April 16, 2007

La construction de l'élite, l'eugénisme volontaire


PARIS (AP) - Ségolène Royal et François Bayrou "sont les dignes héritiers de la IVe République", déclare Nicolas Sarkozy dans un entretien paraissant mardi dans "Le Républicain lorrain".

SAINT-HERBLAIN, Loire-Atlantique (AP), extrait - Nicolas Sarkozy a "lepénisé" son discours en mettant notamment la pédophilie ou le suicide des adolescents sur le compte d'un déterminisme génétique, a accusé lundi soir le socialiste Robert Badinter. Ces "considérations-là" peuvent conduire aux "pratiques funestes de l'eugénisme", a-t-il mis en garde.

"Sarkozy a lepénisé son discours", a dénoncé l'ancien ministre de la Justice de François Mitterrand en ouverture d'un meeting de Ségolène Royal à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). "Il suffit de relire ses propos sur les gènes de la pédophilie ou du suicide chez les adolescents (...) On sait à quelles pratiques funestes de l'eugénisme ces considérations-là, unanimement dénoncées par les autorités scientifiques, peuvent conduire", a alerté le père de l'abolition de la peine de mort.





Carrel Alexis - L'homme cet inconnu
Chez Plon, 1935, quatrième de la repro :

Né à Sainte-Foy-lès-Lyon le 28 juin 1873, Alexis Carrel a été élevé par sa mère, devenue veuve prématurément.

Spontanément attiré par les sciences naturelles, il entreprend des études médicales. A vingt-trois ans, il est nommé interne des hôpitaux de Lyon. Libre penseur et sceptique, il a l'occasion, comme il accompagne des malades à Lourdes, d'assister à un miracle. La relation rigoureusement objective qu'il fait de ce cas dans une gazette de la ville lui vaut l'hostilité des milieux politiques, universitaires et hospitaliers, et compromet la suite de sa carrière.

En 1904, il part pour le Canada, puis il gagne les Etats-Unis, et il reprend dans un laboratoire de recherches à Chicago les travaux qu'il avait commencés à Lyon sur la chirurgie des vaisseaux. Il a vingt-trois ans quand l'institut Rockefeller met un laboratoire à sa disposition.

En 1912, le prix Nobel de médecine récompense ses travaux.

N'ayant jamais accepté d'adopter la nationalité américaine, il revient en France faire son devoir en 1914, et c'est également en France que le trouvent la guerre, la défaite et l'occupation en 1940.

Il meurt à Paris, le 5 novembre 1944. Sa dépouille repose dans le petit village breton de Saint-Gildas.


Chapitre VIII.6 p.348
Le choix des individus,
les classes biologiques et sociales.


Il est nécessaire de faire un choix parmis la foule des hommes civilisés. Nous savons que la sélection naturelle n'a pas joué son rôle depuis longtemps. Que beaucoup d'individus inférieurs ont été conservés grâce aux efforts de l'hygiène et de la médecine. Que leur multiplication a été nuisible à la race. Mais nous ne pouvons pas prévenir la reproduction des faibles qui ne sont ni fous ni criminels. Ni supprimer les enfants de mauvaise qualité comme on détruit, dans une portée de petits chiens, ceux qui présentent des défauts. Il y a un seul moyen d'empècher la prédominance désastreuse des faibles. C'est de développer les forts. L'inutilité de nos efforts pour améliorer les individus de mauvaise qualité est devenue évidente. Il vaut mieux faire grandir ceux qui sont de bonne qualité. C'est en fortifiant les forts que l'on apportera une aide effective aux inférieurs. (...) Il faut abandonner l'idée dangeureuse de restreindre les forts, d'élever les faibles, et de faire ainsi pulluler les médiocres.

Nous devons chercher parmis les enfants, ceux qui possèdent de hautes potentialités et les développer aussi complètement que possible. Et donner ainsi à la nation une aristocratie non héréditaire.



Chapitre VIII.7 p.351
La construction de l'élite,
l'eugénisme volontaire, une aristocratie héréditaire.


Pour la perpétuation d'une élite, l'eugénisme est indispensable. Il est évident qu'une race doit reproduire ses meilleurs éléments. Cependant, dans les nations les plus civilisées, la reproduction diminue et donne des individus inférieurs. Les femmes se détériorent volontairement grâce à l'alcool et au tabac. Elles se soumettent à un régime alimentaire dangereux afin de réaliser un allongement conventionnel de leur ligne. En outre, elles refusent d'avoir des enfants. Leur carence est due à leur éducation au féminisme, à un égoïsme mal compris. Elle est due aussi aux conditions économiques, à l'instabilité du mariage, à leur déséquilibre nerveux et au fardeau que la faiblesse et la corruption précoce des enfants impose aux parents. Les femmes venant des plus anciennes familles, qui seraient les plus aptes à avoir des enfants de bonne qualité et à les élever de façon intelligente, sont presque stériles.

