April 24, 2007

L'omerta française


Rapport d'enquête N° 871
sur l’état des droits de l’enfant en France
Assemblée nationale, des auditions :

Mme Ségolène ROYAL : (...) Le premier problème auquel je me suis attaquée est celui de la pédophilie au sein des établissements scolaires, en essayant de briser la loi du silence qui a trop longtemps étouffé la parole de l’enfant. Une circulaire de l’éducation nationale, qui pour la première fois employait le mot de " pédophilie ", a été diffusée avec des indications extrêmement concrètes sur la façon dont la communauté scolaire doit agir, en ayant un double souci, celui de la protection de l’enfant et celui du respect de la présomption d’innocence de la personne mise en cause.

(...) M. François BAROIN : Mme Lardon-Galéote, j’ai été très frappé par votre intervention, car elle suppose qu’une loi du silence est établie en France autour des drames que vivent les enfants.

(...) Mme Catherine LARDON-GALEOTE : M. Baroin, oui, la loi du silence existe. Nous sortons d’un procès dont vous avez sans doute entendu parler mettant en cause l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. L’instruction a duré quatre ans ! Les parents ont subi des pressions pour ne pas porter plainte, pour que l’affaire soit réglée au sein de l’institution. Il y a un tel consensus que les plaignants se sentent presque coupables d’avoir à porter plainte !





L'omerta française
Sophie Coignard et Alexandre Wickham
Albin Michel, 1999

« Le club des étouffeurs » renvoie, entre autres, à l'interview de Jean-François Guthmann, au 19 novembre 2006, à propos de rillettes et de langues de porcs. Cela renvoie encore au 14 décembre 2005 et à l'émergence des droits de l'Homme en Europe, à « Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu ». Etc.





« Une fatalité, de fâcheuses coïncidences, des résponsables débordés, rien de plus. (...) Quelques cas, assurémment regrettables, d'enrichissements personnel mais pas de quoi s'affoler. L'Occupation&nsp;? Puisqu'on vous dit qu'il y a eu les bons d'un côté et les méchants de l'autre !

(...) La justice ? Elle fonctionne enfin en toute indépendance : vous n'étiez pas au courant ?

(...) Paranoïa ! »





« Il y a dans ce pays une résistance collective aux faits qui dérangent les habitudes de pensée. Une défiance endémique à l'égard des documents qui déchirent les mythes.

(...) Nous vivons dans une république d'apparence. L'essentiel est de continuer à jouer la comédie, pour mieux détourner l'attention dès qu'apparaît un dysfonctionnement ou un scandale. »

« Prévenir de nouveaux scandales » plutôt que de travailler afin que l'enfance soit mieux protégée ou que les institutions socio judiciaires puissent remplir leurs fonctions, une idée grandiose promue en septembre 2005 :

PARIS (AFP), jeudi 8 septembre 2005, 8h36

Ex-ministres, élus, juges pour enfants, responsables associatifs appellent le chef de l'Etat à s'engager pour améliorer la protection de l'enfance, au nom des 235.000 mineurs en danger - estimation minimale -, et pour prévenir de nouveaux scandales type Outreau ou Angers.

PAge 14... « D'où vient cette propension nationale au burlesque ? Le premier réflexe, l'air du temps y incite, consiste à incréminer les élites. Les chefs. Les responsables. Tout le mal résulterait d'un complot de bien pensants.

(...) Au fur et à mesure que nous progressions, nous découvrions de nouvelles lignes de partage. »


Page 15... « Et, sur l'un des dossiers les plus délicats évoqués dans ce livre, scandalisé par ce qu'il voit depuis quelques années, il [un chef de service] nous parle. Et nous remet même le double d'un rapport confidentiel trasmis en son temps à son ministre de tutelle. Si celui-ci l'identifie, sa carrière est brisée. »

PARIS (AFP), 19 avril 2007 - La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a décidé de saisir le Garde des sceaux d'une plainte contre X, après la divulgation par Le Monde de documents classifiés avertissant d'un détournement d'avion américain huit mois avant le 11 septembre 2001, a annoncé jeudi le ministère.

"Le ministre a décidé de saisir le Garde des sceaux d'une plainte contre X pour les faits de soustraction, détournement et divulgation du secret de la défense", a indiqué le porte-parole du ministère Jean-François Bureau lors de son point de presse hebdomadaire.

Cette plainte concerne "notamment six notes classifiées de la DGSE", la Direction générale de la sécurité extérieure, a-t-il précisé.


PARIS (AP), 21 septembre 2006 - Dominique de Villepin réunissait jeudi les ministres concernés par les banlieues après l'agression de deux CRS dans le quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essone) et le rapport du préfet de Seine-Saint-Denis s'inquiétant d'une recrudescence de la délinquance dans son département, a annoncé le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.

Page 15... « Certains, les plus nombreux en général, ont fait le pari de l'ombre. D'autres voudraient en finir avec des comportements infantiles et archaïques. La lâcheté des institutions - et des hommes - les exaspère de plus en plus. C'est à eux que nous avons pensé en écrivant ce livre. Sans eux, rien n'aurait été possible.

