April 16, 2007

Témoignage : « Prisonnier de son père »

Prisonnier de son père
Le martyre d'un enfant, le drame d'une mère

Témoignage,
Carole Aigon-Rami
Ed. Michel Lafon, 2005

De la quatrième : Un amour, un mariage, un bébé sur lequel se penchent des parents attendris. Les histoires horribles commencent souvent bien.

Avant propos de Yann
« J'ai décidé avec ma maman qu'elle devait raconter notre histoire. Je voudrais que ce livre aide des enfants qui souffrent. »

Page 11, « Pourquoi ?
Je me décide enfin à coucher sur le papier toute l'horreur d'une histoire qui hante mes nuits. Cela sera certainement très douloureux, mais j'ai besoin d'évacuer cette souffrance, d'exorciser le mal qui continue de me ronger au fil des mois, des années.
(...) Une seule question me brûle encore les lèvres : POURQUOI ?
(...) Pourquoi la justice ne protège-t-elle pas mieux nos enfants ? Et, surtout, pourquoi, comment, un père en arrive-t-il à torturer son fils ? Au nom de quoi ?
Autant d'interrogations douloureuses vouées, je crois, à rester sans réponses... »


Page 12-13, « Un jour, quelqu'un m'a dit : `'On ne peut pas faire plus de mal à une maman qu'en s'en prennant à ses enfants." Rien de plus vrai.

(...) Je m'étais juré à cette époque - la grossesse - d'être toujours là pour lui, de l'aimer, de le protéger, de tout faire pour que sa vie soit belle. Et j'ai lamentablement échoué. Je n'ai pas su jouer mon rôle de mère.

(...) Je me sens affreusement coupable de ne pas m'être montrée plus combative, plus acharnée à faire sortir mon fils de cet enfer. J'ai pourtant remué ciel et terre, mais sans savoir ce qui se passait réellement. (...) Personne n'a voulu m'écouter...

Il aura fallu vingt et un mois pour que ma voix soit enfin entendue.
 »


Page 16, « 2 septembre 2002 »

« Des photos sont prises : de face, de dos, de profil. On lui fait mettre les mains sur son sexe et l'on mitraille. Cicatrices, brûlures de cigarettes, plaies ouvertes ou suppurantes, ecchymoses à tous les stades : du noir, du mauve, du jaune. sur toute la peau.
On demande à Yann :
- Mais qui t'a fait cela ?
- Ma mère !
- Ta mère ? Tu ne la vois plus depuis deux ans...
 »


Page 17, « Au départ, j'avais seulement tenté de faire valoir mon droit de visite, c'est à dire celui de revoir mon fils. Pendant vingt et un longs mois, je n'ai pas pu serrer Yann dans mes bras. Je pouvais tout juste l'approcher. A quelques mètres. Et encore, quand j'arrivais à l'appercevoir...

(...) Le lieutenant et le médecin ne croient pas un mot de ce que le petit leur raconte. Des bleux qui ne font pas mal ? Son corps parle de lui même. Et il est, parait-il, très fréquent qu'un gamin défende un parent qui l'a maltraité.

(...) Ils décident immédiatement de placer Yann dans une structure d'accueil d'urgence, le Foyer de l'Enfance de Nimes. Personne ne me prévient, moi, sa mère.

(...) Mon ex mari, lui, est renvoyé dans ses foyers : il nie tout en bloc, et comme son fils n'a rien dit lui non plus, pour le moment, on ne peut pas le mettre en garde à vue. »


Page 18, insolite pour qui connait le dossier de Justine, « La petite Berna, elle, est indemne. On la place quand même en pouponnière, par mesure de sécurité.

(...) Le docteur M. note `'une association de différents types de lésions d'âges différents en faveur de sévices. Il relève sur le corps de mon fils... »


Page 18-19, « Lorsque, à peu près deux mois plus tard, on me montre les clichés (...) Une rage incommensurable me submerge.

(...) Comment mon ex mari a-t-il pu faire cela à son fils, à notre fils ? Pourquoi les institutions ne sont-elles pas intervenues plus tôt ? »

Un rapport blâme le fonctionnement d'une structure

Censé accueillir en urgence et protéger les mineurs en danger, le Foyer de l´enfance des Alpes-Maritimes (FEAM), structure du conseil général, serait une institution «maltraitante», selon quatre magistrates de Grasse. «Emues, choquées et scandalisées», trois juges des enfants et une substitute dénoncent un «fonctionnement délétère» dans un rapport confidentiel du 17 septembre, révélé récemment par Nice-Matin.

