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Garde d'enfants : bataille(s) autour d'une promesse
La jeune mère de David mise en examen et écrouée.
Selon la procureure, l'enfant était «une charge trop lourde pour elle».
Libération, 6 novembre 2006
Aline Lelièvre, cette jeune mère de 19 ans soupçonnée d'avoir tué son fils de 14 mois, David, a été mise en examen samedi matin pour «homicide volontaire sur mineur de 15 ans» et placée en détention provisoire à la prison des femmes de Rennes. (...) «Elle ne supportait plus sa situation de mère célibataire, a simplement expliqué Catherine Denis. L'enfant était devenu une charge trop lourde pour elle.» Abandonnée par le père de David, un Portugais installé en Suisse, alors qu'elle en était au sixième mois de sa grossesse, Aline avait quitté le domicile familial pour emménager avec son enfant dans un petit immeuble d'un quartier populaire de Redon depuis un mois. Elle travaillait dans un restaurant à la sortie de la ville.
En avril 1970, une explosion secoue le vaisseau Apollo 13 après 55 heures de vol... De cet incident, la célèbre phrase « Houston, on a un problème. » À partir de là tout est à inventer ; il n'y a aucune procédure pour recharger les piles d'Odyssey à partir du module lunaire, pour filtrer l'oxyde de carbone expiré par les astronautes (les filtres des deux modules étaient incompatibles). Pire, aucune procédure pour retourner sur Terre en pareille situation. À Houston, on réveille les meilleurs cerveaux pour les mettre au travail. Le temps est compté.
PARIS (AP), 6 novembre 2006, 22h29 - Le gouvernement va présenter mardi un nouveau plan "Petite enfance" prévoyant la création de 40.000 places de crèche supplémentaires d'ici cinq ans.
Il était urgent de "passer à la vitesse supérieure" en proposant "une augmentation significative de l'offre d'accueil des tout-petits", explique le ministre délégué à la Famille Philippe Bas dans un entretien que publie mardi le Figaro.
"Sur les 2,4 millions d'enfants de moins de 3 ans, il y en a 240.000 pour lesquels les parents n'ont pas de solution", note-il, ajoutant que le plan prévoit une "diversification de l'offre" et "l'amélioration de sa qualité".
Ces 40.000 nouvelles places, a-t-il rappelé, s'ajoutent aux 72.000 dont la création est prévue entre 2004 et 2008. Philippe Bas compte favoriser le développement de trois types d'accueil : micro-crèches, crèches d'entreprises, et crèches rurales.
Le taux de fécondité en France est de 1.92 enfant par femme, un des plus hauts taux européens, avec 807.000 naissances en 2005, précise encore le ministre.
Le 8 décembre 2007, France 3 a diffusé le témoignage d'une jeune « maman solo » « sans qualification », « au chomage depuis maintenant un an ». La priorité de cette jeune femme : « retrouver un emploi pour continuer de voir grandir son fils ». « Dans cette famille monoparentale, Noël n'aura pas vraiment de sens » :
Extrait du 19-20 de France 3 Ile-de-France, 8/12/2007
Société
Le boom des monoparents
Le Centre d’études de l’emploi alerte sur la hausse des foyers à parent unique et l’exposition à la précarité.
Libé, jeudi 19 juillet 2007, extraits
Une jeune mère hébergée en foyer, un veuf avec des enfants à charge, des divorcées qui ont la garde des petits : les familles monoparentales sont multiples. Et en hausse. Depuis les années 60 leur nombre a doublé et on en comptait 1,5 million en 1999 (derniers chiffres du recensement). Dit autrement, en 1982 un ménage sur dix était composé d’un ou plusieurs enfants de moins de 25 ans et d’un parent seul. Aujourd’hui, c’est le cas de un sur cinq. En tout, 2,4 millions d’enfants vivent avec un seul parent. «Un défi majeur pour les politiques publiques», selon une étude du Centre d’études de l’emploi, publiée le mois dernier. [...] La pérennité des liens familiaux au-delà des séparations, rappellent les auteurs, est «l’un des objectifs des politiques publiques et l’un des rôles assignés à l’action sociale [...] : veiller au maintien de ces liens, économiques [...], sociaux [...] et affectifs».
Aux éditions Lito, pour bercer les plus petits d'illusions
Garde d'enfants : bataille autour d'une promesse
LE MONDE | 19.09.08 | Extraits
En lançant une controverse sur la préscolarisation des enfants de deux à trois ans, Xavier Darcos se place au coeur du débat sur l'une des promesses de Nicolas Sarkozy, le droit opposable à la garde d'enfants. Alors que le gouvernement tente de développer les lieux d'accueil pour les tout-petits, le ministre de l'éducation nationale semble mettre en garde tous ceux qui rêvent d'utiliser la préscolarisation pour résoudre le casse-tête des modes de garde : non, assure-t-il, l'école maternelle à deux ans ne doit pas remplacer les crèches.
... Après avoir crû pendant les années 1960 et 1970, la préscolarisation s'est stabilisée avant de décliner dans les années 2000 : à la rentrée 2007, 20 % des enfants âgés de deux à trois ans étaient inscrits en maternelle. Si la préscolarisation a prospéré malgré les critiques, c'est en partie parce qu'elle ne coûte pas cher : le coût annuel de fonctionnement d'une place de préscolarisation est évalué à 4 000 euros, contre 10 000 euros pour une place chez une assistance maternelle et 15 000 euros pour une place en crèche.
Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu
Les carences éducatives
Les troubles de la relation à l'autre pendant l'enfance et l'adolescence
Mireille Lescure
Privat, Enfance/Clinique, nouvelle édition, 1991
De la quatrième. Il est plus courant de parler de carences alimentaires que de carences éducatives. Cependant, comme le démontre l'expérience des psychologues et des éducateurs, le développement psychique d'un enfant peut souffrir des troubles de sa relation à autrui d'une façon aussi grave et aussi dangereuse que s'il était privé de protéine ou de calcium. ...
De la vaste bibliographie, Fromm (E), Société aliénée et société saine, le Courrier du Livre, Paris, 1950
Le Point est allé mesurer sur le terrain combien la réalité est éloignée des discours
05/04/2007, le Point, extrait
La conclusion de l'article : Pour comprendre, nous avons pris rendez-vous avec le directeur de l’ASE du département, qui, dès la deuxième question, portant sur la masse salariale de l’association, a mis fin à l’entretien. Depuis, dans un courrier adressé au Point, l’ASE a fait savoir qu’En Temps n’était plus autorisée à recevoir des mineurs de moins de 15 ans et qu’elle ferait l’objet d’un contrôle extérieur. Quant aux vigiles, ils devraient enfin bénéficier d’une formation de « moniteurs éducateurs »...
Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu
Libération, mardi 13 décembre 2005
Le tribunal correctionnel de Chambéry (Savoie) devait juger hier un directeur de prison et un surveillant accusés d'avoir frappé deux détenus de 17 ans, en juillet 2003, avant de les enfermer, nus et attachés, dans une cellule disciplinaire. Le parquet avait d'abord classé ce dossier, mais l'Observatoire international des prisons l'a exhumé après avoir reçu le témoignage de personnels. L'inspection des services pénitentiaires a donc rédigé un rapport, directeur et surveillant ont été renvoyés devant le tribunal, mais le procureur a refusé de produire la pièce principale : le rapport administratif. Les avocats des jeunes détenus s'en sont plaints : le tribunal a renvoyé l'affaire au 13 mars, ordonnant au procureur «la communication de toutes les pièces».
L'Humanité, le 10 mai 2006. Sarkozy brandit le péril jeune.
Sur aidh.org... L'émergence des droits de l'homme en Europe. 1763 • Diderot : Le droit d'écrire et de publier. « Citez-moi, je vous prie, un de ces ouvrages dangereux, proscrits, qui, imprimé clandestinement chez l'étranger ou dans le royaume, n'ait été en moins de quatre mois aussi commun qu'un livre privilégié [bénéficiant d'une autorisation de publier liée à une approbation]? Quel livre plus contraire aux bonnes murs, à la religion, aux idées reçues de philosophie et d'administration, en un mot à tous les préjugés vulgaires, et par conséquent plus dangereux que les Lettres persanes? que nous reste-t-il à faire de pis? Cependant, il y a cent éditions des Lettres persanes et il n'y a pas un écolier du collège des Quatre-Nations [riche collège parisien] qui n'en trouve un exemplaire pour ses douze sous... »
L'Express, vendredi 20 octobre 2006. "La fin du mythe communiste" (...) Le fax et les moyens techniques nouveaux ont permis de contrer la propagande soviétique, très puissante en particulier dans la presse, l'opinion et les milieux intellectuels français.
Criminalité : la punition ne serait pas la solution ?
