July 20, 2007

Théorie de l'attachement


VANCOUVER, Canada (Reuters) - Les autorités d'une zone rurale de Colombie britannique espèrent, en bannissant les relais de téléphonie mobile, attirer de nombreux visiteurs en quête de calme.

"Le fait que nous n'ayons pas de service de téléphonie mobile signifie que nous pouvons profiter de la vie sans le bruit incessant des sonneries suivi immédiatement par une conversation à voix haute", a déclaré vendredi Bill Roberts, de la Commission de développement économique de la vallée de Slocan.

TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mercredi 19 mars 2003

    J'ai entendu dire qu'au sein même de la ville d'Edmonton, un enfant autochtone sur trois environ est atteint à la naissance du syndrome d'alcoolisation foetale. Nos banques alimentaires sont limitées, et le coût du logement est tellement élevé que les pauvres s'appauvrissent alors que les riches s'enrichissent. Par exemple, la semaine dernière, j'ai rencontré la mère célibataire de deux enfants. Elle reçoit 600 dollars environ par mois pour vivre, ce qui inclut l'épicerie, les vêtements et le logement. À Edmonton, les services publics à eux seuls peuvent absorber jusqu'à la moitié de ce montant.

    La Ville d'Edmonton a travaillé de concert avec les Autochtones vivant en milieu urbain qui sont touchés par la pauvreté. Ils ont ensemble publié une brochure, que j'ai apportée aujourd'hui, dans laquelle vous trouverez des citations de personnes qu'ils ont interviewées. Tout récemment, durant la période de grand froid, la Ville a ouvert les stations de transport en commun parce que les refuges débordent.

    Je comprends que nous ne disposons pas de beaucoup de temps. Tout ce que je puis vous fournir, en réalité, c'est un bref aperçu des questions reliées à la pauvreté qui touchent la population d'Edmonton.

VARSOVIE (AFP) - Un nouveau-né est venu au monde sous l'emprise de l'alcool, sa mère étant complètement ivre au moment de l'accouchement dans un hôpital de Zabrze, dans le sud de la Pologne, a annoncé vendredi la police locale.

Un examen effectué 12 heures après sa naissance a révélé que le nouveau-né avait 1,2 gramme d'alcool dans le sang, ce qui correspond pour un adulte à la consommation d'une bouteille de vin ou de deux litres de bière.

L'enfant se trouvait vendredi en soins intensifs, dans un état stationnaire selon les médecins qui craignaient toutefois des lésions irréversibles au cerveau.


Auditions publiques de la commission des lois du sénat sur l'actualité du droit de la famille, 22 mars 2006

Mme Sylvie CADOLLE, sociologue - Monsieur le Président, Messieurs et Mesdames les Sénateurs, la filiation confère à la personne son identité et sa place au sein de l'ordre généalogique de succession des générations. Notre système de filiation est bilatéral, historiquement fondé sur un modèle généalogique, c'est-à-dire un modèle selon lequel chaque individu est issu de deux autres individus d'une génération ascendante et de sexe différent qui l'auraient en principe conjointement engendré, son père et sa mère. Ce modèle véhicule l'idée que la filiation est un fait de nature et s'accompagne d'une norme d'exclusivité de la filiation. Chaque individu n'est mis en position de fils ou de fille que par rapport à un seul homme et à une seule femme.

Le mariage instituait les pères, attribuant au mari les enfants de la mère, donnant une parenté paternelle aux enfants légitimes. « La mère est toujours certaine, le père est celui que les noces désignent. »

(...) Le problème majeur de l'évolution sociologique de la famille aujourd'hui, qui cristallise bien des craintes, est celui de la paternité. Celle-ci est en train de se recomposer sur le plan des normes. Avec la disqualification du père macho, la pénalisation de la violence familiale, l'indépendance économique des femmes, l'exercice de la paternité se cherche. Doit-il y avoir une différenciation des rôles entre un père et une mère ? Le père ne risque-t-il pas de n'être qu'une mère bis, moins expérimentée ? Après la séparation du couple, l'exercice de la paternité est encore plus difficile : beaucoup d'enfants de parents séparés perdent contact avec leur père.

Mme Françoise DEKEUWER-DEFOSSEZ, doyen de la faculté de droit Lille-II - Mon propos va être simplifié car Madame Cadolle a déjà abordé de nombreuses questions juridiques auxquelles je souscris totalement. Je suis enchantée d'entendre exprimer le bon sens juridique par la voix des sociologues, cela me paraît très rassurant pour l'avenir.

(...) Le système est donc organisé comme une réplique du lien biologique, qui accuse depuis longtemps un certain nombre de hiatus. Depuis 1966, les parents adoptifs se plaignent de ce que, sur l'acte de naissance de leur enfant, soit inscrit qu'il est « né de Monsieur et Madame untel », alors qu'il est certain que ce n'est pas le cas. Plus les adoptions étrangères se multiplient, plus le hiatus apparaît avec évidence : lorsqu'un enfant vient d'Afrique noire ou du Vietnam et qu'il est inscrit comme né de deux parents qui sont parfaitement caucasiens, la fiction juridique saute aux yeux. Mais c'est notre système...


TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le vendredi 22 novembre 1996

M. Robb: (...) Dans la ville d'Edmonton, en une année, 667 jeunes dont certains n'avaient que trois ans, on fait l'objet d'enquêtes à cause de délits qu'ils avaient commis - ils avaient entre trois et 12 ans. Si je prends le groupe qui n'est pas couvert dans la Loi sur les jeunes contrevenants, il reste 400 jeunes qui ont fait l'objet de telles enquêtes.

La présidente: Cet après-midi, nous accueillons Leslie Church, Ali Ahmad et Kent Teskey, pour le Conseil de la jeunesse de la Ville d'Edmonton.

Selon notre habitude, je vous demanderai de nous faire votre exposé et de nous laisser du temps pour vous poser des questions. Allez-y.

...

La présidente: Monsieur Ramsay, avez-vous des questions à poser?

M. Ramsay: Je voudrais tout d'abord remercier Mark de son exposé.

Si ce que vous dites est vrai, c'est un document extraordinaire que vous avez remis au comité, car la conclusion qu'on peut en tirer est qu'en dépit de tout ce que nous pouvons faire, si des liens affectifs ne s'établissent pas dans l'enfance, nous allons être confrontés à une augmentation constante de la criminalité juvénile. C'est du moins la conclusion que j'ai retirée de votre exposé.

Je voudrais vous poser la question suivante. Dans la documentation préparée pour nous par le personnel de recherche du comité pour notre voyage au Québec, cette question a été effleurée par un des auteurs qui ont présenté un mémoire. Selon lui, ce genre de liens affectifs sont plus importants lorsqu'ils se tissent entre l'enfant et le père qu'entre l'enfant et la mère. Cela m'a beaucoup surpris, car je croyais que c'était toujours avec la mère que les liens affectifs les plus forts se formaient.

