August 7, 2007

Jean Glavany souligne les « contradictions » du chef de l'Etat


France-Libye : les zones d'ombre de la libération des infirmières bulgares
LE MONDE | 07.08.07

"Le Monde" fait le point sur les questions demeurées sans réponse dans cette affaire : rôle du Qatar dans les négociations, contrats passés par EADS avec Tripoli...

PARIS (Reuters), extrait - (...) "Nous voulons comprendre ce qui s'est passé. La vérité est loin d'être dite et faite sur cette affaire", a déclaré le député PS Jean Glavany sur Europe 1.

Il a estimé que les déclarations du fils du colonel Kadhafi, Saïf al Islam, étaient "suffisamment floues" pour justifier la demande de commission d'enquête parlementaire formulée par le PS et acceptée par Nicolas Sarkozy et l'ensemble de la droite.

"Il ne peut pas y avoir de diplomatie secrète dans une grande démocratie comme la nôtre", a souligné Jean Glavany.

Il a souligné que les parlementaires n'ont pas constitutionnellement le droit d'entendre Nicolas Sarkozy mais que la question du contrôle de l'action du chef de l'Etat pourrait être abordée dans le cadre de la réflexion sur la réforme des institutions.

(...) "Le contrat n'était pas lié avec la libération des infirmières", a répété Nicolas Sarkozy lors d'une rencontre avec des journalistes, dimanche, sur son lieu de vacances aux Etats-Unis.

(...) Mais Jean Glavany souligne les "contradictions" du chef de l'Etat. "Voilà que le président déclare innocemment : 'Qu'est-ce qu'on me reproche ? D'avoir ramené du travail pour les ouvriers français ? Je l'assume'. Il faut que M. Sarkozy assume aussi ses contradictions", avance-t-il.

Le responsable socialiste avait déjà épinglé la veille le commentaire du président sur un pays "en voie de démocratisation". "Un pays qui torture et viole des infirmières indûment emprisonnées en voie de démocratisation ?", demandait-il.


(...) Il s'interroge également sur la nature réelle de l'aide prévue par la France à l'hôpital de Benghazi.

Dans le même quotidien, le député socialiste Jean-Louis Bianco et Bruno Rebelle, ancien conseiller de Ségolène Royal, dénoncent le choix "géopolitiquement irresponsable et énergétiquement inutile" d'offrir de la technologie nucléaire à la Libye.

(...) "Nous ne pouvons accepter que, pour assurer un 'nouveau coup d'éclat médiatique' du président Sarkozy, le gouvernement français propose à la Libye de Kadhafi une nouvelle aventure nucléaire", écrivent-ils.


- La gauche veut dissiper les zones d'ombre -

March 31, 2007

« Chérie, j'ai pris l'avion »

AEROPORT-DE-ROISSY (AFP) - Deux agents de piste de la société Fedex ont voyagé malgré eux dans les soutes d'un avion cargo de Roissy à Vienne, en Autriche, vendredi à l'aube, a-t-on appris samedi auprès d'un salarié de la société qui a témoigné sous couvert d'anonymat.

Les deux hommes, qui assuraient leur travail de nuit, se sont, semble-t-il, assoupis en attendant du frêt qui n'est pas arrivé. Les portes de la soute ont alors été refermées sans que personne ne s'aperçoive de leur présence, a-t-on confirmé de source aéroportuaire.

Le petit porteur a décollé vers 4-5 heures du matin, vendredi. Les deux agents, sains et saufs, ont ensuite été rapatriés sur un vol Air France dans la journée, a précisé le salarié, sous couvert d'anonymat.

La société Fedex n'a pas pu être jointe.

PARIS (AFP) - Fini le temps des "colleurs" bénévoles: de Le Pen à Laguiller, les affiches officielles des candidats à la présidentielle seront collées par la même entreprise, le groupe américain Clear Channel, numéro 1 mondial de l'affichage publicitaire, le tout aux frais de l'Etat.

Depuis 2002, les partis ont le choix pour leurs affiches officielles de campagne, qu'ils doivent coller sur les panneaux métalliques installés devant les bureaux de vote: mobiliser leurs militants, bénévoles donc, ou faire appel à des professionnels de l'affichage.

Mais les militants ne sont visiblement plus très motivés. A la grande satisfaction de Clear Channel France, qui vient de décrocher ce marché juteux. Avec environ 1 million d'affiches à coller, soit une grande et une petite pour chaque candidat, devant chacun des 85.000 bureaux de vote, ce sont trois millions d'euros que va empocher la filiale de l'entreprise texane, basée à San Antonio.

(...) Le tout pour environ huit jours de travail pour le millier de "colleurs" qui sera mobilisé par Clear Channel, à partir du lundi 9 avril 00H00, début de la campagne officielle.

Paradoxalement, le groupe américain était seul en lice pour ce marché. Aucun des autres groupes spécialisés dans l'affichage publicitaire, le Français JCDecaux ou l'Américain Viacom, ne s'étaient mis sur les rangs, selon M. Jay.

(...) "Il n'y avait pas le choix", a expliqué Roland Mérieux, le mandataire financier du candidat altermondialiste. "On s'est renseigné, mais aucune autre entreprise ne semblait être capable de coller ces affiches, en fait il y a visiblement eu des pré-accords entre eux, on est dans un système libéral jusqu'à preuve du contraire", a-t-il ironisé.


- Sains et saufs, c'est l'essentiel -

October 8, 2006

Du plaisir en bouteille, un sujet tabou


Médecins et psychiatres dénoncent le projet de loi de prévention de la délinquance
LE MONDE | 06.10.06

... Témoignant d'un "retour en arrière" dans la conception par les pouvoirs publics des questions de santé mentale. "Depuis deux siècles, quand un malade mental commet un crime ou un délit, il est avant tout considéré comme un patient, a expliqué le docteur Olivier Boitard, président du Comité d'action syndical de la psychiatrie. Et voilà que ce texte nous replonge dans la confusion."

Les protestations atteignent désormais toute la communauté médicale. L'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers et la Coordination des praticiens hospitaliers dénoncent une "régression dans la prise en charge des malades", tandis que le Conseil de l'ordre des médecins estime que le projet de loi entraînerait "une violation grave des droits à la vie privée et à l'intimité des patients".

Ce samedi débutent les premiers états généraux sur la maladie qui fait 45 000 morts par an en France. Objectif pendant deux mois : provoquer le débat.

L'alcoolisme sur la table, encore un secteur qui profite au détriment sinon au parfait mépris des victimes.

Voir sur Libé, extraits :

C'est du plaisir en bouteille, mais c'est aussi 5 millions de malades et 45 000 morts par an. L'alcool est toujours la deuxième cause de mortalité évitable en France, et un sujet tabou. Mais les langues vont se délier.

La loi sur la santé publique du 9 août 2004 avait proposé l'organisation d'états généraux sur le sujet.

Des forums en ligne, vingt-six débats publics partout en France, où chacun pourra s'exprimer et s'adresser à des experts, avec pour objectifs : «faire émerger les questions», «confronter les points de vue», «favoriser le dialogue» et «associer l'ensemble de la société aux futurs de choix de santé publique sur le thème de l'alcool».

Pour Philippe Batel, médecin alcoologue à l'hôpital Beaujon (Paris), «l'enjeu, ce n'est pas de pondre l'énième rapport sur le sujet, c'est de sortir de la guerre des tranchées entre ceux qui se préoccupent de santé publique et les bons vivants, ceux qui défendent une spécificité française. L'enjeu, c'est d'entendre ceux que l'on n'entend jamais». Les malades donc, mais aussi leur entourage, leurs amoureux, leurs enfants, leurs collègues (lire ci-contre). Philippe Batel «aimerai[t] bien que ces victimes collatérales participent aussi aux états généraux, qu'ils se saisissent des forums Internet pour lever le voile sur leur souffrance». Ils se sont parfois organisés en mouvements d'entraide, mais n'ont pas de conseil scientifique, pas d'association pour améliorer leur visibilité. «Ces gens-là n'organisent pas de manifs pour dire qu'ils en ont ras-le-bol d'attendre trois mois pour obtenir un rendez-vous avec un alcoologue», explique Philippe Batel.

www.etatsgenerauxalcool.fr

Crise d'hypocrisie générale
Proposé par impaire :

Il est donc possible de constater qu'en ce domaine, l'alcool, la société a également quelques années sinon des décennies de retard sur son temps. Par ailleurs, médecins et psychiatres dénoncent le projet de loi de prévention de la délinquance (le Monde du 6 septembre 2006), témoignant d’un retour en arrière de deux siècles, et concluent que la société retourne à la grande confusion. Les cours de Michel Foucault, les anormaux ou les monstres, les incorrigibles et les onanistes sont à nouveau d'actualité.

Dans le même temps, le dispositif de la protection de l'enfance voire plus globalement celui de l'aide sociale ne fait pas l'objet de contrôles ni d'aucun débat. On pourrait croire que l'institution socio judiciaire et les collectivités territoriales veillent au bon fonctionnement des outils associés, plus particulièrement ceux du dispositif de la protection de l'enfance. Or lorsqu'on s'intéresse au fonctionnement du dispositif de la protection de l’enfance, on peut percevoir que la justice y est souvent bassement médiévale et que les outils d'évaluation et de prise de décisions sont parfois ceux d'une autre ère aussi. Les conséquences sont parfois dramatiques pour les enfants et les familles concernées.

Il semble y avoir là tout un ensemble de marchés de la misère dont celui de l'alcool. L'alcool est en effet à classer parmi les psychotropes du pauvre et peut mener à la désocialisation puis à un placement durable voire même très bientôt à l'adoption des enfants des familles concernées. Certains secteurs fonderaient ainsi leurs activités et leur pérénité sur la misère alors que, par ailleurs, de plus en plus de couples sont en demande et attendent de pouvoir adopter un enfant…

De nombreux groupes d'intérêt ne souhaiteront probablement pas voir évoluer la société actuelle car ceux-ci semblent très clairement profiter de ces systèmes crées et entretenus artificiellement aujourd'hui en France, en 2006.


