March 14, 2007

« le plan du gouvernement est - comme à l'habitude - insuffisant »

Le Monde - Lutte contre la maltraitance des personnes âgées et handicapées : "le plan du gouvernement est insuffisant"
Pascal Champvert, président de l'Adehpa, association qui regroupe les directeurs de maisons de retraite, souligne que le plan national contre la maltraitance des handicapés et des personnes âgées présenté le 14 mars passe à côté de l'essentiel : le manque de personnel.
Eclairage Les mesures du plan de lutte contre la maltraitance des handicapés et des personnes âgées


Le message du JT de 20h France 2 est assez clair. Les femmes sont les victimes des violences conjugales et elles ne tueraient leurs conjoint qu'en état de légitime défense :




Dans l'extrait du journal on peut constater que Monsieur Marécaux, l'un des acquités d'Outreau, prète à nouveau serment. Sauf à jeter le doute sur tous les huissiers de France, on peut supposer qu'il n'en serait pas ainsi s'il y avait eu le moindre doute quant à sa moralité :






« Quatre chiffres pour briser le silence, le 3919, c'est le numéro national unique destiné aux femmes batues ». Que l'on ne s'étonne pas si un homme est refoulé par ce numéro, le 119 ne reçoit même pas les signalements de maltraitance d'un enfant lorsqu'un père téléphone.

LE MANS (AFP) - Dix-huit hérissons vivants ont été saisis par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) dans la voiture de deux hommes qui les braconnaient pour les manger, a-t-on appris mercredi auprès de l'ONCFS de la Sarthe.

Les techniciens de l'ONCFS ont été intrigués par le manège d'une voiture qui s'arrêtait puis redémarrait plusieurs fois de suite en bord de route, alors qu'ils effectuaient une mission anti-braconnage du lièvre et du chevreuil dans le sud du département, dans la nuit du 3 au 4 mars.

"Nous avons trouvé 18 hérissons vivants dans le coffre de la voiture. Les deux hommes laissaient leur chien, spécialement dressé à la chasse au hérisson, fouiller le fossé et ne sortaient du véhicule que pour attraper l'animal rabattu", indique Julien Pioger, chef du service départemental. "Les deux hommes verbalisés, issus de la communauté des gens du voyage, ont indiqué qu'ils faisaient jeûner les hérissons 24 heures avant de les manger".

Les hérissons d'Europe, une espèce protégée, ont été relâchés dans la nature. Les deux braconniers risquent jusqu'à six mois d'emprisonnement, 9.000 euros d'amende et la saisie de leur véhicule.


SENLIS (AFP) - Un jeune homme de 18 ans, soupçonné d'avoir tué sa mère et son jeune frère mardi soir dans leur maison à Crépy-en-Valois (Oise), près de Senlis, a été interpellé à une dizaine de kilomètres de là, mercredi en fin de journée, par les gendarmes qui le recherchaient activement.

Le suspect a été interpellé à 17H50 "sans résistance" par des gendarmes qui ratissaient une zone boisée à Roberval, au nord-ouest de Crépy-en-Valois.

"Les gendarmes lui ont demandé de se rendre. Ce qu'il a fait sans difficulté. Il était hagard, fatigué", a précisé à l'AFP le lieutenant Bruno Leneutre, porte-parole de la gendarmerie en Picardie. Il a été placé en garde à vue à Crépy-en-Valois.

Selon le premiers éléments de l'enquête de flagrance ouverte pour meurtres, le suspect - rentré au domicile familial mardi soir - aurait tué sa mère de 41 ans à l'arme blanche à la suite d'une altercation. Il s'en est pris ensuite à son frère, âgé de 14 ans.

Le père de famille, âgé de 41 ans, a découvert le drame en rentrant chez lui peu après. Il s'est bagarré avec son fils qui s'est ensuite enfui à pied. Victime d'une fracture à un bras, le père de famille a été hospitalisé à Senlis.

L'auteur présumé des faits, inconnu des services de police et qui suivait une scolarité normale en terminale, avait fait l'objet d'un internement psychiatrique du 28 février au 5 mars à l'hôpital de Clermont (Oise).

