutUp
Le traitement #ShutUp du phénomène terroriste #Daech est assez différent chez nos voisins et cousins Belges. Les investigations et les opérations semblent y être menées par le parquet et des juges anti-terroristes, et non simplement par l'Administration. J'ai perçu un message fort, une bonne claque ou communication adressée à la France. Quoi qu'il en soit, si Paris cherche des suspects, la drogue, des armes, et Bruxelles des coupables à interroger, on va y arriver.
« Pas de questions... Aucune saisie d'armes », annonçait le parquet fédéral de Bruxelles, par contre, il y a eu 19 perquisitions (sic) et des arrestations. 16 personnes interpellées vont être présentées demain à des juges d'instruction ? « Le juge d'instruction décidera demain de leur maintien éventuel en détention. » « Pas plus de détails, l'instruction se poursuit. » En France, on ne s’embarrasse plus tant, les terroristes, nous les abattons tous sur place, et les autres, nous les parquons chez eux ou nous les enfermons lorsqu'ils sont suffisamment suspects. La claque.
Avant le parquet Fédéral, sur RTBF, nous entendions Obama. Nous avons également vu un porte avion, le Charles de Gaulle. On dirait que c'est bien la guerre... « dans une nouvelle dimension ».
Puis juste avant, dans l’édition de minuit de BFMTV, le juge Trévédic était invité à s'exprimer sur son sort. Marc Trévédic a été promu ou déplacé à Lille, aux affaires familiales. Pour BFMTV, Marc Trévédic a déclaré être disposé à repasser à l'antiterrorisme... Nous allons maintenant élire nos juges, en France ?
"Pas de questions... communication cadenassée" #etatdurgence
@Groispois @simoneduchmole @Kaptain_Flam la claque :-) pic.twitter.com/KWGxz02goV
— Bruno Kant (@bkant) 22 Novembre 2015
#TP @Korben @reesmarc Imparable :-)
— Bruno Kant (@bkant) 22 Novembre 2015
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« Une presse aux ordres, une radio domestiquée... » #Bruxelles
#Bruxelles Opération policière d'envergure #RTBF suivez notre direct commenté #ShutUp https://t.co/pv2SjdxdcY pic.twitter.com/FCfGfOd7AR
— Bruno Kant (@bkant) 22 Novembre 2015
#Paris Guerre et Peace (and Love)
Je pense que les messages sont maintenant suffisamment clairs pour tous ? Nous sommes en guerre (on nous l'avait annoncé en janvier dernier), #Raqqa est sous les bombes, la France #perquisitions #arbitraire est #prévention retournée, le peuple adhère, il vaudrait à mon avis mieux se taire... et copuler #bonobo libres, comme en 68...
Quelques uns protestent, rouspètent, plus ou moins adroitement. « Vous voudriez nous faire croire, penser autrement ? » ai-je tweeté à @korben, « Avec tous ces bruits qui courent ? » (c) Clouzot. Voltaire : « Ecrasons l'infâme. » ; Brecht : « Pour que ne renaisse pas la Bête Immonde. » ; Sade : « Français, encore un effort. » (c) Alain Gourdon, chez Arnaud Franel, 2000. Pour le moment, ça va, la porte de mon domicile n'a pas encore explosée
#Paris Guerre et Peace - © Chappatte dans NZZ am Sonntag, Zurich pic.twitter.com/Du1Yyx9qBr
— Dessins de Chappatte (@chappatte) 22 Novembre 2015
#Raqqa Airstrike by warplanes on #Raqqa city 17 min ago #Syria #ISIS
— الرقة تذبح بصمت (@Raqqa_SL) 22 Novembre 2015
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Ca fait crier #ParisAttacks et ces sujets
Un sondage débile. Que pouvais-je proposer de plus ou de plus intelligent - sur Twitter ! - en moins de 140c ?