Voir La torture dans la République, en 2006
ou « Rôtisserie » et effet dominos
ainsi que la méprise d'Aras.


Des oeuvres de Michel Foucault présentée sur France Culture, et pourvu que ce ne soit pas le gang des taties de Saint Omer qui s'y colle au moment de lire les « faits » puis de juger :

Maladie mentale et psychologie
PUF - coll. Quadrige (septembre 2002)
La première oeuvre de Foucault. Une étude de la maladie mentale à travers ses composantes psychologiques, et une mise en évidence de la psychopathologie comme fait de civilisation.
- 3ème édition -

Les Anormaux
Seuil (1999)
Prononcé au Collège de France, de janvier à mars 1975, ce cours sur les "Anormaux" poursuit les analyses que Michel Foucault a consacrées depuis 1970, et surtout dans Il faut défendre la société, à la question du savoir et du pouvoir : pouvoir disciplinaire, pouvoir de normalisation, bio-pouvoir. C'est à partir de multiples sources, théologiques, juridiques et médicales, que Foucault aborde le problème de ces individus "dangereux" que l'on appelle, au XIXe siècle, les "anormaux". Il en définit les 3 figures principales : les "monstres", qui font référence aux lois de la nature, les "incorrigibles", pris en charge par les nouveaux dispositifs de dressage du corps, et les "onanistes", qui alimentent une campagne visant à la mise en discipline de la famille moderne.


La société française pourrait déjà avoir plongée depuis quelques temps de plusieurs siècles déjà. En effet, juger les « faits » puis rendre une justice dite « réparatrice » de « la victime » renvoit au bas moyen âge. « Les nouvelles sorcières de Salem, Leçons d'Outreau » en dit certainement long à ce sujet, voir la présentation sur le site de l'IHEJ, l'élaboration de « la vérité » dans l'imaginaire de ceux qui éclairont ultérieurement « les juges », lors du « procès ».

De l'affaire dite d'Outreau saison 2 : « C'est une décision non pas de justice, mais de morale. Ce qui est stigmatisé, c'est la vie de ces gens, les moeurs de ces gens », a dénoncé Me Hubert Delarue. « La morale bourgeoise a envahi le prétoire », a-t-il renchéri. « C'est un ovni judiciaire » a estimé l'avocat des enfants parties civiles, Me Marc Pantaloni.

C'est en 1868, en Grande-Bretagne, lors de l'affaire « Hicklin », qu'un critère légal explicite permettant de juger si tel ou tel matériel était « obscène », fut proposé pour la première fois. Pour être déclaré « obscène » (et sanctionné à ce titre), une publication devait présenter une « tendance à corrompre » les personnes dont l'esprit est « vulnérable aux influences immorales », et un risque de tomber entre leurs mains.
Ruwen Ogien
Les crimes imaginaires de la pornographie
Le sexe et ses juges


PSYCHOmedia n°10, septembre 2006
Enfant victime, enfant outragé, enfant résilient
Psychotromatologie et victimologie
Les echos de l'autre, regarder ce que le corps de l'autre nous montre
Le bilan psy, comment écouter les symptomes des enfants placés

Centre Pompidou
La scène judiciaire
Auteurs, acteurs et représentations de la justice
Lundi 18 Décembre 2006
19:00 La figure de la victime comme nouveau sens de la peine

La vérité qui déboule à l'audience est un produit de la superstition. Lachée du ciel ou déchiffré dans les cris du supplicié ou les larmes de la victime, elle n'a pas été formée par une enquête serieuse et impartiale mais par un décrêt paré d'autorité de l'Etat. Sous prétexte que le fait à juger a engendré du mal et de la souffrance, les fonctionnaires de la justice tournent le dos à la raison et au bon sens.
Eloge de la barbarie judiciaire
Thierry Levy, ed. Odile Jacob


De la page 13 du rapport de l'IGSJ, l’origine de la saisine et l’enquête préliminaire : Ce rapport - de l'UTASS d'Outreau - faisait état, d’une part, de l’attitude particulière des mineurs constatée par leurs assistantes maternelles, notamment du comportement sexualisé de W, et, d’autre part, de révélations faites à celles-ci et aux assistants sociaux par Y et W, laissant penser que ces enfants pouvaient être victimes d’agressions sexuelles commises par leurs parents


- Crise d'hypocrisie générale -

Aux sources des protocoles des sages de Sion


Un article à lire pour son apport à la critique de l'information, des media et de l'usage qui en est fait. Il est d'autant plus d'actualité après le fiasco récent de la descente aux Mureaux :

Un appel à résister
Karl Kraus, contre l'empire de la bêtise
Le Monde diplomatique, août 2005
Les médias disposent des moyens d’entretenir l’illusion d’une équivalence entre liberté et liberté de la presse, alors que cette dernière signifie surtout liberté des industriels qui possèdent la presse. Sous l’apparence du « débat public », les journalistes dominants ont réussi à imposer leurs normes à des militants et à des intellectuels. Le satiriste Karl Kraus fustigeait déjà ces formes de « bêtise » dans les années 1930.

EuroNews, le 7 octobre 2005 - Les relations économiques et politiques entre les deux pays sont en péril a indiqué vendredi le porte-parole du ministre turc des Affaires Etrangères. (...) Le président français indiquait qu'il pensait que la Turquie devait reconnaître le génocide : "Honnêtement je le crois. Tout pays se grandit en reconnaissant ses drames et ses erreurs".


La suite de l'article est plus facilement lisible et imprimable au format PDF. Il décrit un ensemble de phénomènes humains historiques et sociaux qui pèsent à mon sens souvent lourdement lorsque l'institution socio judiciaire est saisie. Et en effet, les passions se déchainent dès qu'il est question de la protection de l'enfance ou d'enfants victimes. Dans le dernier article du 27 septembre j'écrivais qu'à mon sens tout n'est qu'erreurs, illusions et illusoire. Dans le domaine de la protection de l'enfance les passions attisées par certaines informations semblent trop souvent être à l'origine d'erreurs, d'abord dans le domaine du signalement ou de l'enquête puis ensuite au moment de prendre des décisions ou au moment d'agir.

Mais en premier lieu je commence par apporter quelques précisions et une lecture possible de l'actualité politique récente. L'objectif est là de mettre en évidence d'une part qu'il semble bien que le fond des protocoles des sages de Sion pourrait être appliqué à tout contexte de crise et d'autre part, de rappeller que ce protocole trouve son fond dans l'esprit d'une oeuvre française de 1864.

Lorsqu'il est question de masses, ici de masses d'enfants ainsi que de leurs familles, il arrive trop souvent qu'on se réfère à Vichy ou à l'Allemagne nazi sous le 3ième Reich. Ce qui suit devrait permettre de se détacher de tels points de vues idéologiques, religieux ou même politiques qui mènent le plus souvent à des débats stériles entre les partis sensibles à l'objet des débats.

La pagination et la présentation ne sont pas parfaites mais le contenu de l’article devrait permettre d’ouvrir des débats en de nombreux domaines des secteurs concernés. Les articles du blog proposent un ensemble de liens et de références qui pourront être employés pour alimenter les débats. Les professionnels du secteur semblent parfaitement maîtriser le sujet, ils ont en tous cas accès à de nombreuses informations publiques et directement accessibles sur Internet.

Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu
Maurice Joly, 1864
C'est le livre dont semblent s'être directement inspiré les auteurs des protocoles des sages de Sion, extrait du 19ième dialogue :

MONTESQUIEU. C'est vrai, j'ai dit cela, mais si vous en tirez un argument favorable à votre thèse, c'est une véritable surprise pour moi.

MACHIAVEL. Vous voulez dire, sans doute, qu'il ne faut pas se prévaloir de ce qui se fait, mais de ce qui doit se faire.

MONTESQUIEU. Précisément.


D'abord à propos de ce qui se fait et se dit...

"La question de la crédibilité (...) est récurrente", Nicolas Sarkozy. Et "les Français savent bien que ce que je dis, c'est la vérité", Nicolas Sarkozy.

"Nous nous sommes aperçus (...) que la police et la justice ne disposent pas des mêmes indicateurs", a souligné Pascal Clément ce 25 septembre. Vu d'anciens documents, ils ont mis plus de 10 ans pour ouvrir les yeux. Très récemment on a touché le fond, on compte les chaussettes volées, on peut donc supposer qu'à partir de là tout ne pourra que s'améliorer.

Or justement, ce 21 septembre une réunion portait sur "l'ensemble des politiques publiques qu'il convient de mettre en oeuvre" face à la situation. Dominique de Villepin réunissait alors Nicolas Sarkozy (Intérieur), Pascal Clément (Justice) et Jean-Louis Borloo (Affaires sociales). La précédente sortie de Nicolas Sarkozy sur le laxisme supposé des magistrats de Bobigny était à l'origine de ce tour de table. Un juge de Bobigny était convié mais il s'est abstenu et je le comprend bien. En effet, des mesures ont été annoncées mais aucune date et aucun budget n'ont été donnés pour leur réalisation.

Le Monde du 26.09.06 - Après les attaques de Nicolas Sarkozy sur les juges de Bobigny, accusés par le ministre de l'intérieur de "démission" face à la délinquance, Guy Canivet a exigé de voir le président de la République. (...) "J'ai fait ce que j'avais à faire. Je n'ai plus rien à dire", a-t-il répondu à la presse à l'issue de cette dernière crise entre la magistrature et le pouvoir exécutif.


Puis à propos de ce qui doit se faire...

La pauvreté de la justice française fait débat, un rapport a été publié jeudi par le Conseil de l'Europe, voir PARIS (Reuters).