NDLR : Une information insolite ? Pas beaucoup plus insolite que la présentation faite ce 15 septembre 2008, à Paris, à la Villette, par le juge Edward Ormston... alors qu'en France, il est depuis longtemps question également d'alternatives au choix contraint AEMO/placement des enfants (durable, en province, institué en 1958-1959). Des professionnels parlent souvent des expérimentations menées depuis 30 ans, dans le Gard...
Criminalité : la punition n'est pas la solution
Radio-canada.ca, le 18 septembre 2008
Dans le cadre d'un colloque sur la violence et l'apprentissage à l'hôpital Sainte-Justine, le professeur Richard Tremblay, de l'Université de Montréal, a présenté son étude sur la criminalité chez les jeunes.
Sa conclusion est sans appel: des punitions plus sévères à l'endroit des jeunes contrevenants ne réduisent pas la criminalité chez les jeunes; au contraire, elles augmentent le risque de crimes violents à l'âge adulte.
Selon le chercheur, personne n'a encore trouvé de système de justice juvénile qui peut à la fois protéger la société, protéger les droits de l'adolescent et aider ce dernier. Il ajoute qu'il est peu probable que la solution vienne des politiciens.
Le professeur Tremblay reprend, en fait, à son compte un constat du Dr Wolfred Nelson, inspecteur des prisons au Québec qui, après huit ans d'étude, concluait en 1852 que les maisons d'incarcération des jeunes non seulement ne les aidaient pas, mais les transformaient en criminels endurcis.
Le professeur de l'Université de Montréal déplore que, 150 ans plus tard, les politiciens n'aient pas encore compris la leçon.
Le chercheur note que toutes les études démontrent qu'il faut privilégier la prévention en intervenant auprès des familles à risque, principalement les plus démunies, de la grossesse à l'entrée à l'école. Après ce moment, selon lui, il est déjà difficile de modifier de façon significative les comportements déviants.
Le professeur Tremblay précise que toutes les recherches sur ce sujet démontrent qu'un enfant ayant acquis les bonnes bases dès le départ ne court pratiquement aucun risque de devenir délinquant à long terme.
Les études menées au Canada, aux États-Unis, en Europe et en Australie démontrent unanimement que chaque dollar investi en petite enfance fait épargner en moyenne 7 $ à la société lorsque le jeune est adolescent et 13 $ lorsqu'il arrive à l'âge adulte, principalement en services juridiques et correctionnels, selon le professeur Tremblay.
Pour sortir l'enfant de la jungle
A lire sur le Devoir.com, un article de novembre 2007
Le Dr Richard E. Tremblay, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le développement de l'enfant, est reconnu sur la scène internationale pour ses travaux d'avant-garde sur la socialisation des enfants et la prévention de la violence. Son incroyable ouverture d'esprit et son acuité auront permis que bien des préjugés soient balayés. Aujourd'hui, le prix Léon-Gérin vient souligner son immense travail de recherche, prix qu'il tient à partager aussitôt avec ceux, très nombreux, qui ont participé à ses recherches.
Le travail qui pourrait être effectué avec les familles ; les discours posent cependant encore des problèmes car, par moments, ils tendent aussi à stigmatiser quelque peu les parents, voire les enfants eux-mêmes ; un professionnel nous parle « du cliché de la Dass qui va retirer les enfants » des familles :
Un extrait du JT de France 2 du 11 mai 2006
Il m’est extrêmement difficile de comprendre comment les médias peuvent véhiculer, avec autant de facilité, les propos d’individus rejetant d’un revers de main des recherches qui ont montré les effets bénéfiques, à très long terme, d’un soutien éducatif réel et efficace aux parents et aux enfants • Enfants Violents : « Dépister n'est pas réprimer », Rencontre avec Richard E.Tremblay, Sciences humaines n° 195, juillet 2008... Le corps sous contrôle
La demande de justice en protection de l’enfance, Jean Lavoué, l’Harmattan, 3/2005 • Tous les acteurs sociaux et politiques semblent être loin d'avoir pris la mesure du fait qu'en matière d'assistance éducative nous sommes sortis massivement et structurellement du contexte social où les travailleurs sociaux, agents de l'état et du contrôle social comme ils se définissaient eux même au cours des années 70, cibleraient, signaleraient, stigmatiseraient, et finalement prescriraient avant tout le contrôle voire l'enfermement des populations à risques.
Un ministre roumain envisage l'achat d'un « morceau de désert » pour y envoyer les Roms • Evoquant en direct à la télévision, le 2 novembre, le cas de la minorité rom, il avait indiqué s'être interrogé, alors qu'il se trouvait au Caire, sur la possibilité d'acheter « un morceau du désert égyptien pour y mettre tous ceux qui nuisent à notre image ». • Article paru dans l'édition du Monde du 08.11.07
Septembre 2005 : un mois de prison avec sursis pour « Linlin »
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Un mois de prison avec sursis pour « Linlin »
Libération, 16 septembre 2005, extrait
Il était poursuivi pour des nuisances sonores. L'interdiction de paraître dans la commune, requise par la procureure, n'a pas été prononcée. Alain Billault ignore toutefois encore s'il pourra remettre les pieds dans son village. En attendant, il est toujours à l'hôpital.
Société
L'agresseur d'un simplet de village sans remords au tribunal
En juillet 2005, Antoine De Souza avait frappé Alain Billaut, dit «Linlin», le laissant entre la vie et la mort. Seize mois avec sursis ont été requis.
QUOTIDIEN : Mardi 3 octobre 2006, extrait
C'est comme si tout le village avait cogné le simplet. Dans la nuit du 27 au 28 juillet 2005, une seule main a serré le manche de pioche qui se brise sur le crâne ensanglanté d'Alain Billaut, dit «Linlin», 39 ans. Mais à Maillé (Vendée), la majorité des 750 âmes approuve ce tabassage de sang-froid. Le maire a même organisé le soutien à l'agresseur, Antoine De Souza, et fait signer une pétition en mairie (Libération du 12 septembre 2005).
Biquette. Soudeur à carrure de rugbyman, Antoine De Souza, 42 ans, a échappé aux assises. Jeudi dernier, il s'est défendu sans exprimer de remords devant le tribunal correctionnel. D'un ton agacé plutôt, se disant victime de harcèlement, d'insupportables feux de paille humide et de chiffons trop près de la haie mitoyenne, excédé par la chaîne de la biquette qui claque ou les bruits de moteur la nuit. Ce soir-là, c'est la fumée et sa haie bousculée par une charrue qui l'ont mis hors de lui. La préméditation saute pourtant aux yeux des magistrats : De Souza a disséminé dans son jardin «trois ou quatre manches de pioche, pour se défendre». Contre son voisin, qui ne l'a jamais touché. «J'ai tapé dans la masse, a-t-il dit froidement au tribunal. Et, chaque fois qu'il voulait se relever, je l'ai frappé pour qu'il parte pas avant que les gendarmes le prennent. Oui, j'avais le pied dessus. Pas pour m'essuyer les pieds, juste pour pas qu'il s'en aille.»
La victime s'est vidée de son sang. Les pompiers l'ont récupérée de justesse. Les coups «extrêmement violents» ont provoqué un traumatisme crânien, deux incisives, une vertèbre et une côte cassées, la rate éclatée, des hématomes et contusions au ventre, aux jambes, dans le dos. Un médecin a repéré l'usage de plusieurs objets contondants. Une barre de fer, peut-être, mais on ne l'a pas retrouvée. Aux premiers cris, un autre voisin est sorti. Avec une fourche, pas pour appeler des secours.
Les jours suivants, quand Linlin était entre la vie et la mort, la famille De Souza est partie en vacances sans s'inquiéter. Aujourd'hui encore, le handicapé entend mal, souffre de vertiges, de problèmes d'équilibre et de vision, et porte de méchantes cicatrices en étoile sur le cuir chevelu. Après quatre mois avec un déambulateur, il a toujours besoin de soins. Une quinzaine de paroissiens trouvent encore de quoi se déchaîner, signant des attestations en justice qui minimisent les séquelles, disant que Linlin en rajoute, ne boite pas vraiment et n'a jamais les lunettes qu'il doit porter depuis sa sortie d'hôpital.
Sous tutelle. Linlin, dans le pays, on le connaît depuis seize ans. Il vit avec sa mère adoptive, qui l'a recueilli bébé. Avec son 1,80 m et ses 110 kilos, Alain Billaut a l'âge mental d'un gamin de 8 ans. Il est reconnu handicapé à 80 %, déficient mental et sous tutelle d'Etat. Au début, il a été bien accueilli. «C'était le "beda" du village, il jouait avec les enfants de "son âge", dit Anne Bayle, son avocate. Jusqu'au jour où, en se baignant avec eux, il a poussé un enfant qui ne savait pas nager, qu'on a pu repêcher aussitôt, mais la rumeur a démarré, prétendant qu'il avait voulu noyer sciemment un gamin. Il est devenu la bête noire du village.» ...