Les deux victimes, qui portaient des plaies sur le corps, sont décédées "très rapidement", a indiqué le substitut du procureur de la République de Senlis, Frédéric Rose, lors d'un point-presse avec le colonel Michel Pidoux, commandant le groupement de gendarmerie de l'Oise.

"Plusieurs ustensiles" auraient été utilisés pour les tuer, a indiqué le magistrat, évoquant "un crime d'une très grande brutalité".

Une cellule psychologique a d'ailleurs été mise en place à l'intention des pompiers et gendarmes, arrivés les premiers sur les lieux du crime.

Une expertise psychiatrique du suspect devrait avoir lieu "vraisemblablement à l'issue de sa garde à vue, au plus tard dans 48 heures", selon M. Rose qui a précisé qu'une information judiciaire serait ouverte prochainement à Senlis.

Les proches du jeune homme habitant la région - dont ses grands-parents et sa petite amie - avaient été placés sous la protection de la gendarmerie le temps de la cavale du jeune homme.

Une cellule psychologique devrait être aussi mise en place jeudi au collège Gérard-de-Nerval à Crépy, où la victime de 14 ans était scolarisée en 4e, a-t-on précisé à la mairie.


- Les hérissons sont saufs -

June 29, 2006

« L'urgence, c'est une justice des mineurs qui fonctionne »

Delphine Batho (PS) et la loi Sarkozy sur la prévention de la délinquance
« L'urgence, c'est une justice des mineurs qui fonctionne »
par Fabrice TASSEL
Libération mercredi 28 juin 2006, extrait 

« Il existe c'est vrai une montée des comportements violents, d'une agressivité sous-estimée par les statistiques. Nous vivons dans une société ultralibérale qui glorifie la violence. [...] Les biens sont protégés, mais l'être humain de moins en moins respecté... »

« L'urgence n'est pas une nouvelle fois de changer la loi, mais d'avoir une justice des mineurs qui fonctionne. [...] Dans certains tribunaux 70 % des jugements sont prononcés alors que le mineur concerné est devenu majeur. »

Libération, 28 juin 2006
Mont Saint-Odile: les avocats critiquent le procès

Au final, le procès du procès. Il est fait par les avocats de la défense des prévenus de la catastrophe du mont Sainte-Odile après des réquisitions à des «peines symboliques», selon le procureur, de prison avec sursis qui n'ont même pas satisfait les familles des victimes.

Me Soulez-Larivière, qui défend deux anciens cadres de l'aviation civile, doute de la pertinence du procès et critique les quatorze années d'instruction qui l'ont précédé: «Sur le plan humain, le traitement judiciaire de cette affaire est désastreux. Sur le plan technique, ces quatorze années ont été vaines. Et sur le plan juridique, elles ont été acrobatiques. L'instruction s'est acharnée à construire une affaire pénale là où il n'y en a pas. Il y a un moment où l'appareil judiciaire doit savoir s'arrêter, et, malheureusement, il ne sait pas le faire. Il n'y a pas de limite à la folie pénale lorsqu'on essaie de tout résoudre avec.»

Et d'inviter le tribunal à rendre une décision «historiquement importante en disant que toutes les catastrophes ne sont pas du ressort du pénal, qu'il y a d'autres voies à explorer qui sont des voies civiles».


Le gouvernement aux petits soins pour encadrer le quatrième âge
Delphine de Mallevoüe
Le Figaro, le 28 juin 2006, extraits

FINI le manque de place en maison de retraite, en hospitalisation à domicile, la pénurie de personnel dans les établissements, le placement systématique en institution plutôt que le maintien à domicile... C'est ce scénario utopique auquel espère parvenir le gouvernement dans les cinq ans à venir avec son plan solidarité grand âge, dispositif d'ampleur qui veut optimiser la prise en charge de la dépendance en France.

«Nous vivons une révolution : celle de la longévité», «un choc sans précédent dans l'histoire de l'humanité», «un tsunami démographique»... Le ministre de la Famille, Philippe Bas, multipliait hier les formules chocs pour décrire l'urgence de la situation liée au vieillissement de la population.