Dans une déclaration envoyée aux médias, le ministre de la Justice, Pascal Clément, estime que le "rapport montre que les réformes budgétaires entreprises par l'actuelle majorité depuis 2002 ont permis de le hisser dans le peloton de tête". "Je suis très heureux de constater que les données budgétaires françaises sont en nette progression", ajoute-t-il.


Puis ce qui serait encore un autre trait d'union espace-temps... Je pense que c'est un livre pas cher qui peut être très instructif, un trait d'union entre 1692, Salem (Massachusetts), et Outreau. Je suppose qu'il s'agit des affaires du secteur d'Outreau récentes, et non celle de 1771 :

Les nouvelles sorcières de Salem. Leçons d'Outreau
Antoine Garapon, Denis Salas
Paru le 05/10/2006 chez Seuil
Isbn 2-02-090672-4 / Ean 13 9782020906722
Disponible, description sur le site de l'IHEJ.


A partir de là, je pense que nous pourrons aisémment nous détacher de Vichy et de l'Allemagne nazi, sous le 3ième Reich. Il y avait eu récemment encore des polémiques, ce qui est sommairement exposé plus bas.

Nous pourrons aussi nous intéresser aux difficultés et aux problèmes actuels et réels en employant les fonds documentaires, philosophiques, historiques et scientifiques, etc. Je pense que nous pourrons même employer et nous référer ou encore ainsi identifier des fonds scientistes, négationistes, même révisionistes voire sectaires, etc.

Nous devrions surtout pouvoir décrire bon nombre d'anomalies et même distinguer occasionnellement certains dysfonctionnements des institutions socio judiciaires.

Il y a eu comme à l'habitude une sorte de débat sur le forum de aufeminin.com, totalement stérile et illisible pourrait-on penser. Le tout est assez complexe car les enfants et la situation des autres, ça passionne beaucoup de monde. Plusieurs personnes sont intervenues ou se sont abstenues. Si d'autres ont quelque chose à dire ou à rectifier, ils finiront bien par se manifester.

Dans ce forum il était question de diffamation, de dysfonctionnements et d'anomalies du dispositif de la protection de l'enfance, de résidence ou de garde alternée, de violence conjugale, d'abus dans le domaine de la pédopsychiatrie et de la psychiatrie, d'abus dans le domaine du social et de l'éducatif, de corollaires et de racines de certains travaux et idéologies sous Vichy et l'Allemagne nazi, de plein d'autres choses encore. Il y était également question de micro systèmes totalitaires et d'ordre moral.

J'ai fini par citer Hannah Arendt, renvoyer à l'histoire et à l'usage qui a été fait du protocole des sages de Sion, rappeler l'affaire Dreyfus, l'antisémitisme qui régnait en France au 19ième et au tout début du 20ième siècle, renvoyer aussi à la nature des travaux des médecins hygiénistes français. J'ai également cité Vidal-Naquet. Pendant un certain temps le forum Famille - Separation, divorce et enfants est resté particulièrement calme puis la promotion du livre noir à paraître a repris de plus belle.

J'ai pour ma part pensé qu'il était souhaitable, par respect et pour ne pas verser dans la polémique à de tels sujets, que les discussions se détachent de l'horreur de la deuxième guerre mondiale et des « crimes de masse » commis sous le 3ième Reich. Rappeler l'histoire semble s'avérer efficace.

Péremptoire : Moi, j'applique à la lettre le principe de l'historien Vidal-Naquet. On ne discute pas avec des gens qui veulent vous tuer. On parle d'eux, sans eux. Pas de débat, s'enflamme Elisabeth Roudinesco, historienne de la psychanalyse.

Feu sur Freud
La parution du Livre noir de la psychanalyse est le dernier épisode d'un long conflit opposant violemment les analystes à des tenants de la psychothérapie.
Par Eric FAVEREAU
Libération samedi 17 septembre 2005


De la présentation sur Amazon.fr du livre "Les Protocoles des Sages de Sion : Faux et usages d'un faux" de Pierre-André Taguieff :

Le principal but des faussaires de l'Okhrana était de disqualifier toute tentative de modernisation "libérale" de l'Empire tsariste en la présentant comme une "affaire juive" ou "judéo-maçonnique". De 1903 à la révolution d'Octobre, les "Protocoles" sont restés une arme idéologique dans les mains des antisémites russes et des policiers manipulateurs. Le faux n'est devenu le principal vecteur du mythe de la "conspiration juive mondiale" qu'après 1917.


Voir aussi http://www.phdn.org/
Pratique de l’histoire
et dévoiements négationnistes


Aux sources du protocole des sages de Sion
Envoyé par: Bruno KANT (Adresse IP journalisée)
Date: jeu 5 octobre 2006 12:46:21


Bonjour,

Je souhaiterai avoir quelques points de vues - des éducateurs et des analystes qui sont ici - cette fois ci en rapport à ce que je décris à ce lien à la suite et dans la page qui s'affiche. A défaut d'opinions sur le moment, je continuerai à documenter et à vérifier, expérimenter et valider dans mon coin.

Les contradictions et certains contradicteurs ou opposants radicaux, j'ai le très net sentiment qu'ils ont été balayé. En tous cas des plus fervents étaient intervenus au cours des 4 jours passés et pour le moment, ils ne réagissent pas.


Vous pourrez remarquer que j'en suis arrivé à la conclusion suivante dans un dernier post sous ce fil:

[forum.aufeminin.com]

"tout ceci est biensur à mettre en corrélation avec l'appat du gain et du pouvoir"
Envoyé par impaire le 5 octobre à 11:58

Qui est au pouvoir exploite les classes les plus faibles, ces sous hommes qui sont plonges dans des espaces où reigne l'abitraire, des espaces d'infra-droits exempts de tout contrôle.

hier, les religieux, aujourd'hui les comportementalistes alors que précédemment, les psychanalystes avaient une place de choix.

hier les religieux mais également sa majesté le roi ou peu avant cela, les classes monastiques et seigneuriales.

et ainsi de suite, on peut remonter à l'antiquité, notament romaine, grecque ou egyptienne et le berceau des dites civilisations contemporaines.

on se trainerait d'ailleurs toujours la Maât, l'ordre cosmique, apparence lumineuse qui occulte le chaos, Ifset.



arf, voila bientôt chez vous le rapport de l'UNICEF, Behind Closed Doors, comme si les violences ne pouvaient être que familiales.

il est pourtant réputé que la violence est un monopole d'Etat...

[www.unicef.org]



Il n'y a que peu d'interventions pour le moment donc la page devrait être lisible (très globalement, le forum de aufeminin est assez dur à lire pour qui le découvre).

Il reste en complément mon blog et les quelques derniers articles là bas qui sont assez significatifs de ce chaos:

[justice.cloppy.net]


Très cordialement

Re: Aux sources du protocole des sages de Sion
Envoyé par: Bruno KANT (Adresse IP journalisée)
Date: jeu 5 octobre 2006 13:19:37


quelqu'un d'autre est intervenu là bas...



"Hs : petition afipa - fourrure de chiens et chats"
Envoyé par impaire le 5 octobre à 13:06

très intéressant.

nous, l'autre jour, on était 60 avec des professionnels et nous aurions souhaité être entendu par la presse afin de parler de la situation de certaines familles et de petits d'hommes.

mais nous avons débattu seul du moins la presse s'était faite très discrète.

je dois avouer que j'ai fait pas mal de bruit autours de certains sujets sensibles tels que celui de la maltraitance institutionnelle.


bon combat,
le votre devrait être règlé très rapidement car ce sont ces chiens et des chats. de l'autre côté de la planète, plutôt que de vendre la peau des animaux que certains mangent, ils ont encore les petits d'hommes à exploiter.


non, très sincèrement, bon combat.



Re: Aux sources du protocole des sages de Sion
Envoyé par: Bruno KANT (Adresse IP journalisée)
Date: jeu 5 octobre 2006 14:15:11


Juste un message de plus histoire d'être tout de même un peu plus clair ici, pour les détails vous irez encore fouiner dans mon blog ou parcourir le forum de aufemin... Et je vais ensuite m'efforcer de rester tranquille, observer la suite. Pour le moment, c'est à nouveau très calme.



J'ajoute juste un extrait d'un édito du jour qui m'a amusé pour ce côté rassurant qui s'en dégage:

Edito de Pascal Barrand : ''Tapage néfaste'' (JHM, jeudi 5 octobre 2006, 13h02)
Barrand (JHM) - Que la médiatisation répétée des opérations de police pose débat est une réaction légitime. Il vaudrait mieux laisser les forces de l'ordre agir en dehors de toute démonstration spectaculaire. Quand bien même celle-ci peut rassurer le citoyen qui constate ainsi que l'Etat travaille effectivement à assurer sa sécurité.





"Et quant à l'ennemi, hier diabolique ou aujourd'hui toxique..."
Envoyé par impaire le 5 octobre à 11:13

Dans certains grimoires noirs et théories fumeuses on voit très bien qui il est aujourd'hui:

- le père selon certains mouvements radicaux,

- les parents plus généralement sachant que de nombreux groupes réclament des enfants.


Entre les psys qui pondent des théories qu'il faudrait suivre à la lettre et les travailleurs sociaux qui élaborent les leurs pour tenter de définir comment le mental des enfants peut être manipulé, il y a là de quoi de se faire un sacré beurre?

Et en effet, une période en internat (re)educatif afin de bien travailler la séparation, ce sont 150 euro par jour. Et si l'enfant est très résistant, ce n'est pas un problème: la solution passe par l'internement et la contention en milieu pedo psychiatrique (la question n'est pas alors "que va-t-il penser" mais "quand va-t-il penser" comme le psy de service l'exige). L'internement en établissement spécialisé ou en milieu pédo psy c'est d'autant plus intéressant que tel service se paye de 450 à 750 euro par jour (la collectivité cad le contribuable met la main à la poche).