Enfant de l'assistance, Alain est sous tutelle, invalide à 80 %. A 38 ans, il ne sait pas vraiment lire, ni compter. Cela fait maintenant quinze ans qu'il habite le village avec Marinette Belloeil, qu'il appelle «maman». Marinette n'est pas administrativement sa mère adoptive, elle l'a recueilli à 3 mois. Devant la haine exacerbée du village, elle a lancé la procédure d'adoption.
Au village, c'est devenu un jeu. Quand ils le voient, les gens se moquent de lui, l'excitent. «Il a pourtant juste besoin d'être un peu considéré, qu'on lui parle d'humain à humain. Il ne connaît pas les codes sociaux, tempère Lionel Julien, seul conseiller municipal d'opposition. Ce n'est pas un demeuré, mais il n'a pas l'intelligence des situations. Il est naïf et ne comprend pas que la scierie puisse faire du feu et pas lui.»
Libération, le 12 septembre 2005, extraits
Dans la nuit du 26 juillet, à Maillé (Vendée), un petit village en plein Marais poitevin, un habitant a copieusement assaisonné à coups de barre de fer puis frappé au sol Alain Billault, dit Linlin, jusqu'à ce que les gyrophares des gendarmes arrêtent sa fureur. Tout cela devant deux voisins qui regardaient, la fourche à la main. Après ce passage à tabac entre voisins, l'ambulance a emporté une victime, la rate éclatée, le bras en hématome, les dents cassées, une cheville tuméfiée.
Pétitions. Linlin, c'est un peu le «simplet du village». Mais un «simplet» que le village déteste. Car, aussitôt l'affaire connue, un comité de soutien à l'agresseur s'est créé. Mené par le maire, Laurent Joyeux, contrôleur laitier à la retraite. Sans états d'âme, celui-ci défend l'agresseur : «Débordé par l'exaspération, il a fini par disjoncter.» Puis ajoute : «Il faut le protéger, lui et sa famille, tant que Billault ne respecte pas les règles de vie. Il rôde tous les soirs, à observer les étoiles qu'il dit. S'il continue avec son petit côté provocateur, je ne réponds de rien. Pensez il a même attaché son cheval aux portes de l'église et au monument aux morts.»
Le droit [ au travail ], entre histoire et utopie
Le Livre noir de la pub : Quand la communication va trop loin
de Florence Amalou
Stock, 2001
Présentation de l'éditeur. Cet ouvrage a pour but de mettre en lumière une réalité publicitaire complexe, illustrée par des enquêtes et des reportages effectués dans les coulisses d'un univers à la fois fascinant et tentaculaire.
Quatrième de couverture. « Une société de marché s'installe, chaque jour davantage. Pour certains, la publicité garantit la liberté démocratique puisqu'elle permet au consommateur de mieux choisir. Mais qu'en penser lorsqu'elle vise nos enfants, sans rencontrer d'opposition, jusque dans les écoles ; lorsqu'elle fait croire à des maladies pour faire acheter des médicaments ; lorsqu'elle se glisse insidieusement dans les services publics ou la politique ; lorsqu'elle nous impose une vision du monde que nous n'avons pas choisie ? Censure, autocensure, tabous, interdits, manipulations, pressions... Chaque individu est exposé en moyenne à plus de mille messages commerciaux par semaine. II est temps de prendre la mesure du matraquage qui nous rend apathiques. Cet ouvrage met en lumière la réalité souterraine de la publicité grâce à des enquêtes effectuées dans cet univers à la fois fascinant et tentaculaire, soutenu par de puissants réseaux. La pub est là, elle fait partie de nos sociétés, obligeons-la à tomber le masque. »
Florence Amalou, 33 ans, est journaliste au Monde, au service Médias, où elle couvre les questions liées à la communication et à la liberté d'information.
A l'Institut Acton pour l'étude de la religion et de la liberté... La liberté requiert de se protéger du contrôle des autres, ce qui exige maîtrise de soi et, par conséquent, une influence religieuse et spirituelle, de l'éducation, des connaissances et une bonne santé physique et morale • Lord Emerich Edward Dalberg Acton (1834–1902)
S'il est toujours nécessaire de prendre la mesure d'une grande oeuvre philosophique en prenant soin de la rapporter à l'époque où elle fut produite, on ne saurait pour autant la comprendre philosophiquement par ce moyen. Léviathan ou la République de Platon (à laquelle Hobbes compare son oeuvre) ne sont pas des oeuvres de circonstances, quand bien même ces circonstances ont pris part à leur élaboration. De même, si une philosophie est invoquée par tel ou tel politicien passé ou présent, cela ne signifie pas que la philosophie en question doive être évaluée relativement à ce qu'en disent ceux qui s'y réfèrent pour s'en réclamer ou pour la condamner. Tel est en effet ce qui défini une oeuvre : être de son temps tout en lui échappant absolument. • De l'introduction, par Gérard Mairet, Léviathan ou matière, forme et puissance de l'Etat civil chrétien, folio essais, Gallimard, 2000. P. 633 et suivante, « la pensée est libre » • Pour parler clair, la question est de savoir si le récit dit la vérité ou si c'est un mensonge. Tout un chacun n'est pas juge de cette question, selon sa propre raison privée, ou conscience ; cela relève au contraire de la raison publique, c'est à dire de la raison du lieutenant suprême de Dieu, car, en vérité, nous l'avons déjà fait juge si nous lui avons donné la puissance souveraine de faire tout ce qui est nécessaire à notre paix et à notre défense. Une personne privée a toujours la liberté (parce que la pensée est libre) de croire ou de ne pas croire, en son coeur, à ces actions qu'on lui présente comme étant des miracles ; et c'est par rapport au surcroit de bénéfice qu'en tirent ceux qui crient au miracle ou les accréditent qu'elle décidera s'il s'agit de miracles ou de mensonges. Cela dit, quand il s'agit de confesser cette fi, la raison privée doit se soumettre à la raison publique, autrement dit au lieutenant de Dieu. Quand à savoir qui est ce lieutenant de Dieu, chef de l'Eglise, c'est ce qui sera examiné plus loin, en son lieu.
La justice étant un service public, l’intervention active du juge dans l’instruction de l’affaire n’en apparaît que plus justifiée et légitime. (...) Enfin, si le procès civil oppose souvent des particuliers, l’ordre public n’est pas pour autant absent des débats qui se déroulent devant les juridictions civiles. Il suffit, pour s’en convaincre, de considérer le nombre des affaires civiles et commerciales dans lesquelles le ministère public intervient, fût-ce comme partie jointe. • Du rapport Magendie, Célérité et qualité de la justice, 15 juin 2004, de la page 24
Internet, un outil extrêmement dangereux • Le Figaro, le 18/06/2008
A Kaboul, Sarkozy demande aux soldats de «relever la tête» • Le président français Nicolas Sarkozy arrivé à Kaboul ce mercredi a demandé aux soldats français de «relever la tête», au nom du «combat contre le terrorisme», après la mort de dix des leurs dans une attaque des talibans • AFP LIBERATION.FR : mercredi 20 août 2008 • Là, Nicolas Sarkozy s’est adressé aux militaires français réunis sur la place d’armes. «La meilleure façon d’être fidèles à vos camarades c’est de continuer le travail, c’est de relever la tête, c’est d’agir en professionnels», a-t-il lancé aux soldats. «Je tenais à vous dire que le travail que vous faites ici, il est indispensable (…). Pourquoi on est ici? Parce qu’ici se joue une partie de la liberté du monde. Ici se mène le combat contre le terrorisme», a poursuivi le président français.
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Le droit au travail entre histoire et utopie
1789-1848-1989 : de la répression de la mendicité à l'allocation universelle
Fernand Tangue
Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 1989
D'habitude, on considère le droit au travail, et les droits sociaux en général, comme le fruit d'une critique et d'une contestation de longue haleine des conceptions libérales de l'homme et de la société. Ce seraient avant tout les mouvements socialistes qui, en imposant la reconnaissance de ces droits, auraient battu en brèche le dogmatisme des libéraux. En est-on si sûr cependant ? Le fait que ce soit précisément la Révolution française qui, dans ses Déclarations des droits de l'homme, ait été la première à reconnaître des droits sociaux devrait nous inciter à repenser la question.
L'ouvrage, qui centre l'analyse sur la discussion du droit au travail en 1848, tente de montrer qu'il y a plusieurs libéralismes, et qu'il ne faut pas confondre sa version utopique caractéristique des Lumières avec des versions conservatrices de facture plus récente. Il tente cependant aussi de montrer que le conflit historique, qui domine avant tout le XIXe siècle, entre socialisme et libéralisme est une manifestation dans le temps des antinomies inhérentes au libéralisme utopique des origines, et donc que l'un demeure profondément dépendant de l'autre.