Du bouclier,
un article de Libération du 6 janvier 2005,
voir au 28 mars 2006.

Page 22, « Ma mère et sa soeur n'ont pas eu une enfance heureuse, car ma grand-mère a très tôt été atteinte par une tuberculose, qu'il a fallu soigner pendant de nombreuses années, et qui l'a laissée très handicapée. Comme la famille proche n'a pas voulu - ou pas pu - recueillir les deux fillettes, elles ont échoué en orphelinat, puis en pension dans la maison Paul-rabaut, l'établissement même - ironie du sort - où Yann reprendra pied. »

L'auteur décrit aussi ce qu'était sa propre enfance, de la page 23 : « ... très énervé, il lisait attendant mon retout. A la maison nous étions plutôt vissées. Avec deux grandes valeurs : l'amour et le travail. Et l'obligation de nous rendre au temple, où j'ai reçu une grande partie de mon éducation. Mes parents étaient fille et fils de protestants. Ils pratiquaient eux-même beaucoup. »

Page 24 et 25, « Il y a tant de légendes et de vrai récits de persécution dans la région... Mais ce n'est pas ce que j'ai voulu retenir en ce lieu - la salle de garde de la tour de Constance, à Aigues mortes. Non, ce qui m'a intéressé, c'est `'résister". Je ne savais pas, à l'époque, à quel point ce conseil allait s'appliquer à mon cas. Résister, m'entêter, frapper à toutes les portes closes afin de revoir mon fils, afin de le sauver. »

De « J'ai menti », de Virgine Madeira :





Pages 146 et 147, un coup d'épé dans l'eau, personne n'a donné suite à diverses lettres envoyées par Virginie. On croirait l'histoire d'Olivier Vincent qui, lui aussi, a écrit partout, les acquités d'Outreau ont eux aussi été pendant longtemps des pestiférés... Voir au 13 avril 2007

Page 25 et suivante, « Je connaissais les accès de violence de Christian. Mais de là à s'attaquer à son propre fils - et de quelle façon ! -, cela, je ne pouvais pas, moi non plus, l'envisager une seconde. (...) Je me sens si coupable.

(...) Dans le monde d'où je venais, un univers de douceur, d'écoute de l'autre, de sentiments forts, d'obéissance à ses parents et à Dieu, une telle chose ne pouvait tout simplement pas exister. »


Page 26 et suivantes, l'enfance de Christian, le père. « Non pour faire un ultime cadeau à celui qui s'est acharné sur notre fils comme un sauvage, ni encore moins pour l'excuser » écrit Carole. « Juste pour essayer de comprendre... Christian connaissait parfaitement les règles de la société, elles lui avaient été inculquées dès son plus jeune âge.

(...) De toute évidence, mon ex mari a été élevé par deux femmes qui se détestaient. »


Pages 29 et suivantes, les relations de Carole, entre elle et Christian, le quotidien, le travail, « Une vie monotone dont les détails auront leur importance dans la suite de cette histoire. »





Page 37 : « Mais ces accès de violence ne surviennent pas qu'au volant... »

Page 39, ce qui pourrait être la raison d'un mensonge : « Je voudrais tellement réussir ma vie de couple comme mes parents avant moi que je ne laisse pas une seconde la réalité s'imposer. »


Page 46, « Christian et moi sommes heureux. Nous qui n'arrivions pas à avoir d'enfant, il suffit que le mariage soit dans l'air... Et nous voilà comblés ! »

Page 55, « Plus il m'humilie, et moins je me mets en valeur et plus je grossis. Un véritable cercle vicieux. Je ne porte plus que des survètements, ce qui me donne cet air négligé qui conduit mon mari à m'appeller `'la baleine". Rien de tel pour me jeter de plus belle sur la nourriture... »


Page 59, chapitre « Instances de dvorce ».

Page 68, chapitre « Dans ce climat, l'anomosité, latente depuis notre séparation, s'installe définitivement. Des lettres sont écrites, d'autres montrées, des accusations fusent de part et d'autre... ».





Page 71, le chapitre 6, « Le rapt ».