La présidente: Pourriez-vous nous citer le passage pertinent de cet article?

M. Ramsay:
Madame la présidente, ce document se trouve à mon bureau et je pourrai certainement trouver la citation recherchée. Si quelqu'un a...

La présidente: Non, nos recherchistes ne connaissent pas cette étude. C'est pourquoi nous vous le demandons.

M. Ramsay: Ça se trouve pourtant dans la documentation qui a été préparée pour notre voyage au Québec. Les membres du comité peuvent en prendre connaissance; elle est à leur disposition.

La présidente: Tout ce que je vous demande c'est de trouver le document et de nous donner la citation.

M. Ramsay: C'est ce que je vais faire, croyez-moi.

TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mardi 8 octobre 1996

TÉMOIGNAGES
[Enregistrement électronique]
Le mardi 8 octobre 1996

Ce qu'il faut savoir, c'est comment les enfants développent des habiletés qui leur permettent de devenir des adolescents sains, productifs et heureux plutôt que des jeunes contrevenants. Je vais donc vous décrire les études qui ont été faites à ce sujet-là. Je vais d'abord vous parler de la recherche sur ce qu'on appelle l'attachement, ou la formation des liens affectifs, après quoi je vais passer à un des aspects des soins non parentaux.

La théorie sur cette question remonte à 1951. L'Organisation mondiale de la santé avait commandé à la fin des années 40 à un Anglais, le Dr John Bowlby, une étude internationale - qu'elle a d'ailleurs publiée - sur la délinquance juvénile et le développement de l'enfant; elle lui avait demandé d'établir une perspective théorique en fonction de toutes les données qui existaient alors sur le développement de la délinquance et la façon de la prévenir.

Le Dr Bowlby a parcouru le monde, interrogé des spécialistes et examiné toutes les données disponibles; en 1951, il a constaté que ces données étaient tellement constantes qu'il a formulé ce qu'on a appelé la théorie de l'attachement. Selon cette théorie, les enfants qui forment des liens affectifs solides avec leurs parents ont de bonnes chances de se développer harmonieusement jusqu'à l'adolescence. Mais quand ces liens ne sont pas solides, ce n'est pas de très bon augure parce que la criminalité juvénile semble souvent en résulter.

L'Organisation mondiale de la santé a publié en 1962 une autre étude réalisée par une Canadienne, Mary Ainsworth, et d'autres travaux de recherche ont été effectués depuis dans le monde entier. Nous les présentons plus en détail dans notre mémoire.


- Ça se trouve pourtant dans la documentation -

March 18, 2007

Infanticides : qui sont ces mères qui tuent leurs enfants ?


Au Japon, la détresse des mères infanticides
Libé, 29 juillet 2006 - Elles veulent tout donner à leur enfant, mais craquent face à la pression sociale.


Les femmes qui refusent d'admettre leur grossesse sont plus nombreuses qu'on le croit
Le Figaro, 13 octobre 2006

Pour les experts, il s'agit souvent d'adolescentes ou de femmes de milieu modeste.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le déni de grossesse n'est pas rare. Selon le corps médical, un certain nombre de femmes, pour des raisons diverses, fuiraient la réalité de leur grossesse. « Ce sont principalement des jeunes filles qui, sous pression sociale ou religieuse, pensent leur grossesse inavouable et font tout pour la cacher à leur famille », constate le professeur Jacques Lansac, gynécologue au CHU de Tours et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Si bien, selon lui, que certaines arrivent à se persuader qu'elles ne sont pas enceintes et qu'« elles vont pouvoir échapper à l'accouchement ». Il y a aussi ces femmes, de condition sociale modeste, qui ignorent vraiment tout de leur état.

Le magazine Psycho Media est édité par TPMA. TPMA avait déjà une part active dans l'organisation d'un congrès en décembre dernier, à Brive-la Gaillarde, à la Chambre du Commerce et de l'Industrie. Psycho média, N°12, Mars-Avril-Mai 2007 :






Trouble des conduites :
le patient, sa famille, le psy et la société

Programme du congrès

Vendredi 11 mai 2007 - Paris
Amphi Charcot - CHU La Pitié-Salpétrière
47 Bd de l’hôpital - Paris 13e


Après la polémique soulevée par le rapport d’expertise de l’INSERM, il nous a semblé important de proposer un espace de rencontres et de confrontations, qui abordent différentes facettes des « Trouble des conduites ». Les regards croisés -cliniques, thérapeutiques, socio anthropologiques, et même politique- vont nourrir le débat, à l’appui d’expériences française, américaine et suisse, issues d’univers culturels et théoriques différenciés.

Cette journée se déroulera avec le parrainage du Service de psychiatrie de l’Enfant de la Pitié Salpétrière, l’Intersecteur de psychiatrie infanto juvénile d’Argenteuil, le Centre de Poins Psychothérapeutiques de Transition pour Adolescents d’Argenteuil et l’unité Inserm U669.

Comité d’organisation : Docteur Anne Révah-Lévy, Professeur David Cohen.


Le collectif
Pasde0deconduite
vous invite à une

Conférence de presse
Mardi 20 mars 2007 à 15 heures

au CEDIAS - Musée Social
5 rue Las Cases 75007 Paris, M° Solférino


Voir sur http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org.


Comité Consultatif National d'Ethique pour les sciences de la vie et de la santé, des avis adoptés :

N° 95 : Problèmes éthiques posés par des démarches de prédiction fondées sur la detection de troubles précoces du comportement chez l'enfant

N° 94 : La santé et la médecine en prison


labrys, estudos feministas / études féministes
janeiro / julho 2005 - janvier /juillet 2005
Mères célibataires et infanticides à Montréal
1914-1930

Andrée Lévesque

Résumé : À partir des rapports des enquêtes du Coroner de la Ville de Montréal, l’étude des infanticides, des nouveaux nés trouvés dans des endroits publics (souvent des fœtus identifiés comme enfants) et des décès de nouveaux-nés lors d’accouchements à domicile, permet de cerner la condition de certaines mères-célibataire, premières suspectes dans ces tragédies. À Montréal, comme ailleurs, la cour était clémente et les mères rarement retracées.

Mots-clefs: mère célibataire, infanticide, Montréal

Le document.


- Les « trouble des conduites » sous un nouvel éclairage -

February 7, 2007

L(a bio)éthique se renouvelle


Affaire du "manuscrit H 52" : prison ferme en appel pour l'ancien conservateur Michel Garel
Le Monde avec AFP, 26 janvier 2007, extrait :

Quinze mois de prison ferme assortie d'un mandat de dépôt : après l'énoncé du verdict de la cour d'appel de Paris, vendredi 26 janvier, l'ancien conservateur Michel Garel a été menotté et directement emmené vers la prison. Comme en première instance, le prévenu a été reconnu coupable du vol du précieux manuscrit "Hébreu 52" (du nom de sa cote), qui se trouvait au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France (BNF), à l'époque où Michel Garel en était le conservateur en chef.