Le monde entier avait condamné la Chine pour ses camps de réforme de la pensée, imaginés en 49. Aujourd'hui on s'indigne beaucoup moins, on va d'ailleurs même jusqu'à tolérer des camps du genre de Tranquility Bay aux USA (j'ai lu pas mal de critiques, il faut que je regarde ce reportage).

Liberté de conscience, liberté de croyances, soit. Mais qu'en est il aujourd'hui de la liberté notament de penser ce qu'on veut ou de vivre et de projeter tranquilllement en famille? Qu'en est-il ensuite de l'égalité alléguée, plus particulièrement en justice?


Comprendrait-on ici mieux pourquoi certaines comparaisons sont rejetées, historiquement à exclure? Mais il n'est donc absolument pas nécéssaire de se référer à l'allemagne nazi. En effet, les grands idées dont s'étaient alors inspirés les dirigeants et la médecine du Reich avaient été élaborées par des francais, du protocole des sages de sion jusqu'à l'idée même de la stygmatisation d'une frange de la population, jusqu'à l'idée encore de l'extermination massive (une idée ingénieuse qui aurait d'abord germée chez un hygiéniste français; sur le moment je n'en ai plus les références et le nom précis).


Aujourd'hui il ne faut donc plus lire "le juif" dans ce protocole mais n'en retenir plus que l'esprit, son fond, ce côté diabolique et la chasse aux sorcières que pratiquaient d'abord les religieux ou le côté toxique que semblent aujourd'hui mettre en avant certains psychiatres et divers noyaux radicaux qui font la promotion de leur solution à appliquer massivement.

Qu'est ce que certains experts et associations ne feraient pas pour faire tourner leur taule, alimenter leurs budgets, tout cela maintenant sous couvert de l'intérêt de l'enfant. Après quoi d'autres peuvent travailler à soigner, à réparer, à (re)construire, puis si ça rate et que quelques momes passent à la rue comme bon nombre de ceux issus de la DDASS ou de de familles qui n'ont pas été aidées, tant pis... Ou plutôt tant mieux car alors, c'est le milieux carcéral qui profite et parfois encore le milieu psychiatrique.


Ce qui est encore plus intéressant ici à la suite, et là nous pourrons constater que le trait d'union à travers l'histoire est finalement très aisé à faire, le protocole des sages de sion et l'esprit qui s'en dégage sévit encore à travers la planète:

L'ennemi absolu, diabolique et mortel

Bibliographie qui ne cesse de s'enrichir et ne se limite pas aux pays arabes. Le texte reparaît publiquement dans beaucoup d'Etats ex-communistes il est en vente libre à Moscou et fait l'objet d'éditions récentes en Inde, au Japon ou en Amérique latine, avec une large diffusion. Loin d'être reclus dans d'obscures officines, comme c'est désormais le cas en Europe, il est, par exemple, en vente dans certains kiosques de Buenos Aires. Dans ces pays, la survie de ce texte na pas été affectée par la fin de la Seconde Guerre mondiale, tout comme la démonstration du plagiat qui le constitue n'avait pas empêché son utilisation contre le judéo-bolchevisme. C'est la force de ce Nostradamus antisémite que de transcender toute réfutation rationnelle. Pierre-André Taguieff y voit l'expression la plus efficace du mythe politique moderne du juif dominateur: Par sa structure la révélation du secret des juifs par un texte confidentiel qui leur est prétendument attribué le texte des Protocoles satisfait au besoin d'explication, en donnant un sens au mouvement indéchiffrable de l'Histoire, dont il simplifie la marche en désignant un ennemi unique. Il permet de légitimer, en les présentant comme de l'autodéfense préventive, toutes les actions contre un ennemi absolu, diabolique et mortel qui se dissimule sous des figures multiples: la démocratie, le libéralisme, le communisme, le capitalisme, la république, etc. Le succès et la longévité des Protocoles, fabriqués à l'origine pour des enjeux limités à la cour de Russie, tiennent paradoxalement au manque de précision du texte, qui peut facilement s'adapter à tous les contextes de crise, où le sens des événements est flottant, indéterminable. D'où ses permanentes réutilisations.



pour en apprendre un peu plus à ces sujets, [www.phdn.org]



Je vais tout de même approfondir encore car ce protocole et son esprit serait donc si imprécis qu'il serait applicable à tous les contextes de crise.

J'en arrive à tirer des conclusions qui ne me paraissent pas bien différentes de celles de magistrats de l'IEHJ. Une certaine justice m'apparait aujourd'hui bassement moyenageuse sinon tout simplement humaine. Je pense que ce qui suit sera ma dernière commande :

Le Manuel des Inquisiteurs - Collectif
Le livre noir de la garde alternée - X Phelip
L'échec de la protection de l'enfance - Berger

Date d'envoi estimée pour ces 3 articles : 16 Oct 2006 - 19 Oct 2006

Le manuel des inquisiteurs était destiné, à l'origine, aux seuls évêques et inquisiteurs. Voici désormais à la portée de chacun la pratique inquisitoriale imposée par Rome, éditée dès 1503 et rééditée cinq fois, après remise a jour sur ordre du Sénat de l'Inquisition romaine...


Bon, très clairement, Anna Rottman n'a pas inspiré ni Maurice Joly, ni Voltaire et encore moins le procès de Salem, un épisode de l'histoire coloniale, Anna Rottman n'était pas née. Cela répond à la question posée dans le forum de aufeminin.com.

J'ai souvent eu des doute. Effectivement, Vichy, les chercheurs s'interrogent encore mais concernant la vie, l'existance dans les camps en France, j'en suis assez sûr, le régime du moins le micro système local pouvait être assimilé à totalitaire ou au moins perçu ainsi. Et d'après ce compte rendu, en 2003, "Le système totalitaire" de Hannah Arendt était toujours d'actualité or son travail avait fait couler beaucoup d'encre :

Politique et Sociétés
Le retour de la philosophie politique en France
Volume 22, numéro 3, 2003
Compte rendu
Richard Godin
Université de Moncton


J'ai ouvert le livre au hasard. Les pages 237 et 238 sont extremment intriguantes, comme les pages 40 et 41. Je rappelle que l'une de mes momes a disparue, le juge a posé un interdit et Richard Josefsberg a fait le nécessaire pour que cet enfant accède à une parole authentique (mentionné dans les ordonnances), qu'elle rennaisse à une autre vie (mentionné dans ses écrits).

Je cite Arendt : "En vérité, en ce qui concerne la veuve française, son mari était censé avoir cessé de vivre au moment de son arrestation ; ou plutôt, il avait cessé d'avoir vécu."

Je reprend: "En vérité, en ce qui concerne cette famille, leur aînée était censée avoir cessé de vivre au moment de son arrestation ; ou plutôt, elle avait cessé d'avoir vécu."


Si je continue à m'exprimer au sujet de l'assistance éducative, risquerais-je un jour d'être accusé d'avoir plagié Arendt ?

Quoi qu'il en soit, entre l'article de Sisyphe par Lucie Poirier, quelques documents pour le grand public, des témoignages de là bas, des documents de criminologie, (...) j'ai pu constater que la DPJ chez eux, c'est finalement pas plus glorieux que l'ASE ou la PJJ chez nous...


De la page 40 : "la populace n'a jamais manqué de saluer les actes de violence en remarquant avec admiration : *le geste a beau être méprisable, il est ingénieux*."

Hannah Arendt emprunte cette citation au protocole des sages de sion aujourd'hui réputé faux. Mais j'avais déjà entendu cette alléguation, je ne sais plus ou... je la retrouverais probablement dans une certaine littérature, revue ou livre d'histoire de france.

Il faut que je feuillette un peu "La torture dans la République" de Vidal-Naquet.


A propos de l'usage d'un texte sacré dans un débat de politique familiale, le livre noir de la garde alternée est à paraître bientôt.

Il y a là à mon sens double problème, celui de la laïcité et celui de la politique familiale (sur ce point particulier il faudrait que je relise le rapport Godet-Sullerot). D'autre part et qui rend la lecture plus caricaturale sur le dossier qui me préoccupe, celui de mon aînée et de ma famille, il se pose également le problème de l'ingérence de tiers alors que l'Etat devrait respecter la sphère privée.

Car si le sacré ou le religieux serait une atteinte à laïcité, le politique (ici familial et radical) pourrait être une atteinte de nature idéologique (qui ne sont que convictions et croyances encore). A cela s'ajoute la dimension économique et des conflits au travers de l'intérêt général et de l'intérêt particulier, pèsent également des intérêts tiers.

On pourrait résumer à contrôle moral, contrôle social. "Vous n'adhérez pas ? vous n'êtes pas un bon parent, nous allons devoir travailler ou vous écarter" ce qu'il est possible de lire dans certains dossiers. Nous serions pourtant sortis de cette ère depuis longtemps :

Tous les acteurs sociaux et politiques semblent être loin d'avoir pris la mesure du fait qu'en matière d'assistance éducative nous sommes sortis massivement et structurellement du contexte social où les travailleurs sociaux, agents de l'état et du contrôle social comme ils se définissaient eux même au cours des années 70, cibleraient, signaleraient, stigmatiseraient, et finalement prescriraient avant tout le controle voire l'enfermement des populations à risques.
Extrait de la page 96
La Demande de justice en protection de l'enfance
Jean LAVOUE
Edition l'Harmattan, 2004, le travail du social


Au sujet de traditions, les juristes se réfèrent souvent à "surveiller et punir / naissance de la prison", Foucault. Mais dans "Ordonner et exclure / de 1000 à 1150", Iogna Prat, on perçoit encore tout autre chose et je viens d'en trouver la confirmation :

- la justice royale fondé sur la condamnation et la punition (assimilable au pénal, à "Surveiller et punir")

- la justice réparatrice, fondé sur la négociation et l'accommodement, hérité du Moyen Âge (que j'assimilerai volontier au civil).


