December 28, 2007

Russie : Boukovski ne sera pas candidat


CITE DU VATICAN (AFP) - Benoît XVI n'envisage pas d'imposer la présence d'un exorciste officiel dans chaque diocèse de l'Eglise catholique, a indiqué vendredi le porte-parole du Vatican démentant des informations circulant dans la presse religieuse italienne.

Le père Federico Lombardi a formellement démenti des informations parues jeudi sur le site catholique italien en ligne Petrus selon lequel le pape se préparait à demander aux évêques d'instituer dans leur diocèse un exorciste à plein temps chargé de chasser le démon chez les fidèles.

Aucune instruction du pape n'est en préparation sur ce sujet. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi et la Congrégation pour le culte divin, les deux dicastères (ministères) compétents en ce domaine "n'ont aucun document à l'étude concernant une augmentation du nombre d'exorcistes", a précisé le père Lombardi à l'agence Ansa.

L'information de Petrus avait pour origine le père italien Gabriele Amorth, exorciste du diocèse de Rome et fondateur d'une Association internationale des exorcistes, qui milite depuis de longues années pour que cette pratique rare et réglementée soit plus largement diffusée au sein de l'Eglise catholique.

La Cour suprême russe a rejeté l'appel de l'ancien dissident soviétique Vladimir Boukovski dont la candidature à l'élection présidentielle de mars 2008 avait été invalidée par la Commission électorale, ont rapporté les agences russes. La Cour suprême a donné raison à la Commission électorale qui a refusé d'enregistrer l'opposant le 22 décembre.

Boukovski, qui vit en Grande-Bretagne depuis les années 1970, ne peut pas briguer la présidence faute d'avoir vécu au moins dix ans en Russie
, comme l'impose le code électoral russe. La commission n'avait pas retenu la candidature de Boukovski arguant également de sa double nationalité, en se référant à une loi en vigueur qui interdit aux binationaux de briguer la présidence.

Plus d'infos...


- Faute d'avoir vécu au moins dix ans en Russie -

August 28, 2007

A Rachida Dati ainsi qu'à Nicolas Sarkozy


Posté ce jour, trois RAR :
 •  1A 008 879 8721 0 à Thierry Reveneau, juge pour enfant à Nanterre
 •  1A 008 879 8720 3 à Nicolas Sarkozy, président de la République
 •  1A 008 879 8719 7 à Rachida Dati, Garde des sceaux et Ministre de la justice

Lettre ouverte - au format PDF

Messieurs,

J'écris à nouveau au juge pour enfant de Nanterre, vous trouverez copie de cette correspondance en pièce jointe. Sous couvert de l'indépendance, la place Vendôme et l'Elysée se refusent au dialogue, ne me laissant pas d'autre choix.

De notes de lectures, qui n'est pas sans me rappeler l'audience de juillet 2005 présidée par le juge pour enfant Anne Valentini, une citation prêtée à Vladimir Boukovski : « Comment peut-il être le plus juste et le meilleur système du monde si les relations haut placées peuvent mettre à l'abri celle qui fait pipi dans sa culotte (...) ? » Quelques temps après cette audience, le juge pour enfant de Nanterre suspendait tous mes droits sur ma fille aînée Justine, la privant ainsi de ses relations avec son papa et sa petite sœur alors que Justine a déjà perdu sa maman.

Bien cordialement.

Judicial corruption includes : (...) influence of any trial or court settlement, and the enforcement - or not - of court decisions and sentences • De source Transparency International.

20Minutes.fr avec AFP, 21.10.06 • « La France, pays des Lumières et de la séparation des pouvoirs, est devenue la lampe de poche judiciaire de l'Europe », a lancé M. Barella.

Assemblée nationale, 1998 • Les parents ont subi des pressions pour ne pas porter plainte, pour que l’affaire soit réglée au sein de l’institution. Il y a un tel consensus que les plaignants se sentent presque coupables d’avoir à porter plainte ! La parole d’un enfant n’a pas de poids par rapport à celle d’un adulte. Imaginez la parole d’un enfant face à une institution qui s’autoprotège !