(..) Car le club des etouffeurs veille. A quoi ? A faire croire au bon peuple que tout va bien, que l'argent circule dans la transparence. Que l'actualité est définitivement heureuse. »

Le Monde, Le nombre de détenus a augmenté de 19 % depuis 2002 sous l'effet des politiques pénales
Plus de 10 000 prisonniers supplémentaires en une législature : de 2002 à 2007, le nombre de personnes écrouées en France est passé de 53 200 à 63 300, selon une analyse publiée, mardi 17 avril, par Pierre Tournier, directeur de recherche au CNRS.

NANTES (Reuters) - Les avocats des douze accusés ont débuté lundi leurs plaidoiries dans le procès en appel de l'affaire de pédophilie d'Angers (Maine-et-Loire) en mettant en cause la responsabilité de l'institution judiciaire et des services sociaux.


Un rapport blâme le fonctionnement d'une structure

Censé accueillir en urgence et protéger les mineurs en danger, le Foyer de l´enfance des Alpes-Maritimes (FEAM), structure du conseil général, serait une institution «maltraitante», selon quatre magistrates de Grasse. «Emues, choquées et scandalisées», trois juges des enfants et une substitute dénoncent un «fonctionnement délétère» dans un rapport confidentiel du 17 septembre, révélé récemment par Nice-Matin.

Du bouclier,
un article de Libération du 6 janvier 2005,
voir au 28 mars 2006.

Page 16. « Pour plus de précautions, des `'lois du silence", très officiellement votées, punissent ceux qui ne jouent pas le jeu de la discrétion. Grâce à des traditions bien établies de secrets et d'enterrement des affaires, enfin, l'Etat apporte une contribution décisive à l'action des étouffeurs. »

Page 19 à 21. « Que s'est-il donc passé en 1970 ?

(...) Dans tous les pays du monde, de l'Allemagne à la suède - où le ministre des finances et sa collègue chargée de l'éducation ont rendu publique leur liaison en rédigeant un communiqué commun -, de la Russie à l'Italie, la presse publie ce qui lui semble de nature à intéresser ses lecteurs.

Rien de tout cela en France.
Grâce aux soirées animées d'Alain Delon et au coup bas infligé à un ancien ministre devenu président, la loi de 1970 a accouché d'une invention géniale. Cela s'appelle `'la distinction entre la vie privée et la vie publique".

(...) Cette coupure archaïque arrange évidemment beaucoup le monde politico-médiatique. Elle est pourtant tout à fait artificielle. Entre vie publique et vie privée, il existe en effet une sorte de zone grise. »

Page 22 : « Les maitresses de Roland [ne regarde pas les media] non plus d'ailleurs. Sauf lorsqu'elles intriguent dans les couloirs d'un ministère ou quand elles distribuent par millions notre argent pour des usages indéterminés, du recyclage de commissions occultes à l'achat de statuettes ou de chaussures. »

Monsieur Huchon dans l'ombre des embauches de madame • Le président PS de la région Ile-de-France jugé pour prise illégale d'intérêts.

Libé, 9 janvier 2007

Page 23 : « C'est, de fait, tous les jours que la classe politique met en scène son intimité. »

Page 24 : « Un exemple. Une journaliste travaille à l'AFP, agence d'Etat. De quoi est elle chargée ? De couvrir l'actualité de la mairie de Paris. Qui est le maire ? Chirac. Comment s'entendent-ils ? Très bien. Et alors ? Rien. Si ce n'est que cette bonne entente a longtemps permis d'occulter des aspects négatifs de la gestion très particulière de l'ancien maire. »


Page 24 : « On se comprend à demi-mot dans la grande famille de l'information. »

Mme Catherine LARDON-GALEOTE : M. Baroin, oui, la loi du silence existe. Nous sortons d’un procès dont vous avez sans doute entendu parler mettant en cause l’hôpital du Kremlin-Bicêtre.

Page 27, insolite : « La Sainte Famille s'était montrée moins expansive du temps où Nicolas Sarkozy, alors jeune espoir du RPR, comptait dans la vie de la jeune femme. En passant dans le clan d'Edouard, Sarkozy avait cumulé affront politique et trahison. »

Page 28 : « Sexe et pouvoir vont bien ensemble. On peut s'en offusquer mais c'est ainsi. En France, la tradition est pour le moins solide. »

SAINT-ETIENNE (AP), 2 mars 2007 - Un conseiller général UMP de la Loire, Georges Berne, reconnu coupable d'avoir abusé de son influence au profit de jeunes femmes en échange de faveurs sexuelles, a présenté sa démission au préfet du département, a-t-on appris vendredi auprès de la préfecture.

Membre de la majorité UMP à l'assemblée départementale, Georges Berne soutenait à ce titre le président du conseil général, Pascal Clément, par ailleurs ministre de la Justice. Sa démission risque de fragiliser la majorité actuelle (21 voix sur 40).


