April 8, 2007

« A 13 ans, hébergé par un `'monsieur" »

Sur LDH-Toulon,
"délire carcéral" par Dominique Simonnot
Article de la rubrique prisons
Date de publication : mercredi 5 janvier 2005

La prison est pleine de fous qui ne devraient pas y être. Dans une unité spécialisée de Fresnes affluent des détenus, gravement malades, que la justice a reconnus responsables.

Libération, mardi 04 janvier 2005

(...) Engrenage implacable

« La prison, l’asile du XXIe siècle ? », c’était le titre d’un congrès européen il y a deux ans.
« Il y avait un point d’interrogation parce que nous avions encore l’espoir », ironise Christiane de Beaurepaire, chef de service du SMPR. Quand elle arrive à Fresnes, il y a onze ans, elle découvre que « derrière chaque porte de cellule, il y a un suicidaire potentiel ». « Il y a des morts. On a découvert, un matin, un tas de cendres à la place d’un homme. » Au Centre national d’observation de Fresnes, où défilent pendant six semaines les condamnés à de longues peines en attente d’affectation vers d’autres prisons, elle comprend qu’elle a devant elle un formidable sujet d’études. « La représentation des longues peines en France, 500 à 600 par an. »

En 1999, avec trois collègues, elle débute une vaste observation des troubles psychiatriques des détenus, de leurs antécédents familiaux, de leur vie. Deux ans plus tard, elle élabore un protocole de recherche qui débouchera ­ après bien des méandres ­ sur une étude accablante publiée récemment (Libération du 2 décembre), qui montre que 14 % des prisonniers souffrent de psychoses ­ schizophrénie ou paranoïa­, 40 % de dépression et 33 % d’anxiété généralisée. « Cela met en cause le système public des soins psychiatriques », accuse-t-elle. Elle décrit l’engrenage implacable. La fermeture, en dix ans, de 50 000 lits en psychiatrie, les carences de recrutement et les économies ont entraîné des réductions draconiennes de durée de séjour.

(...) Bouffée délirante

Et voilà un jeune homme au visage infiniment triste. Il raconte, avec des mots choisis, une enfance atroce.
Ses deux soeurs violées par son père, les coups qui pleuvent quand le père rentre ivre. Lui qui, tout jeune, dort déjà dehors, chassé. Puis les foyers et la rue. A 13 ans, hébergé par un « monsieur ». « Je le laissais faire à contrecoeur, j’avais honte, je me sentais sale. » La dérive, l’alcool, les vols, la violence. Le rêve de venger ses soeurs. Et l’agression finale. Responsable. Quinze ans de prison. Hospitalisé à l’UPH depuis un an et demi. « Des fois, j’ai l’impression, dit-il, que le mal, c’est moi, mon double que je dois combattre. » A l’entrée, « le diagnostic était "débilité, psychopathe et simulateur" », rapporte Christiane de Beaurepaire. En dix-huit mois, les progrès sont immenses, mais il est trop tôt pour sortir.

Dans la petite salle aux fenêtres à barreaux, Christiane de Beaurepaire et Monique Jung reçoivent maintenant un Moldave, sans-papier et interdit du territoire. Il vient du grand quartier de la prison de Fresnes. « Il a mangé ses excréments, là il passe son temps à inonder le service. » Une grande flaque d’eau passe sous la porte et envahit le couloir. L’homme, un grand maigre aux cheveux bouclés, entre en haletant : « Je regarde la télé, ça se sait trop. Il veut me tuer moi et ma famille, je ne peux pas rester comme ça tranquille ! Je dois faire ma prière avec Dieu, il m’aide pour tout ! » Il veut retourner avec ses copains. Monique Jung explique : « Avec les autres Moldaves, il prie et cela chasse tous les gangsters, ce qui est essentiel. » Et ajoute : « Lundi, il n’a absolument pas dormi, c’était épouvantable ! Il a déchiqueté son matelas, ses vêtements et a tout jeté par la fenêtre, on a dû l’isoler avec une piqûre ! » Elle l’avertit : « Tant que vous inonderez le service, vous ne pourrez pas retourner en division. » Christiane de Beaurepaire se penche vers lui. Quel jour sommes-nous ? Quel mois ? Quand est-il arrivé en prison ? Oui, il est « bien repéré ». Le grand gars continue. Dieu l’a chargé d’une « mission spéciale, faire sortir de France les Algériens, Tunisiens et Marocains ». Serait-il raciste ? Oui, non, peut-être un peu. Dieu, parfois, frappe sur la table ­« toc, toc, toc » ­ pour lui commander d’arrêter de boire son café. Dieu lui a demandé de ne manger que « du blanc, qui est pur, du poulet, des yaourts ». Gentiment, Christiane de Beaurepaire l’arrête : « Il s’est passé une chose extraordinaire, vous avez fait vos besoins, ce qui est normal, mais ensuite, vous les avez mangés ! »