- Les piles sont vides -

August 26, 2007

Frontières entre arbitraire, passionnel et justice


PARIS (AP) - La mairie d'Argenteuil (Val-d'Oise) s'est indignée dimanche contre la polémique qui enfle depuis plusieurs jours à propos d'un produit répulsif anti-SDF. Même si ce produit a été acheté par la mairie et utilisé à titre "d'essai" par le grand centre commercial de la ville, aucune consigne n'a été donnée pour l'employer plus largement, a-t-on assuré au cabinet du maire.

Au Pérou, le scandale des bouteilles de "Pisco 7,9", la magnitude du séisme
LE MONDE | 25.08.07 | 14h32
Lima, correspondance

Aujourd'hui, le monde entier connaît le nom de Pisco. C'est celui de la ville la plus durement touchée par le séisme qui a ravagé le Pérou le 15 août. Jusque-là pourtant, le nom de Pisco était surtout associé à un fameux alcool de raisin produit dans la région, fleuron des vins péruviens. Il n'y a donc eu rien de surprenant à ce que le gouvernement offre une bouteille de pisco en guise de remerciement aux représentants des Etats et des organisations non gouvernementales étrangères, venus sur place témoigner de leur solidarité aux victimes.

L'affaire a pris une autre tournure, jeudi 23 août, lorsque le ministre péruvien de la production, Rafael Rey, a dévoilé la bouteille spécialement conçue pour l'occasion. "Pisco 7,9", annonce l'étiquette, en lettres vertes majuscules. Geste de remerciement ou opération de marketing indécente ? Les avis étaient partagés et la controverse lancée à propos de cette bouteille produite à 1 000 exemplaires, qui évoque la magnitude du tremblement de terre qui a fait 540 morts et des milliers de blessés.

"Ne se sont-ils pas rendu compte de la souffrance qu'a causée le tremblement de terre ? Quelle stupidité de chercher à promouvoir le pisco dans un moment pareil", s'insurgeait Manuela, sur le site Internet du quotidien El Comercio. Le journal a fait réagir les internautes en mettant à la "une" l'information sur le "Pisco 7,9".

Certains dénonçaient la "maladresse", "l'erreur" ou "l'horreur" d'une appellation jugée peu adaptée à la situation, d'autres soulignaient la bonne intention du gouvernement. "Je pense que c'est un beau geste de remerciement, mais beaucoup pourraient penser que nous cherchons à profiter de la tragédie pour montrer au monde que le pisco est péruvien", anticipait Sol, faisant référence à la sempiternelle bataille opposant les Péruviens aux Chiliens, qui assurent chacun être à l'origine de cet alcool. "On a beau dire, l'idée est excellente, murmurait pour sa part Maria. Si l'on veut que l'appellation d'origine du pisco nous revienne, c'est le moment."

Beaucoup ont pensé qu'il s'agissait d'une blague de mauvais goût. Le président Alan Garcia a lui-même semblé surpris lorsque les journalistes l'ont interrogé sur ce "cadeau". Incrédule, le chef de l'Etat a refusé de se prononcer avant de confirmer l'information. "Je voudrais d'abord voir la bouteille pour être sûr que c'est vrai", s'était-il étonné, peu satisfait à l'idée d'un nouveau scandale alors que la gestion gouvernementale de l'aide internationale fait l'objet de critiques. Huit jours après le séisme, de nombreux sinistrés n'avaient reçu aucun vivre et dormaient toujours dehors. Un bébé est mort de froid. Pour finir, le tollé a obligé les autorités à renoncer à l'appellation du pisco.

Chrystelle Barbier
Article paru dans l'édition du 26.08.07



Campagne anti-tabac « toxic-corp »


L'ex-dissident soviétique Boukovski exige le démenti des déclarations sur sa maladie psychique

14/08/2007 18:56 LONDRES
, 14 août - RIA Novosti. L'ex-dissident soviétique réfugié en Grande-Bretagne Vladimir Boukovski et le groupe d'initiative de présentation de sa candidature à la présidence russe exigent le démenti des déclarations selon lesquelles M. Boukovski aurait été "psychopathe", selon un communiqué du groupe.