Par le fait qu'il établit un rapport entre la question du droit au travail, l'imaginaire utopique et les principales idéologies politiques des sociétés modernes, l'ouvrage est susceptible de s'adresser, dans une perspective interdisciplinaire, non seulement à ceux qui s'intéressent aux multiples aspects du droit, mais aussi au large public de ceux qui se préoccupent du destin de nos sociétés contemporaines.
Juin 2006, la Belgique veut croire que tout va mieux
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BRUXELLES (AFP), 13 juin 2006, extrait - Stacy Lemmens, 7 ans, et Nathalie Mahy, 10 ans, étaient toujours introuvables mardi, trois jours et demi après leur disparition samedi vers 2 heures du matin, à la fin de la braderie du quartier Saint-Léonard, où elles s'étaient rendues avec leurs parents.
NouvelObs, 29 juin 2006 • Le suspect en examen • L'homme âgé de 39 ans, toujours en détention préventive, nie toute implication dans cette double disparition. Déjà condamné à deux reprises pour des agressions sexuelles sur des fillettes, il était sorti de prison en décembre dernier après avoir purgé une peine de quatre ans de prison. Le 13 juin, il s'est présenté de lui-même à la police liégeoise, quelques heures après la diffusion de son nom et de sa photographie. Il a été mis en examen le lendemain pour enlèvements de mineures.
Carnets de justice
«Je l'ai traitée de "grosse vache" parce qu'elle me traitait de "gros porc"»
Libé, 12 mars 2007
Tous les vendredis après-midi, à la 11e chambre, c'est «l'audience femmes battues», indique une employée de l'accueil. Devant une juge unique, les affaires défilent. Simon a 35 ans, il porte la kippa, un costume sombre et une chemise à rayures colorées. Il est conseiller d'éducation dans un lycée public. Son épouse l'accuse de violences volontaires : il l'aurait projetée contre le mur de leur cuisine, la blessant à la nuque et à l'épaule. «Votre femme rapporte également des insultes : "grosse vache", "sale pute"...», lit la présidente. Simon se racle la gorge. «Je l'ai traitée de "grosse vache", effectivement. C'est parce qu'elle me traitait de "gros porc", de "vermine", d'"homosexuel", et de tout ce qu'on entend par là. Je n'ai fait que répondre.»
La présidente se tourne vers la femme de Simon. Grande, fine, élégante, elle semble absente, le regard flottant. «Vous dites que les violences durent depuis votre mariage en 1999 ?» Elle soupire. «Je n'ai pas porté plainte avant, parce qu'il m'a parlé de son enfance. Il m'a dit qu'il avait lui-même subi des violences. J'espérais l'aider.»
Le couple a deux enfants de 7 et 5 ans. Une procédure de divorce est en cours. Simon reprend la parole. «Deux semaines après mon mariage, elle me faisait déjà une tentative de suicide. Elle est tout le temps en dépression. Je suis un homme et j'ai toujours travaillé pour qu'elle ne manque de rien. Je suis un bon père. J'ai mon fils qui m'appelait "maman" quand il était petit, je ne sais pas si c'est un signe pour vous. A vous de juger, moi je pense qu'il y a un dieu qui a créé le monde...» La présidente le coupe. «On est là pour examiner des faits.» Elle décide d'ajourner le prononcé de la peine de six mois, avec injonction pour le couple de se rendre d'ici là dans une association d'aide familiale. «Parce qu'il y a des enfants, et qu'avec ce climat entre vous, on court à la catastrophe pour eux. Dans six mois le tribunal évaluera si monsieur a fait les efforts nécessaires.»
Bona fide
BONA FIDE - Lat. In good faith; without fraud or deceit.
The Lectric Law Library
The law requires all persons in their transactions to act with good faith and a contract where the parties have not acted bonafide is void at the pleasure of the innocent party. If a contract be made with good faith, subsequent fraudulent acts will not vitiate it; although such acts may raise a presumption of antecedent fraud, and thus become a means of proving the want of good faith in making the contract. In the civil law these actions are called (actiones) bonae fidei, in which the judge has a. more unrestrained power (liberior potestas) of estimating how much one person ought to give to or do, for another; whereas, those actions are said to be stricti juris, in which the power of the judge is confined to the agreement of the parties. Examples of the former are the actions empti-venditi, locati-conducti, negitiorum gestorum, etc.; of the latter, the actions ex mutus, ex chirographo, ex stipilatu, ex indebito, actions proescriptis verbis, etc.
JDJ n°212, 2002. L’utilité des critères indicateurs de placement ?
Nous considérons que les liens familiaux ne sont pas bons pour un enfant par « essence ». (...) Nous employons le terme de « religieux » au sens où il s’agit d’un point de vue qui ne se discute pas, peut-être par référence implicite au respect « sacré » que l’on devrait à « l’instinct maternel ». Ce dogme doit être appliqué, comme le soulignent les déclarations ministérielles diverses quel que soit le gouvernement dont elles émanent, il n’a pas besoin d’être prouvé, il se situe dans un autre registre que celui de la science, et par conséquence ses résultats n’ont pas besoin d’être évalués.
Du Dalloz, Droit de la famille, 2008-2009
235.151 Danger : preuve et risque. (...) Aux père et mère, on assimilera toute personne chez qui l'enfant vit habituellement (par ex., tuteur désigné par un conseil de famille) mais en aucun cas un service public comme l'Aide sociale à l'enfance, dont la tutelle met nécessairement à l'abri du danger.
La DPJ et la chasse aux sorcières contre les mères
NDLR : Mi 2006, j'avais décidé de passer à autre chose qu'un blog. Lorsque j'ai découvert cet article de Lucie Poirier, je me suis dit qu'il pouvait être utile de documenter plus en détail et plus méthodiquement les dérives et les boulettes de ces dispositifs supposés protéger les enfants. Comme c'est une tâche ardue à laquelle d'autres contribuent aussi, il m'a paru intéressant de publier mes références sur Internet. Au Canada, certaines dérives du passé ou de la DPJ et leurs conséquences pour les populations concernées sont très bien documentées.
mardi 13 juin 2006, sur http://sisyphe.org, extraits
La DPJ et la chasse aux sorcières contre les mères
La direction de la protection de la jeunesse, la DPJ, est de plus en plus blâmée pour ses injustices envers les enfants, les parents, les grands-parents, les familles d’accueil, son onéreuse et complexe bureaucratie, ses « power trip », c’est-à-dire, tels que relatés par des témoignages, des reportages, des sites et des documentaires, son manque d’approches consensuelles, de transparence, de crédibilité et pour l’attitude de ses délégué-es, agent-es et divers-es employé-es perçu-es comme abusifs/ves, irrespectueux/ses, agressifs/ves, menteurs/euses et manipulateurs/trices.
De plus en plus, on révèle que la DPJ inflige à des enfants des traitements pires que ceux dont bénéficient des criminels : privation de liberté, surmédicamentation, enfermement, contention ...
Parmi toutes les victimes de la cruauté institutionnalisée de la DPJ, celle-ci a ciblé une catégorie de personnes qui déjà souffre d’une mauvaise image, de préjugés tenaces, d’un discrédit constant. La DPJ prépare une offensive envers les mères célibataires pauvres et leurs enfants sans père.
Après l’Inquisition, l’antisémitisme, le lynchage, le McCarthisme, notre DPJ s’est trouvée une vindicte : purifier le Québec des filles-mères et de leurs bâtards en s’emparant de ceux-ci pour les faire adopter au plus vite grâce à la loi 125.
Ce projet de loi autoriserait une pratique de plus en plus courante, celle de l’adoption rapide d’un enfant retiré à sa famille d’origine. Contrairement à l’adoption simple qui existe en France et en Belgique et par laquelle des relations sont maintenues, l’adoption au Québec est plénière ; elle légalise la rupture irréversible du lien de filiation biologique, la fin absolue du droit aux contacts immédiats et éventuels, l’impossibilité à la connaissance généalogique et surtout la cessation du repère identitaire induit par la réalité biologique, l’effacement de tous les déterminismes officiels qui ont relié l’enfant à sa génitrice. ...
C’est aux femmes pauvres et seules de sacrifier leurs enfants pour celles qui ont un mari et de l’argent. Nostalgiquement, elles pourront entonner une nouvelle comptine en mémoire de l’enfant disparu :
disparaissait à jamais. Dorénavant, on voit le nez en l’air de
la sociale travailleuse et l’enfant disparaît à jamais.
Trêve d’ironie. Nous reculons dans un Québec de plus en plus enflé de contradictions et de mépris envers les enfants. Deux juges viennent d’approuver le geste d’une employée de garderie, qui ne perd pas son emploi, qui a giflé un enfant si fort qu’il a été projeté sur le mur. Toujours dans notre rétrograde Québec, des juges retirent à une mère la garde de ses trois enfants parce qu’il pourrait y avoir des risques et confient au père la garde des enfants dont l’un a été à l’hôpital à cause de la violence prouvée de ce père. Pour la DPJ, un risque abstrait avec une mère est plus grave qu’un fait violent de la part d’un père. Pourtant, la DPJ prétend hypocritement baser ses décisions sur le bien-être des enfants. La suite sur http://sisyphe.org.