« Je m’excuse beaucoup, mais j’ai juste mangé le blanc de la merde. »

Verdict : « franchement malade, entre état confusionnel et bouffée délirante ».
Et comme sur lui, s’inquiète Monique Jung, « aucun traitement ne marche », il va passer un scanner au cas où il y aurait en plus une cause neurologique.

ATHENES (AFP), extrait - Les autorités de l'île grecque de Santorin ont annoncé dimanche leur intention de poursuivre en justice l'armateur du bateau de croisière grec Sea Diamond qui a coulé jeudi en mer Egée, estimant que la catastrophe risquait de causer un tort considérable à l'industrie du tourisme.

"Nous considérons qu'il est de notre devoir de lancer des poursuites en justice", a déclaré le gouverneur
de la région dont dépend Santorin, Chrysanthos Roussos.

"Nous devons garantir que les propriétaires du bateau prennent en charge l'opération de nettoyage", a-t-il précisé sur la chaîne de télévision publique Net.

Une petite fuite de carburant apparue à la surface de l'eau a d'ores et déjà été nettoyée, mais selon la Net, les réservoirs du bateau contiennent encore quelque 400 tonnes de pétrole.

Le capitaine du bateau ainsi que ses cinq officiers ont été inculpés samedi pour "négligence ayant causé un naufrage".



PARIS (AFP) - Nicolas Sarkozy s'est efforcé samedi d'apaiser la polémique née de ses propos sur un caractère inné de la pédophilie ou du suicide des jeunes, tandis que François Bayrou lui décochait de nouvelles flèches et que Ségolène Royal appelait à "une France de la réconciliation".

Crédité d'un gain de deux points à 29,5% dans un sondage Ifop-JDD, tandis que ses adversaires socialiste et UDF en perdaient chacun un à 22% et 19%, le candidat UMP à la présidentielle était venu dans une librairie provençale, à Saint-Rémy, signer son livre "Ensemble".

"Il faut que chacun garde son calme", "ce n'est pas en attaquant les autres qu'on progresse dans les sondages", a-t-il déclaré.

Ce qui n'a pas empêché le candidat de l'UDF, requinqué par une embellie dans les intentions de vote (selon deux précédents sondages) en sa faveur et par deux jours de campagne en Corse, de renouveler ses vives critiques: existe-t-il "une société démocratique dans le monde, aujourd'hui au début du XXIe siècle, où l'on accepterait l'idée selon laquelle un enfant serait génétiquement condamné à être pervers ou être suicidaire?", s'est-il interrogé.

M. Sarkozy a aussi été tancé à distance par Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, qui a jugé "grave" l'idée "que l'on ne peut pas changer le cours de l'existence".

Jean-Marie Le Pen, candidat FN à l'Elysée, a qualifié samedi de "geste symbolique" sa visite la veille à Argenteuil (Val-d'Oise), indiquant avoir voulu montrer ainsi que "la France est partout chez elle".

"Je suis allé dans la banlieue dans laquelle M. Sarkozy ne va pas pour l'instant", a-t-il déclaré sur Canal +. Comme on lui faisait observer que le candidat UMP avait rappelé s'être rendu "209 fois en banlieue", M. Le Pen a lancé: "très bien ! Qu'il y retourne une 210e !"

Enfin, Ségolène Royal, qui était à Lézignan-Corbières (Aude) devvant quelque 2.000 sympathisants, a appelé de ses voeux "une France rassemblée", "une France de la réconciliation" et non pas "une France de l'affrontement" qu'elle a implicitement reproché à Nicolas Sarkozy de vouloir.


- Verdict : « franchement malade » -


Posted 18 years, 9 months ago on April 8, 2007
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