Ca existe, un véritable courant de protestations? tout le monde adhère? #perquisitions #etatdurgence #arbitraire
— Bruno Kant (@bkant) 22 Novembre 2015
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La loi prolongeant « l'état d'urgence » pour trois mois est promulguée
Je ne percevrais pas grand chose comme changement au cours des mois et des années à venir. Et si l'Administration débarque un jour chez moi, elle sera la première bien emmerdée. Elle en aura pour des heures et des jours à expertiser, à comprendre, à se connecter et à « copier », aspirer, me voler tout le contenu auquel j'ai accès depuis mes PC. Les fonctionnaires découvriront surtout foule de choses et trucs connectables quand ça veut bien, mon switch faiblard, une ligne ADSL au débit d'antan, des câbles pourris et ma wifi de merde qui ralentissent et plantent régulièrement mes sessions. Mais qu'ils arrivent, et qu'ils « copient » sans rien effacer ni détruire. Qu'ils « copient » mes données, plutôt que de les saisir...
Ben oui, je suis un « hacker », ce que je n'ai jamais caché, bien au contraire. Et je peux bidouiller autant avec le droit dans des prétoires et dans des bureaux qu'avec tout le reste que je croise ou qui me passe sous la main. Et ?
This is hacked. Now missing some wires and code for WiFi. #IoT #arduino #esp8266 pic.twitter.com/cWPCPhjegC
— Bruno Kant (@bkant) 19 Septembre 2015
Vais-je être houspillé ou intimidé à nouveau demain par quelques employés de bureaux car je tweete et publie toujours des diatribes, ici, quand je n'en poste pas à des ministres ? Ce n'est pas improbable, les nouveaux droits #égalité distinguent clairement élus, journalistes, magistrats et avocats, des castes de privilégiés, auxquelles je n'appartiens pas, bien au contraire. Ma fiche « S » a-t-elle déjà été complétée car j'ai affiché mon intention d'aller papoter encore, semaine prochaine, avec une faune minoritaire ? Une fiche « S » ? Au minimum, sinon bien chargée.
Vais-je finir assigné à résidence, « dénoncé » comme parfois, par le passé, ou car l'un ou l'autre d'entre quelques fonctionnaires aura eu des craintes, de grandes inquiétudes, des boutons, et aura trouvé des prétextes susceptibles de tromper encore tout le monde ? Il y aurait bien pire que d'être retenu chez soi, contraint à y entretenir ses plantes vertes et ses animaux de compagnie. Car depuis très longtemps, historiquement, l'Administration sait attraper, retenir et détenir des gens sans qu'ils aient accès à un juge ou à une justice digne de ce nom...
Ces gens là, souvent des débiles à l'éthique, à la dignité ou à la déontologie douteuse, des crevures ou des saloperies sur pattes, savent même vous rafler un enfant de deux, puis vous menacer de vous « retirer » aussi le second si vous persistez à vous opposer à eux, puis si vous récidivez au cours de luttes menées avec du droit. Ayant été pendant des années confronté à quelques magistrats, juges et représentants du parquet, ainsi qu'à leurs sbires et auxillaires, à de grands moralistes ou censeurs aussi, j'ai vraiment assez d'expérience ; je pourrais ajouter : ça suffit maintenant !
.@marievaton Pour les parents, porter plainte, ester en justice, publier, parler aux journalistes, tout est interdit! pic.twitter.com/wxkEqmfo2b
— Bruno Kant (@bkant) 29 Septembre 2014
https://t.co/Cxce1rdlak @FdeRugy La @LDH_Fr ou cette ligue des droits des déviants et des syndicalistes n'est pas contente #PJLEtatUrgence
— Bruno Kant (@bkant) 19 Novembre 2015
Tout ça pour qu'on puisse aller boire, se distraire, pas manifester ni surtout rouspéter, qu'on aille pas trop fumer mais plutôt manger, danser, jouir, baiser, s'aimer et éjaculer tranquille dans Paris. Sortir de chez soi, c'est important. D'une part, ça fait toujours plaisir à nos commerçants, tandis que d'une autre, ça permet à notre Etat de taxer, de s'alimenter, de se goinfrer ainsi que d'en redistribuer aux plus démunis, à ceux qui savent faire bien peser leurs intérêts particuliers aussi.