Le livre de Jacques Donzelot a une grande force force, parce qu'il propose une génèse de ce secteur bizarre, de formation récente, d'importance grandissante, le social : un nouveau paysage est planté. Comme les contours de ce domaine sont flous, on doit d'abord le reconnaitre à la manière dont il se forme, à partie du XVIIIe-XIXe siècle, dont il esquisse sa propre originalité, par rapport à des secteurs plus anciens, quitte à réagir sur ceux-ci et à en opérer une nouvelle distribution. • Postface de La police des familles, par Gilles Deleuze
Les lettres de cachet pour affaires de famille en Franche-Comté au XVIIIe siècle
Thèses de l'Ecole nationale des chartes soutenue en 2008, par Jeanne-Marie Jandeaux, extrait. Les affaires de famille sont donc un bourbier dans lequel s’enlise l’administration royale en y laissant beaucoup de forces. Mais l’enjeu est de taille : contrôler la famille est un défi que l’État monarchique s’est attelé à relever ; s’il n’en a retiré que peu de profit, il a eu le mérite d’inaugurer une politique sociale en direction des familles que les régimes qui lui succèdent ont soin de continuer.
Quand les situations n'entrent pas dans le cadre des nouveaux modèles de réussite, quand les enfants ont des réactions et des attitudes qui ne ressemblent pas aux images de « l'enfant du divorce » forgée par notre société, ceux qui se tournent vers la justice pour qu'elle dise la norme et tranche un conflit de droit ne rencontrent qu'une institution désemparée. Faute de savoir répondre à leur demande, la justice ne peut que mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour étouffer les différends. Le démariage. Justice et vie privée, Irène Théry, Odile Jacob, 1993, reédition de 2001, pages 239-240.
Colombani : « Il faut passer aux actes ». Le Figaro, 26/06/2008, extrait. Quelle est, selon vous, la raison d'une telle situation ? Elle est politique. Il y a tout simplement de sourdes batailles au sein du gouvernement pour tirer à soi ce sujet : Rama Yade (secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères, NDLR) pour le volet international, Nadine Morano (secrétaire d'État à la Famille) pour l'adoption en France, sans compter l'AFA qui a actionné tous les leviers pour défendre la légitimité de son agence. C'est scandaleux que, aujourd'hui en France, la problématique de l'adoption soit réduite à des petits jeux d'influence dans un appareil déjà complexe et à des guerres de position. D'autant que, au bout de la chaîne, ceux qui attendent sont des familles et des enfants en souffrance.
Ces juges qui dérapent ou l'éthique dans le service public
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La société en recevant l'enfant se met à la place de la famille ; elle en accepte les devoirs (...) elle doit faire pour l'enfant ce que ferait la famille elle-même, supposé qu'elle connût ses devoirs et qu'elle eût la volonté et le pouvoir de les remplir (...) elle doit veiller au développement des facultés morales de l'enfant trouvé • Paris, 1838
Actuellement, lorsqu'un collègue prend une décision, au lieu de le contrôler, les autres magistrats sont solidaires. Une chaîne de solidarité se met en place et le contrôle n'existe plus. • Libé, décembre 2005, Serge Portelli, vice-président du tribunal de grande instance de Paris
De l'article du Point • Alors, pourquoi cette impression d'avoir encore affaire à une caste intouchable ? Peut-être parce que les magistrats restent peu sanctionnés (dix fois moins, en tout cas, que les avocats parisiens et vingt-cinq fois moins que les policiers). « L'information ne remonte pas les juridictions, analyse un magistrat, sous couvert d'anonymat. Il y a une certaine propension à étouffer des affaires pour préserver l'image d'un tribunal. On préfère laver son linge sale en famille. » La solidarité entre juges joue aussi. Il s'agit souvent de drames humains, parfois même de désarroi ponctuel. « On se dit : et si cela nous arrivait à nous ? confie le même magistrat. Juger est un métier dur. Et nous ne sommes pas des surhommes. On prend constamment en pleine gueule la misère, la violence et la folie des hommes. Personne n'est à l'abri d'une dépression. »
Quelques opinions à la Documentation française :
• 2000, rapport Naves-Cathala, le système français de protection de l'enfance et de la famille
• 2003, rapport de la Commission de réflexion sur l'éthique dans la magistrature
• 2004, rapport d'activité, Service Central de Prévention de la Corruption
• 2004, rapport Magendie, Célérité et qualité de la justice
• 2005, rapport final de la Commission de réflexion sur l'éthique dans la magistrature
• 2005, rapport VIOUT suite à l'affaire dite d'Outreau
• 2006, rapport du Conseil économique et social, Réformer les tutelles
• 2006, rapport de la Mission interministérielle en vue d'une réforme de la médecine légale
« Attendu que, sur la base des seuls témoignages dignes de foi, c'est à dire ceux des policiers qui ont été en contact [sic] avec le plaignant, l'enquête n'a apporté aucun élément susceptible de confirmer une accusation aussi grave... » Il existait donc des magistrats capables d'écrire que, lorsqu'un Algérien accusait des policiers, seul les accusés étaient dignes de bonne foi ! • Pierre-Vidal Naquet, La torture dans la République, 1972-1998
Faute de savoir répondre à leur demande, la justice ne peut que mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour étouffer les différends. Le démariage. Justice et vie privée, Irène Théry, 1993
1998, rapport de l'unité U472 de l'Inserm : adolescents (14-21 ans) de la protection judiciaire de la jeunesse et leur santé
Le 3 juillet 2001. Oui, cette question a été soulevée. Nous sommes très attentifs à la situation de la petite Macha. Mais la France est un État de droit. La justice est saisie. Elle est indépendante.
Le 15 janvier 2002, Paris. J'ai dйjа parlй avec Monsieur le Prйsident а ce sujet. Il est aussi restй pantois et a dit: "Eh bien, cela paraоt saugrenu а premiиre vue, mais peut-кtre qu'ils ont leurs raisons?"
27/09/2004. L'Express, Enfance maltraitée, Une priorité. En matière de prévention et de protection, beaucoup reste à faire. Le gouvernement passe à l'action. C'est toujours la même stupeur : comment personne n'a-t-il rien vu ? Rien empêché ? A Drancy, le 5 août, la police découvrait cinq enfants, âgés de 14 mois à 7 ans, sous alimentés et nus comme des vers dans un appartement jonché de cafards.
Société Civile N°43, janvier 2005. Enfants placés : les « rapts » de l'Administration
24/03/2005. Maltraitance : le couple de Drancy condamné
![](/EnfantProie.P53.jpg)
L'enfant proie, page 53
PARIS (AFP), jeudi 8 septembre 2005, 8h36. Ex-ministres, élus, juges pour enfants, responsables associatifs appellent le chef de l'Etat à s'engager pour améliorer la protection de l'enfance, au nom des 235.000 mineurs en danger - estimation minimale -, et pour prévenir de nouveaux scandales type Outreau ou Angers.
Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... • Plaidoyer pour le mensonge, Laurent Lèguevaque, 2006
VDN, édition du Vendredi 07 Avril 2006. Social / Outreau : l'autre affaire. « J’estime que nous travaillons comme il le faut. Je ne ferai pas autrement demain… », a assuré l’attachée territoriale de l’UTAS (Union territoriale d’action sociale) cette semaine. « On n’a pas à avoir d’état d’âme dans quoi que ce soit », a confirmé sa référente, hier.
Mai 2006. « La justice des mineurs a-t-elle les moyens nécessaires et un cadre juridique suffisamment solide pour remplir sa mission de protection de l'enfance ? Nous pensons que non », a souligné l'avocat de la grand mère de Sébastien, elle assignait l'Etat pour « faute lourde ». Voir sur http://vadj.ovh.org
8 juin 2006, RFI, politique française. « La justice doit faire peur pour être respectée ».
25/11/2006. La Croix. « Pour faire marcher la boutique, on fait comme si », déplore Bruno Thouzellier
France 2, 20h, le 10 février 2007... « Des chefs d'entreprise qui jugent des chefs d'entreprise, cette pratique est courante, elle se fait dans l'enceinte des tribunaux de commerce. (...) une institution parfois critiquée, mieux encadrée aujourd'hui (...) des réformes tardives qui devraient faire taire les critiques ».