Page 28, le livre a été publié en 1999 : « Le mélange des genres, entre intimité et vie officielle, ne date donc pas d'aujourd'hui. Ce qui est nouveau, c'est que les éditorialistes de la presse, qui se sont cooptés comme professeurs de vertue, et une poignée d'intellectuels hurlent à l'inquisition et au totalitarisme quand on prétend s'inquiéter de ces dérives. »


Chapitre 2, « Cet argent qui n'existe pas »

Page 65 et suivante... « Pas de dessous de table, juste des `'coups de pouce" accordés à des projets méritants : centres d'études dans les coins les plus reculés de la République, `'équipements sportifs", routes et rocades en tous genres. Mais souvent cet arrosage a été très sélectif : certaines réalisations, certaines associations peuplées de permanents amis ont eu plus de chance que d'autres. Entre la petite corruption et le clientélisme, surtout lorsque maîtresses, conjoints ou enfants s'en mèlent, ou passent la frontière ?

D'ailleurs des spécialistes du sujet ont fini par l'admettre. Ce régime des fonds spéciaux est `'une aberration purement française. Il est plus que temps qu'elle disparaisse." »

Place Beauvau
Laffont, février 2006

Chapitre 4
Les gros sous de la Place Beauvau

Page 118 : « Dans la tête de tout le monde, les fonds secrets n'existent plus. »


84. « Les affaires, les juges, les mises en examen ? Le milieu politique s'en inquiète. Même s'il considère qu'il est au dessus des lois, il a quand même fini par prendre des précautions. Depuis quelques années, la consigne qui circule dans tous les partis recommande de limiter autant que possible le recours aux fausses factures et aux procédés trop grossiers. Comment, malgré tout, maintenir le train de vie des appareils ? Du PS au RPR, la bonne idée a jailli : l'emploi qui n'existe pas, rémunéré par un salaire qui, lui, existe bien. »

88. « `'Dans le classement imparfait basé sur le niveau suspect des échanges commerciaux avec des régimes peu honorables, on trouve dans le groupe de tête trois pays favorisant les marchés générateurs de copieux pots de vins, la Belgique, la France et l'Italie." S'ils avaient lu Time - 22 juin 1998 - MM. Jupé, Leclerc et Minc et associés sauraient qu'aux yeux du principal organisme qui mesure la corruption dans le monde, Transparency international, la France se rapproche dangereusement du Nigerai et de la Bolivie, deux nations encore plus mal classées.

Que s'est il passé ? Comment sommes nous entrés, en deux ou trois décénies, dans la catégorie des pays en voie de sous-développement sur ce plan ? »

Transparency International wirft Siemens raus
netzeitung.de08. Dez 2006

Siemens muss wegen des jüngsten Schmiergeldskandals die Organisation Transparency International verlassen. Dies sei «eine Frage des Anstands», sagte TI-Deutschlandchef Elshorst.

88-89. « La réponse tient en peu de mots : explosion du coût des campagnes, politisation croissante de la haute administration, absence de contre-pouvoirs et de financement public de la vie politique. Sans oublier l'affaiblissement de l'intégrité d'élus sélectionnés par des bureaucraties parisiennes de plus en plus gourmandes en cash.

(...) Les instruction menées par Mmes Joly et Vichnievsky ont montré qu'Elf-Aquitaine n'alimentait pas seulement l'hexagone en pétrole. »

91. « Pendant trente ans, il a été inconvenant d'évoquer les relations troubles entre ces grandes sociétés et la classe politique. Aujourd'hui encore, on ne peut aborder ces questions qu'avec prudence. »




L'humanité, 17 mai 1995
Douze à quinze ans de prison requis contre le professeur

LE procureur de la République a requis hier de douze à quinze ans de réclusion criminelle aux assises de Périgueux contre André Garric, cinquante-huit ans, ancien professeur de mathématiques au lycée Henri-IV de Bergerac et notable local qui comparaît pour avoir violé des années durant la fille alors âgée de huit à treize ans d’un de ses collègues et ami, professeur dans le même établissement réputé. Le procureur a également requis dix ans de déchéance des droits civiques et familiaux contre l’auteur des viols dépeint par plusieurs témoins à l’audience comme « un professeur modèle ». Malgré les pressions diverses exercées sur la famille pour qu’elle n’entame pas de procédure lors de la découverte des faits en 1992, les parents et la jeune fille Céline, avaient obtenu la requalification devant la cour de cassation des faits reprochés, d’attentats à la pudeur en viol. André Garric, incarcéré depuis 1992, avait été condamné par le tribunal correctionnel de Bergerac à six ans de prison ferme pour des attouchements effectués sur Frédéric, frère de Céline entre l’âge de cinq et douze ans.

98-100. « ... les lenteurs dans la saisine de la justice ou les hésitations à entamer une procédure disciplinaire laissent dans l'opinion la déplorable impression d'un milieu éducatif plus solidaire du coupable ou plus soucieux de l'image d'un établissement que du traumatisme des victimes.

(...) Un silence favorisé par des syndicats qui préfèrent dénoncer le salaire au mérite.

