April 7, 2007

Des « propos terriblement inquiétants » et « glaçants »

PARIS (AFP) - Les récents propos de Nicolas Sarkozy sur la pédophilie et le suicide des jeunes ont été jugés "inquiétants" par le candidat de l'UDF François Bayrou, et qualifiés de "surprenants" par un proche de la socialiste Ségolène Royal.

En campagne en Corse, le candidat de l'UDF a vivement critiqué les "propos terriblement inquiétants" et "glaçants" de M. Sarkozy, dans un récent entretien avec le philosophe Michel Onfray paru dans Philosophie magazine.

Dans cette discussion, le candidat de l'UMP assure "incliner (...) à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie".

"Il y a 1.200 ou 1.300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable", poursuit par ailleurs M. Sarkozy.


"C'est un propos très grave, ça voudrait dire qu'on n'a aucune chance, que son destin est joué à l'avance. Je ne crois pas qu'il y ait un médecin, un psychiatre en France qui puisse entendre ces propos sans frémir", a déclaré M. Bayrou.

Pour lui, les propos de M. Sarkozy constituent "un dérapage très lourd de conséquences". "Ce sont des propos qui ne sont plus des propos humanistes, c'est glaçant".

"Dire que les adolescents qui se suicident le font parce qu'ils sont nés comme ça, c'est quelque chose qui nous détournerait de notre travail de prévention, de soins", a-t-il ajouté.

"Si on voulait pousser, ce sont des propos comme on n'en a pas tenus en Europe depuis très longtemps", a dit le candidat UDF.

De Montauban (Tarn-et-Garonne), où il accompagnait la candidate socialiste Ségolène Royal, son codirecteur de campagne Jean-Louis Bianco a lui qualifié ces propos de "surprenants".

"Bien sûr, il appartient à des scientifiques de réagir à ces propos pour le moins surprenants. On a vu d'autres pays remettre en cause les théories de Darwin... Dans ce cas particulier, ce type de propos tend à excuser par avance tous les prédateurs d'enfants", a-t-il estimé.

"Je laisse les scientifiques répondre", a pour sa part déclaré Mme Royal, interrogée par la presse sur le même sujet.

Le généticien André Langaney a vu dans les déclarations de M. Sarkozy une réminiscence de "ce que voulaient faire des gens pendant la deuxième guerre mondiale". "Il y a des scientifiques d'extrême droite qui pensent qu'on a tout à la naissance et qu'on ne peut plus rien changer. Si on suit ces gens-là, il faudrait presque faire des tests génétiques à la naissance ou faire un tri des embryons pour éliminer les pédophiles avant qu'ils naissent", a-t-il dit sur France Info.

L'ancien ministre de l'Intérieur avait déjà proposé le dépistage précoce des troubles du comportement dans son projet de loi relatif à la prévention de la délinquance. Mais face aux critiques, il avait dû retirer ces dispositions de son projet de loi en juin 2006.

Pédophilie : les propos de Sarkozy font polémique
NouvelObs, 7 avril 2007

Le généticien André Langaney voit dans les déclarations du candidat, qui estime qu'"on naît pédophile", une réminiscence de "ce que voulaient faire des gens pendant la deuxième guerre mondiale".

Les récents propos de Nicolas Sarkozy sur la pédophilie et le suicide des jeunes ont été jugés "inquiétants" par le candidat de l'UDF François Bayrou, et qualifiés de "surprenants" par un proche de la socialiste Ségolène Royal.
En campagne en Corse, le candidat de l'UDF a vivement critiqué les "propos terriblement inquiétants" et "glaçants" de Nicolas Sarkozy, dans un récent entretien avec le philosophe Michel Onfray paru dans Philosophie magazine.
Dans cette discussion, le candidat de l'UMP assure "incliner (...) à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie".
"Il y a 1.200 ou 1.300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable", poursuit par ailleurs Nicolas Sarkozy.

"Glaçant"

"C'est un propos très grave, ça voudrait dire qu'on n'a aucune chance, que son destin est joué à l'avance. Je ne crois pas qu'il y ait un médecin, un psychiatre en France qui puisse entendre ces propos sans frémir", a déclaré François Bayrou.

Pour lui, les propos de Nicolas Sarkozy constituent "un dérapage très lourd de conséquences". "Ce sont des propos qui ne sont plus des propos humanistes, c'est glaçant".
"Dire que les adolescents qui se suicident le font parce qu'ils sont nés comme ça, c'est quelque chose qui nous détournerait de notre travail de prévention, de soins", a-t-il ajouté.
"Si on voulait pousser, ce sont des propos comme on n'en a pas tenus en Europe depuis très longtemps", a dit le candidat UDF.

Réactions au PS

De Montauban (Tarn-et-Garonne), où il accompagnait la candidate socialiste Ségolène Royal, son codirecteur de campagne Jean-Louis Bianco a lui qualifié ces propos de "surprenants".
"Bien sûr, il appartient à des scientifiques de réagir à ces propos pour le moins surprenants. On a vu d'autres pays remettre en cause les théories de Darwin... Dans ce cas particulier, ce type de propos tend à excuser par avance tous les prédateurs d'enfants", a-t-il estimé.
"Je laisse les scientifiques répondre", a pour sa part déclaré Ségolène Royal, interrogée par la presse sur le même sujet.