25/10/2007. L'Express. Une étude confirme l'état critique de la justice en France
Le Monde, 02.11.07 • Un membre de L'Arche de Zoé : « Je ne me pose pas la question de la légitimité »
20/11/2007. Le Figaro. L'éloge de la justice chinoise par Royal fait des vagues
11 juillet 2008. Le 26 juin, Basile, 15 mois et Laïla, 10 jours, avaient été placés par la justice (Libération du 5 juillet). ... Hier, la justice a ordonné la main levée du placement. Les parents se sont déclarés favorables au soutien éducatif qui va être mis en place.
leparisien.fr | 29.08.2008 Le cas de Rose. Israël est bouleversé par cette affaire qui pourrait entraîner des modifications législatives. Hier, le ministre des Affaires sociales, Itzhak Herzog, dénonçait un vide juridique concernant la protection de l’enfance. Les instances judiciaires réexaminent le parcours français de Rose.
28/11/03, Le Point N°1628, page 64, extraits
Ces juges qui dérapent
Insuffisances professionnelles graves, délits sexuels, alcoolisme, affairisme... L'institution judiciaire est sujette à polémiques. On l'accuse de ne pas savoir gérer ses dérives. Un rapport remis au garde des Sceaux propose, entre autres mesures, de modifier le serment du magistrat.
En complément, des extraits,
Revue de droit sanitaire et social 2005 p. 110
La violence institutionnelle dans les établissements sociaux et médico-sociaux, une question de droit ?
Myriam Lagraula-Fabre,
Docteur en droit, Chargée de cours à l'Université d'Evry-Val-d'Essonne
L'essentiel. La violence institutionnelle, phénomène bien connu des travailleurs sociaux émerge timidement dans notre droit. Le droit pénal paraît l'ignorer, mais il permet sa répression et contient en germe les fondements d'une définition possible. Le droit social, quant à lui, permet de juguler le phénomène en organisant des mesures tant de prévention que de traitement.
La pierre rejetée par les bâtisseurs
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La culture c'est le choix de l'anachronisme, c'est décider que la visée suprême de l'humain ce n'est pas de vivre avec son temps • Alain Finkielkraut, « Répliques », 14 décembre 2002, sur France-culture
Finkielkraut: «L'enfant gâté a succédé à l'homme cultivé» • Alain Finkielkraut juge que des menaces pèsent sur la civilisation et s'inquiète de l'appauvrissement de la langue, donc de l'être. • Libé, samedi 26 janvier 2008
D'un interview d'Alain Bentolila publié en septembre 2005, sur le site du Défenseur des Enfants : « En 1980, le Premier Ministre répondait à l'OCDE : il n'y a pas d'illettrés en France, puisque l'enseignement est obligatoire dans notre pays. (...) Par la suite, une confirmation a été donnée avec le taux d'illettrisme parmi les allocataires du RMI - autour de 33% - et parmi les détenus en maison d'arrêt - autour de 3%. »
La pierre rejetée par les bâtisseurs
René Girard
Théologiques, vol. 13, n° 2, 2005, p. 165-179.
Sur , extrait
1. La signification de « bouc émissaire »
1.1 La polysémie de l’expression
L’expression « bouc émissaire » a trois significations qu’il importe de ne pas confondre. La première, la plus ancienne, traduit le terme hébreu qui, dans le chapitre 16 du Lévitique, désigne la victime d’un rite très ancien, le rite du bouc émissaire. Tous les ans, à Yom Kippour, le grand-prêtre posait les mains sur la tête d’un bouc. Ce geste était censé transférer à celui-ci tous les péchés de la communauté. Pour se débarrasser de ceux-ci, il ne restait plus qu’à chasser l’animal dans le désert, à faire de lui le bouc émissaire.
La seconde signification désigne tous les rites analogues à celui du Lévitique dans toutes les communautés humaines. Ce sont partout les mêmes efforts pour se défaire des désordres et des violences à l’intérieur de ces communautés, par l’intermédiaire de victimes animales ou humaines violemment expulsées ou massacrées. L’anthropologue qui le premier a repéré l’universalité de ces rites, c’est Frazer, dans Le rameau d’or (1890). Il leur a donné à tous la même étiquette : rites de bouc émissaire. Cette généralisation du rite hébreu est légitime dans la mesure où l’on n’en conclut pas, comme on le fait parfois, que ces rites ont quelque chose de spécifiquement biblique. Puisqu’ils se ressemblent tous, on peut recourir pour les désigner à n’importe lequel d’entre eux, et Frazer a choisi le plus connu. On pourrait aussi bien dire « rites de pharmakos », c’est-à-dire recourir au bouc émissaire grec plutôt qu’à l’hébreu. Si on ne le fait pas, c’est sans doute parce que le terme évoque quelque chose de plus sinistre que le bouc chassé dans le désert : le pharmakos était un être humain que les cités grecques massacraient rituellement lors des fêtes de Dionysos.
La troisième signification de « bouc émissaire » apparaît dans les langues occidentales au début de l’ère moderne. En français, comme en anglais, en italien, etc., on entend le plus souvent par « bouc émissaire » la victime d’une hostilité qui affecte une communauté entière contre un individu ou un groupe d’individus innocents, non-pertinents. Plus une communauté est perturbée, plus elle tend à décharger son angoisse contre des boucs émissaires dans ce troisième sens.
Société
Outreau : une sanction entre les lignes pour le procureur
Libé mercredi 30 juillet 2008, extraits
Barbe à l’index. Des boulettes judiciaires, Gérald Lesigne en a commis un paquet dans l’affaire Outreau. (...) Sauf que le procureur Gérald Lesigne n’était pas seul. (...) «On recherche une responsabilité individuelle à une défaillance collective», dénonce Me Léon-Lef Forster, avocat de Gérald Lesigne. (...) Devant le CSM, comprenant à retardement l’émotion générale, il avait humblement confié : «Je pensais avoir des certitudes raisonnables, elles se sont effondrées. Je me suis planté.» C’est quand même pas compliqué à dire.
Reportage
Les jumeaux maudits de Mananjary
LE MONDE | 05.09.08 | Extrait
Dina et Diari, 5 mois, entrelacent leurs doigts délicats. Allongés sur le dos, côte à côte, au centre d'un vieux lit à barreaux à la peinture écaillée, ces deux frères jumeaux fixent les visiteurs de leurs grands yeux noirs et brillants. Ils ont été recueillis par le Centre d'accueil et de transit des jumeaux abandonnés (Catja), à Mananjary, ville froide et humide de la côte sud-est de Madagascar, à 450 kilomètres de la capitale, Antananarivo. Il y a un siècle, leur crâne aurait été fracassé sous les sabots des zébus. Aujourd'hui encore, Dina et Diari sont jumeaux, donc maudits.
A quoi pensent les animaux ?
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A quoi pensent les animaux ?
Marc D. Hauser
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-France Desjeux
Odile Jacob 2002
Un singe-araignée s’approche d’un gardien de zoo et le prend dans ses bras. Un chien baisse la tête et gémit quand il constate que son maître est contrarié. S’agit-il là de signes d’affection et d’empathie ? Ou bien d’autres mécanismes sont-ils à l’œuvre qui expliquent ces comportements presque « humains » ? Pourquoi les chimpanzés et les dauphins forment-ils des coalitions pour se défendre ? Pourquoi certaines espèces animales peuvent-elles se reconnaître dans un miroir ?
Marc D Hauser nous fait découvrir ce qu'est vraiment la vie intellectuelle et émotionnelle des animaux.
Marc D.Hauser est professeur de psychologie et de neurosciences à l’Université Harvard et membre du Mind, Brain and Behavior Program. Il a également mené des recherches de terrain au Kenya, en Ouganda et à Porto Rico.
NEW YORK (Reuters), 5 septembre 2008 - Plus de deux Américains sur trois préfèreraient être envoyés sur une île déserte avec leur animal de compagnie plutôt qu'avec leur partenaire, selon un sondage.
Quelque 1.105 propriétaires d'animaux ont été interrogés par Petplan, qui vend des assurances santé pour chiens et chats.
Les résultats de cette enquête indiquent que plus de la moitié des sondés organisent des fêtes pour leur animal, près de 70% partagent leur lit avec lui, 63% lui font la cuisine et 68% l'habillent.
Les Américains ont dépensé environ 48 milliards de dollars pour leurs animaux de compagnie en 2007, selon le cabinet d'étude américain Packaged Facts.
PARIS, 21 août (AFP), de source tele-animaux.com - Un million de chevaux devraient être comptés en France d'ici la fin de 2008 grâce à l'imlantation de puces électronique rendue obligatoire sur tous les équidés depuis le 1er janvier, selon des chiffes communiqués vendredi par les Haras nationaux.
Au 21 août dernier, 969.000 chevaux avaient fait l'objet de la pose d'un transpondeur. Un rythme de 4.000 à 6.000 implantations par mois laisse prévoir que le million sera atteint à la fin de l'année. La première puce avait été posée en 1985 en remplacement du signalement graphique traditionnel.
