January 8, 2008
Rachida Dati, Garde des sceaux, a reçu un doigt
PARIS (AP) - Le ministère de la Justice a reçu vendredi un courrier comportant un doigt humain et adressé à la garde des Sceaux Rachida Dati, a indiqué lundi le porte-parole de la chancellerie Guillaume Didier, confirmant une information diffusée sur le site Internet de "Ouest-France".
"La ministre a demandé à ses services de faire un point sur la situation de cette personne, pour voir ce qui l'avait poussée à faire un tel geste", a-t-il expliqué, précisant que ce n'était pas Rachida Dati mais les services de courrier du ministère qui avaient ouvert l'enveloppe, dans laquelle se trouvait également une lettre explicative.
Selon le quotidien régional, l'homme à l'origine de ce courrier est un Malouin de 57 ans. "En proie à des difficultés juridiques, (il) s'est coupé un doigt et l'a envoyé par courrier à Rachida Dati". Ancien coiffeur, il serait "dans une impasse depuis plusieurs années". "En 2002, son affaire avait été mise en liquidation judiciaire, alors qu'il possédait deux salons de coiffure, à Saint-Malo et à Créhen, dans les Côtes-d'Armor. Il avait déjà fait une grève de la faim."
Ouest-France, mardi 08 janvier 2008 Il se coupe un doigt et l'envoie à Rachida Dati Un Malouin, en proie à des difficultés juridiques, s'est coupé un doigt et l'a envoyé à la ministre. Un geste de désespoir pour se faire entendre. Jeudi dernier, en début de l'après-midi, il s'est coupé la première phalange de son petit doigt avec un couteau de boucher. À la main gauche. « Puis je l'ai mis dans un flacon, avant de l'expédier dans une enveloppe en colis express. » Ce Malouin de 57 ans a pensé que c'était la meilleure façon de se faire entendre auprès de Rachida Dati, ministre de la Justice. Depuis, il porte un bandage au doigt. « J'ai aussitôt appelé les pompiers, pour qu'ils m'envoient à l'hôpital. » Un geste désespéré, avec lequel il espère faire avancer sa cause. Cet ancien coiffeur est dans une impasse depuis plusieurs années. En 2002, son affaire avait été mise en liquidation judiciaire, alors qu'il possédait deux salons de coiffure à Saint-Malo et à Créhen, dans les Côtes-d'Armor. S'ensuit un feuilleton juridique qui dure toujours. « J'ai assigné le notaire, mais j'ai été débouté. Le mandataire liquidateur a refusé de faire appel. » Ensuite, c'est la cour d'appel qui déclare irrecevable sa demande. L'ancien coiffeur décide alors de porter plainte contre les magistrats, mais sa plainte est classée sans suite. Ultimatum Malgré ces revers à répétition, l'homme est tenace. Il n'a aucun avocat pour le défendre, mais iI a déjà fait une grève de la faim, en 2001. Il envoie plusieurs courriers au ministère de la Justice et finit par adresser un ultimatum. « J'ai prévenu le ministère. Si je n'avais pas de réponse d'ici au 31 décembre, j'étais prêt à aller plus loin... » Et il est passé à l'acte. Lors de ses soins à l'hôpital, il a été examiné par deux psychiatres qui n'ont rien trouvé de grave chez lui. Très vite, l'incident est descendu de Paris à Saint-Malo. « J'ai demandé à ce qu'il soit entendu au commissariat, juste pour recueillir des renseignements, explique Alexis Bouroz, le procureur de la République. Je ne sais pas quelle suite sera donnée à cette affaire, mais une chose est sûre : il n'est pas nécessaire d'en arriver là pour se faire entendre de la justice. Dès qu'un courrier est adressé à la chancellerie, une demande de rapport est faite pour étudier chaque cas. » Aujourd'hui, l'ancien coiffeur est mutilé, mais toujours aussi déterminé. |
June 30, 2006
Roland Agret brûle son dossier pénal
LA ROCHE-DE-GLUN (AFP), extrait - Roland Agret, condamné à tort à 15 ans de réclusion en 1973, réhabilité en 1985 et indemnisé en janvier dernier, a fêté vendredi, devant la presse, la fin de ses déboires judiciaires en brûlant son dossier pénal à La Roche-de-Glun (Drôme)."Je me suis levé avec un vide en moi, mais un bon vide, c'est terriblement bon de se dire que l'affaire Agret est finie", a déclaré l'ancien détenu, 63 ans, qui a lutté pendant plus de 35 ans pour rétablir ses droits.