Tri des embryons

Le généticien André Langaney a vu dans les déclarations de Nicolas Sarkozy une réminiscence de "ce que voulaient faire des gens pendant la deuxième guerre mondiale". "Il y a des scientifiques d'extrême droite qui pensent qu'on a tout à la naissance et qu'on ne peut plus rien changer. Si on suit ces gens-là, il faudrait presque faire des tests génétiques à la naissance ou faire un tri des embryons pour éliminer les pédophiles avant qu'ils naissent", a-t-il dit sur France Info.

L'ancien ministre de l'Intérieur avait déjà proposé le dépistage précoce des troubles du comportement dans son projet de loi relatif à la prévention de la délinquance. Mais face aux critiques, il avait dû retirer ces dispositions de son projet de loi en juin 2006. (AFP)


Suicide-pédophilie : Bayrou outré par Sarkozy
NouvelObs, 6 avril 2007

Le candidat UDF part en guerre contre des "propos terriblement inquiétants" de son rival UMP : "on naît pédophile" et, si des jeunes se suicident, c'est "parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable".

Les déclarations de Nicolas Sarkozy sur la pédophilie et le suicide des jeunes ont provoqué de vives réactions
, notamment de la part du candidat de l'UDF, François Bayrou, qui a dénoncé, vendredi 6 avril des "propos terriblement inquiétants" et "glaçants".
Le candidat de l'UMP a en effet affirmé, dans un entretien avec le philosophe Michel Onfray publié dans Philosophie magazine "qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie".
Concernant le suicide des jeunes Nicolas Sarkozy a déclaré dans ce même entretien : "Il y a 1.200 ou 1.300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable".

"Très grave"

Des propos qui ont suscité une vive réaction de la part de François Bayrou qui dénonce "un propos très grave". Selon le candidat de l'UDF, ça voudrait dire qu'on n'a aucune chance, que son destin est joué à l'avance. Je ne crois pas qu'il y ait un médecin, un psychiatre en France qui puisse entendre ces propos sans frémir".
Il a estimé que les propos de Nicolas Sarkozy constituaient "un dérapage très lourd de conséquences". "Ce sont des propos qui ne sont plus des propos humanistes, c'est glaçant".
"Dire que les adolescents qui se suicident le font parce qu'ils sont nés comme ça, c'est quelque chose qui nous détournerait de notre travail de prévention, de soins", a-t-il ajouté.
"Si on voulait pousser, ce sont des propos comme on n'en a pas tenus en Europe depuis très longtemps", a dit le candidat UDF.
François Bayrou a encore dit qu'il "voudrait qu'on arrête avec cette surenchère dans laquelle sont engagés mes deux concurrents", en référence à M. Sarkozy et la candidate socialiste Ségolène Royal.

La réponse de Michel Onfray

Dans le blog que Michel Onfray tient sur nouvelobs.com, le philosophe raconte cet entretien ainsi que la façon dont il y a réagi. Voici un extrait de son texte:
""Génétiquement" : une position intellectuelle tellement répandue outre-Atlantique !
La génétique, l’inné, contre le social et l’acquis ! Les vieilles lignes de partage entre l’individu responsable de tout, la société de rien qui caractérise la droite, ou la société coupable de tout, l’individu de rien, qui constitue la scie musicale de la gauche …
Laissons de côté la théorie. Je passe à l’exemple pour mieux tâcher de montrer que le tout génétique est une impasse autant que le tout social. Face à cet aveu de lieu commun intellectuel, je retrouve naturellement les techniques socratiques du lycée pour interpeller, inquiéter et arrêter l’esprit, capter l’attention de mon interlocuteur qui, de fait, semble réellement désireux d’avancer sur ce sujet.

"A-t-il eu le choix ?"

J’argumente : Lui dont chacun sait l’hétérosexualité – elle fut amplement montrée sur papier couché, sinon couchée sur papier montré…-, a-t-il eu le choix un jour entre son mode de sexualité et un autre ? Se souvient-il du moment où il a essayé l’homosexualité, la pédophilie, la zoophilie, la nécrophilie afin de décider ce qui lui convenait le mieux et d’opter, finalement, et en connaissance de cause, pour l’hétérosexualité ? Non bien sûr. Car la forme prise par sa sexualité est affaire non pas de choix ou de génétique, mais de genèse existentielle. Si nous avions le choix, aucun pédophile ne choisirait de l’être…
L’argument le stoppe. Il me semble qu’à partir de ce moment, le candidat aux présidentielles, le ministre de l’intérieur, l’animal politique haut de gamme laisse le pas à l’homme, fragile, inquiet, ostensiblement hâbleur devant les intellectuels, écartant d’un geste qui peut être méprisant le propos qui en appelle aux choses de l’esprit, à la philosophie, mais finalement trop fragile pour s’accorder le luxe d’une introspection ou se mettre à la tâche socratique sans craindre de trouver dans cette boîte noire l’effroyable cadavre de son enfance."


- « Je laisse les scientifiques répondre », a déclaré Mme Royal -


Posted 18 years, 5 months ago on April 7, 2007
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