Lors du premier procès, en mars 2006, Michel Garel, 58 ans, avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et 400 000 euros de dommages et intérêts, pour "vol commis avec dégradation par personne chargée d'une mission de service public". En appel, cette peine a donc été aggravée, passant à trois ans d'emprisonnement, dont quinze mois ferme, et 75 000 euros d'amende. L'épouse de Michel Garel, condamnée en première instance pour complicité, a été relaxée. L'avocat de la défense, Me Léon Lef Forster, a annoncé l'intention de son client de se pourvoir en cassation.

Bernard Glose n'envisage pas qu'un enfant pourrait être enlevé et donné à des tiers contre l'avis de ses parents, ce serait alors la blessure intime d'un rapt et non la blessure d'un abandon :

«Eviter la pénurie de donneurs»
Bernard Golse, pédopsychanalyste, chef du service de pédopsychiatrie de Necker.
«On en peut pas confondre le don de gamète et l'adoption, car il n'y a pas dans le premier cas la blessure intime de l'abandon. La proposition d'un double guichet (possibilité de faire un don de façon anonyme ou non) s'avère une mauvaise idée. Elle entraîne de nombreux problèmes. La souffrance des enfants nés d'un don de gamète est loin d'être prouvée. Sur 50.000 enfants conçus ainsi, seuls 25 ont officiellement fait des démarches auprès des Cecos ((centre d'étude et de conservation du sperme) pour connaître leurs origines. La levée de l'anonymat entraînerait à mon avis une pénurie de donneurs. Le double circuit provoquerait des délais d'attente dans les cecos. Enfin, je vois une question éthique: celle de l'inégalité des situations des enfants, entre ceux qui pourront avoir connaissance de leurs origines et les autres. Sans parler de la demande des parents d'avoir recours à un donneur connu.»

«Le secret est délétère»
Pauline Tiberghien, gynécologue obstétricienne, responsable d'une centre d'aide à la procréation, présidente de l'association «Procréation médicalement anonyme».
«La Suède, la Norvège, les Pays-Bas, l'Australie, le Royaume-uni, la Finlande, permettent l'accès à des données identifiantes sur le donneur. Au début le nombre de donneurs a baissé, mais après, il s'est rétabli et répond à l'heure actuelle à la demande dans chaque pays. Aujourd'hui, les enfants peuvent parler. Et ils montrent que le secret est délétère. Issus d'un don de gamètes, ils peuvent dissocier le biologique et l'affectif. Le don de gamète n'est pas un don de cellule, mais un don d'hérédité. Qui peut prétendre pour un enfant qu'il est préférable de ne pas connaître la totalité de son histoire?»

Avec divan, scalpel et éprouvette, la bioéthique se renouvelle
Le parlement a commencé mercredi ses travaux en vue de la révision de la loi • En écoutant les interventions des professionnels de la procréation médicalement assistée • Verbatims
Par Charlotte ROTMAN
Libé, mercredi 7 février 2007


Il est encore question d'éthique et de boule de cristal dans Libé du jour, seconde édition :



« Le commité s'étonne du choix très particulier
des experts, tous ou presque appartennant
à la même école de pensée. »


Comité Consultatif National d'Ethique pour les sciences de la vie et de la santé, des avis adoptés :

N° 95 : Problèmes éthiques posés par des démarches de prédiction fondées sur la detection de troubles précoces du comportement chez l'enfant

N° 94 : La santé et la médecine en prison


Audition de M. Maurice Berger, chef de service
en psychiatrie de l'enfant
au Centre hospitalier universitaire de Saint-Étienne,
psychanalyste

(Procès-verbal de la séance du 6 avril 2005)

Présidence de M. Patrick Bloche, Président

M. Maurice Berger : Notre service est malheureusement spécialisé dans la prise en charge de la violence pathologique extrême - du type Guy Georges - et, dans 85 % des cas, le diagnostic aurait pu être effectué dès l'âge de quinze mois. On constate de plus en plus d'actes de violence dans les crèches et les écoles maternelles : la violence n'a pas d'âge biologique ; elle est déjà structurée dès les premières années de la vie et nous avons les moyens de la dépister. Une grande partie de ces enfants n'ont pas été battus mais, soumis au spectacle de violences conjugales, ils ont intégré le comportement de leurs parents. J'ai soigné un enfant qui avait été retiré treize fois de sa famille où son père tapait sa mère, et renvoyé en son sein à autant de reprises par les juges ; il essayait d'étrangler les autres enfants. Actuellement, entre 5 000 et 8 000 jeunes présentent les symptômes de la violence pathologique extrême et sont donc des violeurs ou des tueurs potentiels.

N°2832
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
DOUZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 25 janvier 2006


De la tente au bungalow
20 Minutes | édition du 08.02.07

Vers une disparition des tentes du canal Saint-Martin ? Hier matin, Jacques Deroo, auteur de Salauds de pauvres et animateur de l'association du même nom, est allé présenter son projet de village de bungalows aux SDF installés sur le canal. Celui qui a passé quinze ans dans la rue pense qu'« ils ont compris ». La veille, le ministère de la Cohésion sociale venait de lui débloquer le financement pour l'achat de 80 bungalows préfabriqués et équipés pour deux personnes. Un terrain appartenant à l'Assitance publique-Hôpitaux de Paris, situé sur le site de l'hôpital Charles-Foix à Ivry (Val-de-Marne) accueillera 80 SDF dès la semaine prochaine. Et pas seulement en provenance du canal Saint-Martin. Deux autres terrains hospitaliers, à Créteil et Limeil-Brévannes pourraient aussi, si l'expérimentation d'Ivry est réussie, accueillir ces « villages de bungalows ».

Les élus des trois villes concernées ont regretté, hier, de n'avoir pas été consultées. Le député-maire (PS) de Créteil, Laurent Cathala, a même dénoncé la création de « nouvelles cités de transit dans les villes de banlieue ».


PARIS (AP) - La population carcérale française a augmenté de 1,5% au mois de janvier, passant de 58.402 détenus en début d'année à 59.288 détenus au 1er janvier, selon les statistiques fournies jeudi par l'Administration pénitentiaire.

Le nombre de mineurs détenus a en revanche reculé de 5,4% sur la même période, passant de 727 personnes à 688. Ils représentent 1,2% de la population pénale.

Le nombre de prévenus -personnes en attente de jugement- est de 18.297, tandis que celui des condamnés atteint 40.991. En un an, depuis février 2006, le nombre de prévenus a baissé de 10,6%.