La veille, le journal britannique Daily Telegraph a publié certains propos d'un collaborateur anonyme de l'Institut Serbski de psychiatrie médico-légale de Moscou selon lesquels le "patient" Boukovski était incontestablement un "psychopathe". Du vivant de Brejnev, Vladimir Boukovski, connu par sa critique mordante visant le pouvoir soviétique, avait effectivement passé plusieurs années dans des hôpitaux psychiatriques.

"Après son arrestation, il a écrit des centaines de plaintes. Un autre ne l'aurait pas fait. C'est encore une manifestation de son état", a estimé l'interlocuteur du journal.

En 1976 Vladimir Boukovski a été expulsé d'Union Soviétique. Il réside à l'heure actuelle en Grande-Bretagne.

Il figurait parmi les organisateurs de la campagne de boycott des Jeux Olympiques de 1980 à Moscou, il a participé à la création de l'organisation anticommuniste internationale - Internationale de la résistance, organisé une campagne de propagande contre la présence des troupes russes en Afghanistan.

Vladimir Boukovski avait des rapports amicaux avec l'ex-officier du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexandre Litvinenko. Après la mort de celui-ci, l'ex-dissident soviétique a proposé de proclamer "l'assassinat de Litvinenko acte d'agression contre la souveraineté de la Grande-Bretagne et d'en appeler à l'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord "sur la défense collective en cas de menace contre l'un des membres de l'Alliance".

L'éditorialiste du Daily Telegraph parle avec angoisse des signes de "retour au passé en Russie", citant, à titre d'exemple, l'internement forcé dans un hôpital psychiatrique de Larissa Arap, journaliste et militante des droits de l'homme.

"Le groupe d'initiative de présentation de la candidature de Vladimir Boukovski à la présidence russe exige de la direction de l'Institut Serbski qu'il démente immédiatement les propos de son collaborateur, repris par le journal britannique", lit-on en substance dans la déclaration du groupe.

Dans le cas contraire, M. Boukovski se réserve le droit d'attaquer en justice pour calomnie l'Institut ou ses collaborateurs se permettant de telles déclarations.

Le groupe d'initiative signale, en outre, que "cette déclaration du représentant d'un établissement d'Etat aurait pu être orchestrée par les autorités russes afin de servir de prétexte pour refuser à Vladimir Boukovski, en tant que "malade mental", l'enregistrement comme candidat à la présidence.

Le 28 mai dernier, un groupe d'initiative a déclaré son intention de présenter la candidature de Vladimir Boukovski à l'élection présidentielle russe de 2008. Début août, l'ex-dissident soviétique à qui la nationalité russe avait été restituée en 1992 a reçu un nouveau passeport russe. M. Boukovski a dit vouloir se rendre en automne prochain en Russie où il n'était pas allé depuis 1993.

A l'heure actuelle, la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie examine la question d'un éventuel enregistrement comme candidats à la présidence des personnes ayant la double citoyenneté.


- Les autorités ont du renoncer à l'appellation du pisco -

August 23, 2007

L'« enquête » sur ces faits se limita à un petit mot d'explication

Les références d'un ouvrage de Vladimir Boukovsky qui dépeint assez bien ce que peut être une « maison d'enfant » et des usages au sein du dispositif de la protection de l'enfance.

Evidemment, ce ne sont pas les surveillants qui tabassent les enfants, ce sont les plus grands, les jeunes majeurs, qui tabassent les petits, lorsque les éducateurs (ou les stagiaires) ont le dos tourné.

Dans un tel dispositif, l'enfant a le choix : accepter le placement en famille d'accueil ou rester à l'internat.

Plaignez vous auprès des instances compétentes et vous vous appercevrez qu'un petit mot d'explication émanent de la « maison d'enfant » suffira pour faire classer l'affaire. Insistez et le juge pour enfant suspend tous vos droits puis fait disparaitre l'enfant.