Punir et pardonner constituent ainsi les deux volets complémentaires d'une double stratégie de maintien de l'ordre, fondée à la fois sur l'éclat des supplices et la générosité du pardon.
Le crime pardonné.
La justice réparatrice sous l'Ancien Régime (xvie-xviiie siècles)
Criminologie, vol. 32, n° 1 (1999)
Marie-Sylvie Dupont-Bouchat
Professeure
Centre d'Histoire du Droit et de la Justice,
Université Catholique de Louvain, Belgique


Ce texte qui étudie la justice sous l'ancien régime m'a apporté un éclairage très intéressant :

Au xvie siècle en Europe, l'invention de la figure du criminel, jugé et condamné par un juge, rompt avec l'image traditionnelle d'une justice médiévale qui ne connaît pas de crimes mais seulement des faits, pas de coupables mais seulement des auteurs, pas de peine ou de châtiment, mais seulement une réparation des dommages causés à la victime, pas de juges, mais seulement des arbitres qui amènent les parties à négocier pour rétablir la paix.

L'objectif de la justice médiévale n'est pas de punir des coupables, mais de rétablir la paix entre les familles pour éviter le déchaînement de la vengeance privée, moyennant réparation du préjudice causé à la victime ou à sa famille. La victime se trouve ainsi au centre des préoccupations de la justice.


Aujourd'hui, le rôle de certains acteurs, c'est justement l'arbitrage, la mediation. Puis, plus tard, le juge condamne. Une équipe du terrain pourrait-elle s'emparer du grimoire à paraître, le brandir et arbitrer dans l'intérêt supposé de l'enfant ? Je pense que oui, par simple précaution, tout comme par le passé évêques et inquisiteurs brandissaient leur manuel.

Les mots de la fin et le droit imaginaire (voir l'article concernant Cherif Bouchelaleg, la citation de Droit&Société n°16/1990 ou ces espaces d'infra-droit et l'article au sujet de la loterie nationale ou d'une justice bassement humaine), je les laisse à peresense et à foirum. Ils feraient probablement de très bons arbitres ? Il faudrait demander aux professionnels de l'UTAS du secteur d'Outreau.


"Faut quand même être crétin pour écrire un truc pareil :"
Envoyé par peresense le 4 octobre à 21:44

... père au foyer ???? et qui [...] donnerait le téton aux mouflets ?


"Qu'avez-vous à voir,vous,avec ces enfants?"
Envoyé par foirum le 6 octobre à 18:21

Si vous êtes responsable de l'échec du couple parental de ces enfants,on peut comprendre que leur maman ne souhaite pas que vous les approchiez.C'est le père et le père seul qui a un droit sur ces enfants,et ce droit n'est pas cessible.A vous et à votre compagnon de trouver un arrangement matériel pour qu'il voie ses filles en dehors de votre présence.La mère au nom de son autorité parentale a le droit de s'opposer à des contacts qu'elle estime inopportuns.


- Pavé dans la mare -

September 27, 2006

Le code noir


« Le Code noir est le texte juridique le plus monstrueux de l'histoire moderne »
Promulgué par Louis XIV en 1685, le Code noir réglemente l'esclavage des Noirs aux Antilles, en Louisiane et en Guyane.
De source Historia


A paraitre,
Le livre noir de la garde alternée

Sous la direction de Jacqueline Phélip
Sage-femme,
Présidente de l'association L'Enfant d'abord.

Préface de Maurice Berger, chef de service en psychiatrie de l’enfant au CHU de Saint-Étienne, ex-professeur associé de psychologie à l’Université Lyon 2, et psychanalyste.

Dunod, collection Enfances
ISBN 2100503650

Jacqueline PHÉLIP. – Je suis tout à fait pour ce mode de garde quand il est pratiqué à l'amiable mais farouchement opposée dès lors qu'il y a un conflit parental car les effets sur l'enfant sont alors désastreux.
Le Figaro, le 12 septembre 2006
«La garde alternée peut être catastrophique pour les enfants»


Un « livre noir » est donc à paraître. Selon son contenu et l'esprit de sa direction, lorsqu'un parent ne veut pas de la résidence alternée, lorsque la situation est trop conflictuelle, l'enfant serait mieux chez la mère ?

En cas de séparation du couple parental il suffirait donc à la mère - ou à des tiers - de créer puis d'alimenter un conflit pour obtenir la garde de l'enfant ? Il serait même possible, sous certaines conditions, d'obtenir que le père soit déchu de tous ses droits ?

De la présentation du livre sur le site de Dunod : La loi du 4 mars 2002 relative à l’autorité parentale a octroyé aux JAF le pouvoir d'imposer une résidence alternée, au nom de «l’intérêt supérieur de l’enfant». Cet «intérêt supérieur» constitue une formule théorique qui désigne essentiellement l’intérêt des parents.

A mon sens, l'idéologie du livre et son contenu pourront être employés pour exercer un contre pouvoir moral et juridique allant en premier lieu à l'encontre de l'intérêt de l'enfant. Dans ce « livre noir » on pourrait lire une supériorité « acquise » à la mère. Cependant des outils similaires semblent exister pour « noircir » puis déchoir l'un ou l'autre des deux parents, sinon les deux.


On oublie Kutzner contre Allemagne (Requête no 46544/99, 26 février 2002). On oublie la CIDE.

On oublie la cassation et annulation du 4 juillet 2006 (pourvoi 05-17883), on oublie Bianchi contre Suisse (Requête no 7548/04, 22 juin 2006), on ne retient rien ni de l'histoire ni des arrêts de la cour d'appel de Versailles. On oublie l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 28 juin 2004 (RG 2003/01216). On oublie tous les textes et les circulaires nationales, toutes les conventions et recommandations internationales. On oublie aussi que Jacques Chirac a affirmé que l'autorité parentale est capitale, que tout doit etre fait pour pour préserver la qualité du lien parental. On oublie Saint Omer et la réforme que réclamait déjà Voltaire, en 1771.

On oublie tout, c'est du passé, du blabla.

Seul importe l'intérêt supérieur de l'enfant.

Et de là, une variante moderne : si le père habite à Bagneux (92) et que la mère est décédée en 1999, l'enfant, lorsqu'il est réclamé en 2003, est acquis à une tante maternelle qui réside à Uhrwiller (67), aucune investigation, dialogue ou reflexions ne sont requis :

Article 13 - Voulons que, si le mari esclave a épousé une femme libre, les enfants, tant mâles que filles, suivent la condition de leur mère et soient libres comme elle, nonobstant la servitude de leur père, et que, si le père est libre et la mère esclave, les enfants soient esclaves pareillement.


Un père peut tout de même se plaindre d'une telle situation :

Article 26 - Les esclaves qui ne seront point nourris, vêtus et entretenus par leurs maîtres, selon que nous l'avons ordonné par ces présentes, pourront en donner avis à notre procureur général et mettre leurs mémoires entre ses mains, sur lesquels et même d'office, si les avis viennent d'ailleurs, les maîtres seront poursuivis à sa requête et sans frais; ce que nous voulons être observé pour les crimes et traitements barbares et inhumains des maîtres envers leurs esclaves.


Un père peut aussi faire appel, s'user à épuiser les voies de recours usuelles. Cependant un parent déchu n'a pas de capacité juridique et son témoignage ne vaut que pour aider les juges à s'éclairer :

Article 30 - Ne pourront les esclaves être pourvus d'office ni de commission ayant quelque fonction publique, ni être constitués agents par autres que leurs maîtres pour gérer et administrer aucun négoce, ni être arbitres, experts ou témoins, tant en matière civile que criminelle: et en cas qu'ils soient ouïs en témoignage, leur déposition ne servira que de mémoire pour aider les juges à s'éclairer d'ailleurs, sans qu'on en puisse tire aucune présomption, ni conjoncture, ni adminicule de preuve.


Un parent déchu devrait se faire discret :

Article 16 - Défendons pareillement aux esclaves appartenant à différents maîtres de s'attrouper le jour ou la nuit sous prétexte de noces ou autrement, soit chez l'un de leurs maîtres ou ailleurs, et encore moins dans les grands chemins ou lieux écartés, à peine de punition corporelle qui ne pourra être moindre que du fouet et de la fleur de lys; et, en cas de fréquentes récidives et autres circonstances aggravantes, pourront être punis de mort, ce que nous laissons à l'arbitrage des juges. Enjoignons à tous nos sujets de courir sus aux contrevenants, et de les arrêter et de les conduire en prison, bien qu'ils ne soient officiers et qu'il n'y ait contre eux encore aucun décret.

March 27, 2006

Pétris de préjugés (y compris racistes)

Un père marocain accusé de violences crie au cauchemar
Malgré les revirements de son fils, il reste interdit de domicile familial.

par Pierre DAUM
Libération, lundi 27 mars 2006

A Montpellier, dans le quartier déshérité du Petit-Bard, un père est accusé de «violences aggravées par personne ayant autorité», à savoir son fils de 9 ans et demi. Placé sous contrôle judiciaire tant que l'affaire n'est pas jugée, le père a interdiction de mettre les pieds chez lui, et même d'entrer d'une quelconque manière en contact avec sa femme et leurs cinq enfants. «Quand je croise par hasard un de mes enfants dans la rue qui me crie "papa !", je change de trottoir et je rentre vite», raconte le père, les larmes aux yeux. Logé chez son neveu, soutenu par sa femme et ses voisins, cet ouvrier clame son innocence.