Le nombre de personnes écrouées mais non hébergées est de 4.048, dont 1.857 ont un bracelet électronique, 733 bénéficiant d'une mesure de placement à l'extérieur et 1.478 d'une mesure de semi-liberté. AP


- Se prévaloir de ce qui doit se faire et non de ce qui se fait... -

November 3, 2006

Le language de Thomas Szasz aurait permi une prise de conscience


Thomas Szasz a été reconnu comme « l’homme qui a contraint la psychiatrie à admettre l’existence et l’importance des conflits moraux et éthiques ». Thomas Szasz a cependant soutenu que la maladie mentale pourrait n'être qu'un mythe et ses travaux ont par ailleurs été récupérés par la scientologie.

Aujourd'hui en France, une approche plus acceptable de tels « conflits » serait celle proposée par l'ethnopsychiatrie, l'ethnopsychanalyse et la psychiatrie transculturelle, voir sur le site Internet du centre George Devereux. Cette approche aurait un sens dans un pays qui se voudrait pluriculturel et au régime non totalitaire car s'agissant de la force de la loi et de l'appareil de l'Etat, du tout pouvoir lorsque l'institution judiciaire est saisie.

« Nous ne construirons rien de durable si nous ne reconnaissons pas et n'assumons pas la diversité de la société française. Elle est inscrite dans notre Histoire. C'est une richesse et c'est une force », a assuré Jacques Chirac à l'occasion d'un discours aux français, le 14 novembre 2005.

La Constitution du 4 octobre 1958, article 1. - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

Rappel de ce qui pourrait être en vigueur en France si on s'en fie à « Problèmes politiques et sociaux » n°899, avril 2004, probablement des circulaires restées, comme d'autres, dans le fond d'un tiroir :

« Le droit du malade au libre choix de son praticien et de son établissement de soin » est un des principes fondammentaux de la législation sanitaire, comme le rappelle la circulaire du 14 mars 1990. De même, l'article premier du 24 avril 1996 réaffirme ce droit des patients : c'est une condition au fonctionnement même de l'hôpital avec le droit à « l'information », « la mesure de la satisfaction du patient », etc.


Dans les tiroirs car, en effet, si je synthéthise ce qui se pratique dans le secteur de Nanterre, dans les Hauts de Seine, plutôt médiéval, seul un pasteur protestant alsacien serait apte à évaluer ce qui est psychologiquement bon pour un enfant.

Cependant, selon un colloque à l'ENM, dépot légal d'un livre en 1997, plus récent donc que ces circulaires mais bien antérieur à 2004, antérieur aussi à certains textes et décrêts de 2002, il y aurait un flou juridique dans le domaine du consentement. Mais résumer ainsi, en terme de colloques, circulaires et écrits français, ce serait raisonner sans aucune considération pour certains arrêts de la CEDH tels que Kutzner contre Allemagne, d'autres encore dans le domaine de l'hôspitalisation sous contrainte ou dans le domaine des dénis de Justice en général.

LES PROBLÈMES ÉTHIQUES, SOCIAUX
ET LÉGAUX DE LA PSYCHIATRIE
Alice Parizeau

Un commentaire de « Psychiatrie clinique : approche contemporaine »
Pierre Lalonde et Frédéric Grunberg (en collaboration),
Gaétan Morin, éditeur, Chicoutimi. 1980, Québec.

Erudit, criminologie,
1982, volume 15, n°2

Extrait :

II est très malaisé de faire la recension d'un volume à la rédaction duquel ont collaboré trente-huit spécialistes.
Les problèmes organisationnels du traitement

Le premier chapitre porte sur une double approche, soit sur l'état actuel de la psychiatrie et sur les problèmes organisationnels, plus sociaux que médicaux à plusieurs égards. On y trouvera un relevé des troubles mentaux et des comportements qui les accompagnent qui, sans être exhaustif, permet de comprendre certains phénomènes généralement cachés à la faveur d'une épistémologie à ce point complexe que seuls les spécialistes peuvent la décoder.

En deuxième lieu, le docteur Grunberg essaie de répondre à la question : que fait-on pour aider et traiter les malades mentaux ? Certes, il ne s'agit pas là d'une critique du système de « désinstitutionnalisation », mais plutôt d'une explication simple permettant de comprendre en quoi cela consiste.

Tout un réseau de services partiels tels que centres de jour, centres de nuit, foyers de transition, pavillons, ateliers protégés, etc., ont été développés pour remplir cette fonction qui avait été assurée auparavant par l'hôpital psychiatrique totalitaire, écrit le docteur Grunberg.

On peut reprocher à l'auteur de ne pas préciser que ce réseau est constamment remis en question, autant au Québec qu'ailleurs, comme insuffisant, ou encore comme ne tenant pas compte des dangers réels de victimisation que peuvent présenter pour la collectivité, les malades mentaux. On peut également prétendre que la section concernant l'insertion sociale du malade psychiatrique comporte une conclusion trop pessimiste quand l'auteur écrit que :

Dans un bon nombre d'instances, le processus de désinstitutionnalisation du malade psychiatrique ne s'est soldé que par le transfert du malade de l'hôpital à un « ghetto psychiatrique », implanté dans la communauté sans plus de liens réels avec la société ambiante pue les « salles de l'arrière » de l'asile.

Il n'en reste pas moins que ces conclusions, l'expérience pratique aidant, s'avèrent on ne peut plus vraies dans beaucoup de cas et qu'il est plus positif de le préciser, que d'éviter de regarder certaines réalités en face. La même approche, très claire, prévaut en ce qui a trait à l'examen des problèmes éthiques de la psychiatrie. Là encore, le docteur Grunberg ne discute pas, mais constate et tranche du même coup plusieurs débats qui sont à la mode dans notre milieu.

Selon lui, « le psychiatre, plus que tout autre médecin, doit faire face au dilemme moral d'avoir aussi bien à préserver l'intérêt de son malade que celui de la société ». De là, prétendre, comme le fait entre autres Thomas Szasz que « la psychiatrie dans la société moderne est devenue un instrument d'agression et de contrôle social pour imposer le conformisme tout comme l'Inquisition imposait le conformisme à partir du XIIe siècle », il n'y a qu'un pas. Mais, face à cette approche, le docteur Grunberg prend position en constatant qu'il « est heureux que la pensée de Szasz, définitivement démagogique, a eu très peu d'effet sur le plan pratique au Québec et au Canada ».

Parallèlement, toutefois, l'auteur de ce chapitre écrit : « II ne fait aucun doute que l'antipsychiatrie, malgré ces écarts de langage et sa démagogie, a permis une prise de conscience salutaire de la psychiatrie, des limites de son pouvoir et de ses applications. »

Tout comme Paumel ou Tomkiewicz, Frédéric Grundberg semble avoir marqué son temps. Mais certains mots clefs renvoient aujourd'hui de drôles de pages sur google...