François Bayrou va rester à son poste jusqu'en mai 1997. Soit plus de trois ans après avoir pris connaissance de ce rapport. Que fait-il ? Rien. Le projet de `'lettre-circulaire" ne verra jamais le jour.

(...) L'un de ses conseillers, alerté par une autre affaire dans les yvelines, où les droits de la victime ont été bafoués et l'enseignant simplement déplacé, met un jour en garde François Bayrou : `'Attention, avec ces histoires de pédophilie. Il faut faire quelque chose." Et le ministre (...) de louvoyer : `'Je ne vois vraiment pas l'intérêt de salir l'Education nationale. Et puis tu imagines la réaction des syndicats ? Non, je t'assure : il y a des moments où il faut savoir se taire." »


Page 100-101. « Pratiquant avec une telle obstination cette politique de l'autruche, l'ancien ministre mérite une place de choix au `'club des étouffeurs". (...) Un club qui, contrairement aux préjugés, ne compte pas que de `'gros bonnets".

Qu'ont-ils à cacher ? Qu'ont-ils à protéger ?

(...) C'est Ségolène Royal - avec le soutien de Claude Allègre - qui, dès sa nomination à l'été 1997, osera briser le tabou. Depuis la mise en oeuvre des nouveaux textes, plus de deux cents affaires de pédophilie sont remontées jusqu'à son ministère. »

L'école du soupçon
Les dérives de la lutte contre la pédophilie

Marie-Monique Robin - éd. La Découverte, 2006

Sur jamac.ouvaton.org :

Après avoir toujours nié l’existence d’abuseurs sexuels dans ses rangs, l’Éducation nationale a opéré une volte-face au milieu des années 1990 : grâce aux militants de la protection de l’enfance, la pédophilie a enfin été dénoncée et poursuivie. Mais, sous l’effet de la pression médiatique, cette salutaire prise de conscience a conduit l’État à adopter un dispositif de contrôle inadapté, qui mine en profondeur l’ensemble du corps enseignant. Et qui menace à terme l’équilibre de nos enfants. C’est ce que montre Marie-Monique Robin dans ce livre, fruit d’une investigation approfondie sur les dérives de la lutte indispensable contre les pervers. En effet, depuis l’adoption en août 1997 de la « circulaire Royal », qui impose le signalement au procureur du moindre « fait » suspect, les accusations de pédophilie en milieu scolaire se sont multipliées. D’authentiques coupables ont été démasqués, mais des centaines d’innocents ont également vu leur vie brisée. ...

101-102. « Ministre ou fonctionnaire de base, que ne ferait-on pas pour défendre un statut, une carrière, un passe-droit ? Ces tentations existent partout, dans toutes les sociétés. En France, il est possible d'y succomber car rien n'est mis en oeuvre pour dissuader les adeptes du `'tout va bien, monsieur le ministre". C'est là que réside une regrettable expression française. Les documents administratifs ? Indisponibles. Les archives ? Interdites au public.

(...) Il est vrai que l'activité d'étouffeur - pas rémunéré officiellement mais pas bénévole non plus - permet d'accéder à un mode de vie très agréable.

(...) Au journal de 20 heure, les plus virtuoses continuent de clamer leur admiration pour un pays qui ne succombe pas à la `'tyrannie de la transparence" et sait respecter ses élites méritantes. Dans les coulisses, on bétonne. »

Page 104 : « Plus on enquête, et plus on trouve malheureusement de quoi s'interroger. »

PS: Georges Frêche menace de "semer la panique" en sortant ses dossiers sur l'affaire Urba

MONTPELLIER (AP), 21 novembre 2006 - Le président socialiste du conseil régional de Languedoc-Roussillon Georges Frêche, qui a suscité la réprobation par ses propos sur la proportion de noirs dans l'équipe de France, a déclaré mardi qu'il pourrait "semer la panique" en sortant ses dossiers consacrés à l'affaire Urba-Gracco. Tout en assurant qu'il ne dirait rien, car "l'avenir de Ségolène Royal" est "plus important que ma modeste personne".

(...) "A Paris, (...) il y en a un certain nombre, de plus en plus, qui veulent ma peau depuis toujours, parce que je suis un type qui n'est pas dans la norme", a commenté Georges Frêche, qui s'est exprimé mardi devant la presse à Montpellier.

"Je dis ce que je pense, et ça les gêne et surtout parce que j'ai combattu Urba Conseil depuis 1980", a-t-il dit, en référence à l'affaire de financement occulte du PS qui a valu la condamnation du trésorier du parti Henri Emmanuelli.

Dans cette affaire, "je pourrais semer une panique que vous ne pouvez pas imaginer", a-t-il affirmé, soulignant qu'il a "gardé toutes (ses) archives depuis 30 ans, toutes les interventions qu'on a faites auprès de (lui)". "Moi, je peux dire que je suis propre et sans tâche, je n'ai jamais pris un sou au contribuable nulle part", a-t-il ensuite assuré.

