June 10, 2007

Les magistrats français arrêteront le travail lundi, malgré « l'annonce » d'un plan

PARIS (Reuters) - Les magistrats français arrêteront le travail lundi et se rassembleront avec les avocats et les greffiers dans tous les palais de justice du pays, malgré l'annonce vendredi soir d'un plan d'urgence pour la sécurité des tribunaux.

La ministre de la Justice, Rachida Dati, a annoncé vendredi le déblocage de 20 millions d'euros
pour l'achat de portiques de sécurité et le recrutement d'urgence de personnels pour les faire fonctionner, à la suite de l'agression d'un magistrat cette semaine au tribunal de Metz.

Elle a annoncé aussi que cinq autres millions d'euros seront débloqués pour renforcer, par le recrutement de 500 vacataires, les greffes des tribunaux. La pauvreté du système français, situé dans le peloton de queue des 27 pays européens avec 2,34% du budget de l'Etat en 2007, empêcherait actuellement l'application d'environ un tiers des peines pénales prononcées.

"(Le plan) est une mesure très positive, la ministre reconnaît qu'il y a un problème majeur de sécurité. Mais c'est un rassemblement en solidarité avec notre collègue que nous avions prévu, je ne vois pas pourquoi on annulerait quoi que ce soit", a déclaré à Reuters Bruno Thouzellier, président de l'Union syndicale de la magistrature (USM), à l'origine du mouvement.

"De plus, une annonce de 20 millions d'euros, c'est bien, mais il faut la mettre en musique. Je suis inquiet sur la capacité de l'institution à la transformer en prise de décision réelle sur le terrain", a-t-il ajouté.

Les magistrats sont appelés à se rassembler sur les marches des palais de justice lundi en début d'après-midi. Les organisations d'avocats et les syndicats de greffiers ont déjà annoncé qu'ils se joindraient à l'action.

L'action n'est en revanche pas soutenue par le deuxième syndicat du corps, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche), qui estime que le problème du système judiciaire ne peut se résumer à une question de sécurité.

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- La ministre reconnaît qu'il y a un problème -

June 9, 2007

« Déblocage immédiat » de 20 millions d'euros


TORONTO (Reuters) - Un Canadien a été condamné pour conduite en état d'ivresse après avoir été arrêté au volant du fauteuil roulant motorisé de sa mère, a rapporté la police.

Criminologie
Les femmes et la justice pénale
Crimino, Volume 16, numéro 2 (1983)
Du côté des filles et des femmes, leur délinquance, leur criminalité

CONTEXTE THÉORIQUE
Une des premières constatations scientifiques qui alimente les propos au sujet de la délinquance des femmes et des filles réside sans nul doute dans le fait que la participation de ces dernières à la criminalité est faible sur le plan de l'ampleur et sur celui de la gravité des actes. En 1899, Lombroso affirmait: «Toutes les statistiques s'accordent pour démontrer que la proportion des crimes est beaucoup moindre chez les femmes que chez les hommes» (p. 214). Le discours de la littérature scientifique a fort longtemps qualifié cette différence de naturelle pour des raisons tantôt biologiques, tantôt psychologiques ou sociologiques. La criminalité des femmes et des filles a été expliquée à partir d'éléments issus d'une conception bien particulière des rôles féminins et masculins. Qualifiée d'insignifiante par comparaison statistique avec celle des hommes, cette criminalité a souvent été décrite comme n'étant qu'une activité prostitutionnelle ou celle d'une cleptomane. Ces pôles explicatifs relevaient et relèvent encore d'une vision étroite et souvent erronée de la réalité. ...

Yahoo! - Le Dr Charles Sophy avait déjà préparé le terrain, il y a 3 semaines, en témoignant que Paris Hilton était « affolée et traumatisée » et qu’elle « appréhendait l’incarcération », concluant qu’ « elle est émotionnellement décomposée et traumatisée par la sentence rendue le 4 mai à son encontre et la pensée d’aller en prison ».

LOS ANGELES (AP) - Paris Hilton retourne en prison. Au lendemain de sa remise en liberté par un shérif de Los Angeles, le juge qui l'avait condamnée à 45 jours de détention pour conduite en état d'ivresse et violation d'une suspension de permis, a estimé vendredi qu'elle devait purger sa peine comme prévu.

La riche héritière âgée de 26 ans a quitté le tribunal en pleurant et criant. "Ce n'est pas juste!" a-t-elle lancé avant de crier "Mam!" en direction de sa mère.