Selon le parquet, Mohamed E., maçon marocain de 45 ans installé en France depuis vingt ans, aurait puni son fils Alram (1), qui était rentré en retard, en le brûlant à la main avec un pic à brochette chauffé sur une flamme. Sa culpabilité ? Le substitut du procureur s'en dit «convaincu», «d'abord parce que c'est le petit qui le dit, ensuite parce que le papa s'en est vanté devant l'institutrice et le directeur de l'école». Interrogés séparément par Libération, le père et la mère racontent la même version opposée à celle du substitut : la maman cuisinait des brochettes, quand Alram, enfant agité (ce qui est reconnu par tout le monde), a chahuté dans la cuisine et a renversé une des tiges sur sa main. Profondément accablés par l'«horreur» qu'ils vivent, les parents, inconnus jusqu'alors de la police et des services sociaux, ne comprennent pas pourquoi la justice semble n'attacher aucun crédit à leurs propos.

Plusieurs versions. Alram, placé dans un foyer du conseil général, a été entendu à plusieurs reprises. A chaque fois, son discours diffère. Le fer à brochette est mentionné une seule fois. Une autre version fait état de brûlures provoquées par les cigarettes d'un père fumeur (ce qui est faux) qui aurait l'habitude d'attacher les mains de ses enfants avec de la ficelle, et de les frapper. Toutes accusations démenties par les deux frères de 11 ans et 8 ans. Ce qui n'empêche pas Pierre Palies, avocat chargé de la défense d'Alram, de ne voir «aucune contradiction dans le discours de l'enfant». «Le traumatisme de l'affaire d'Outreau ne doit pas nous faire tomber dans l'excès inverse, et nous interdire de tenir compte de ce que dit l'enfant», estime le défenseur. Il n'empêche : pressé par sa mère de dire la vérité, Alram avouera plus tard en présence d'un éducateur avoir menti et s'être blessé tout seul.

Français approximatif. Deuxième argument du substitut : le père aurait non seulement avoué, mais il se serait même vanté de la punition. «C'est complètement faux !, explique Mohamed E. dans un français approximatif. Quand l'institutrice m'a demandé d'où venait la blessure, j'ai expliqué que mon fils fait plein de bêtises, comme par exemple cette fois-là où il était à la cuisine.» Dans sa déposition, l'institutrice affirme que le père a évoqué ces brochettes comme «exemple de punition» que sa femme et lui infligent à leur fils quand il fait des bêtises. Interrogée par Libération, l'institutrice confirme sa déposition. Et précise que (contrairement à ce que semble croire le substitut), le père ne s'est pas accusé lui-même, mais a mis en cause sa femme. Entendant la révélation d'une telle cruauté dans la bouche d'un homme dont le français est trébuchant, pourquoi l'institutrice n'a-t-elle pas fait répéter le père ? «Vous savez, répond la jeune femme, cette famille est originaire du Sud du Maroc. Là-bas, on punit les enfants avec des châtiments corporels. J'ai même entendu plusieurs fois que, chez les Marocains, on pratiquait les brûlures comme châtiment sur les enfants». Vision partagée par le substitut du procureur, qui déclare à Libération que, «chez les Algériens et les Marocains, la sanction physique fait partie des moeurs de leur pays».

Prévue pour le 15 mars, l'audience de l'affaire a été repoussée au 20 septembre, ce qui prolonge de six mois le cauchemar vécu par le père et sa famille. Aujourd'hui, le tribunal doit décider si d'ici là Mohamed E. a le droit ou non de réintégrer son domicile. Ou, au moins, de parler à sa femme et à ses autres enfants.

(1) Le prénom a été modifié.

Voir également Speedy et Continental regonflés à bloc, extrait :

« Je me situe sur le principe de précaution et de sécurité, je ne me situe pas sur un aspect commercial concernant ceux qui commercialisent et fabriquent ce produit », a-t-il déclaré mercredi. « Si tel était le cas, répliquent les deux dirigeants, il aurait fallu pousser la logique jusqu'au bout et rappeler tous les pneumatiques du même type (175X 70 R 13 82 T) ; alors que 15 000 véhicules en étaient équipés et circulaient sans aucun problème ».

March 10, 2006

La «théorie du trou de gruyère»

Outreau : le procureur Bot et la «théorie du trou de gruyère»
Le «patron» du parquet général de Paris était entendu hier par les députés.

par Florence AUBENAS
Libération jeudi 09 mars 2006

Extrait :

Dans les rangs de la presse, un journaliste s'est endormi. Houillon, plus ferme : «Mais y a-t-il eu des dysfonctionnements ?» Bot : «C'est faussement simple comme question. Je plaisante. Vous allez voir, je vais répondre. Ne fût-ce que parce que la procédure oblige les magistrats à respecter des délais, ils se fient exagérément au travail fait par leurs collègues avant eux. Aujourd'hui, le respect de la forme est en train de prendre le pas sur l'examen du fond.» Houillon s'énerve. «Y a-t-il eu des dysfonctionnements ? Oui ou non ?» Bot : «Oui.» Un deuxième journaliste lutte contre l'assoupissement.

Sur le banc des magistrats, en revanche, on prend des notes surtout quand le patron livre son analyse. «C'est la théorie du trou de gruyère.» Bot ne rit pas du tout. Il explique que toute procédure possède des garde-fous, comme autant de tranches de gruyère superposées. Un crash aérien a lieu quand l'avion passe dans un trou d'une de ces tranches de gruyère. Normalement, il est arrêté par la suivante, sauf si celle-ci possède aussi un trou exactement de la même taille et à la même place, et ainsi de suite jusqu'à la dernière tranche.

A part ça, tout ne va pas si mal. Ne faudrait-il pas revoir la procédure inquisitoire ? «Le terme évoque l'inquisition, répond Bot. Mais cela veut dire enquête. C'est notre culture. Je veux bien qu'on la balaye d'un revers de main. Mais faut-il voir venir des juges à perruques de l'autre côté de la Manche ? Chez nous, on n'a pas Guantanamo.

LMI, janvier 2004
Les droits humains bafoués
Dans le trou noir de Guantanamo

Extraits :

Les conditions sont telles que le camp a enregistré 32 tentatives de suicide (effectuées par 21 détenus). Selon le capitaine John Edmondson, le chirurgien qui dirige l’hôpital du camp, 110 détenus – un sur six – sont suivis pour des troubles psychologiques, la plupart du temps suite à des dépressions. Vingt-cinq d’entre eux reçoivent des traitements psychiatriques. Un autre détenu, en grève de la faim de façon intermittente depuis un an, était également interné lors de notre visite et nourri par voie intraveineuse.

« L’administration Bush refuse de considérer les “ennemis combattants” comme des prisonniers de guerre, tout en leur niant le droit d’être déférés devant un tribunal compétent pour déterminer leur statut, comme l’exige pourtant la troisième Convention de Genève, ratifiée par les Etats-Unis, affirme Wendy Patten, directrice de la section justice de Human Rights Watch. Les commissions militaires, qui ne prévoient pas d’appel auprès d’une cour indépendante, ne leur garantiront pas un procès équitable. » L’administration soutient pour sa part que le choix des commissions militaires a pour but d’empêcher que des informations sensibles soient divulguées.

January 28, 2006

Caricaturé à loisir

"Mon client a été caricaturé à loisir"
LE MONDE | 27.01.06

Me Caroline Matrat-Maenhout, l'avocate de Thierry Dausque, a été entendue par la commission jeudi 19 janvier.

Extrait de son audition.

Thierry Dausque, c'est l'illustration de la justice des pauvres. J'ai été commise d'office en février 2002. Mon client a été mis en examen et placé en détention en mars 2001. Pendant plus d'un an, il a été seul, sans famille, sans avocat. Nos confrères ne peuvent pas toujours assumer la défense dans le cadre de la commission d'office.

Je vais le visiter. Il me parle d'un épisode particulièrement traumatisant : sa confrontation, seul, face à ses trois accusateurs assistés de leurs avocats, au juge et à son greffier. Il a toujours souhaité un avocat. Il était seul ce jour-là. Thierry Dausque, c'est celui qui n'intéressait personne. On l'a caricaturé à loisir : un chômeur connu pour ses excès de boisson, donc forcément quelqu'un qui avait violé des enfants. Il ne parlait pas la même langue que les gens qui le questionnaient. Il est important que la magistrature se mette à la portée des gens. Le président de la cour d'assises (du Pas-de-Calais) m'est apparu comme un théoricien, pas comme quelqu'un qui avait le souci des gens.

L'inquisition, Dominique et les dominicains, extraits :

Il faut d'abord dire qu'il y a deux Inquisitions, ou mieux, deux vagues d'Inquisitions, assez différentes d'origine et de destin. La première, au XIIIe siècle, est l'aboutissement d'un long processus, mis en oeuvre par les Papes: on l'appelle souvent "Inquisition pontificale" . La seconde répond à une initiative des Rois catholiques espagnols qui, en 1478, demandent au Pape de réorganiser l'ancienne institution. Cet instrument de l'absolutisme royal, dirigé contre les minorités religieuses juives et musulmanes mal assimilées, et contre les courants de pensée qui semblent menacer l'ordre social, ne sera supprimée qu'au XIXe siècle. C'est elle qui fait l'objet d'une "légende noire" assez tenace pour qu'encore aujourd'hui le terme d'Inquisition, dans la mentalité générale, évoque immédiatement de façon quasi-affective les idées de fanatisme et d'intolérance. Les rois d'Espagne firent souvent appel à des dominicains comme Thomas de Torquemada, mais, le plus souvent, dès la fin du XVIe siècle, à des jésuites.

Le choix de la personne qui sera juge de la foi est d'autant plus important aux yeux du pape Grégoire IX qu'il redoute le danger d'un juge trop dépendant du prince, au service duquel il risquerait de mettre son office.

Ce ne sont pas les inquisiteurs qu'il faut rendre responsables de la création de l'Inquisition. Si certains ont été déséquilibrés par le pouvoir redoutable qui leur était échu, comme le trop célèbre Robert le Bougre, nommé en 1235, qui se déshonora par ses excès dans le nord de la France, la plupart ont rempli avec compétence, indépendance d'esprit et souci principal du salut des âmes la tâche de juge qu'on leur confiait, à la nécessité salutaire de laquelle ils croyaient, comme la grande majorité des chrétiens d'Occident.