Mais "l'avenir de Ségolène Royal comme candidate à la présidence de la république des Français, est pour moi plus important que ma modeste personne", a-t-il ajouté, en rappelant qu'il avait "soutenu Ségolène Royal". C'est pour ça que je ne dirai rien". "Le PS, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ils peuvent régler leurs comptes. (...) Je ne ferai rien contre mon parti", a-t-il finalement assuré.


Actualité | France
Chronologie de l’affaire Urba
Sur lefigaro.fr, le 22 novembre 2006

19 avril 1989...

(...) 13 mars 1996 : en appel, la condamnation d’Henri Emmanuelli est alourdie par la cour d’appel de Rennes. Il écope de dix-huit mois de prison, 30.000 francs d’amende et deux ans de privation de droits civiques. Un jugement qui sera confirmé par la chambre criminelle de la Cour de cassation

Page 111 : « Tous les hommes politiques n'appartiennent pas pour autant au club des étouffeurs. Mais l'adhésion est si tentante ! Ils sont les représentants du peuple, l'incarnation de la Nation, les gardiens des institutions. L'Etat, c'est eux. Et leur carrière se rejoue périodiquement dans le secret de l'isoloir. Comment, dans ces conditions, tolérer sans sourciller la critique ou, pis, la révélation désagréable ?

Toutes les démocraties du monde ont inventé des garde-fous, des barrières pour contrer ces pendants naturels. La France aussi. Sur le papier.
 »

Voir au 12 septembre 2006
Et l’Etat ? Jusqu'à 28 milliards d'euro dilapidés ?

Et l’Etat ?
Il faut bien dire qu’il assure une présence en pointillé, considérant qu’il s’agit d’une compétence décentralisée qui relève des conseils généraux. Je cite souvent l’exemple de la circulaire de la Ministre Ségolène Royal de 2001 à l’intention des Préfets, pour leur rappeler leurs compétences en matière de protection de l’Enfance.
Jamais, cette circulaire(*) n’a été mise en oeuvre à part dans un ou deux Départements.

Claude Roméo
Directeur de l’« Enfance et de la Famille »
au Conseil général de Seine-Saint-Denis


*) Circulaire DGAS n° 2001/306
Diffusée aux préfets le 3 juillet.

Circulaire relative à la prévention des violences et maltraitance notamment sexuelles dans les institutions sociales et médico-sociales accueillant des mineurs ou personnes vulnérables. Elle prévoit qu’une politique de prévention des violences dans les institutions sociales et médico-sociales doit être mise en place autour de trois axes : le contrôle des structures, le renforcement de la vigilance lors du recrutement, l’information et l’accompagnement des victimes, familles et professionnels.

111. « Certains contre-pouvoirs fonctionnent, d'autres pas. Pour mieux se protéger derrière le rideau bienfaisant de l'opacité, les étouffeurs en chef ne sont pas seuls. Ils disposent aussi d'auxiliaires. Ceux-ci ont en commun une qualité inestimable. Cela s'appelle le savoir faire. Les mercenaires de luxe en sont pourvus. C'est même leur raison d'être. »





Page 117, toujours au club des étouffeurs : « ... selon la technique du coup de fil préventif : il appelle dans une rédaction qui s'intéresse à l'ARC un journaliste qu'il connait bien. Son message ? Que le journal se calme ; d'ailleurs il n'y a rien à trouver ; et puis, s'il devait y avoir un second article, il se verrait contraint de réagir sur le terrain judiciaire au nom de ses clients, d'honnêtes entreprenneurs qui créent de l'emploi ! »

D'un document de synthèse de la Cour des comptes :

Le premier contrôle qu'avait effectué la Cour avait porté sur le compte d'emploi 1993 de l'ARC. Les constatations qu'elle avait alors faites l'avaient conduite à saisir les autorités judiciaires.

Page 119, encore au club des étouffeurs : « L'arme juridique est certes un instrument dissuasif, mais insuffisant. Une autre catégorie d'étouffeurs leurs fait, depuis quelques années, une redoutable concurrence. Ce sont les gourous de la communication. Ils ne sont pas payés pour informer, mais pour donner une certaine image de la réalité. Biaisée, au ieux ; fausse, au pire.

(...) La communication par l'étouffement, c'est cela : transformer une histoire gênante en conte de fée. »


Page 121-122. « Aux côtés des divinités politiques et des mercenaires, le club accueille une troisième catégorie d'étouffeurs, plus discrets, mais travailleurs. Le haut fonctionnaire, donc, est cet être désintéressé, apolitique, et obsédé par l'intérêt général. S'in participe à la dissimulation, c'est qu'il considère le citoyen moyen comme trop faible, trop mal équipé intellectuellement pour se forger un jugement autonome : tout le monde n'a pas fait l'ENA.

(...) Il faut faire toute la lumière, comme on dit dans les cercles du pouvoir quand on s'apprête à étouffer un scandale.

(...) écrire dans les plus brefs délais un rapport sur la succession de décisions et d'évènements qui ont conduits à cette malencontreuse bévue.