Lire et écrire l'avenir
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La phrénologie,
son histoire, ses systèmes et sa condamnation
L.F. Lélut
L'Harmattan, 2003
L'ouvrage fut d'abord publié en 1843 sous le titre "Rejet de l'organologie de Gall et de ses successeurs". Le but de Gall était de déterminer les fonctions du cerveau en général, et celles de ses diverses parties en particulier en examinant les protubérances ou les dépressions qui se trouvent sur le crâne. Le livre de Lélut est une des premières véritables critiques de la phrénologie et constitue l'étude certainement la plus complète encore aujourd'hui de l'oeuvre de F.J. Gall (1758-1828), de J.G. Spurzheim (1776-1832) et de leurs émules.
Lire et écrire l'avenir
L'astrologie dans la France du Grand siècle (1610-1715)
Hervé Drevillon
Champ Vallon, 1996
De la quatrième. Si les arguments scientifiques suffisaient à réfuter l'astrologie, les Prophéties de Nostradamus auraient cessé depuis longtemps d'assurer la fortune de quelques éditeurs avisés. Mais, alors que fleurissent messageries astrales et horoscopes en tous genres, nous savons aujourd'hui que la lecture de l'avenir dans les astres survit à toutes les révolutions scientifiques. L'astrologie a moins à voir avec l'histoire des sciences qu'avec celle des consciences.
Page 19, première partie, Entre croyance et suspicion, en 1562. Dieu n'a pas libéré le monde d'ici-bas de la guerre, de la peste et de la famine. Les astrologues et les devins peuvent donc, sans retenue, avertir des maux qui menacent, car les évènements leurs donneront toujours raison.
Michel Foucault, Le pouvoir psychiatrique, Seuil, 2003, page 102. Ainsi, Berthier, dans son traité de Médecine mentale, (...) raconte des séries d'histoires épouvantables de gens qui étaient en voie de guérison, et chez lesquels le contact avec la famille a induit la catastrophe. (...) Autre histoire, plus belle encore : « Mme S. arrive dans un état déplorable d'une maison de santé du département du Rhône, atteinte de mélancolie avec excitations maniaques causées par des chagrins et des revers de fortune. Après deux ans de soins assidus, on obtient un mieux réel : la convalescence approche. Son fils, ravi de ce changement, manifeste le désir de la voir. Le médecin chef y accède, en recommandant toutefois que le séjour soit de courte durée. Ce jeune homme, ne se doutant point de l'importance de la recommandation, outre passe les ordres. Au bout de deux jours l'agitation renaît... »
Page 22, première partie, Entre croyance et suspicion, L'astrologie confrontée aux « grandes lumières » philosophiques. Pour Pic de la Mirandolle et tous les détracteurs de l'astrologie qu'il a inspiré (...) il existe, en effet, deux types d'astrologie : l'une est « un art sûr et noble », car elle calcule le mouvement et la grandeur des étoiles « selon une méthode mathématique », l'autre est « une spéculation trompeuse », qui prédit l'avenir des hommes d'après le cours des étoiles.
De Plaidoyer pour le mensonge, Denoël, janvier 2006, de Laurent Lèguevaque... Des pages 30-31. Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... Page 58, qui est très clair et l'auteur d'insister, il a été juge d'instruction durant treize ans... En cela, la psychiatrie mérite son titre de science exacte. En ce qu'elle est, dans sa version moderne, soeur et fille de la pharmacologie. Pour le reste, comme ses cousines en science humaines - psychologie, psychanalyse -, elle a autant de fondements scientifiques que l'horoscope chinois. Page 61... Rien de grave cependant : l'avis de l'expert ne lie pas le juge...
Page 189. Les prémices d'une contestation radicale de la notion de signe astrologique apparaissent dans le Traité curieux de l'astrologie judiciaire de Claude Pithoys. Cet ouvrage connut trois éditions en 1642, en 1646 et en 1661. Dans une très précieuse édition critique de ce texte, P.J.S. Whitmore établit de façon très convainquante qu'il a été composé aux environs de 1627, à une époque où Pithoys, membre de lacongrégation des Minimes, n'avait pas encore renoncé à ses voeux pour rejoindre le rang de la Réforme sous la protection du duc de Bouillon. Le traité développe une critique très complète de l'astrologie judiciaire en associant des arguments aussi bien théologiques qu'astronomiques. Cette diversité d'argumentation fait de cet ouvrage une véritable somme de tous les arguments contre l'astrologie, disponible au début du siècle. De ce foisonnement émerge une réflexion sur la capacité des astres à signifier la volonté de Dieu et le destin des hommes.
Dans L'art d'avoir toujours raison, Mille et une nuits n° 191, 2000, Didier Raymond affirme que lorsque « L'exercice du discours se fait dans des conditions parfaitement étrangères à toutes préoccupations théoriques et philosophiques. (...) notre philosophe préconise cyniquement de s'installer dans les positions d'autrui, d'épouser parfois le mouvement de son raisonnement pour en exploiter les faiblesses. »
Dans L'erreur judiciaire, Logiques Juridiques, chez l'Harmattan, janvier 2006, Eliane De Valicourt nous rappelle que « Dès lors qu'il y a une intelligence, une volonté, l'erreur peut exister et venir déployer son cortège d'actions néfastes. Errare humanum est ! Si la célèbre maxime est là pour nous rappeler ou nous dire toute la faillibilité humaine, l'histoire est là, pour imprimer les excès comme pour nous rappeler la mesure. C'est le cri de Seze face au tribunal Révolutionnaire : "Je cherche parmi vous des juges et je ne vois que des accusateurs" ! C'est le cri de Dreyfus, "La liberté n'est rien sans l'honneur" ! »
Cours de Michel Foucault du 8 janvier 1975, Les Anormaux, chez Seuil, 1999, première leçon, page 7... Vous comprenez qu'il y aurait à la fois très peu de choses à dire et beaucoup de choses à dire sur ce genre de discours. Car, après tout, ils sont tout de même rares, dans une société comme la nôtre, les discours qui possèdent à la fois trois propriétés. La première, c'est de pouvoir déterminer, directement ou indirectement, une décision de justice qui concerne, après tout, la liberté ou la détention d'un homme. A la limite (et nous en verrons des cas), la vie et la mort. Donc, ce sont des discours qui ont, à la limite, un pouvoir de vie et de mort. Deuxième propriété : ce pouvoir, ils le détiennent aussi du fait qu'ils fonctionnent dans l'institution judiciaire comme discours de vérité, discours de vérité parce que discours à statut scientifique, ou comme discours formulés, et formulés exclusivement par des gens qualifiés, à l'intérieur d'une institution scientifique. Discours qui peuvent tuer, discours de vérité et discours - vous en êtes la preuve et les témoins* - qui font rire. *) Allusion aux fréquents rires qui ont accompagné la lecture des expertises psychiatriques.
Née au XIXe siècle dans les grandes affaires de meurtre abominables et sans mobiles, la folie du crime a peu à peu été projetée sur d'autres actes. Loin de se concentrer sur les transgressions les plus sévèrement sanctionnées par le code pénal, son diagnostic est susceptible d'advenir là où se porte le simple soupçon de déraison. Elle permet dès lors de stigmatiser la délinquance juvénile aussi bien que les crimes politiques. Dans Crime et Folie, Marc Renneville, 2003, page 11.
De La nef des fous de Jean Sébastien Brant (Das Narren schyff, 1491), traduit de l'allemand par Madeline Horst, paru chez La nuée Bleue, 2005... De taire la vérite, extrait de la page 415 : Changer de point de vue parce qu'on vous rabroue et qu'on veut vous forcer à garder le silence pour ne pas révéler la stricte vérité en laissant la sagesse toute seule au vestiaire, et emboîter le pas à tous les fous des rues où courent à coup sûr tous ceux que le bâton a fait changer d'avis, c'est vraiment être fou.
Quand les situations n'entrent pas dans le cadre des nouveaux modèles de réussite, quand les enfants ont des réactions et des attitudes qui ne ressemblent pas aux images de « l'enfant du divorce » forgée par notre société, ceux qui se tournent vers la justice pour qu'elle dise la norme et tranche un conflit de droit ne rencontrent qu'une institution désemparée. Faute de savoir répondre à leur demande, la justice ne peut que mettre en oeuvre tous les moyens possibles pour étouffer les différends. Le démariage. Justice et vie privée, Irène Théry, Odile Jacob, 1993, reédition de 2001, pages239-240.
Censée agir « dans l’intérêt des enfants », l’action éducative judiciaire peut parfois contribuer à aggraver leurs difficultés. Notamment parce que les acteurs institutionnels restent aveugles aux conséquences de leur action sur la dynamique des liens familiaux. (...) Et si le juge, lors des audiences, donne la parole aux enfants, il est fort rare que celle-ci soit prise en considération lorsqu’elle s’oppose aux avis des enquêteurs sociaux et responsables de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le placement d’enfants, un remède pire que le mal ? Michel Giraud, Sciences Humaines N°181, avril 2007
Le conflit prenant de l'ampleur, ses détracteurs l'envoient devant le psychiatre, pour expertise... Ces experts psy qui fabriquent des coupables sur mesure, de la quatrième, Marc Lemaire et Stéphane Lewden, l'Harmattan, 2007.