Le problème de l'Inquisition s'inscrit dans deux problèmes bien plus anciens: celui de la poursuite de l'hérésie dans la société chrétienne et, plus généralement, celui de la sensibilité de cette société au dissentiment dans la foi. Cette dernière donnée remonte aux origines de l'Eglise, où les chrétiens s'attachent intensément au "sentiment de l'unanimité" (Philippiens 2, 2): "Un seul Seigneur, une seule foi, un seul, baptême, un seul Dieu et Père" , dit saint Paul (Ephésiens 4, 5). Certes, la foi est un don total de la personne à Dieu; mais elle comporte, pour être authentique, une croyance, un contenu objectif commun.

C'est la société occidentale, ecclésiastique et politique, qui porte la responsabilité d'avoir créé et perfectionné l'Inquisition, par une longue suite de décisions de toutes sortes.

L'inquisition médiévale, extraits :

Avant l'Inquisition
L'Inquisition est instituée en 1231 par Grégoire IX. L'hérésie et les ennemis de la foi étaient déjà poursuivis à cette époque. Les textes étaient :

• les décrets de Latran II (1139)
• la décrétale Ad adolendam de Lucius III (1184)
• la décrétale Vergentes in senium d'Innocent III (1199)
• les décrets de Latran III (1215)


La procédure inquisitoire
Il y a deux procédures principalement, l'enquête générale ou la citation individuelle. L'enquête générale consiste à convoquer la population entière d'une région. La citation individuelle se fait par le biais du curé, celui qui refuse de comparaître est excommunié. Le suspect interrogé doit jurer de révéler tout ce qu'il sait sur l'hérésie.

Un notaire est chargé de noter les réponses. Les inquisiteurs peuvent recourir à des délateurs, à l'incarcération ou encore à la torture — son usage est légitimé (à condition qu'il n'y ait pas mutilation définitive des membres) par Innocent IV dans sa bulle Ad extirpenda en 1252. À défaut d'aveux, la preuve peut être apportée par des témoins, qui ne sont pas connus de l'accusé. Les protections accordées aux accusés sont très minces. Par exemple, des témoins habituellement rejetés par le tribunal (excommuniés, voleurs, personnes de mauvaises vie) peuvent être entendus contre le suspect. Par ailleurs, le suspect ne peut pas être assisté par un avocat ou un conseil. Les tentatives de papes comme Clément V pour imposer un traitement plus équitable seront ignorées. Les tortures sont parfois si violentes que même les gouvernants les dénoncent : Philippe le Bel se plaint en 1297 (même s'il a fait torturer lui-même les Templiers).

Une personne déjà jugée n'est pas à l'abri pour autant : à tout moment l'Inquisition peut rouvrir un dossier. Néanmoins, il y a une possibilité de recours. Le traditionnel appel au Pape est dénié par Excommunicamus, mais dans la pratique, ils étaient fréquents. Même la mort n'empêche pas la procédure : parfois, les poursuites ont lieu même contre des gens qui sont déjà morts. Leur cadavre est alors brûlé.

Peines encourues
L'Inquisition n'administre pas réellement de peines, mais des pénitences. Les moins graves, appelées pénitences arbitraires, sont imposées par les inquisiteurs. Elles sont les seules infligées à ceux qui se sont présentés dans les temps (ce qu'on appelle « pendant le temps de grâce »). Ce sont la fustigation au cours de la messe, les visites aux églises, les pèlerinages, l'entretien d'un pauvre, le port de la croix sur les vêtements. La peine normale de l'hérétique converti est la peine de prison à vie, souvent réduite par l'inquisiteur, qui a le droit de moduler les peines. Il y a deux modes, le « mur large », et le « mur étroit », beaucoup plus sévère (réclusion solitaire). Il faut noter que la prison comme peine est pratiquement inconnue avant cette époque, c'est une nouveauté dans l'histoire de la justice.

L'hérétique obstiné ou relaps est abandonné à l'autorité séculière qui les condamne au bûcher. Cette peine reste exceptionnelle (Bernard Gui en prononce 40 dans toute sa carrière). Elle a pour avantage de ne pas laisser de reliques aux partisans des brûlés. Les peines les plus graves entraînent la confiscation des biens du coupable au profit de l'autorité chargée des dépenses de l'Inquisition, d'où une certaine tendance à s'en prendre aux gens riches. L'Inquisition n'a pourtant pas fait fortune : ses dépenses sont considérables, et ses gains restent modestes.


Saint Louis, Roi de France (1226-1270). Pénétré de ses devoirs de chrétien envers le peuple que la Providence lui avait confié, Saint-Louis s’attacha particulièrement à ce que la Justice fût rendue le plus exactement possible dans le royaume. Tous les historiens s’accordent sur ce point.

Maintes fois il advint qu’en été il allait s’asseoir au bois de Vincennes après sa messe, et s’accotait à un chêne, et nous faisait asseoir autour de lui. Et tous ceux qui avaient affaire venaient lui parler, sans empêchement d’huissier ni d’autre. Et alors il leur demandait de sa propre bouche; «Y a-t-il ici quelqu’un qui ait partie?» Et ceux qui avaient partie se levaient. Et alors il disait: «Taisez-vous tous, et on vous expédiera l’un après l’autre».

Établissements de Saint-Louis. L’an de grâce 1270, le bon Roi Louis ordonna ces établissements, avant qu’il n’allât à Tunis, en toutes les cours et prévôtés de France. Ces établissement enseignent comment tous juges doivent ouïr, juger et terminer toutes querelles qui sont traités devant eux.


Matthieu 6 v 24 - Nul ne peut servir deux maîtres à la fois, et Jésus de préciser: vous ne pouvez servir à la fois Dieu et Mammon.

Mamon est un mot araméen qui signifie "richesse" et il indique biens pas seulement argent. Le terme "Mamon" est utilisé par Jésus pour indiquer la personnification de la richesse gagnée mal.

Jésus ne condamne pas la richesse en soi même, mais parce qu'elle tend à devenir une idole, qu'il est adoré et servi à la place de Dieu( Mt 6,24), elle absorbe énergies physiques et spirituelles, elle rend sourd au rappel du Royaume et aux nécessités des frères( Cfr Lc 16,19-31). [...] Le discours sur la richesse permet à Jésus enfin de souligner aussi les reflets de bonté sociale demandés par la conversion à l'Évangile.

January 17, 2006

L'instruction à charge en 3 clics

En 3 clics et 2 dépèches on découvre ce qu'est l'instruction à charge :

• les inspecteurs questionnent pendant des heures, à huis clos
• celui qui est interrogé répond en toute sincérité
• les inspecteurs, en concertation, consignent ce qui leurs semble important dans ce que leurs répond celui qui est interrogé
• les inspecteurs concluent
• une instance peut décider de poursuivre
• celui qui a répondu en toute sincérité est en difficulté


PARIS (AP), 17 janvier à 17h37 - Après la polémique sur les auditions à huis clos de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire d'Outreau, c'est l'audition lundi du juge Fabrice Burgaud par l'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) qui indigne ses pairs qui dénoncent "la volonté du ministre de la Justice de créer un bouc-émissaire".

"Les auditions se sont très, très mal passées", a affirmé mardi le président de l'Union syndicale des magistrats, Dominique Barella. Le juge d'instruction de l'affaire d'Outreau a été entendu toute la journée de lundi par plusieurs personnes "sans la présence de son avocat", selon M. Barella.

L'inspecteur général, Christian Raysseguier, a rejeté cette interprétation. "Nous ne sommes pas là pour tendre des pièges", a-t-il déclaré sur France-Info. Selon le magistrat, "l'entretien s'est déroulé sans aucune tension" et sans que Fabrice Burgaud ne fasse "d'objections". Tous les magistrats qui ont travaillé sur l'affaire d'Outreau doivent être entendus pas l'IGSJ.

"Il y a eu des attaques assez fortes contre le juge Burgaud, justifiées ou pas, mais il a le droit de se défendre comme tout le monde", a estimé M. Barella, joint par l'Associated Press. Il juge "assez peu admissible" que l'IGSJ viole la convention européenne des droits de l'Homme qui protège les droits de la défense.

L'avocat de Fabrice Burgaud, Me Patrick Maisonneuve, reste plus nuancé, estimant cependant qu'il y a une "ambiguïté" dans la mission de l'IGSJ: "On nous dit que c'est du renseignement administratif, ce qui ne justifie pas la présence d'un avocat. Or, un entretien avec les six inspecteurs qui commence à 9h30 et dure jusqu'à 18h a des allures d'audition quand même". "Dans cette affaire, ce serait de la langue de bois de dire que cette audition est un non-événement", a souligné Me Maisonneuve.

"Il ne s'agit pas d'interrogatoires, mais d'entretiens" dans "le cadre d'une enquête administrative", a noté M. Raysseguier. "Cette polémique n'a pas lieu d'être", a ajouté le patron de l'IGSJ rappelant que les membres de l'inspection ont "prêté serment" et se situent dans "la recherche de la vérité".

Les syndicats critiquent également le fait que les questions posées au juge Burgaud n'aient pas été transcrites dans les PV d'audition. "Une réponse n'a de sens que si l'on connaît la question", selon M. Barella.

Me Maisonneuve a précisé que son client était retourné à l'IGSJ mardi matin pour relire ses PV et a obtenu quelques modifications. En cas de saisine du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour des poursuites disciplinaires, l'avocat compte contester cependant une partie des déclarations de son client qui ne doivent pas être retranscrites mot par mot.