Au G8, « y a-t-il des questions ? » Nicolas Sarkozy n'aurait pas bu que de l'eau :






PARIS (AFP) - La Chancellerie a décidé le "déblocage immédiat" de 20 millions d'euros pour la sécurisation des tribunaux, après l'agression au couteau dont a été victime mardi un magistrat de Metz dans son bureau, a annoncé à l'AFP le premier syndicat de magistrats, l'USM.

Par ailleurs, on a appris vendredi de source préfectorale que la femme de 35 ans qui a poignardé mardi un juge pour enfants dans son bureau à Metz a été internée à l'hôpital psychiatrique de Jury (Moselle) par décision du préfet de Lorraine.

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- Internée d'office -

June 7, 2007

Elle a dit qu'elle voulait « crever le juge »


Voir aussi au 27 mars, « Une évolution encouragée, voire suscitée », pour un rappel de ce que peut être l'assistance éducative :

Pédophilie. Trois enfants identifiés parmi les petites victimes d’un réseau international de trafic pédophile.
L'Humanité, mars 2000

Et elle a reconnu son fils...

(...) Pour contrer cette décision aberrante, une juge des enfants à Nanterre (Hauts-de-Seine) décide de placer provisoirement Olivier au Clair logis, un centre d’accueil parisien pour enfants en difficulté. Et organise un égal droit de visite et d’hébergement aux deux parents. Chantal ne peut oublier la scène cauchemardesque, lorsqu’on est venu lui arracher son fils.

Olivier s’est agenouillé devant moi. Il me suppliait de le garder. Il pleurait. Je ne pouvais rien faire. Il a fini par se résigner. Il a enfilé son blouson. Il a suivi, complètement abattu, l’éducateur qui le menait vers un "foyer" inconnu.

Comment un système judiciaire peut-il justifier ce résultat ? Une situation kafkaïenne dans laquelle un enfant se retrouve placé, alors qu’il était très bien auprès de sa mère. Depuis ce jeudi 19 novembre 1998, Olivier vit entre parenthèses. Tous les deux week-ends, il est "confié" à son père. Lequel retrouvera la pleine garde de son fils d’ici trois mois...

STRASBOURG (Reuters) - La femme qui avait poignardé un juge des enfants du tribunal de Metz en Moselle mardi lors d'une audience d'assistance éducative a été déférée devant un juge d'instruction.

Le juge Bertrand Buzon doit mettre Fathia Benzioua en examen pour tentative de meurtre sur la personne d'un magistrat dans l'exercice de ses fonctions, apprend-on auprès du parquet qui a requis son placement sous mandat de dépôt.

Cette femme sans emploi âgée de 35 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Si la préméditation n'a pas été mentionnée dans le chef de mise en examen, "elle est démontrée, elle est établie sous réserve du débat contradictoire", a expliqué le procureur de la République Joël Guitton.

Fathia Benzioua a frappé le juge Jacques Noris à l'abdomen avec un couteau qu'elle avait dans son sac quand le magistrat a confirmé le placement de son fils, âgé d'un peu moins de trois ans, auprès de sa grand-mère paternelle qui en avait la garde depuis un an.

"Elle a dit qu'elle voulait 'crever le juge'", a précisé Joël Guitton.
Jacques Noris, vice-président du tribunal de Metz, était toujours hospitalisé jeudi mais "on pense qu'il est tiré d'affaires", a ajouté le procureur.


- La préméditation « est démontrée » -

June 6, 2007

A Metz : la mère de famille « voulait tuer »


Les sales dessous de dame justice
Laurent Lèguevaque & Frédéric Mazé
Regain de lecture, 2007

Quand un juge d'instruction démissionnaire - Laurent Lèguevaque - parle de justice avec un candide - Frédéric Mazé - sans « devoir de réserve », sans langue de bois, sans censure aucune, au fil de libres entretiens...

Un texte au vitriol, une balade parmi les erreurs judiciaires ; celles, retentissantes, qui font la « une » de la presse, mais aussi celles, ordinaires, qui émaillent le quotidien de nos tribunaux et pourrissent nos vies.

Un carnet de route pour les candidats aux éléctions, contenant des propositions de réformes concrètes. De la démocratie participative appliquée à la justice. Puisque aujourd'hui enfin, les propositions viennent d'en-bas...