Face au nombre des plus de 85 ans qui va passer de 1 100 000 aujourd'hui à 1 900 000 en 2015 et qui va doubler d'ici à 2020, il faudrait 680 000 places en établissement médicalisé d'ici à 2010 et 230 000 places d'hospitalisation à domicile d'ici à 2025.

Côté personnel, selon son rapport, ce serait 350 000 nouveaux postes qui seraient nécessaires d'ici à 2015. Des projections qui ont bien sûr une incidence financière : «Il faudrait passer de 0,84% du PIB en 2005 à 1,55% du PIB d'ici à 2025 pour couvrir ces besoins», précise l'analyste.

500 millions par an pendant cinq ans

Mettre en place un plan de recrutement et de formation, créer un diplôme pour les animateurs de maison de retraite, faire de la prévention contre la maltraitance...

June 15, 2006

Le fléau de la maltraitance des personnes agées

Delphine de Mallevoüe
15 juin 2006, (Le Figaro, Rubrique France)

DÉPENDANCE Beaucoup de violences prennent d'autres formes que l'agression physique : pressions psychologiques, négligences et vols sont les cas les plus fréquents.

EN NOVEMBRE dernier, dans une maison de retraite des Vosges, une résidente de 94 ans mourrait ébouillantée dans un funeste bain «préparé» par une aide-soignante inconséquente. Dans la maison de retraite La Citadine, à Massy, dans l'Essonne, ce ne sont pas moins de 247 chutes de pensionnaires qui ont été recensées en treize mois, selon un rapport de la DDASS rendu public le 9 mars dernier.

Médiatisés, ces cas de maltraitance en cachent en réalité des quantités d'autres, souvent moins retentissants, souvent plus mesquins. La maltraitance ne commence-t-elle pas avec l'indifférence, une réaction expéditive, le tutoiement, une toilette intime sur une femme qui refuse qu'elle soit exécutée par un homme ? Précisément parce qu'elle a de multiples visages et qu'aucune définition précise existe dans la législation, la maltraitance est difficile à chiffrer. En France, ce que l'on sait de façon statistique, grâce au réseau Allô Maltraitance personnes âgées et personnes handicapées (Alma France) créé en 1995, c'est que les appels dénonçant des cas de maltraitance sont en nette hausse depuis dix ans. Pour la seule année 2005, ces appels au secours ont fait un bond de 9% pour frôler les 12 000 !

Selon les dernières données d'Alma, si la majorité des maltraitances avaient lieu en institution en 2003, ce n'était plus le cas en 2004 où elles se produisaient en majorité à domicile. Les dénonciations continuent d'émaner principalement de la famille et des professionnels. Quant aux principaux types de maltraitance, le réseau Alma les recense ainsi : négligences (23% en institution contre 10% à domicile), maltraitances psychologiques (20% contre 25%), maltraitances physiques (14% contre 16%), maltraitances financières (6% contre 19%).

Me Jean-Louis Péru, spécialisé dans ces affaires de maltraitance, observe une hausse des sollicitations «depuis trois ou quatre ans». «On ne peut rester sans ignorer ce phénomène massif», insiste cet avocat, qui traite actuellement six «gros» dossiers. Défendant alternativement des établissements et des familles, il énumère les cas auxquels il est régulièrement confronté : agressions sexuelles, vols, détournements de fonds, accidents dus à la négligence ou au manque de personnel.

Mieux former les directeurs d'établissement

Mais, selon les professionnels, la réalité de ces situations ne doit pas occulter une autre tendance : la tentation de la société en général et des familles en particulier à voir des maltraitances partout et «à sur-responsabiliser les établissements». «Le risque zéro n'existe pas», plaide le directeur d'une maison de retraite de Cholet. Tous s'accordent à préconiser une plus grande professionnalisation du secteur, et notamment une formation des directeurs d'établissement aux questions de maltraitance. «C'est à eux que revient en premier lieu d'établir des règles et d'insuffler une culture de respect dans leur établissement», souligne Claudy Jarry, le président de la Fédération nationale des associations de directeurs d'établis sements pour personnes âgées (FNADEPA).

Depuis la tragique canicule de 2003, la prise de conscience est amorcée dans l'opinion et les pouvoirs publics. Reste maintenant à passer aux actes.