April 10, 2007

Le Pen « candidat du terroir »

PARIS (AFP) - A deux semaines du premier tour de la présidentielle, le candidat du FN Jean-Marie Le Pen a ciblé son adversaire UMP Nicolas Sarkozy, qu'il se verrait bien affronter au second tour et qu'il a qualifié de candidat "qui vient de l'immigration".

"C'est un candidat qui vient de l'immigration, moi je suis un candidat du terroir. C'est vrai qu'il y a une différence, un choix qui peut être considéré comme fondamental par un certain nombre de Français", a déclaré le leader frontiste qui était invité du Grand Rendez-vous Europe 1/TV5 Monde et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

"J'ai repris la formule de Sarkozy lui-même qui s'est fait gloire, à plusieurs reprises, d'être fils d'immigré (...) Je ne l'aurais pas utilisée si M. Sarkozy ne s'en était pas servi comme un argument qu'il estime favorable", a-t-il ajouté dans une allusion aux origines hongroises, par son père, du candidat UMP.

Le PS a dénoncé dimanche les déclarations de Jean-Marie Le Pen, estimant que "ces propos sont inacceptables et relèvent de la xénophobie exprimée régulièrement par cet homme d'extrême droite".

Le candidat UMP "est pris au piège de sa surenchère identitaire malsaine" avec le candidat FN, déclare dans un communiqué Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS à l'Egalité et au Partenariat équitable.


Gérard Schivardi, candidat à la présidentielle soutenu par le Parti des travailleurs (extrême gauche), a déclaré lundi s'être "senti visé" par les propos de Jean-Marie Le Pen.

"Quand j'ai entendu cette phrase-là, je me suis senti visé", a-t-il expliqué sur Europe 1: "Je suis petit-fils d'immigré italien, ça fait mal quelque part".

Les sans-papiers "sont des Français comme nous", a-t-il ajouté: "Mon grand-père, quand il est arrivé en France, il n'avait pas de papiers. Et je pense que le grand-père de Sarkozy, il n'avait pas de papiers non plus".

Yves Jégo, secrétaire national de l'UMP, a jugé lundi "inadmissibles" les propos de Jean-Marie Le Pen (FN).

"Les propos de Jean-Marie Le Pen sur les origines de Nicolas Sarkozy sont inadmissibles et insupportables" et révèlent "une fois encore la face hideuse de son extrémisme", a écrit le député de Seine-et-Marne dans un communiqué.

"En cherchant à faire une nouvelle provocation en affirmant qu'il serait plus français que Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté, "le dirigeant du FN confirme sa haine de l'étranger et son refus de voir que 3 Français sur 4 ont un de leurs ancêtres issus de l'immigration !"

Alors qu'on lui demandait si l'application de sa politique de l'immigration zéro aurait empêché la famille Sarkozy de venir en France, M. Le Pen avait lâché: "la France se serait passée de Nicolas Sarkozy qui aurait peut-être fait une très belle carrière en Hongrie".

Depuis plusieurs jours, le candidat du FN ne manque pas une occasion de se démarquer du candidat UMP, en tête des sondages mais dont il croit que les intentions de vote en sa faveur cachent un certain nombre d'électeurs qui, in fine, se porteront sur lui.

Vendredi, il s'est payé le luxe de se rendre sur la dalle d'Argenteuil, en banlieue parisienne, -là même où M. Sarkozy avait parlé en octobre 2005 de "racaille"- comme pour mieux insister sur le talon d'Achille du candidat UMP pendant cette campagne: les banlieues.

"Si certains veulent vous karchériser pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieues où les politiciens français vous ont parqués, pour vous traiter de racaille par la suite", avait-il déclaré.

Dimanche, il a également ironisé sur les récentes déclarations, qualifiées d'"absurdes", de M. Sarkozy sur le caractère inné de la pédophilie, estimant que le candidat UMP avait "repris les vieilles thèses du XIXe siècle sur le criminel-né".

M. Le Pen a par ailleurs réaffirmé sa confiance dans sa propre présence au second tour, comme en 2002. S'il n'est "pas Madame Soleil", il croit "raisonnablement" être "au-dessus de 20%" des voix, nettement plus que ce dont les sondages le créditent.

Selon lui, M. Sarkozy devrait "normalement, objectivement" être son adversaire car "il s'est donné beaucoup de mal pour cela et il s'est retrouvé dans une situation largement dominante".

M. Le Pen -qui fut l'un des premiers hommes politiques à prédire, dès 2002, l'ascension de Mme Royal- semble persuadé que la candidate socialiste est "condamnée" à ne pas figurer au second tour car elle sera, selon lui, "crucifiée par ses concurrents d'extrême gauche", comme Lionel Jospin l'avait été en 2002 "pas sa majorité plurielle".

Le leader du FN ne semble pas non s'inquiéter de l'hypothèse François Bayrou. "Je ne serais pas étonné" que le candidat UDF, qualifié de "chevalier blanc qui poursuit les moulins à la manière des enfants de Don Quichotte", se retrouve finalement "aux alentours de 10 ou de 12%" le 22 avril.

Et s'il n'était finalement pas qualifié pour le 6 mai, M. Le Pen a précisé qu'il donnerait sa consigne de vote "le 1er mai", jour du défilé annuel à Paris du FN.

PARIS (AFP) - Deux responsables de l'UMP et le candidat à la présidentielle Gérard Schivardi ont dénoncé lundi, après le PS la veille, les propos tenus par Jean-Marie Le Pen qui avait qualifié dimanche Nicolas Sarkozy de candidat "qui vient de l'immigration", tandis que lui-même serait "un candidat du terroir".

"C'est un candidat qui vient de l'immigration, moi je suis un candidat du terroir. C'est vrai qu'il y a une différence, un choix qui peut être considéré comme fondamental par un certain nombre de Français", avait déclaré le leader frontiste qui était invité du Grand Rendez-vous Europe 1/TV5 Monde et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

L'identité selon M. Le Pen est "quelque chose de figé", a ironisé lundi le conseiller politique de Nicolas Sarkozy, François Fillon, dans un entretien sur France Info et i-Télé.

"Il faut", a-t-il dit, "une autre idée de l'identité française (...), évolutive, qui n'est jamais achevée. Chaque vague d'immigration enrichit l'identité française. Les Italiens, les Polonais, les Maghrébins, les Africains, les Asiatiques, tous ont enrichi l'identité française et cela va continuer avec le temps".

De même, le secrétaire national de l'UMP Yves Jégo, a jugé "inadmissibles" et "insupportables" les propos de Jean-Marie Le Pen, qui révèlent "une fois encore la face hideuse de son extrémisme".

"En cherchant à faire une nouvelle provocation en affirmant qu'il serait plus français que Nicolas Sarkozy, le dirigeant du FN confirme sa haine de l'étranger et son refus de voir que 3 Français sur 4 ont un de leurs ancêtres issus de l'immigration!", a ajouté le député de Seine-et-Marne dans un communiqué.

...


- ... Qui se distinguerait ainsi de Sarkozy -



Posted 18 years, 6 months ago on April 10, 2007
The trackback url for this post is http://justice.cloppy.net/b.blog/bblog/trackback.php/1031/

Add Comment

( to reply to a comment, click the reply link next to the comment )

 
Comment Title
 
Your Name:
 
Email Address:
Make Public?
 
Website:
Make Public?
 
Comment:

Allowed XHTML tags : a, b, i, strong, code, acrynom, blockquote, abbr. Linebreaks will be converted automatically.

 
Captcha:
captcha image

Please type the content of the above image into the following form-field.