En clair, un réquisitoire et un plaidoyer pour une justice enfin humanisée.


A lire également :
La réforme restera un voeux pieux
Par Laurent Lèguevaque, ancien juge d’instruction.
Pourquoi la justice n’est pas un sujet de la campagne électorale ?
L'Humanité, 5 mai 2007

... A-t-on fantasmé l’affaire Dills ? A-t-on collectivement inventé les six cents détenus provisoires finalement innocentés, chaque année - d’après les propres statistiques du ministère ? Allons ! Il suffit de guetter sous le péristyle de n’importe quel palais de justice, en France, pour remarquer que les justiciables sortent furieux ou frustrés de leur audience de divorce, de leur procès civil ou correctionnel.

METZ (AFP) - La femme de 35 ans qui a poignardé mardi un juge dans son bureau de Metz, a reconnu mercredi qu'elle "voulait tuer" ce magistrat "qui lui prenait son enfant".

Au lendemain de cet acte qui illustre aux yeux des syndicats de magistrats la nécessité d'un renforcement de la sécurité dans les tribunaux, l'Union syndicale des magistrats a appelé tous les juges de France à cesser le travail lundi.

"Elle a reconnu qu'elle voulait le tuer", a indiqué sous le couvert de l'anonymat à l'AFP une source proche de l'enquête dans la capitale lorraine. "Toute sa haine s'était cristallisée sur ce juge qui lui prenait son enfant", a-t-on ajouté de même source, sans préciser si le geste était prémédité.

Le procureur de Metz, Joël Guitton, s'est refusé à tout commentaire.


Fatiah B., décrite comme une femme ayant de "graves problèmes psychologiques", a porté plusieurs coups de couteau au juge pour enfants Jacques Noris, 62 ans, qui venait de prolonger le placement de son fils James, âgé de trois ans.

Le magistrat était considéré mercredi comme "hors de danger" à l'hôpital Bon Secours de Metz où il a été opéré d'urgence à l'abdomen mardi.

Le président de la République lui a téléphoné dans la matinée pour "s'assurer de son état de santé", a-t-on appris auprès de l'Elysée.

Les enquêteurs tentaient par ailleurs de comprendre pourquoi Fatiah B. avait introduit dans le cabinet du juge un couteau de boucher dont la lame faisait une vingtaine de centimètres pour, le cas échéant, retenir contre elle la préméditation.

Toxicomane et prostituée selon des sources concordantes, la jeune femme vivait dans un foyer de Metz. Sans antécédents judiciaires, elle était toujours en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête de flagrance ouverte sous la qualification de "tentative de meurtre avec préméditation sur la personne d'un magistrat dans l'exercice de ses fonctions".

Il n'est pas sûr que cette qualification, passible de la réclusion criminelle à perpétuité, soit retenue dans sa mise en examen, estime-t-on dans les milieux judiciaires de Metz.

Selon Me Charlotte Cordobar, qui assistait mardi Fatiah B. dans le cabinet du juge et qui s'est depuis désistée du dossier en arguant qu'elle avait été "témoin d'une scène qui l'a affectée", "il s'agit d'une "femme fragile issue d'un milieu défavorisé".

Celle-ci s'était vu retirer en octobre 2006 la garde de James mais également de deux autres enfants qu'elle avait eus avec des hommes différents, selon le quotidien Le Républicain Lorrain de mercredi.

Elle voyait son dernier enfant une fois par semaine à La Marelle, association messine servant de médiateur pour des parents privés de la garde de leurs enfants. "Chez nous, elle (Fatiah B.) a déjà pété les plombs à plusieurs reprises", a déclaré la directrice de l'association, Véronique Morvan.


La colère des juges, estimant que leur sécurité n'était pas assurée dans les juridictions, s'est encore manifestée mercredi avec un appel de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) à un arrêt de travail dans toutes les juridictions, lundi 11 juin.

Il s'agit "d'exiger du gouvernement un plan immédiat de sécurisation des juridictions", a ajouté l'USM, précisant qu'il réclamait "au moins un portique de sécurité dans chaque juridiction et le recrutement du personnel nécessaire à son utilisation".

Le procureur de Metz avait déploré mardi que seulement l'une des trois entrées du palais soit équipée d'un sas de sécurité et que celui-ci ne fonctionne pas parce qu'il n'y avait "personne à mettre derrière".