Ce sont les nouvelles venues, les paysannes et les prolétaires des pays les plus primitifs d'Europe, qui engendrent des familles nombreuses. Mais leurs rejetons n'ont pas la valeur de ceux des premiers colons de l'Amérique du Nord.


(...) L'eugénisme peut exercer une grande influence sur la destinée des races civilisées.

Qui serait bien plus actuel, un livre qui aurait fait grand bruit en Amérique, suscitant d'immenses débats : :

Ce qu'un enfant doit avoir
T. Berry Brazelton et Stanley I. Greenspan
Chez Stock / Laurence Pernoud 2001.IX

De l'introduction :

(...) Les recherches menées en 1989-1991 par la National Commission for Children ont montrées que notre pays était en retard sur beaucoup d'autres cultures pour son soutien à la cohésion familiale. Nous risquons de le payer très cher en ce qui concerne les comportements de nos enfants - drogue, violence et délinquance. Nos petits enfants vont vivre dans la même société que les descendants des familles négligées. Les votres aussi.

Au cours de nos activités de médecn et d'avocat de la cause infantine, nous avons, l'un et l'autre, vu de grands signes d'espoir ; une prise de conscience gagne tout le pays et de nouveaux programmes faisant de l'intérêt bien compris de l'enfant une véritable priorité se développent partout.

La petite enfance est le moment à la fois le plus décisif et le plus sensible du développement. Les recherches, les notres parmis d'autres, ont démontré que les ingrédients du développement intellectuel, affectif et moral sont transmis à l'enfant au cours des toutes premières années. Si ce n'est pas le cas, ces ingrédients peuvent être acquis au cours de la croissance, mais plus difficilement et moins parfaitement...

(...) Cette scène se passait dans une des meilleurs maison de retraite de la ville. Là aussi, nourriture, hygiène et soins médicaux étaient excellents.

C'est `'l'amour institutionnel". C'est le lot, à chaque bout de la vie, aussi bien des pauvres que des riches, de ceux qui, en raison de leur âge et de leur impuissance, sont tributaires de l'aide des autres. Nous savons tous de quel genre d'aide il s'agit. Mais nous ne pouvons pas penser que c'est celle que recoivent les personnes que nous aimons.

On peut se persuader qu'en payant le prix on aura de bons services.
En fait, dans certaines entreprises, la participation des parents aux crèches situées sur le lieu de travail crée le sentiment d'une sorte de famille élargie. Les écoles maternelles qui encouragent la participation des parents retirent des avantages de leur présence. Une infirmière chef compatissante dans une maison de retraite peut y apporter une touche personnelle. Mais, hélas, ce sont là des exceptions. L'ironie est que, si cet état de choses perdure, dans quatre-vingt ans, les bébés d'aujourd'hui se trouveront replongés dans ces environnements impersonnels qui leurs sembleront étrangement familiers.

(...) Pourquoi sommes nous passé si radicalement à des modes d'interaction plus impersonnels, avec nos enfants comme dans la vie familiale ?

(...) La question devient alors : pourquoi maintenant ?

(...) L'économie a suffisamment progressée por que chacun considère comme allant de soi la satisfaction des besoins fondammentaux ; c'est peut être ce qui nous a conduit à négliger les besoins du bébé. Dans le passé, la fonction maternelle incluait la responsabilité des nourrissons et l'acceptation de leur vulnérabilité. Les femmes étaient censées rester à la maison avec les enfants et sépanouir en s'occupant des autres, non en faisant carrière. Les pères et les maris étaient censés s'attaquer au côté compétitif de la vie.

Le progrès économique et l'éducation ont encouragé une plus grande égalité et un dépassement des règles établies, et nous nous trouvons dans une période de transition. Il faut trouver un nouvel équilibre. Les femmes et les mères ne devraient pas avoir à endosser les rôles nourriciers tandis que les pères se réserveraient la maîtrise des rôles compétitifs.

Nous savons maintenant l'importance et les bienfaits à long terme d'une participation paternelle active à la vie de l'enfant. Mais nous n'avons pas encore trouvé la façon nouvelle de rétablir cet équilibre vital.

Historiquement,
nous avons abordé ce problème à travers des rituels et des règles pratiques, plutôt que par la reflexion intellectuelle.