Si, en plus, ce n'est que du vent...
De l'"affaire Tapie" à une affaire d'Etat ?
LE MONDE | 04.09.08 | Extrait... "Ni nous n'enquêtons ni nous ne jugeons, a précisé Didier Migaud, le président (PS, de la commission. Nous voulons d'abord nous donner les moyens de comprendre."
La France condamnée pour une peine sans fin
Les psychiatres sont incapables de répondre à l'énigme Patrick Dils
Le Monde, édition du 20.04.02
Hormis un hypothétique « trouble explosif isolé », « rien ne vient étayer la thèse de la culpabilité ».
La France condamnée pour une peine sans fin
Libé, 19 août 2006, extraits
Jean-Luc Rivière, un Réunionnais de 50 ans, dont plus de vingt-huit en continu derrière les barreaux, vient de faire condamner la France par la Cour européenne des droits de l'homme pour «traitement inhumains et dégradants». Publié le 11 juillet, l'arrêt rendu «à l'unanimité» par les sept juges estime que «son maintien en détention, sans encadrement médical approprié, constitue une épreuve particulièrement pénible, et l'a soumis à une détresse d'une intensité qui excède le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention».
... La Cour a octroyé à Rivière 5 000 euros de préjudice moral : «Pour une vie foutue en l'air, ça me pose problème», s'agace son avocat.
Les psychologues ne veulent pas jouer le rôle de juge
20minutes.fr, éditions du 03/09/2008, extrait
« Une justice qui juge ce que nous sommes et non plus ce que nous faisons. » Membre de la Fédération française des psychologues et de la psychologie et exerçant à la maison d'arrêt de Rouen, Alain Létuvé s'insurge contre le rôle de juge que la loi sur la rétention de sûreté va faire endosser aux psychologues et psychiatres. Ce texte voté le 25 février 2008 instaure un dispositif qui permet de prolonger sans limite l'enfermement de personnes ayant purgé une peine (de quinze ans ou plus), mais qui sont considérées comme dangereuses. Et c'est une commission pluridisciplinaire - la même que celle existant pour le bracelet électronique - qui sera chargée d'évaluer chaque année cette « dangerosité », sur la base d'une expertise réalisée par un psychologue et un psychiatre.
Alerte au risque de pédophilie
Exclu RTL : un père accusé d'attouchements sur sa fille relaxé
RTL info, 04 sept. 2008, audio
Le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne a relaxé, mercredi soir, au bénéfice du doute, un homme poursuivi pour attouchements sur sa fille. Le père a toujours nié les accusations de son ex-femme qui avait la garde de l'enfant. Son combat aura duré six ans (sept années de procédure selon l'audio).
L'Express du 15/04/1999, extrait
Divorce
L'arme du soupçon (d'inceste)
par Gilbert Charles
Le problème du magistrat chargé de l'instruction pénale, c'est de réunir les preuves, à charge ou à décharge.
Mais, lorsqu'il s'agit d'attouchements qui n'ont pas laissé de traces sur un enfant très jeune, la tâche devient impossible: c'est la parole d'un parent contre celle de l'autre.
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Un article trouvé sur le net ; Libération, 11 octobre 2002 ?
STRASBOURG (AFP), juin 2008 - Des spécialistes de l'enfance ont mis en garde contre les conséquences parfois désastreuses d'une dénonciation aux autorités dans les cas les moins graves d'abus sexuels et de maltraitance, lors d'un colloque médical vendredi à Strasbourg.
La Voix du Nord - Edition du mardi 20 mai 2008
Après l'affaire d'Outreau
Gérald Lesigne justifie sa méthode et avoue : « Je me suis planté ! »
WASHINGTON (AP), 17 avril 2008 - Le pape Benoît XVI a rencontré en privé des victimes d'agressions sexuelles de la part de membres du clergé, jeudi dans le cadre de son déplacement aux Etats-Unis, selon le Vatican.
Edwige Antier, la pédiatre qui se dit victime de son "prince consort"
LE MONDE | 04.07.07
Edwige Antier relaxée en appel
Lefigaro.fr avec AFP, 07/05/2008
La société face à ses dérives, par Pascale Robert-Diard
LE MONDE, 01.12.05, extraits
Emportée dans la tourmente d'Outreau, Karine Duchochois a dû attendre le verdict de Saint-Omer pour qu'on lui reconnaisse une innocence qu'elle n'avait cessé de crier pendant trois ans. Devant la cour, elle a simplement dit que le magistrat instructeur, Fabrice Burgaud, "n'a pas su écouter les gens, parce qu'il cherchait des coupables, pas des innocents".
Le réquisitoire historique prononcé, mercredi 30 novembre, par Yves Jannier en faveur de l'acquittement des six accusés, et les "regrets" solennellement exprimés à leur encontre par le procureur général de Paris, Yves Bot, ont confirmé qu'il n'est en effet "jamais trop tard pour que la justice démontre qu'elle existe", comme l'avait annoncé, dès le 23 novembre, Yves Jannier.
"DICTATURE DE L'ÉMOTION"
[...] Les dérives d'Outreau doivent nécessairement conduire à nous interroger. Elles sont aussi les nôtres. Existe-t-il aujourd'hui une rumeur plus simple à colporter et plus difficile à contrer que celle de pédophilie ? Un frisson collectif plus facile à susciter ? Comment ne pas voir qu'à chaque fois que l'affaire d'Outreau s'emballait aucun des verrous ne lui résistait ?
Maltraitance : 7 ans ferme pour un père
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Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné à sept ans de prison ferme un père de cinq enfants pour des "violences aggravées" commises en récidive en 2005 sur ses deux filles âgées d'une dizaine d'années, et à 2 ans de prison son épouse qui n'a rien dit ou empêché.
Ouassini Belmir, qui aura 41 ans en septembre, s'est également vu retirer l'autorité parentale sur les deux enfants. Il avait déjà perdu ses droits sur l'un de ses fils, frappé au point de tomber dans le coma en 2003.
Pour ces faits, cet homme décrit comme manipulateur par les parties civiles avait écopé à Bobigny en octobre 2007 de six ans de prison, et la mère, Pascale Coget, 45 ans, de 3 ans dont 18 mois avec sursis. Tous deux comparaissaient détenus pour cette raison.
Le père avait déjà été condamné pour maltraitance sur ce fils en 1999 à Arras et en 2002 à Bobigny. Les violences sur ses soeurs (brimades, coups, bains brûlants, etc.) ont commencé une semaine après son retour au foyer, à Clichy-sous-Bois, à sa sortie de détention provisoire. Il était alors sous contrôle judiciaire.
Son fils placé en famille d'accueil après les faits graves de Noël 2003, "il a trouvé d'autres souffre-douleurs", a expliqué la magistrate du parquet qui avait requis contre lui, il y a quelques semaines, 14 ans de prison, et 5 ans, dont une partie de sursis, contre la mère.
Le tribunal a retenu une atténuation de la responsabilité du père, comme le préconisait l'un des experts psychiatres l'ayant examiné.
Les cinq enfants du couple, âgés aujourd'hui de 2 à 15 ans, sont tous placés en familles d'accueil.
Maltraitance : 7 ans ferme pour un père
Source : AFP, 04/09/2008
Prisonnier de son père
Le martyre d'un enfant, le drame d'une mère
de Carole Aigon-Rami
Michel Lafon, 2005
Présentation de l'éditeur. Un amour, un mariage, un bébé sur lequel se penchent des parents attendris. Les histoires horribles commencent souvent bien. Celle-ci se solde par un divorce, la maman hébergeant son fils. Mais un jour, le père de Yann - huit ans - réussit à convaincre celui-ci de le rejoindre... dans une maison pleine de chiens et de chats à l'abandon où le petit va devenir la victime de sévices inimaginables. Brûlures, coupures, tortures, Yann mange par terre, parfois les excréments des animaux. Les chiens sauvages, qui d'habitude mordent, lèchent ses plaies, le soir, tandis qu'il s'endort parmi eux. Pendant vingt et un mois, la mère de Yann frappe à toutes les portes, multiplie les démarches officielles, en vain. Pourquoi personne n'a-t-il bougé ? Ni les voisins, ni la police, ni la justice, ni même l'école ? "J'ai décidé avec ma maman qu'elle devait raconter notre histoire. Je voudrais que ce livre aide à sauver les enfants qui souffrent", écrit, en avant-propos de ces pages, un adolescent enfin sorti de l'enfer.
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