NEW YORK (AP) - On a coutume de dire que les plus courtes sont les meilleures. Christopher Woods, un new-yorkais de 29 ans, est certainement de cet avis, lui qui a porté plainte contre le fabricant d'une boisson énergisante qui, affirme-t-il, a entraîné chez lui une érection impossible à faire disparaître.

Dans sa plainte enregistrée lundi, Christopher Woods explique avoir acheté la boisson Boost Plus, produite par le groupe pharmaceutique suisse Novartis, le 5 juin 2004 et l'avoir bue dans la foulée.

Il s'est réveillé le lendemain matin "avec une érection qui refusait de se calmer" et s'est rendu chez le médecin pour soigner ce cas de priapisme sévère. Son état a nécessité une intervention chirurgicale destinée à lui implanter un objet médical appelé shunt, qui permet de court-circuiter la circulation du sang en mettant en communication le circuit artériel et le circuit veineux.

Selon sa plainte, Christopher Woods a ensuite connu de nouveaux problèmes qui ont nécessité son hospitalisation: il a dû subir une embolisation des artères de son pénis. Cette pratique consiste à arrêter en partie l'irrigation en sang de la verge, ce qui réduit la probabilité d'une érection.

Le site Internet de Novartis décrit la boisson Boost Plus comment ayant "un très bon goût, haute en calories, avec un supplément buccal complet au niveau nutritionnel pour les gens qui ont besoin d'énergie supplémentaire et de protéines dans un volume limité" de vanille, chocolat ou framboise.

Christopher Woods demande des dommages et intérêts à Novartis, qui n'a pas souhaité commenter cette affaire.


- Personne à mettre derrière -


Les institutions « contribuent [...] à perturber la dynamique familiale »

Les institutions « contribuent, par leurs actions, à perturber la dynamique familiale et donc, à produire les symptômes qu'elles sont chargées de " traiter " » - Placements d'enfants : Les contradictions de l'institution, Sciences Humaines n°169, mars 2006. Voir au 5 juin 2006 ainsi qu'au 19 avril 2006 pour l'article de Sciences Humaines.

La facon dont R. est entrainée dans le conflit conjugal va la faire exploser... Il est temps qu'on s'occupe d'elle! (Educateur AEMO, audience préalable à un placement)

Le magistrat, persuadé par les acteurs éducatifs de la nécessaire perpétuation de l'action, va alors prendre des mesures autoritaires sans se soucier de ce que pensent les parents.

Le travail psychosocial des enfants placés
Michel Giraud
Déviance&Société 2005, vol. 29, n°4

France 2, 20h, « la garde à vue de la mère de famille a été prolongée quand au juge, son état de santé s'améliore ». « Toxicomane, prostituée, la jeune femme est décrite comme ayant de graves problèmes psychologiques (...) elle ne supportait plus l'absence de son fils ». « le père et la mère se disputaient la garde depuis plus d'un an ». Le père : « moi, ça me surprend (...) elle ne mord pas (...) elle aboie (...) j'ai découvert une personne que je ne connaissais pas » :






Les confidentiels
de nouvelobs.com
NOUVELOBS.COM | 06.06.2007 | 16:39

MERCREDI 6 JUIN | Extrait

Tribunal de Metz. Jacques Noris, le juge des enfants poignardé par une mère en plein audience, hier, est une figure très controversée du tribunal de Metz. Réputé dur et imprévisible, il avait même été boycotté, entre novembre 1998 et janvier 1999, par les travailleurs sociaux de la juridiction. Proche du MNR de Bruno Megret, Jacques Noris était accusé de multiplier les remarques désobligeantes envers les employés de l'aide sociale à l'enfance et de remettre en cause leur compétence devant les justiciables. Après trois mois de polémique, il semble qu'il s'était amendé.


- Les contradictions de l'institution -

L'absence de greffier à l'audience

« Les portails de sécurité n'empêcheront pas les agressions » Après l'agression d'un magistrat, ce mardi à Metz, Hélène Franco, vice-présidente du syndicat de la magistrature et juge pour enfants à Bobigny, demande davantage de moyens humains dans les tribunaux. Entretien.
Libé, le 6 juin 2007, extrait

Hélène Franco, vice-présidente du syndicat de la magistrature et juge pour enfants à Bobigny, dénonce le manque de greffiers et la disparition des emplois jeunes danns les tribunaux.

Les agressions contre le personnel des tribunaux sont-elles récurrentes ?