Société Française de Santé Publique
Des informations générales, 22 février 2006 :

LE GOUVERNEMENT prépare un plan de prévention de la délinquance qui prône « notamment une détection très précoce, avant 3 ans, des prémices de comportements asociaux ».

Une enquête Inserm détournée de son usage ? Pour justifier une telle démarche, les ministères de l’Intérieur et de la Santé s’appuient sur l’expertise collective de l’Inserm intitulée « Troubles des conduites chez l’enfant et l’adolescent », sollicitée par la Caisse nationale d’assurance-maladie des travailleurs indépendants (« le Quotidien » du 26 septembre 2005). Selon ses auteurs, 12 experts, dont 2 pédopsychiatres parisiens, les Drs Antoine Guedeney (hôpital Bichat, Paris) et Marie-France Le Heuzet (Robert-Debré, Paris), les sujets qui connaissent des perturbations « avant 10 ans » présentent « généralement un niveau élevé d’agressions physiques qui se maintient durant l’enfance ».




Le pique-nique de Babar, édition de 1949,
une famille modèle avec son ami Zéphyr.


De la LDH-toulon, le « parti » colonial
Extraits :

Le parti colonial, si riche fût-il en personnalités, apparaissait plutôt aux contemporains comme une nébuleuse d’associations. A l’origine de celles-ci, on trouve le plus souvent des sociétés savantes et de géographie.

Le public s’intéressait depuis les années 1860 à ce qu’on appelait alors le « mouvement géographique », qui enregistrait les progrès de la découverte de la Terre. Et les sociétés de géographie se multiplièrent pour satisfaire la curiosité du public, sur le modèle de la célèbre Société de géographie de Paris. Elles répandirent tout à la fois le goût de l’exploration, la volonté de découverte des régions inconnues et l’ambition des conquêtes coloniales. Au point que l’on peut dire que le parti colonial apparut le jour où certains géographes, quelques coloniaux en chambre et quelques authentiques explorateurs décidèrent que l’Afrique occidentale, « à l’ouest d’une perpendiculaire Tunisie-Tchad-Congo », devait être française.


Plus tard, une affiche, à l'attention des bavards.

Du dictionnaire de l'Académie française,
CHAROGNARD n. m. XIXe siècle. Dérivé de charogne.
Animal qui se repaît de charogne. Le vautour est un charognard. Fig. et péj. Individu qui tire profit des malheurs privés ou publics.


A ce jour, l'appel du collectif « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans » a reçu 190599 signatures. Pendant ce temps, l'adoption de David par Madonna alimente la polémique :




Il y aurait des contrôles à l'international tout comme il y en aurait au niveau national, en France. Mais il existe donc bien aujourd'hui des passe droits pour certaines catégories « d'adoptants ».


Mission civilisatrice, ingérence humanitaire
Du Monde diplomatique, septembre 2005 :

« Le pays qui a proclamé les droits de l’homme, qui a contribué brillamment à l’avancement des sciences, qui a fait l’enseignement laïque, le pays qui, devant les nations, est le grand champion de la liberté (...) a la mission de répandre partout où il le peut les idées qui ont fait sa propre grandeur (...). Il faut nous considérer comme investis du mandat d’instruire, d’élever, d’émanciper, d’enrichir et de secourir les peuples qui ont besoin de notre collaboration. »

Ecrits de 1931 par le radical Albert Bayet, congrès de la Ligue des droits de l’homme consacré à la colonisation.

Pour ce courant humaniste de la colonisation, celle-ci, telle une « charge d’aînesse », était source de bienfaisance et d’élévation des moeurs, une obligation de conscience qui se déduisait de l’évidente supériorité de la société colonisatrice sur les peuplades concernées. Quatre siècles auparavant, à l’époque de la conquête de l’Amérique, ce n’est pas au nom de la modernisation, mais de la christianisation, que le pouvoir conquérant s’exprimait, mais il ne manquait pas d’« insister sur les bienfaits apportés par les Espagnols aux contrées sauvages, et on trouve fréquemment ces énumérations : les Espagnols ont supprimé des pratiques barbares telles que les sacrifices humains, le cannibalisme, la polygamie, l’homosexualité, et ils ont apporté le christianisme, le costume européen, des animaux domestiques, des outils. »


- Punir et pardonner, la justice réparatrice -

June 30, 2006

Prévention de la délinquance

Je recherchais le communiqué du ministère et je suis tombé sur ceux de l'UNSA, plutôt défavorable au projet, comme l'étaient déjà certains membres de l'appel des cent : innaceptable affirment-ils. L'appel de pas de zéro de conduite avoisine les 190 000 signatures à côté de quoi, des parrainnages républicains sont organisés aux quatre coins de la France, par centaine, en faveur des immigrés et de leurs enfants.

Le syndicat de la magistrature dénonce :

Nos vies de moins en moins privées,
Nos enfants de plus en plus suspects

Depuis plus de trois ans, le ministre de l´intérieur prépare, sans consulter aucun des acteurs concernés, un projet de loi relatif à la “prévention de la délinquance”. Les éléments connus de ce texte permettent de dire qu´il ne constitue pas une réforme de plus, mais participe de la mise en place d´un projet global de société toujours plus sécuritaire.

Depuis le début, le collectif national unitaire de résistance à la délation conteste les prémisses de ce texte. Au cours d´une conférence de presse le 13 juin dernier, les organisations du CNU rejointes par de nombreuses autres ont exposé les raisons qui les conduisent à demander le retrait des principales dispositions ce projet.


Le communiqué du CNU est ici et le projet de loi est .


La raison du plus fort est toujours la meilleure :
   Nous l'allons montrer tout à l'heure.

   Un Agneau se désaltérait
   Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
   Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
   Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
   Ne se mette pas en colère ;
   Mais plutôt qu'elle considère
   Que je me vas désaltérant
      Dans le courant,
   Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
   Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
   Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
   - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
   - Je n'en ai point.
- C'est donc quelqu'un des tiens :
   Car vous ne m'épargnez guère,
   Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
   Là-dessus, au fond des forêts
   Le Loup l'emporte, et puis le mange,
   Sans autre forme de procès.


Franck Lavier a également dénoncé l'"extravagance" des accusations portées contre lui par sa belle-fille, qui avait affirmé avoir été violée par trois hommes en même temps alors qu'elle est vierge et le fait qu'il ait été poursuivi au début de l'affaire pour des agressions sur deux autres de ses enfants alors qu'ils n'étaient pas nés à l'époque des faits.
Outreau : les Lavier racontent leur "enfer"

June 22, 2006

Méfiance, les opeps sont parmi nous


A cette heure l'appel du collectif pas de zéro de conduite a reçu 187224 signatures.

