April 21, 2007

Un acquittement et cinq peines sur douze légèrement modifiées

NANTES (AFP) - L'un des accusés de l'affaire de pédophilie d'Angers a été acquitté samedi par la cour d'appel de Loire-Atlantique, qui, outre ce cas, a globalement confirmé pour onze autres accusés les peines de première instance rendues à Angers en 2005.

L'acquittement concerne Jean-François C., condamné à six mois de prison avec sursis pour "agression sexuelle sur une mineure de 15 ans par personne ayant autorité" en juillet 2005 par la cour d'assises du Maine-et-Loire.

"C'est la fin d'un cauchemar de presque cinq ans. J'ai vécu dans l'angoisse que la vérité ne soit pas reconnue", a déclaré Jean-François C., après le verdict. "Jean-François C. a tout perdu, son emploi, sa santé, mais aujourd'hui il a retrouvé son honneur", a réagi son avocat Patrick Descamps.

Hormis cet acquittement, cinq peines sur douze ont été légèrement modifiées. Deux accusés qui avaient finalement reconnu une partie des faits qui leur étaient reprochés, Moïse C. et Didier R., ont été condamnés respectivement à 16 ans de réclusion contre 18 en première instance et 17 ans au lieu de 18.

Les plus lourdes peines, 28 ans pour Eric J. ou encore 26 ans de réclusion pour Jean-Marc J. ont été confirmées par la cour d'assises d'appel de Loire-Atlantique.


Trois autres condamnés ont vu leurs peines légèrement alourdies: Loïc V. condamné à 16 ans au lieu de 15, Thierry L. qui écope de six ans au lieu de cinq et Daniel L., condamné à trois ans de prison ferme, qui perd le bénéfice du sursis accordé en première instance.

Six des douze condamnés seront soumis à un suivi socio-judiciaire pendant 20 ans, une durée plus longue qu'en première instance. "C'est encore plus protecteur pour la société et pour les enfants", a estimé Me Meriem Baba-Roncière, une des avocates des enfants.

Tous les accusés condamnés à de la réclusion criminelle se sont vu infliger une peine de sûreté des deux tiers de la durée de leur peine, comme en première instance.

Les deux avocats généraux avaient requis des peines "dans la cohérence des peines prononcées" en première instance mais ils avaient cependant tenu compte des aveux de Didier R. et Moïse C.

Les douze hommes, dont huit détenus, ont comparu depuis début février en appel pour viols et agressions sexuelles par ascendant ou personnes ayant autorité sur 44 mineurs de 15 ans, et pour proxénétisme aggravé.

Ils faisaient partie des 61 personnes condamnées en première instance en juillet 2005 à Angers à l'issue du plus grand procès de pédophilie jamais organisé en France.

Ce procès avait mis au jour une longue succession de sévices sexuels commis sur 45 mineurs, souvent les propres enfants ou petits enfants des accusés, âgés de six mois à douze ans au moment des faits, entre janvier 1999 et février 2002.


- La fin d'un cauchemard -

April 16, 2007

L'institution judiciaire et des services sociaux mis en cause

NANTES (Reuters) - Les avocats des douze accusés ont débuté lundi leurs plaidoiries dans le procès en appel de l'affaire de pédophilie d'Angers (Maine-et-Loire) en mettant en cause la responsabilité de l'institution judiciaire et des services sociaux.

"Sur 23 familles impliquées, 21 faisaient l'objet à l'époque de mesures sociales et judiciaires"
, a relevé Me Pascal Rouiller, avocat de Franck et Patricia V., couple dont l'interpellation a été le point de départ de toute l'enquête.

"Je ne comprends pas comment, de 1999 à 2002, une telle armée d'intervenants médicaux, sociaux et judiciaires ont pu passer à côté d'une telle monstruosité", a-t-il ajouté devant la cour d'assises de Loire-Atlantique, à Nantes.

Eric J., principal accusé dans cette affaire, était "connu comme le loup blanc à Angers" et considéré comme "un affreux pédophile par la police ", a affirmé Me Pascal Rouiller.

Le suivi socio-judiciaire auquel Eric J. avait été astreint par une précédente condamnation pour pédophilie a été "absolument scandaleux", s'est indigné l'avocat.


Plus d'infos...

- Qu'ils saisissent la justice ? -