(...) Au cours de cette période de transition, au moment où la réflexion et la prise de décision vont remplacer les règles et les rituels, il nous faut dresser un tableau clair des besoins fondammentaux des enfants autour desquels les familles doivent s'organiser. Si nous n'arrivons pas à satisfaire les besoins des enfants, nous risquons de compromettre la capacité des générations futures à entretenir des familles et à assurer la stabilité politique et économique.

(...) Ces sept `'besoins de base" constituent les matériaux indispensables à la construction de nos capacités intellectuelles, émotionnelles et sociales.

Retour à 1935, l'homme cet inconnu... Les dernières lignes :

Chapitre VIII.14 p.374
La reconstruction de l'homme.

(...) Pour la première fois dans l'histoire du monde, une civilisation, arrivée au début de son déclin, peut discerner les causes de son mal. Peut être saura-t-elle se servir de cette connaissance, et éviter, grâce à la merveilleuse force de la science, la destinée commune à tous les grands peuples du passé... Sur la voie nouvelle, il faut dès à présent nous avancer.

L'homme cet inconnu... De l'introduction d'Alexis Carrel :

Celui qui a écrit ce livre n'est pas un philosophe. Il n'est qu'un homme de science. Il passe la plus grande partie de sa vie dans les laboratoires à étudier les êtres vivants. Et une autre partie, dans le vaste monde, à regarder les hommes et à essayer de les comprendre. Il n'a pas la prétention de connaitre les choses qui se trouvent hors du domaine de l'observation scientifique.

Dans ce livre, il s'est efforcé de distinguer clairement le contenu du plausible. Et de reconnaitre l'existance de l'inconnu et de l'inconnaissable. Il a considéré l'être humain comme la somme des observations et des expériences de tous les temps et tous les pays.

Mais ce qu'il décrit, il l'a vu lui même. Ou bien il le tient directement des hommes avec lesquels il est associé.


Numéro 3, 2000
L'enfant de justice pendant la guerre
et l'immédiat après-guerre

L'Université et l'enfance délinquante : 1939-1945.


Résumé : L'auteur a lu des thèses de droit, de médecine et de lettres concernant la délinquance juvénile publiées pendant la période 1939-1945. A. quelques exceptions près, l'idéologie nazie n'inspire pas les écrits académiques. Classification des délinquants, analyse des causes ou solutions du problème avaient été proposées avant la guerre, mais, dans le contexte de l'Occupation, ces écrits prennent une autre signification.


Extrait :

L'organisation socio-économique est en définitive très peu interrogée. On consacre beaucoup plus de lignes à l'analyse des effets (supposés) criminogènes du cinéma qu'à l'étude de l'influence des conditions matérielles d'existence. Le plus "sociologue" de nos docteurs, André Gamet, rédige 32 lignes sur les effets de la misère et du chômage et 137 lignes agrémentées d'un tableau statistique sur la nocivité du septième art.

Il faut dire que la contestation politico-sociale est décrite en 1943, par l'un des maîtres à penser du problème de l'enfance malheureuse, comme une pathologie :

« L'hygiène mentale doit agir dès la naissance et même avant. [ ... ] Sinon, des conséquences graves en découleraient. Elles vont depuis les simples irrégularités scolaires et familiales et les mauvais rendements intellectuels et professionnels, si fréquents, jusqu'à l'hostilité ouverte envers la société, et dont la délinquance est la manifestation individuelle essentielle, et l'agitation sociale la traduction collective principale. »

II-1-2 Le poids de l'héréditarisme

II-1-3 La dissociation familiale : première cause de la délinquance juvénile ?


S'il est un point sur lequel tous nos auteurs sont en accord, c'est bien sur l'influence de la dissociation familiale. A grand renfort de statistiques, celles qu'ils produisent et celles qu'ils rappellent, ils postulent unanimement à un lien de causalité entre la dissociation du couple parental et la délinquance des enfants.

Le "concept" de dissociation est très large et englobe toutes les structures familiales qui s'écartent peu ou prou du modèle dominant, à savoir la famille conjugale, légalement constituée, dont tous les membres sont en vie. Guy Rey inclus même le travail salarié des parents (lire des femmes) dans les facteurs de dissociation :

« Combien voyons-nous de milieux dissociés par le veuvage, la séparation, le divorce, le remariage, le concubinage, enfin le travail des parents les soustrayant de la maison pour la journée entière, tous ces facteurs qui font que l'enfant prefère la rue au foyer où il est délaissé. »


- France, Plon, 1935  Vichy c'est un peu plus tard -


Posted 18 years, 5 months ago on April 16, 2007
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