Pouvoir sortir et circuler librement, j'y tiens. Mon meilleur choix, au cours des années passées ? Oser le permis moto, car malgré les bouchons #étatdurgence sur la route, on se faufile partout, on avance toujours assez vite - bien sûr, aux allures tout à fait règlementaires. Pouvoir se faufiler et avancer, c'est mieux pour retrouver vite quelqu'un avec qui folâtrer...
Paris, « capitale des abominations et de la perversion », pourrait marteler encore Daesch, ou pourrait surenchérir également le pasteur Steven Anderson ! Qu'ils n'apprennent jamais qui je rejoins ou vole à moi lorsque c'est possible
«Les violences connues en France découlent des pêchés sociaux de la nation». ça va être de notre faute maintenant! https://t.co/qwunP037IZ
— Planning Familial 63 (@Planning63) 17 Novembre 2015
La caricature de Chappatte pour New York Times est une fois encore parfaite. Ce dessinateur de presse étranger - « controversé » pour certains - souhaitait-il ouvrir les yeux sur ce qui vient d'être décidé, en France, par le gouvernement ainsi que par nos parlementaires, ou mettait-il davantage en lumière « l'Apartheid territorial, social, ethnique » dont nous avait parlé Valls après #Charlie les attentats de janvier dernier ? En janvier, Valls fustigeait « la relégation périurbaine, les ghettos »... Plus tard, en mars 2015, après de précédentes critiques, le Monde publiait :
#Paris, le lendemain - © Chappatte dans The International New York Times pic.twitter.com/FSAZuTVMc4
— Dessins de Chappatte (@chappatte) 19 Novembre 2015
#Valls a lâché des mots durs, nous a même parlé d'Apartheid en France, on s'en souvient? https://t.co/hZP00tsKnK
— Bruno Kant (@bkant) 18 Novembre 2015
Valls annonce la création d'une « structure pour jeunes radicalisés »
NDLR : Nos gouvernements et nos parlementaires savent virer enfin, prendre même des décisions rapidement lorsque les strates sociales supérieures sont sérieusement affectées... Nous l'avions déjà observé après #Chambon
Valls annonce la création d'une «structure pour jeunes radicalisés»
Par lefigaro.fr avec AFP
Mis à jour le 19/11/2015 à 10:11
Publié le 19/11/2015 à 10:01
Manuel Valls a annoncé aujourd'hui la création d'une «structure pour jeunes radicalisés», dont le site sera choisi «d'ici la fin de l'année» et où les premiers admis pourront être des repentis.
«Une première structure pour jeunes radicalisés va (...) être créée. Les financements sont prêts, le cadre juridique et le projet pédagogique en voie de finalisation. Le site sera choisi d'ici la fin de l'année. Les premiers admis pourront être des repentis, que nous mettrons à l'épreuve afin de mesurer leur volonté de réinsertion dans la durée», a dit le Premier ministre devant l'Assemblée nationale lors de l'examen de la prolongation de l'état d'urgence.
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Chappatte, toujours aussi drôle
Je me répète, je l'avais déjà publié en juillet dernier. Qu'est-ce qu'on rigole en le lisant. Lellouche (LR) peut également faire beaucoup rire. « On ne peut pas faire la guerre, vaporiser des gens avec des bombes et ne pas s’attendre à recevoir des représailles », a ajouté l’élu. Les Socialistes devraient assez vite réagir... satisferont-ils plutôt Pécresse (LR) ?
La France en guerre - © Chappatte dans Le Temps, Suisse pic.twitter.com/kFQMXa418Z
— Dessins de Chappatte (@chappatte) 16 Novembre 2015
Lellouche (LR): les mesures de sécurité n’ont pas été prises après Charlie Hebdo https://t.co/JjbboDACCZ #AFP pic.twitter.com/OWWKEzhYPv
— Agence France-Presse (@afpfr) 15 Novembre 2015
.@vpecresse : «construire immédiatement un bouclier de sécurité» https://t.co/iLU9ILdomF #AFP #ParisAttacks pic.twitter.com/U21MEaqVON
— Agence France-Presse (@afpfr) 17 Novembre 2015
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