« Une nouvelle maladie mentale en URSS : l'opposition ». En 4ième : « Un humoriste a déjà donné un nom à cette répression en blouse blanche : "le stalinisme à visage humain". »

Chez Seuil, 1971, extrait de la page 31 :





Page 32 : « Si un passage à tabac s'ébruite par trop, les médecins réagissent en déplaçant le malade dans une autre section. (...) Les surveillants, encouragés par une telle tolérance, multiplièrent dès lors leurs exactions contre les malades, se vantant ouvertement de leur impunité. »

Page 28 : « Dès l'arrivée d'un détenu politique dans un hôpital spécial, les médecins, lors de la première visite, le placent devant l'alternative suivante : ou renoncer à ses opinions, ou rester interné jusqu'à la fin de ses jours. »

Page 34 : « Le système en place est tel que même les personnes qui ont une attitude humaine à l'égard des malades ne peuvent pratiquement leur être d'aucune aide. »

Page 36-37 : « Toutes les plaintes et toutes les protestations des malades restent, bien évidemment, lettre morte, si on laisse de côté les mutations des protestataires d'une section à l'autre. (...) Le plus souvent, ce sont les victimes de ces exactions ou ceux qui s'efforcent de les dénoncer et d'en défendre les victimes - et non leurs auteurs - que l'on mute. »

Page 37 : « Un tel cas est impossible dans notre hôpital. »

Page 38 : « Si l'on arrive par hasard à esquiver tous les obstacles et à faire acheminer les lettres jusqu'aux instances supérieures, ces dernières ne manquent jamais de les retourner à leurs "destinataires", c'est à dire à l'administration de l'hôpital même. Et nous continuons à vivre dans cet "anti-monde" clos, régi par ses "anti-lois". »

Page 38 : « Après ce qui vient d'être dit, un problème se pose tout naturellement : celui de la légalité et de l'utilité de ces hopitaux spéciaux. Du point de vue du droit, leur existance est illégale et absurde... du point de vue de l'efficacité thérapeuthique et de l'humanité, jugez vous-même ! »

Page 39 : « Enfin, la limitation des visites et de la correspondance non seulement traumatise les malades et mène à la dislocation des familles, mais favorise également l'arbitraire car les parents des malades sont, en règle générale, privés de la possibilité de les défendre de manière organisée. La sélection du contingent des malades (dont la majorité viennent d'autres villes) et l'atmosphère de secret qui entoure l'hôpital ne font que renforcer cet état de choses. »

Page 40, « il n'existe point dans notre pays d'instance officielle à laquelle on pourrait recourir » :





Page 63, « personne, moi pas plus que d'autres, ne peut avoir de garanties contre l'arbitraire », puis, en page 65, « les enquêtes que l'on a ouvertes (...) contre nous sans jamais nous interroger » :







Page 170, « Et comme rien ne permet de m'arrêter, on veut m'effrayer », qui n'est pas sans faire écho à « Sorcières, justice et société », « En un mot "l'idée mère de l'ancienne procédure criminelle était l'intimidation" » :





La page 171 ne fait que conforter cette impression, « en août 1539 (...) L'instruction du procès, devenue écrite et secrète, se substitue au débat oral et public » :

- Nous recevons néamoins des demandes de renseignement. Il y a donc bien une raison qui les poussent à s'adresser à nous.
- Dites moi concrètement quelle est cette cause... Alors nous discuterons au fond.
Ils ne nous disent rien de concret.
- Eh bien je ne sais pas... Pourquoi donc ne vous renseignez-vous pas auprès d'eux ? Ce serait bien naturel, après tout...
Nous avons tout le temps. Vous avez, quoi qu'il en soit, quelque chose à vous repprocher.

(...) Des infirmiers entrent dans le bureau.
- Que faites-vous ? Vous allez m'interner dans un hôpital ?
Oui, pas pour longtemps...


« Oui, pas pour longtemps... » C'est comme les placements d'enfant dans le secteur de Nanterre : du provisoire qui s'inscrit dans la durée.