June 13, 2006
Le périple judiciaire de Roland Agret
"La justice doit faire peur pour être respectée", a indiqué Nicolas Sarkozy. |
Roland Agret a crée une assoc, Action Justice, et a écrit quelques livres, un sacré dossier :
Le livre du jour
Protestations, mutilations
De l'article du Monde, 5 juin 2006...
L'affaire lui tombe dessus à 28 ans, en 1970 : deux truands avouent le meutre mais accusent Agret de l'avoir commandité.
Il est condamné à 15 ans en 73, malgré ses protestations.
Il comprend comment ca marche... et avale des fourchettes (par 3 ou 4, avec du beurre). D'abord le toubib affecté à la maison d'arrêt, ou plutôt le préposé aux aspirines, te laisse bien souffrir, histoire que tu comprennes. Puis (...) on t'ouvre le bide, on sort tout, on recoud et voilà."
Il "remet le couvert" entre deux grèves de la faim.
Lorsqu'un détenu lui cherche des poux, il n'hésite pas à lui percer le gras du ventre sous la douche (quand l'autre a du shampooing plein les yeux).
Le jour, il joue les gros bras, la nuit il pleure en rêvant de Marie-Jo (il s'est marié en prison).
Il entame le 12 janvier 1976 une interminable grève de la faim, qui va durer, sous perfusion, un an et vingt-huit jours. Mais ça marche : l'opinion s'émeut.
Il est finalement gracié pour raison médicale, mais cette tête de mule veut être réhabilitée.
En 1981, il s'injecte dans le bras les crachats de son comité de soutien et frôle la septicémie.
Puis en 1983, il se coupe un doigt qu'il remet dans un bocal au directeur des affaires criminelles et des grâces, qui manque de se trouver mal.
Il en coupe un second l'année suivante.
"il faut quand même que les gens se posent la question. Soit il est fou, soit il est innocent."
Il va se coudre la bouche quand on lui accorde la révision, il est définitivement acquitté en 1985.
Après une nouvelle grève de la faim, il obtient une indemnisation pour ses dix-huit mois de détention provisoire, pas pour les cinq ans qui ont suivi (ce n'est pas prévu par les textes : si vous êtes en prison, vous êtes forcemment coupable).
Le 10 novembre 2005, il se tire une balle dans le pied, en vain (il vit avec une retraite de 280 euros).
A 63 ans, il a retrouvé un peu de paix mais reste un admirable emmerdeur. Sa dernière volonté, c'est qu'on disperse ses cendres place Vendôme.
May 29, 2006
Roland Agret s'est tiré une balle dans le pied
L'ancien détenu Roland Agret se tire une balle dans le piedLe Monde, édition du 12.11.05
L'ANCIEN DÉTENU Roland Agret s'est tiré une balle dans le pied, jeudi 10 novembre, pour protester contre le refus de la commission d'indemnisation de la cour d'appel de Grenoble de l'indemniser pour les cinq années passées en prison pour un crime qu'il n'a pas commis. Condamné en 1973 à quinze ans de réclusion pour complicité dans l'assassinat d'un garagiste, il avait obtenu la révision de son procès puis son acquittement, en 1985. Il avait reçu 38 000 euros d'indemnités en avril 1986 pour ses dix-huit mois de détention provisoire, mais rien pour les années passées après sa condamnation, car la loi ne prévoit pas ce cas de figure.
Pied emballé dans une serviette ensanglantée, Roland Agret a exprimé son désarroi face à la presse, jeudi : « J'ai fait sept ans de prison, j'ai été en quartier de haute sécurité parce que je clamais mon innocence et on m'indemnise pour dix-huit mois de préventive. (...) Je vis avec une retraite de 280 euros, maintenant je m'assois sur le code de procédure ! » Venu le saluer, le premier président de la cour d'appel, Charles Catteau, a souligné que M. Agret pouvait faire appel devant la commission nationale d'indemnisation de la Cour de cassation. - (AFP.)
de source collectif justice pour tous :
Une question se pose : combien faut-il envoyer aujourd'hui de doigts ou de phalanges pour caresser l'espoir d'être un jour entendu. En 2006, j'ai distribué plein de chewing gums parfum République bananière, y compris place Vendôme, je n'ai jamais été reçu.