(...) Le rapport (...) n'apportera rien de nouveau. Simplement, il existe. Il est censé dire la vérité. (...) l'affaire est classée. »







De « Plaidoyer pour le mensonge »
de Laurent Lèguevaque, ancien magistrat


123. « Ce qui est vrai des juges d'instruction l'est à fortiori des membres du parquet, qui dépendent, eux, étroitement de la hiérarchie. »

123-124. « Cela dit, le profil du haut fonctionnaire spécialisé dans le déminage des affaires sensibles existe dasn tous les ministères. Le professeur Jen-François Girard est ainsi resté onze ans directeur général de la Santé du temps du Sida, de l'affaire du sang contaminé et de l'ARC. »

19 janvier 2006, « Il y a plusieurs manières de regarder les mêmes faits »

Omerta
LE MONDE | 14.01.06
"J'ai eu l'impression d'être seule. C'était l'omerta. La loi du silence." Karen Montet-Toutain, 10 janvier, Etampes.

PARIS (AP), 17 janvier - "Nous ne disons absolument pas que Mme Montet-Toutain est une menteuse, mais il y a plusieurs manières de regarder les mêmes faits", a conclu l'inspecteur général Hussenet.

124. « Le même Jean-François Girard savait aussi parler aux journalistes : il ne leurs révèlait jamais rien d'important, mais ce `'rien" était dit sur un tel ton de confidence ! »

131. « Lenine les appelait les `'idiots utiles". Intellectuels zélateurs, journalistes éblouis, leur ébahissement jouait un rôle essentiel dans la consolidation du régime des Soviets et ses glissements progressifs vers le silence imposé à toute voix critique. »




Préface d'un livre de 1971
« Une nouvelle maladie mentale : l'opposition »


Chapitre 4, « Les lois du silence »

Page 139, à propos du livre du Dr Gubler et de l'état de santé de François Mitterand : « Les français pouvaient donc se procurer à la veille de la révolutio des pamphlets sitgmatisant les moeurs de MArie-Antoinette et de la Cour mais ils n'ont plus, deux siècles plus tard, le droit de savoir la vérité sur une maladie dont l'intéressé leur avait lui-même parlé à la télévision pendant une heure, en septembre 1994 au courss d'un log entretien ave Jean-Pierre Elkabbach ! Mystère de la démocratie française. »

Page 142, « Ce qui semble incontestable, c'est que le docteur Gubler a commis une faute grave en trahissant le secret médical. Fallait-il pour autant censurer un livre qui correspond à l'idée qu'on peut se faire de la liberté d'informer, cent dix-neuf ans après la loi de 1881 consacrée à ce sujet et alors que l'Europe a institué une Convention des droits de l'homme autrement plus libérale que la législation française ? »


Page 143, « Du temps de sa splendeur, l'un des piliers de l'Union soviétique était le Glavit. Rien ne pouvait être publié en URSS sans que cet organisme, composé de fonctionnaires parfois moins bornés qu'on en l'imagine, ne donne son imprimature. Nulle comparaison, bien sûr : en France, on peut tout dire, tout écrire, tout publier. A une condition : ne pas chagriner les étouffeurs. »

Puis des descriptions de ce que pourraient être des suites en cas d'une assignation pour diffamation.

Page 157, « Encouragées par les décisions des tribunaux, certaines personnalités utilisent désormais toutes les possibilités que leurs offre la législation en vigeur. Mais, bien entendu, ces âmes sensibles n'entendent pas remettre en cause le principe - sacré - de la liberté d'expression. »


Page 165,
le chapitre 5, « La censure invisible »

Page 168, « D'ailleurs, quand on parle de censure, on recueille des sourires dans un certain milieu. Et Dumas ? Et Urba ? Et Tapie ? rétorque-t-on. Et la mairie de Paris ? Et le sang contaminé ? Dans n'importe quel autre pays cependant, la vérité aurait éclatée dix ans plus tôt. Pour une affaire qui fait scandale, combien restent dans les archives ou dans le secret du microcosme politico-médiatique ? Le système fonctionne de façon beaucoup plus simple. Pourquoi aborder les sujets scabreux ? Pourquoi revenir sans cesse sur ces sordides histoires d'argent ? Pourquoi évoquer les liaisons sentimentales sous prétexte qu'elle pèsent en coulisse sur la marche de l'Etat ? D'ailleurs, pourquoi risquer des procès en diffamation, des confrontations judiciaires, des polémiques permanentes et publiques ?

La vie de la Cour est certes émaillée de petites querelles et de grandes haines. Mais elle ne regarde pas les électeurs. C'est en tous cas la devise du club. »

Pesticides
Révélations sur un scandale français

Chez Fayard, février 2007

De la quatrième : Depuis 1945, l'industrie a pris le pouvoir en France...




La société pure ; de Darwin à Hitler
André Pichot, Champs / Flammarion, 2001


Chapitre 5, « La censure invisible »

Page 169, « 1961. La guerre d'Algérie fait rage. (...) C'est l'époque du noir et blanc, de la chaine unique, et de la ligne directe avec le ministère de l'information. »


Page 169-170, « `'un jour, continue l'ancien collaborateur de `"Cinq colonnes à la Une", Messmer a exigé qu'on coupe un sujet qui montrait la violence utilisée de part et d'autre pour, disait-il, `'ne pas traumatiser les français".