Il y a déjà eu des violences mais d'un telle gravité jamais. Ce type d'audience, comme celle de ce matin sur la tutelle d'un enfant, est le plus susceptible d'engendrer des réactions violentes. Les familles qui se présentent à l'audience sont en détresse et l'enfant est seul face au juge. Parfois il y a de graves débordements. Mais c'est parce que certaines mesures ne sont pas respectées comme la présence obligatoire de greffiers à l'audience. Il n'y en a plus par manque de moyens, mais c'est illégal.

Une agression similaire à Montargis
Libé, le 6 juin, extrait

Le 29 mai, une juge pour enfant du tribunal de Montargis (Loiret) a subi l'agression de toute une famille venue entendre sa décision de placer en foyer d'accueil l'un de ses enfants mineurs. Il s'agissait de personnes dont elle assurait le suivi régulier.

La nouvelle de ce placement a été mal accueillie par la mère. Cette dernière s'est précipitée derrière le bureau de la juge, l'a attrapée et violemment prise à partie. Pendant ce temps, l'un des enfants a saccagé le mobilier. Le père, enfin, l'a apostrophée et menacée de revenir l'après-midi même avec un fusil.

Quelques heures plus tard, les policiers interpellaient les parents à leur domicile. Selon Franck Graviou, délégué régional de l'Union syndical des magistrats (USM), cet «incident grave» n'est pas le fruit du hasard. «Les personnels subissent une exposition maximale à ce type de risques. Et un tribunal est moins bien protégé qu'une préfecture ou un aéroport.»


- « ... Mais c'est illégal » -

Les juges et la violence


En réaction à cet édito : Lorsque des juges s’arrogent le droit de dire ce qui a été ou n’a pas été, que l’un d’eux a fait montre de partialité, que l’enquête est viciée, que les moyens n’ont pas permis l’exécution de précédentes mesures, que les juges ne se relisent même pas, probablement faute de temps, quand il n’y a pas de voies de justice du fait des procédures elles-mêmes, il ne faut pas s’étonner s’il y a parfois quelques contestations auprès des juges et même auprès du législateur.

Les juges et la violence
Extraits d'un édito du Monde, 6 juin

La gauche judiciaire avait pour sa part minimisé le problème, tout en mettant en avant la violence institutionnelle exercée sur les populations fragilisées qui ont affaire à la justice. De fait, c'est dans les cabinets des juges pour enfants, quand se décident les placements, comme cela s'est passé à Metz, ou chez les juges aux affaires familiales qu'éclatent le plus souvent les incidents violents. Dans les audiences correctionnelles, la confrontation entre les juges et les jeunes des banlieues produit aussi de fréquentes frictions.

Les uns dénoncent l'arrogance de l'institution ou l'incapacité pour les juges de tenir un langage accessible. Les autres mettent en avant la remise en question de l'autorité de la loi et de ceux qui sont chargés de la faire respecter. Mais ces faits relancent la controverse sur les moyens de la justice, insuffisants aux yeux des professions judiciaires.

(...) Mais ces violences révèlent aussi les difficultés sociales profondes qui fracturent la société. Le quotidien des juges est bien celui des carences parentales, de la pauvreté et du chômage, de la maladie du déracinement, des parcours de vie en dents de scie. Une sombre litanie dont ils ne sortent pas toujours indemnes.

Justice : la sécurité des tribunaux en question
Le Monde | 06.06.07 | extrait

Après l'agression d'une greffière en 2005, au tribunal de Rouen, l'ancien ministre de la justice, Pascal Clément, avait annoncé un renforcement des mesures de sécurisation des tribunaux. "Rien n'a été fait", indique Bruno Thouzellier, président du syndicat majoritaire, l'Union syndicale des magistrats (USM). La chancellerie reconnaît elle-même que "les mesures prises ont été insuffisantes". Ségolène Royal, ex-candidate du PS à l'élection présidentielle, critique "le manque de moyens humains" dans les tribunaux et considère que "l'annonce d'une mission par le ministère de la justice n'est absolument pas à la hauteur des problèmes".

La sécurité des tribunaux est longtemps restée un sujet tabou. Il a fallu attendre 2003 pour que l'USM tire la sonnette d'alarme dans un Livre blanc qui recensait les petites agressions quotidiennes et parfois violentes dans les tribunaux.

En 2004, un rapport de la chancellerie demandait "des moyens adaptés ainsi qu'une action déterminée et suivie dans le temps".