Selon ces différents articles à la suite, tout ce qui a moins de 40 ans, qui porte un piercing ou une biere peut potentiellement être un opep qui vous explosera à la tronche sans autre forme d'avertissement. Si l'opep cache bien sa biere, son piercing et sa personnalité, s'il est d'apparence tout à fait normale car froid sur le moment, vous l'identifierez au moment de son passage à l'acte.

On peut se demander quel est l'impact de tels articles, études et conclusions, sur l'état d'anxiété de la population française...


Veiller à ne pas confondre Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et organisation de la personnalité à expression psychopathique (OPEP).

Le document, recommandantions et auditions de la HAS sont sur le site de l'ANAES.

Extraits d'un article de Libé du 21 juin 2006
par Eric FAVEREAU

C'était un étrange travail qu'avait commandé la Haute Autorité de santé (HAS) à la magistrate Nicole Maestracci, en lui demandant d'organiser une audition publique sur «la prise en charge de la psychopathie». D'autant que cela intervenait dans un contexte polémique : une pétition ­ intitulée «Non au zéro de conduite» ­ s'alarmait des velléités formulées dans un rapport de l'Inserm, bruyamment soutenu par Nicolas Sarkozy, de détecter dès l'âge de 3 ans des troubles de conduite chez l'enfant. Le rapport présenté hier était donc très attendu. La commission se dit favorable à une détection des «troubles de conduite chez l'enfant pour pouvoir les prévenir et les prendre en charge». Sans risque d'être contredite, puisque cela relève du bon sens, Nicole Maestracci justifie ainsi cette position : «Nous défendons de manière très ferme l'idée qu'il faut s'occuper des enfants qui vont mal.»

Frustration. Mais d'abord, une première difficulté : comment définir la psychopathie ? Est-ce une maladie mentale ? Un comportement asocial ? Pour les experts, «il ne s'agit pas d'une maladie mentale, mais d'un trouble de la personnalité». Et de reprendre les critères internationaux : une indifférence froide envers les sentiments d'autrui, une incapacité à maintenir des relations, une très faible tolérance à la frustration, et, enfin, une incapacité à éprouver de la culpabilité. Et chez l'enfant ? «Dès lors qu'il s'agit d'un trouble de la personnalité, on ne peut pas parler de psychopathie avant l'âge adulte.» Mais «durant l'enfance et l'adolescence peuvent être observés des troubles non spécifiques de conduite, susceptibles d'évoluer vers la psychopathie».

Il existe peu d'études. «On dit que ce type de troubles augmente, mais il n'y a pas de chiffres», note Nicole Maestracci.

Mais quelle prise en charge ? Nicole Maestracci insiste sur une bonne coordination entre les acteurs, mais note «qu'en Seine-Saint-Denis, 5 000 enfants ont dû attendre plus de un an avant de pouvoir consulter».


Des experts préconisent un repérage des troubles du comportement chez l'enfant
Le Monde, 21.06.06, Cécile Prieur, extraits :

La Haute Autorité de santé a rendu publiques, mardi 20 juin, des recommandations de prise en charge de la psychopathie, une thématique sensible au carrefour de la psychiatrie et de la criminologie. Présidée par la magistrate Nicole Maestracci, une commission d'audition composée de psychiatres, juristes et sociologues, estime nécessaire de faire preuve de "la plus extrême prudence" sur le sujet, particulièrement sur l'existence d'un "lien causal" entre psychopathie et délinquance. Elle plaide pour "des actions préventives précoces" de ce trouble de la personnalité, notamment par le repérage des troubles des conduites chez l'enfant et l'adolescent.

Au mot "ambigu" de "psychopathe", qui n'est pas une catégorie clinique et qui contient une charge sémantique "péjorative", la commission préfère le "terme d'organisation de la personnalité à expression psychopathique". Ce trouble de la personnalité ne se manifeste qu'à l'âge adulte, avec apaisement des symptômes au-delà de 40 ans.

"RISQUE DE STIGMATISATION"

La commission se déclare "consciente du risque de stigmatisation inhérent à toute politique de repérage précoce" mais "estime que le risque de laisser les enfants en souffrance sans proposition de prise en charge est largement plus important". "Nous défendons de manière très ferme l'idée qu'il faut s'occuper des enfants qui vont mal", a expliqué Mme Maestracci, tout en reconnaissant que "le pire serait de repérer les enfants sans leur offrir autre chose qu'une place sur une liste d'attente".


Le difficile dépistage des jeunes psychopathes
Catherine Petitnicolas
21 juin 2006, (Le Figaro>, Rubrique France)
Extraits :

Est-ce la pétition «Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans» (187 029 signatures à ce jour) consécutive au rapport de l'Inserm sur les troubles de conduite chez l'enfant et l'adolescent – et accusé par ses détracteurs de vouloir stigmatiser les «futurs délinquants» dès la crèche –, qui a imposé cette longue gestation ? «Pas du tout», assurent les experts qui arguent plutôt de la complexité du dossier.

[...] Mais contrairement à l'usage courant qui fait du psychopathe un individu violent et dangereux, voire un «serial killer», les psychiatres préfèrent utiliser la terminologie «d'organisation de la personnalité à expression psychopathique (Opep)». Mépris des règles, intolérance à la frustration, irritabilité et passages à l'acte avec une agressivité dirigée contre soi (tentatives de suicides, automutilations) ou contre autrui figurent parmi les traits récurrents de ces personnalités, selon le psychiatre Philippe Batel. Avec des décompensations psychiatriques brutales et réversibles, des addictions multiples et des prises de risques massives. Le tout chez des individus apparemment froids, mais qui sont en fait en proie à une anxiété majeure.

June 10, 2006

Sortir le racket mafieux du silence


Les rapts de l'assistance publique, une image qui colle

Au total, la PJJ, l’ASE et les associations qui en dépendent emploient 110.000 personnes, qui s’occupent de 263.000 enfants, dont 160.000 ont été placés hors de leur famille : environ la moitié dans des établissements, et l’autre moitié chez des assistantes maternelles.

La toute nouvelle réforme du dispositif de la protection de l'enfance, innacceptable, n'arrangera rien à cette situation, bien au contraire. Le travail du collectif Pas De Zéro De Conduite (186230 signatures) vise cependant à essayer d'endiguer le phénomène.

"J'ai eu l'impression d'être seule. C'était l'omerta. La loi du silence." Karen Montet-Toutain, 10 janvier, Etampes.

L'ormeta est bien inscrite dans le code de l'action sociale, les travailleurs sociaux sont ainsi liés à leur hérarchie. Quand aux rapts, ils sont inscrits dans les textes du millénaire dernier et sont bien ancrés dans les moeurs de certains professionnels de ce secteur.

Ormeta mais également collusions au sein de l'institution, cela a été très clairement mis en évidence, par exemple dans le cadre du procès en appel de Mégel ("C'est une honte", "il n'y a pas de justice", criaient à la sortie de l'audience les membres de son comité de soutien, comparé par l'avocat général Yves Jannier à "une secte" dont Robert Mégel serait le "gourou". "Affabulateur", "mythomane", "délinquant", "condamné pour une affaire de drogue", les efforts de la défense pour noircir le portrait de Jérôme n'ont pas abouti).