Page 170 : « Ne pensez pas, surtout, que nous sommes avec le K.G.B. contre vous. Au contraire, notre devoir est d'aider les malades et de les protéger. »


En page 76, Piotr Grigorenko verse, lui également, dans le cynisme. Selon ce même ouvrage, de nombreux « malades » souffraient de paranoïa.


Extraits du mémoire de recherche présenté par M. Guillaume Nicolas-Brion, IEP Toulouse, 2004, « Un rouage contre la machine ou les combats de Vladimir Boukovski »...

« L'histoire de cette création -de l'homme nouveau soviétique-, ses vecteurs et ses instruments sont expliqués par Michel Heller : "la transformation physique et mentale des habitants du nouveau monde s'effectue à l'aide de puissants instruments : la peur, la haine, la corruption. Le `bâton` va de pair avec la `carotte`, des mythes spécialement crées pour servir les buts de l'Etat. [C'est] l'histoire d'une expérience jamais vue." »

« [Une] vision (...) vivement contestée dans la communauté scientifique des historiens (...) Car cette volonté totalitaire d'imposer à tous l'idéologie en vigueur est impossible, comme nous l'ont appris les utopies les plus fictives - c'est à dire celles que nous a léguées la littérature et pouvant être rapprochée du système soviétique - ou les apports de l'école révisioniste. Une société où l'Etat arrive à s'imiscer dans chaque branche de la vie des populations ne peut pas exister, c'est un idéal-type selon un terme emprunté à la sociologie de Max Weber  il reste toujours certains domaines dans lesquels l'Etat ne peut pas intervenir, même s'il le désire. Il peut s'agir de moments de la vie quotidienne, mais aussi des volontés personnelles de ne pas adhérer à l'idéologie officielle : il se trouvera toujours des personnes pour refuser le régime en place, quelle que soit la force que l'Etat leur oppose. Pour synthétiser et généraliser à l'extrême, tout régime totalitaire, par sa nature même, entraîne des actions de dissidence selon Jean-François Revel. »

« C'est la maîtresse d'école qui fait un cours de géographie devant une mappemonde. "Les enfants, ici ce sont les Etats-Unis. Les gens y vivent très mal et comme ils n'ont pas d'argent ils ne peuvent pas acheter de bonbons et de glaces et ne peuvent pas emmener leurs enfants au cinéma. Là, par contre, c'est l'Union soviétique : tous les hommes sont heureux, ils vivent bien, achètent tous les jours des glaces et des bonbons et emmènent les enfants au cinéma." A ce moment là, une petite fille se met à pleurer. La maîtresse l'interpelle et lui demande la raison de ses larmes. La petite fille déclare : "je veux aller en Union soviétiqueé. Racontée à Boukovski enfant, cette histoire crée en lui le "premier malentendu". »

« La véritable cause de l'anti-communisme de Boukovski se trouve dans une autre anecdote... » A lire en page 30 et 31... « Comment peut-il être le plus juste et le meilleur système du monde si les relations haut placées peuvent mettre à l'abri celle qui fait pipi dans sa culotte au moment d'un tel privilège -saluer notre bien-aimé leader- ? Ma foi dans le communisme fut gravement anéantie. »

« Agir ou non ? Le troisième épisode se situe après l'affaire du complot des blouses blanches, un an avant la mort de Staline. Après que le régime ait lancé une grande campagne antisémite, un camarade de confession juive est roué de coups à la récréation. Si Boukovski ne le bat pas, il ne fait rien pour lui non plus. Il en tire une incompréhension de la violence à l'état pur (quel lien cet enfant pourrait-il avoir avec les médecins juifs ?) et surtout un sentiment de culpabilité (pourquoi n'a-t-il rien fait ?). (...) A l'époque de ses 10 ans, la mort de Staline le touche comme elle touche un enfant à qui on a toujours parlé du dictateur comme le petit père des peuples : "Pour nous, pour tous, Staline était plus que Dieu". Il explique aujourd'hui que c'était le jour le plus triste de sa vie "car Dieu était mort" ; mais au même moment il comprend que tout n'est qu'une mascarade : "s'Il était Dieu, Il aurait dû être immortel, tout n'était qu'un gros MESONGE". Quelques années plus tard, la déstalinisation lui donne raison. Il cherche alors à comprendre pourquoi on dit maintenant de Staline qu'il est criminel et qui est à l'origine de ces crimes. »