- Les uns dénoncent l'arrogance de l'institution -

Une mère, sans domicile et toxicomane


PARIS (AP) - Le président Nicolas Sarkozy a téléphoné mercredi matin au juge des enfants de Metz (Moselle) blessé mardi d'un coup de couteau en pleine audience par une justiciable.

Selon la présidence de la République, M. Sarkozy "a joint ce (mercredi) matin le magistrat blessé pour s'assurer de son état de santé et pour lui renouveler tout son soutien. Dès son rétablissement il le recevra à l'Elysée".

Nicolas Sarkozy a demandé mardi un renforcement de la sécurité des tribunaux après l'agression dont a été victime le juge. Jacques Noris, 62 ans, vice-président du tribunal de grande instance et président du tribunal pour enfants se trouve dans un état stationnaire à l'hôpital Bon-secours de Metz et ses jours n'apparaissent pas en danger, explique-t-on de source judiciaire.

Peu avant 10h mardi, le magistrat a été frappé de trois coups de couteau à l'abdomen par une mère de famille de 35 ans, furieuse de ce qu'il ait confirmé le placement de son fils de deux ans et demi chez sa grand-mère paternelle en raison de carences éducatives.

A Metz, un magistrat a été grièvement blessé hier par une mère, sans domicile et toxicomane, qui refusait le placement de son enfant de 3 ans. Un juge des enfants poignardé
Libé, le 6 juin 2007

Il était près de 10 heures, hier matin, et l'audience touchait à sa fin dans le bureau du juge Jacques Noris, au tribunal de grande instance de Metz. Le magistrat, président du tribunal des enfants, annonce qu'il va prolonger le placement d'un enfant de 3 ans, suivi en assistance éducative. Fathia, la mère, crache par terre. Puis, elle sort un couteau de boucher de son sac et se précipite sur le juge. Elle lui enfonce la lame de 20 cm dans le ventre.

Réactions politiques.

(...) Me François Battle, son ancien conseil, estime aussi que «rien ne laissait prévoir ce geste». Fathia est une jeune femme de 35 ans en grande déshérence sociale : pas de domicile, des problèmes de toxicomanie, une incapacité psychologique et sociale à s'occuper de ses enfants. Aujourd'hui, elle se retrouve accusée d'une «tentative de meurtre avec préméditation sur la personne d'un magistrat dans l'exercice de ses fonctions». Un crime puni de la perpétuité.

(...) «Dossiers douloureux». Les uns et les autres renvoient à certains hommes politiques, si prompts à attaquer les juges, notamment les juges des enfants. «Or ils gèrent des dossiers particulièrement douloureux avec des gens très fragiles», explique Catherine Sultan, présidente de l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille. «A force de stigmatiser les magistrats, on encourage ce genre de réactions», estime Bruno Thouzellier, le président de l'USM. Tandis qu'Emmanuelle Perreux souligne : «Si on délégitime le juge, rien n'empêche alors la violence des populations les plus fragiles.» Hier, Nicolas Sarkozy a tenu à «rendre hommage» à ces professionnels qui «exercent leurs fonctions dans des conditions souvent difficiles».


- Un crime puni de la perpétuité -

June 5, 2007

Un état des lieux : « la misère »


France 2, 20h, « un juge a été poignardé en pleine audience (...) l'agresseur est une mère de famille qui n'a pas obtenu la garde de son fils (...) c'est une agression rare et qui provoque ce soir une vie émotion chez les magistrats (...) le débat sur la sécurité dans les tribunaux a été immédiatement relancé (...) un seul portique de sécurité qui, en plus, ne fonctionne pas (...) Rachida Dati est venue apporter son soutien aux magistrats (...) `'je luterais contre cette banalisation de la violence... il n'est absolument pas acceptable que la justice ne soit pas respectée" (...) opéré ce matin, il est hors de danger (...) la misère de la justice en France (...) Quand l'heure du verdict est aussi celle des échanges de coups (...) cette agression rappelle aussi que les affaires de placement d'enfants sont toujours très sensibles (...) une décision judiciaire provoque la mobilisation de tout un quartier et de la mairie, trois enfants ont été retirés à leurs grands-parents qui les élevaient depuis toujours, ils seront placés en foyer, à la DDASS (...) il y a six mois, le grand-père cherche à régulariser la situation (...) », les enfants seraient très perturbés par les relations très difficiles entre leurs grands-parents et leur père :






METZ (AFP) - Un magistrat de Metz a été poignardé mardi dans son bureau par la mère d'un enfant dont il venait de prolonger le placement, une agression dénoncée par des magistrats et des avocats scandalisés qui ont estimé que leur sécurité n'était pas assurée dans les palais de Justice.