ROME (AFP) - Poussés par une bande d'étudiants déterminés à secouer leurs aînés et à sortir le racket mafieux du silence, une centaine de commerçants de Palerme (Sicile) ont décidé de briser l'omerta et d'afficher publiquement leur "non" à l'extorsion.

"Un peuple entier qui paie le +pizzo+ (impôt mafieux) est un peuple sans dignité."

Il y a deux ans, par une belle nuit d'été sicilienne, les murs du centre de Palerme furent recouverts de ce slogan provocateur, tamponné noir sur blanc sur des centaines de petits adhésifs anonymes.


A l'origine de l'initiative, une poignée d'étudiants sans complexes et pour la plupart sans appartenance politique, mais décidés à "réveiller les consciences sur un problème que plus personne ne voulait voir à Palerme, alors que selon des estimations, quatre commerçants sur cinq s'acquittent du pizzo", explique Daniele Marannano, 21 ans.

Dans la foulée, les médias locaux s'interrogent sur ces messages sans signature et l'opinion publique se partage sur l'opportunité de défier ainsi la mafia locale. Le mystère s'épaissit tellement que le préfet convoque un comité extraordinaire pour la "sécurité et l'ordre public".

"Quand on s'est rendu compte que le +coup des autocollants+ avait marché, on est sorti du silence, puis on est allé chercher des commerçants pour les convaincre un par un de continuer l'aventure avec nous", poursuit Barbara Giangravè, étudiante en communication de 24 ans.

Boutique de vêtements, pizzerias, agences de voyage ou services aux entreprises, plus d'une centaine de gérants s'engagent désormais publiquement à refuser le racket mafieux et à dénoncer d'éventuels extorqueurs.

Et si tous savent qu'en 1991, à une époque où Cosa Nostra faisait parler volontiers les armes, l'entrepreneur Libero Grasso avait payé de sa vie ce genre de bravade, les rebelles ont accepté que les noms de leurs enseignes, leurs adresses et numéros de téléphone soient consultables sur internet (www.addiopizzo.org).

"Je ne me sens pas courageuse, juste cohérente. Même si je n'ai jamais eu de problème de racket dans ma petite boutique, j'ai voulu adhérer pour lutter contre un tabou et faire en sorte qu'on puisse parler librement du +pizzo+", explique Loredana Fulco, 45 ans, tablier jaune et mains farineuses, près du plan de travail où elle façonne ses pâtes fraiches.

"Beaucoup se disent qu'ils n'ont jamais été rackettés et se demandent à quoi ça sert de réveiller un chien qui dort. C'est justement contre cette peur qu'il faut se battre, pour soutenir tous ceux qui paient en silence", poursuit-elle.

Si le projet a laissé de nombreux commerçants indifférents, quelque 7.400 consommateurs se sont en revanche engagés à faire leurs courses chez les commerçants d'Addio Pizzo (Adieu Racket), et ces derniers reçoivent même des visites plus fréquentes de la police, car la magistrature et les autorités locales se sont à leur tour laissé convaincre par le projet.

"Les policiers ou les carabiniers viennent une à deux fois par jour me demander si tout va bien, s'il ne s'est rien passé de bizarre. C'est rassurant et j'ai vraiment l'impression qu'ils sont avec nous. Certains m'ont même acheté le tee-shirt de l'association", s'amuse Claudia Villani, 37 ans, dans sa boutique de vêtements recyclés.

Malgré l'intérêt qu'ils ont suscité dans les médias italiens et parfois étrangers, les étudiants d'Addio Pizzo gardent les pieds sur terre.

"Nous savons très bien que la majorité de nos adhérents n'ont jamais été menacés. Le plus dur pour nous sera de vivre dans la durée et, surtout, d'aller dans les quartiers où la mafia est très implantée, là où elle réussit à convaincre les gens qu'ils lui doivent quelque chose", conclut, lucide, Barbara Giangravè.

June 4, 2006

Pas de zéro de conduite : 185483 signatures

185483 signatures et un collectif en librairie dès ce 8 juin 2006 (Erès, ISBN 2-7492-0675-8, 10€). Une journée de débat scientifique et de société se déroulera samedi 17 juin, à Paris, à la Maison des Cultures du Monde.

www.pasde0deconduite.ras.eu.org






Quatrième de couverture :

« Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans ! » : Sous ce cri d’indignation se rassemblent des professionnels de la santé et de l’enfance qui témoignent de leur engagement et de leur ambition pour le développement d’une prévention « prévenante », attentive aux enfants et respectueuse des familles.

Ils répondent à l’expertise de l'INSERM sur le « trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent », dont ils dénoncent les risques de dérive. En effet, avec cette « caution scientifique », les pratiques de soin, d'éducation et d'accueil des tout-petits peuvent être instrumentalisées à des fins de sécurité et d’ordre public : la détection des enfants « agités » dans les crèches, les écoles maternelles, les consultations médico-sociales, au prétexte d’endiguer leur supposée délinquance future, pourrait transformer, aux yeux des parents, ces établissements d’accueil, de soin ou d’éducation en instances de contrôle, mettant en péril leur vocation sociale et le concept même de prévention.

Ils rappellent l’intensité des mutations familiales en cours et refusent la médicalisation du mal-être social et psychique. Acteurs au quotidien, ils revendiquent l’organisation d’un débat transdisciplinaire qui réintroduise les sciences humaines et la psychanalyse dans la réflexion sur les difficultés de comportements des enfants quelles qu’en soient les causes.

Avec les 180 000 signataires de la pétition, ils demandent l'organisation d'un débat démocratique et citoyen sur les préventions (médicale, sociale, psychique) et la protection des enfants. Ils en posent ici les bases à partir de leur expérience, de leurs analyses et de leurs convictions.

September 22, 2005

Le « trouble des conduites » de l'enfant

Le Juge des Enfants en charge du dossier de ma première fille a un profond différend avec les sciences et les connaissances contemporaines mais également avec la liberté de conscience d'autrui.

Le Juge des Enfants refuse tout soutien thérapeutique à ma première fille.

Faut-il rappeller au Juge des Enfants que ma première fille a perdu sa maman ? Cela ne me parait pas utile car un expert que le Juge des Enfants a lui même missionné vient de le rappeller.


Les scientifiques de l'Inserm travaillent à améliorer la santé humaine. L'Inserm est le seul organisme public français entièrement dédié à la recherche biologique, médicale et en santé des populations. Ses chercheurs ont pour vocation l'étude de toutes les maladies humaines, des plus fréquentes aux plus rares.