En réalité, parce que ça donnait l'impression que le pouvoir était débordé. Mais nous ne nous laissions pas faire. Nous cherchions des alliés. (...) Et il arrivait que Chaban nous donne un coup de main face aux ministres. Evidemment, aujourd'hui cela scandaliserait tout le monde. Mais est-ce que les interventions ne prennent pas d'autres formes ? »




« La torture dans la République »
P. Vidal-Naquet, aux éditions de minuit


« Plaidoyer pour le mensonge »,
Laurent Lèguevaque
Chapitre 3, page 39 : « Faut-il se fier à ce que disent les gens, ou à ce qu'ils font ? A ce que l'on entend, ou à ce que l'on voit d'eux ? Tout dépend de la qualité de votre interlocuteur. S'il est homme de pouvoir, ne l'écoutez pas. Observez le. »

Page 174, « L'omerta française est donc une réalité. Mais une réalité à géométrie variable.

Chaque media, chaque journal, chaque maison d'édition est traversé par des rivalités ou des clivages ideologiques qui, heureusement, laissent parfois filtrer un lambeau de vérité. »


Page 174, « Au Nouvel Observateur, on ne pratique évidemment pas l'autocensure. En revanche, on réfléchit aux conséquences de ce qu'on publie, ce qui peut parfois retarder l'information des lecteurs. C'est très différent ! »

Ces cris qu'on enterre
Libération, le 27 septembre 2005

Le président Bouteflika entend rayer de la mémoire collective plus d'une décennie de guerre civile. Mais beaucoup d'Algériens ­ qu'ils soient rescapés ou proches de disparus ­ refusent cette amnésie forcée.

Après de longues recherches, il pense que leurs corps reposent là, au fond du trou. «Pour qu'on ne sente rien, il suffit en général de jeter de la chaux.» Lorsqu'il a crié au charnier et exigé son exhumation, il a été réduit au silence. «La gendarmerie m'a harcelé. Mon autre frère a été accusé de liens avec les terroristes et emprisonné pendant trois mois. Tout ça pour m'éloigner d'ici.» Le black out était déjà décrété.


Des associations d'outre-mer manifestent contre la "falsification de l'histoire"
LE MONDE, 05.12.05, extrait

Déployée au bas d'un chapiteau encadré de deux drapeaux tricolores, la banderole du collectif des Antillais-Guyanais-Réunionnais était explicite : "Napoléon = négrier = criminel. Non à sa glorification. Non à la falsification de l'histoire."

Page 176, « La naissance de la Ve République a, un temps, fait disparaitre les accusations d'affairisme et de tractations secrètes portées contre les gouvernements sous la IVe. Mettre en cause l'intégrité de la classe politique dans ce contexte apparaissait comme démagogique. L'élite des chroniqueurs s'indignait à la moindre occasion de ce poujadisme de bas étage indigne des beaux esprits qui avaient fait du journalisme français au modèle de casuistique. Après la révérence qu'inspirent en France tous les pouvoirs, le second pilier de cette censure s'apelle souci des convenances et du conformisme médiatique. »


Page 177, « ... pour avoir tenu, il y a vingt-cinq ans, la rubrique télévision de Minutes, Jean Montaldo pouvait révéler tout ce qu'il voulait : ça n'existait pas en termes journalistiques.

D'ailleurs, une desm eilleures manières d'étouffer un scandale est qu'il soit publié par Minutes : le reste de la presse considère ensuite le sujet comme indigne d'être traité.
 »


Page 178, « Pendant longtemps, les services politiques des grands media ont donc vécu en autarcie. (...) Il y avait une liturgie que l'on respectait. () Ces rituels, accompagnés d'une attitude proche de l'autisme pour ce qui touchait aux affaires, n'ont pas fodamentalement changé.

Ces journalistes répugnent toujours à donner une mauvaise image du milieu politique.

(...) Le principe (...) est simple : on informe, mais jusqu'à un certain point. Pourquoi irriter les puissants ? Ce soucis conduit certains patrons de presse à se mèler des moindres détails. »


Page 179, « Mitterand vient d'avoir un malaise. (...) `'Je fais allusion à cet épisode dans mon article. Le lendemain, dans le journal, ce paragraphe a mystérieusement disparu." »





182-183, « En vérité, peu de chose a changé à Paris depuis les `'illusions perdues". Certains ministres volent la république. Les journalistes en quête d'un destin e servent avec prudence d'une plume qu'ils savent plus redoutable que l'épée. Et le bon peuple, qui n'est pas plus dupe que du temps de Balzac, avale, sans grande conviction, ce qu'on a concocté à son attention.