Le magistrat messin, Jacques Noris, 62 ans, vice-président du Tribunal de grande instance (TGI) et juge pour enfants depuis 2002, a été grièvement blessé vers 10H30 par trois coups de couteau à l'abdomen au cours d'une audience dans son cabinet.

Evacué sans connaissance par le Samu, il a été opéré à l'hôpital Bon-Secours de Metz. "Le processus vital n'est pas engagé", a-t-on précisé de source médicale après l'opération.

Le juge a été poignardé par une femme de 34 ans, Fatiah B., domiciliée à Metz, qui l'a frappé avec un couteau dont la lame mesurait une vingtaine de centimètres, a-t-on précisé de sources judiciaires.

Ancien juge d'instruction et magistrat confirmé qui a fait toute sa carrière en Moselle, M. Noris venait de prolonger le placement de l'enfant chez ses grands-parents paternels en raison, semble-t-il, de "carences éducatives" constatées chez la jeune mère, a précisé une source judiciaire anonyme.

"L'audience s'achevait calmement", a raconté son avocate, Mme Charlotte Cordebar. "Le magistrat venait de rendre une décision à laquelle ma cliente pouvait s'attendre. Elle a manifesté son mécontentement, puis elle est devenue incontrôlable", a-t-elle ajouté.


Me Stanislas Louvel, l'avocat du père également présent dans le cabinet du juge Noris, a poursuivi: "Elle a d'abord craché sur le bureau du juge qui a gardé son calme. Quand il lui a demandé de se lever, elle est passée derrière le bureau et lui a mis un coup de couteau. Je n'ai vu qu'un seul coup".

"Cette personne m'est apparue dépressive et prostrée, incapable d'expliquer son geste", a par ailleurs indiqué Me Samira Ghemarra, une avocate qui a vu la jeune mère dans le cadre de sa garde à vue.

L'agression a causé émoi et colère au TGI de Metz ainsi que parmi les syndicats de magistrats et d'avocats qui ont dénoncé les "carences inadmissibles" de la sécurité dans les tribunaux. Quelque 200 d'entre eux se sont rassemblés, en robe, en début d'après-midi sur le parvis du palais de Justice de Metz.

"Ce drame résulte exclusivement du manque de moyens donnés à la Justice pour assurer la sécurité de ses personnels", a déclaré le procureur de Metz, Joël Guitton, par ailleurs président de la Conférence nationale des procureurs, une association regroupant 62 des 180 procureurs en exercice en France.

M. Guitton a expliqué que seulement l'une des trois entrées du TGI était équipée d'un sas de sécurité et que celui-ci ne fonctionnait pas parce qu'il n'y avait "personne à mettre derrière".

"Depuis 2002, les palais de Justice ont été désertés par la police à la demande de l'ancien ministre de l'Intérieur, M. (Nicolas) Sarkozy, qui considérait, avec ses services, que c'était une tâche indue que d'assurer la protection et la sécurisation des tribunaux", a accusé à Paris le secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (majoritaire), Christophe Regnard.

Prenant la mesure de l'indignation, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a dépêché la ministre de la Justice, Rachida Dati, à Metz où celle-ci a rencontré l'ensemble des magistrats et fonctionnaires du TGI.

A l'issue des entretiens, la garde des Sceaux a déclaré qu'un plan de sécurisation des enceintes judiciaires serait annoncé d'ici à un mois. "Une mission est lancée dont les conclusions seront rendues dans un mois", a-t-elle dit.



- Des conclusions dans un mois -

Metz : une mère de famille poignarde un magistrat


METZ (AFP) - La ministre de la Justice Rachida Dati a rencontré mardi 5 juin des magistrats, fonctionnaires et greffiers "très inquiets" du TGI de Metz. A l'issue de ces entretiens, la garde des Sceaux a déclaré qu'un plan de sécurisation des enceintes judiciaires serait annoncé d'ici à un mois. Le vice-président du TGI de Metz, Jacques Noris, a été grièvement blessé à coups de couteau par la mère d'un enfant dont il venait de prolonger le placement en foyer.