Le Monde, 22.09.05, 13h30
Le "trouble des conduites" de l'enfant, concept psychiatrique discuté
Par Cécile Prieur, extraits :

Issu des classifications cliniques anglo-saxonnes, ce syndrome, qui se caractérise par des comportements violents et répétés chez l'enfant et l'adolescent, toucherait, selon la littérature scientifique internationale, entre 5 % et 9 % des jeunes de 15 ans. Bien qu'aucune étude épidémiologique n'ait été réalisée en France sur ce sujet, l'Inserm recommande le dépistage et la prise en charge précoce de ce trouble, en familiarisant les familles, les professionnels de la petite enfance et les enseignants à son repérage.

L'expertise sur le trouble des conduites se situe dans le prolongement d'un précédent travail de l'Inserm qui, en additionnant des troubles aussi divers que l'hyperactivité, l'autisme, la dépression ou les troubles anxieux, affirmait, en 2002, qu'un enfant sur huit souffre d'un trouble mental.

Cette fois, l'Inserm a choisi de mettre l'accent sur le trouble des conduites, un syndrome défini "par la répétition et la persistance de conduites au travers desquelles sont bafoués les droits fondamentaux d'autrui et les règles sociales" . Il s'exprimerait ainsi, chez l'enfant et l'adolescent, par "une palette de comportements très divers" qui vont "des crises de colère et de désobéissance répétées de l'enfant difficile aux agressions graves comme le viol, les coups et blessures et le vol du délinquant".

Pour les experts, "le dépistage, la prévention et la prise en charge médicale du trouble des conduites restent insuffisants en France en regard de ses conséquences (risque de mort prématurée, troubles associés...) et du coût pour la société (instabilité professionnelle, délinquance, criminalité...)" .

Pour pallier ce "retard", l'expertise collective recommande d'informer le public mais aussi les professionnels de la petite enfance et les enseignants sur les différents symptômes du trouble des conduites. L'idée est de favoriser le "repérage des perturbations du comportement dès la crèche et l'école maternelle" , afin d'enrayer l'évolution de l'enfant vers des comportements délinquants.

D'après la littérature internationale, deux tiers des enfants présentant un trouble des conduites répondraient toujours aux critères diagnostiques à l'adolescence. L'étude affirme ainsi que, "selon l'âge de survenue du trouble, avant ou après la dixième année de l'enfant, sa symptomatologie et son évolution diffèrent, avec un pronostic plus péjoratif et un risque élevé d'évolution vers une personnalité antisociale à l'âge adulte, lorsque l'apparition est précoce".

Le groupe d'experts préconise ainsi de procéder à un dépistage médical systématique de chaque enfant dès 36 mois, au prétexte que, "à cet âge, on peut faire un premier repérage d'un tempérament difficile, d'une hyperactivité et des premiers symptômes du trouble des conduites".


NouvelObs, PARIS (AP) 22.09.05, extraits :

Chez l'enfant, il se caractérise par des oppositions, de la désobéissance et des colères répétées, par des "coups, blessures, dégradations, fraudes et vols" chez l'adolescent, expliquent les experts réunis par l'INSERM. "C'est une violence et une agressivité qui rendent la relation aux autres difficile", a précisé à l'Associated Press la psychiatre Isabelle Gasquet de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris.
"C'est un sujet qui est souvent confondu avec la délinquance, mais ce n'est pas la même chose", a-t-elle ajouté, tout en soulignant que ce trouble est un facteur pouvant mener à la délinquance: chez les garçons qui ont commis des actes de délinquance, entre 30% et 60% présentent les caractéristiques de ce "trouble des conduites".
Peu abordé par les spécialistes français, il gagnerait à être "mieux connu des professionnels de l'éducation, des parents et du grand public", a affirmé le Dr. Gasquet, qui travaille également pour l'INSERM. En effet, "on peut aider les enfants en intervenant très précocément", dès l'âge de quatre à cinq ans auprès des enfants ou de leurs parents.

Pour ceux qui ont déjà développé un comportement difficile, l'INSERM préconise un suivi "psychosocial" qui permette de limiter les réactions violentes et d'atténuer l'impact des troubles sur la scolarité ou les relations sociales de l'enfant.


Tout à fait au hasard, vu sur le site de www.coridys.asso.fr, extraits :

Ce qui ne doit pas être pris pour une hyperactivité
De nombreux enfants peuvent présenter des troubles de l'attention ou des comportements agités.
L'enfant [est] normalement turbulent : il aime courir, sauter, escalader, pédaler... Mais cette activité motrice est en rapport avec son âge et le contexte.

...D'autres troubles psychopathologiques doivent aussi être éliminés : dépression de l'enfant, enfant souffrant de retard mental, enfant anxieux, enfant surdoué, etc.

Comment fait-on le diagnostic ?

Le diagnostic peut être suspecté par le médecin traitant, mais sa confirmation relève des compétences d'une équipe spécialisée, c'est-à-dire, en France, d'une équipe hospitalière de pédopsychiatrie ou de neuropédiatrie.
Le diagnostic est avant tout clinique, d'après le recueil des données auprès de la famille et de l'école de l'enfant, mais aussi d'après l'observation directe de l'enfant dans plusieurs situations : en consultation, en salle d'attente et lors des explorations complémentaires nécessaires.
L'évaluation est complétée par des tests cognitifs.


La triangulation, ou l’art de dépasser les conflits du couple en y introduisant un tiers

Il est cité par Jay Haley dans «Milton H. Erickson, Un thérapeute hors du commun »,(1973, W.W. Norton, NY). Pour lui, dans l’histoire de la famille, c’est au moment où l’enfant entre dans le circuit scolaire que certaines problématiques de structure familiale peuvent se révéler au grand jour et devenir visibles. La triangulation pour lui se situe lorsqu’un des parents, généralement la mère, se ligue avec un enfant contre l’autre parent, en général le père.

Le but de ce triangle est pour chacun des parents de protéger l’enfant, situation qui donne aussi à l’enfant la possibilité de dresser ses parents l’un contre l’autre. Une manière commode de décrire ce triangle est de considérer que l’un des parents a une relation trop étroite avec l’enfant. Par exemple, la mère qui est à la fois pleine d’attention envers l’enfant et exaspérée par lui, frustrée dans la relation qu’elle tente d’avoir avec lui. Le père est plus extérieur et la mère lui reproche de ne pas s’occuper efficacement de l’enfant. Si cette situation se poursuit, l’enfant devient l’intermédiaire au moyen duquel les parents communiquent, dans les cas où ils ne veulent pas aborder directement un sujet. Lorsque l’enfant quitte la maison, l’équilibre est menacé et les symptômes qui apparaissent chez lui sont bien souvent le signe des difficultés éprouvées par la famille pour franchir cette étape. Le triangle peut exister même si les parents sont divorcés, car le divorce légal ne change pas nécessairement ce type de problème.