M. Raysseguier a expliqué que les entretiens avec l'IGSJ donnent lieu à "un compte-rendu élaboré contradictoirement et validé par l'intéressé". Il a ajouté que M. Burgaud aura droit à la présence d'un avocat si des poursuites disciplinaires étaient engagées à son encontre.

Pour le président de l'USM, les conditions de l'audition sont "la responsabilité de Pascal Clément, ancien avocat devenu ministre de la Justice", rappelant que l'IGSJ est directement rattachée au garde des Sceaux.

L'IGSJ doit faire un rapport, qui sera transmis au ministre de la Justice. Il appartiendra à ce dernier d'engager ou non des poursuites disciplinaires contre Fabrice Burgaud en saisissant le CSM.

"J'ai de bonnes raisons de penser que le ministre aura une forte tentation de demander des sanctions au CSM", a ironisé Me Maisonneuve. Fabrice Burgaud doit aussi être entendu à la fin du mois par la commission parlementaire, en présence de la presse, et de son avocat. AP

der/mw


PARIS (Reuters), 17 janvier à 10h57 - Le juge d'instruction de l'affaire de pédophilie d'Outreau conteste les conditions de son interrogatoire lundi à l'inspection générale des services judiciaires, apprend-on de sources judiciaires.

Fabrice Burgaud déplore qu'on lui ait refusé l'assistance d'un avocat et estime que les inspecteurs ont consigné irrégulièrement l'entretien, le procès-verbal ne reprenant pas les questions.

Le but de cette enquête lancée après le second procès de l'affaire d'Outreau, en décembre, est de déterminer si les magistrats impliqués ont commis des fautes.

Fabrice Burgaud est retourné à l'inspection mardi matin pour relire le procès-verbal de son audition, avant de décider si il y apposait sa signature, a dit son avocat, Patrick Maisonneuve.

"On a un peu l'impression qu'il y a un règlement de comptes avec un magistrat, sans respect des droits de la défense, c'est inacceptable", a déclaré à Reuters Dominique Barella, président de l'Union syndicale de la magistrature (majoritaire).

Pour l'USM, l'audition du juge n'est "pas conforme à la Convention européenne des droits de l'homme".

Le cabinet du ministre de la Justice, Pascal Clément, a répondu que la présence d'un avocat n'était pas prévue dans la procédure d'enquête administrative.

"L'inspection travaille de manière complètement indépendante, le ministre ne donne pas de consignes et ne se tient pas informé du déroulement de l'inspection", a-t-on dit.

Les treize acquittés de l'affaire d'Outreau, dont 12 ont été incarcérés durant des mois voire des années, reprochent au juge Burgaud ses méthodes d'interrogatoire et d'instruction, jugées biaisées, et estiment qu'il a refusé de tenir compte d'éléments à décharge.

Fabrice Burgaud, 34 ans, doit être entendu aussi par la commission d'enquête parlementaire fin janvier. Il a demandé à s'exprimer en public et à se faire assister d'un avocat.


Un complément très intéressant est paru dans le journal de psychiatrie Nervure de novembre 2005, dans un article intitulé "folie et ordre public au XVIIIieme siècle". L'article a été introduit sur le web.


On peut aussi relever que le rôle du présumé coupable n'est pas le plus facile :

PARIS (AP) 17 janvier, 21h23, extrait - L'avocat du magistrat souligne que "le fait d'être régulièrement accablé n'est pas facile à vivre. Oui, il sent qu'on aimerait lui faire porter l'entière responsabilité de cette histoire mais il n'a aucune intention de jouer le rôle du fusible, du bouc émissaire."

December 21, 2005

Comprendre les institutions : un premier regard sur l'autisme


De la lettre ouverte du 6 décembre 2005 des avocats du procès Outreau au Garde des Sceaux, voir supprimer les accusateurs-bis

`' Nous rappellerons encore que les pestiférés que nous étions, au même titre que nos clients « pédophiles », ont multiplié dans l'indifférence générale les appels au secours de la raison (plus de deux cents demandes de mises en liberté, demandes d'actes : toutes refusées...) auprès d'une institution autiste et souvent méprisante. "

Un premier regard sur l'autisme
Extrait de www.autisme.qc.ca/comprendre

Véritable kaléidoscope de causes et de symptômes, l'autisme est un handicap qui altère le développement normal de la communication, comme les interactions sociales en général.

Fait notable, ce handicap n'exclut pas la présence d'autres troubles.


Aujourd'hui, même si aucun consensus n'existe quant à la nature exacte des causes de l'autisme, plusieurs penchent désormais pour une explication d'origine organique.


À prime abord, le déficit dans les interactions sociales réciproques est souvent la caractéristique de l'autisme qui semble la plus apparente à un observateur non averti : au coeur du contact avec les gens ou les choses, l'absence ou l'étrangeté des réactions étonnent, et seront parfois faussement attribuées à la cécité ou à la surdité.

Un second trait fondamental de l'autisme réside d'autre part dans le développement inhabituel de la communication verbale et non verbale ainsi que de l'imagination. Parce que les autistes voient les différentes composantes d'un ensemble, sans pour autant réussir à établir des liens entre elles, ils conçoivent le monde d'une façon toute personnelle. Cette incapacité à généraliser et à comprendre les abstractions affecte grandement leurs facultés communicationnelles ; cela explique aussi leur air de détachement.


Sur le plan du langage, l'écholalie figure parmi les symptômes courants : l'autiste répète des mots, des bribes de phrases ou des énoncés entiers qu'il a entendus, mais il leur confère souvent une signification très personnelle en fonction de ses expériences propres. Pour cela, et en raison de ses difficultés à saisir les abstractions, l'établissement d'une communication devrait être fondé sur des bases concrètes.

Au départ, il est à noter que près de 50% des autistes ne parlent pas ; cependant, une intervention éducative peut éventuellement les aider à s'exprimer oralement ou non (avec le langage des signes ou avec des pictogrammes représentant des concepts précis).


D'autre part, un troisième symptôme classique du handicap, les activités répétitives et la résistance au changement, s'explique sans doute aussi par les problèmes de perception des autistes. En effet, l'insécurité découlant de ces difficultés cognitives les pousse probablement à adopter un schéma d'activités limitées qui leur paraît rassurant. À un autre niveau, parce que l'autiste assimile les détails sans toujours reconnaître les ensembles, il confère souvent beaucoup d'importance à chacun des éléments.

Ainsi, d'une certaine façon, les activités répétitives de toutes sortes rassurent les autistes en raison de leur caractère familier, et traduisent un vif besoin de constance et de stabilité.


De façon sommaire, les caractéristiques suivantes figurent parmi les symptômes courants de l'autisme :

  • Difficulté générale à établir des relations avec l'entourage et déficit d'attention ;

  • Tendance à l'isolement et repli sur soi ;

  • Fuite du regard ;

  • Retard ou absence de développement du langage ;

  • Usage stéréotypé et répétitif du langage (lorsque le sujet parle) ;

  • Intérêts restreints et obsessionnels ;

  • Observation de rituels précis et non fonctionnels ;

  • Maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs ;

  • Problèmes d'épilepsie ;

  • Hyperactivité ;

  • Troubles du sommeil ;

  • Réactions inhabituelles à certains stimuli ;

  • Mauvaise compréhension du langage non verbal ;

  • Arythmie cardiaque ;

  • Peur du changement ;

  • Démarche particulière sans balancement approprié des bras.

  • December 7, 2005

    Trait d'union de l'histoire

    Source : France Pitoresque

    Aux différentes époques de notre histoire, on rencontre des dénominations particulières appliquées à l'usage des événements, à des partis, ou à certaines classes d'individus. Cette rubrique vous en révèle l'origine ou la signification, choisissant les plus pittoresques de ces mots curieux et bizarres.

    TRIBUNAL RÉVOLUTIONNAIRE de Paris
    Partie 1/2


    Extraits :

    Qu'on ne s'y trompe pas en effet ; en face de la guillotine, il n'y avait ni nobles ni manants, ni généraux ni soldats, ni croyants ni incrédules, ni ignorants ni savants, ni riches ni pauvres. Tous y passèrent successivement et le plus souvent ensemble. Les bourreaux de la veille furent les victimes du lendemain. La femme de la halle y coudoya la marquise ; le paysan illettré s'y rencontra avec l'académicien. C'est une erreur grossière que de croire et de prétendre que l'odieux couperet ne frappa que les têtes élevées et respecta les plus humbles : il s'abattit sur les unes comme sur les autres, et le sang du peuple ne coula pas moins abondant sur la place de la Révolution que celui de la noblesse et du clergé. Ce fut là la grande égalité établie par la Terreur : l'égalité devant Samson.

    C'est d'une insurrection que sortit la pensée première du tribunal révolutionnaire. Lorsque le 10 août 1792 eut renversé la monarchie qui n'avait pas voulu se défendre, il fallut, pour se débarrasser de tous ceux qui avaient eu la velléité de résister ou qui simplement déplaisaient aux vainqueurs, inventer une sorte de jugement plus sûr et plus prompt que la procédure habituelle ; de là le tribunal exceptionnel du 17 août, créé sur la proposition de Robespierre, qu'on retrouve ainsi à toutes les phases de l'histoire de la Terreur[*].

    Quatre jours plus tard, le 29 septembre, le tribunal lui-même était supprimé. Mais l'institution avait paru bonne ; il s'agissait seulement de la perfectionner.

    [*] "DICTATURE DE L'ÉMOTION"

    [...]. Les dérives d'Outreau doivent nécessairement conduire à nous interroger. Elles sont aussi les nôtres. Existe-t-il aujourd'hui une rumeur plus simple à colporter et plus difficile à contrer que celle de pédophilie ? Un frisson collectif plus facile à susciter ? Comment ne pas voir qu'à chaque fois que l'affaire d'Outreau s'emballait aucun des verrous ne lui résistait ?

    Voir Alerte au risques de pédophilie