Pages 71 et suivantes, on est en droit de se demander quelle est la part du roman et quelle est la part du témoignage. On peut cependant supposer que Yann rapporte un certains nombre de propos et qu'il exprime aussi des reproches assez précis à l'endroit de sa mère.

Page 72, « Petit à petit, le pendule s'emballe... `'Si tu venais habiter avec laeticia et papa, tu te la coulerais douce. Eux, ils sont vraiment gentils. ... »

Page 73, « - Je ne veux pas y aller, maman !
- Où ça ?
- Chez papa et laeticia. »



Page 73, « Le 15 mai 2000, notre divorce est prononcé aux torts réciproques... »

Page 74, « Christian est `'condamné" à verser six cent francs de pension, la garde de Yann est déclarée conjointe et sa résidence établie chez sa mère.

(...) Au dela des injures, de ce qui a pu se dire sans que je le sache, d'anciens collègues restés en contact avec Christian ont répété à papa certains propos, selon lesquels mon mari voulait faire en sorte que je ne vois plus jamais mon fils, et souhaitait me réduire à néant. »

De « Plaidoyer pour le mensonge »
Laurent Lèguevaque,
chez Laffont, février 2006 :

Des pages 30-31 : « Prévoir la norme ne suffit pas. Il faut aussi en imaginer tous les dévoiements possibles... »

Page 73, une disparition, peut être une fugue, et Carole de conclure ce chapitre : « J'ai mis quelques jours à comprendre que mon fils avait été enlevé par son père. J'ai mis de longs mois à le sauver. »


Page 86, du chapitre « Guerilla » :

« Je me rend au commissariat de police de Nîmes et dépose ce qu'on appelle une main-courante, pour non représentation d'enfant. Ce sera la première d'une longue série de tentatives qui, hélas, ne représenteront jamais que des coups d'épé dans l'eau.
Je me souviens de la réaction facilement exaspérée des policiers :
- Encore vous ?
- Oui, encore moi !
- Toujours pour non représentation d'enfant ?
- Toujours. et vous ne faites toujours rien...
- Que voulez vous, nous ne sommes pas là pour mettre de l'ordre dans tous les ménages qui vont mal !
- Mais je ne peux pas voir mon fils...
- Et alors, il est avec son père, non ?
- Oui.
- Et bien dans ce cas, il ne risque rien.
 »


Page 86-87, « Il est important de le rappeler ici, personne ne pensait, au début, que l'enfant était en danger : il s'agissait simplement d'un désaccord parental et d'une difficulté à faire valoir mes droits. »

Page 87-88, « Surgie de je ne sais où, s'élève alors une voix de femme, une voix qui porte : `'Crétine ! Tu n'en as pas marre de venir nous emmerder ? Tu n'as pas compris qu'il ne voulait plus te voir, ton fils ? »

Voir au 13 juillet 2006, « Les pleurs de l'enfant à l'audience et le refus exprimé... » :

Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à adopter peu ou prou le point de vue de ceux-ci. Ce comportement paradoxal des victimes de prise d'otage, a été décrit pour la première fois en 1978 par le psychiatre américain F. Ochberg qui lui donne le nom de « syndrome de Stockholm ».


Voir également au 15 novembre 2005, l'ordonnance du juge pour enfant de Nanterre, des motivations :

« ... que les pleurs de l'enfant à l'audience ainsi que son refus exprimé sans équivoque à la même audience de tout contact et de toutes paroles à l'adresse de son père - à quoi travaillent depuis quelques mois plus activement les travailleurs de l'OSE, lire `'internat et séparation" -, démontrent, en l'état, l'impossibilité qui est celle de l'enfant d'entrer, ne serait-ce que de manière simplement ponctuelle et intermittente, dans une relation avec son père; »


J'ai bien fait appel de cette décision de novembre 2005 mais le jeu des procédures et le parfait mépris du juge pour enfant de Nanterre font que mes droits sur Justine sont toujours suspendus.





Page 88, « Je ne sais évidemment pas, à ce moment là, que Yann a intérêt à obéir à des consignes très strictes :
- Yann, ta mère va venir. Tu sais comment lui répondre ?
- Oui, papa. »


- Les histoires horribles commencent souvent bien -


Posted 18 years, 6 months ago on April 16, 2007
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