PARIS (AP) - Ségolène Royal a dénoncé mardi le manque de moyens humains dans les tribunaux après l'agression dont a été victime un juge des enfants de Metz (Moselle), poignardé en pleine audience dans la matinée par une justiciable. "Le ministère de la Justice donne le sentiment de découvrir ce problème", alors que depuis "plusieurs années les syndicats de magistrats tirent la sonnette d'alarme sur les tribunaux qui ne sont pas suffisamment protégés", a-t-elle dit sur France-info.

"Il y a de moins en moins de policiers aux audiences. On sait que le tribunal est un lieu où il y a de profonds conflits humains et donc que la présence policière est indispensable", a poursuivi l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle.

"Les magistrats dénoncent le manque de personnels, de magistrats, de greffiers, de secrétaires, de moyens globalement", a ajouté Mme Royal. "L'annonce d'une mission que vient de faire la ministre de la Justice n'est absolument pas à la hauteur du problème".

Rachida Dati s'est rendue dans l'après-midi au tribunal de grande instance de Metz et a demandé d'ici un mois "un état des lieux immédiat sur la sécurité" de ce tribunal "et plus largement de l'ensemble des juridictions afin qu'un tel drame ne se reproduise plus", indique la chancellerie dans un communiqué.

Ségolène Royal a estimé que "la carence en matière de moyens humains elle est connue et donc, c'est tout de suite qu'il faut répondre à cette préoccupation". Elle a souligné que les "dénonciations récentes de Nicolas Sarkozy au cours de cette campagne contre les magistrats, (...) dénonçant en particulier leur laxisme, je crois que cela aussi, ce type de déclarations met en péril le respect des autorités, des autorités judiciaires, des autorités policières".

"Il faut remettre de l'ordre juste", a-t-elle préconisé. Il faut "rappeler et protéger les institutions de notre pays en leur donnant des moyens et je ne vois pas comment le gouvernement actuel pourra faire s'il persiste dans son intention de supprimer un fonctionnaire sur deux", a conclu Ségolène Royal.

Actualité | France
Metz : une mère de famille poignarde un magistrat
Le Figaro, 5 juin, 20h57

Le juge est toujours au bloc opératoire de l’hôpital Bon Secours dans un "état sérieux". Nicolas Sarkozy demande le renforcement des mesures de sécurité.

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- La polémique n'a pas tardé à rebondir -

Le rapt de trois enfants

Ce 7 juin au soir, envoyé spécial, « Jamais sans ma mère », après la campagne SOS enfants disparus : « quand un enfant disparait, c'est tout un monde qui s'écroule ».

Extrait du 12-13 de France 3, « d'abord l'agression d'un magistrat en pleine audience, au tribunal pour enfants de Metz (...) ». Suit « un geste d'ouverture, dans l'espoir de faciliter la libération d'Ingrid Betancourt (...) et toujours dans ce même genre d'histoires, de familles déchirées (...) trois enfants viennent d'être placés dans un foyer » :






- Un geste d'ouverture, dans l'espoir... -

Un magistrat grièvement blessé à coups de couteau dans son cabinet

STRASBOURG (Reuters) - Un juge des enfants, vice-président du tribunal de Metz (Moselle), a été blessé à coups de couteau mardi par la mère d'un mineur alors qu'il présidait une audience d'assistance éducative dans son cabinet.

L'agression a provoqué une vive émotion dans la magistrature et le principal syndicat menace d'appeler les magistrats à cesser le travail si des mesures ne sont pas prises.

"Le vice-président du tribunal de Metz, président du tribunal pour enfants, a été agressé à l'arme blanche pendant l'audience", a déclaré Joël Guitton, procureur de la République de Metz.
La victime, frappée de plusieurs coups de couteau à l'abdomen, a été évacuée vers un hôpital.

Le magistrat, Jacques Noris, a été opéré et se trouvait dans un état stationnaire mais ses jours ne seraient pas en danger, dit-on de source syndicale dans la magistrature.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère du mineur dont le cas était examiné lors de l'audience a agressé le magistrat avec un couteau qu'elle portait sur elle. L'audience portait sur le renouvellement du placement de son fils en foyer éducatif.

Le président Nicolas Sarkozy a exprimé "son profond soutien" à la victime. "Le président de la République qui est tenu strictement informé de l'évolution de l'état de santé de M. Jacques Noris, s'élève contre cet acte inqualifiable", écrit-il.

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- En raison, semble-t-il, de « carences éducatives » -