« Le contact avec la réalité soviétique. Ce stage en usine puis dans un sovkhoze est sensé le rapprocher de la réalité des travailleurs. Or, le résultat est tout autre. "Nous avons vu, pour la première fois, ce qu'était une usine soviétique, son bluff, son imposture et ses contraintes." »

« [En 1997, par un sondage portant sur les articles publiés dans le Monde entre 1990 et le 14 juin 1997, il apparait que] La famine en Ukraine, responsable de cinq à six millions de morts est inconnue, de même que le nombre de camps dont l'existence est au centre de `L'Archipel du Goulag'. Alors que des expositions, des films ou des musées entretiennent le souvenir de l'horreur nazie, il n'est pas fait de même pour le régime soviétique. »

« Le `regard amer' porté par Boukovski sur sa vie est analysé par Nicole Zand, dans sa critique écrite dans Le Monde sur `Jugement à Moscou'. Dans une lettre adressée au Monde, Boukovski fait lui-même part de ses `réflexions amères'. Il compare les ex-dissidents aux `hommes en trop' (litchnyï tchelovek) de la littérature russe des XVIIIe et XIXe siècles. »

Les ex-dissidents, des « gens en trop » ?
Lettre de Boukovski au Monde paru dans l'édition du 16.05.96, extrait :

En effet, aucun de nous n'a été assez naïf pour espérer le triomphe instantané de la démocratie après l'effondrement du communisme. Mais au fond du coeur, beaucoup espéraient montrer à nos compatriotes (par l'exemple personnel, s'il le fallait) que l'on pouvait changer le cours de sa propre vie, et par conséquent le destin du pays, en barrant la route à l'arbitraire et à l'oppression.

Nous espérions démontrer que la démocratie n'était pas une simple farce électorale à échéance de quelques années, mais la participation responsable des gens aux affaires quotidiennes de leur pays. Nous espérions, je crois, qu'un jour l'opinion publique deviendrait une force réelle, comme les ruisseaux du dégel forment un torrent puissant.


« L’opération qui instaure la “totalité” requiert toujours celle qui retranche les hommes “en trop” ; celle qui affirme l’Un requiert celle qui supprime l’Autre. Et cet ennemi, il faut le produire, c’est-à-dire le fabriquer et l’exhiber, pour que la preuve soit là, publique, réitérée, non seulement qu’il est la cause de ce qui risquerait d’apparaître comme signe de conflit ou même d’indétermination, mais encore, qu’il est éliminable, en tant que parasite, nuiseur, déchet » • Claude Lefort, Un homme en trop, Paris, Seuil, 1986, p. 68.

« Le totalitarisme nazi débuta par une organisation de masse qui ne fut dominée que progressivement par les formations d'élites, tandis que les bolchevicks débutèrent par les formations d'élites et organisèrent les masses en conséquence. Le résultat fut le même dans les deux cas. De plus, les nazis, à cause de leur tradition et de leurs préjugés militaristes, modelèrent d'abord leurs formations d'élites sur l'armée, tandis que les Bolcheviks confièrent dès le début l'exercice du pouvoir suprême à la police secrète. Pourtant, au bout de quelques années cette différence disparue également : le chef des SS devint chef de la police secrète, et les formations SS furent progressivement incorporées à la Gestapo, dont elles remplacèrent le personnel en place, bien qu'il fût déjà constitué de nazis sur qui l'on pouvait compter » • Hannah Arendt, Le système totalitaire, Seuil, septembre 2005, p151-152.

« [Thierry] Wolton postule lui à l'idée d'un phénomène déclanchant : en ce qui concerne le communisme, c'est le procès des Khmers rouges qui pourrait être un élément déclenchant, sinon il faudra encore attendre. Mais il se dit assuré que d'ici 2020, l'historiographie sera dominée par l'étude du régime soviétique. »


- Un petit mot, amplement suffisant pour classer l'affaire -