(...) Il fonce : le livre doit sortir à la date prévue. `'Attendez, il y a quand même un aspect délicat, c'est Mazarine", dit alors son nouveau collaborateur. L'éditeur comprend vite. La fille cachée du président est alors un sujet tabou. »

184, « Une spectaculaire couverture de Match entrera dans l'Histoire sous les commentaires navrés des confrères qui se sont tus pendant dix ans. »




Mazarine à la "une" de Paris Match
LE SOIR - FR3 - 03/11/1994 - 00h01m14s


« Pour la première fois dans la presse française, l'hebdomadaire Paris Match publie les photos du Président de la République, François Mitterrand, avec sa fille naturelle, Mazarine Pingeot. » En video sur le site de l'INA.

190 et suivante, « ... près de cinquante ans après la guerre, le passé de Mitterand restait un sujet qui fâche. Même les amis.

(...) Ce lourd secret n'en était pourtant pas un. Dès 1948, comme le signale Franz-Olivier Giesbert, l'Humanité Dimanche tire à boulets rouges sur le nouveau secrétaire d'Etat à l'Information. `'Ce sous-ministre fut l'un des premiers vichystes de France", ce qui lui valut, ajoute l'hebdomadaire du PC, la francisque.

(...) En 1984, une journaliste politique reconnue, Catherine Nay, ose enfin ignorer cette censure invisible.

(...) L'encombrante décoration ? Il a longtemps assuré qu'il ne l'avait jamais reçue puisqu'il était à Londres le jour de la cérémonie. A une époque il affirma d'ailleurs ne l'avoir jamais demandée.

Personne ne s'interroge sur ces explications confuses, à la limite du ridicule. Aveuglement ? Militantisme inavoué ? En tous cas, cette complaisance a duré trente ans. »

Pourquoi est-ce que j’accepte de m’expliquer publiquement ?

Les témoignages doivent provenir de tous horizons et pas seulement de milieux officiels. La vérité ne peut supporter aucun tabou. Parler et écrire est une manière de libérer sa conscience, de rendre publique sa " repentance " (terme à la mode). C’est peut-être aussi une incitation pour des indécis à rompre le mur du silence.

Pourquoi avoir attendu quarante ans ?

Trop tôt, me semble-t-il, eût entaché la vérité de réactions passionnelles et entraîné des polémiques inutiles. Trop attendre, c’était risquer l’altération de la mémoire, le désintérêt des jeunes générations.

Ne serait-il pas préférable d’enfouir ce passé insupportable ?


C’était l’avis de Messmer, alors ministre des Armées, après la bataille d’Alger en 1957. C’est ce que Bigeard exprimait dans son langage imagé : « Il vaut mieux ne pas remuer la merde. »

Voir au 26 septembre 2005.

192. « Même les adversaires de Mitterrand ont respecté scrupuleusement cette loi du silence. Car les leaders de la droite n'ignoraient pas grand chose de ce passé inavouable. Il y a d'abord lels anciens pétainistes passé dans le camp gaulliste. Comme préfet de police de Paris dès 1958, ce qui lui donnait accès aux archives de la police - notament celles des renseignements généraux -, Maurice Papon a su assez tôt. On comprend le peu d'enthousiasme du président Mitterrand, quarante ans plus tard, à l'idée de juger cet homme bien informé. »

Deux ans de calvaire
pour six enfants
élevés avec six chiens


« Voisins, services sociaux,
justice, tout le monde savait. »

Le parisien du 5 septembre 2005.





Page 193, extrait


L'Étoile et la Francisque
Les institutions juives sous Vichy
Par Maurice Moch, Alain Michel et Claire Darmon
Le Cerf, juin 1990

S’appuyant sur des archives inédites, l’ouvrage reconstitue l’action des institutions juives (Consistoire, Rabbinat) et des dirigeants communautaires alors que le pouvoir du Maréchal Pétain, au moment de la «révolution nationale», conduit à un antisémitisme d’État et à l’application de la «solution finale».


Les Francs-Maçons sous la Francisque
Publications H.Coston (sous la direction), 1999
Réédition d'un dossier paru en 1988

Page 194-195. « ... Chantage ? Même ceux qui furent ses proches le reconnaissent du bout des lèvres. Quoi qu'il en soit, il se met à la tâche. Mais surtout il parle. Beaucoup aux hommes politiques, aux journalistes et à tous ceux qu'il croise ans les dîners en ville où ses formules sont très appréciées.

Il reste un détail : trouver un éditeur. (...) Il va vite déchanter. (...) On vante son style mais on s'en inquiète aussi. »


197 et suivantes, Tapie puis le sujet de la Corse... « Tapie est riche, vive Tapie ! Les journalistes l'aiment. Il les impressione, il les fascine. Un détail : il leurs fait peur. La violence, symbolique ou réelle, est en effet une composante indispensable de la censure invisible. »


207-208, chapitre « J'ai dîné avec le président », le Crédit Lyonnais.

« Ce qui est plus intéressant, c'est ce qui se produit à partir du moment où ce lien financier - ne parlons pas de corruption ! - entre une entreprise et un journaliste est révélé à la hiérarchie et à certains collègues. Ceux qui savent s'empressent de se taire. C'est le premier échelon de l'omerta.

Les syndicats qui siègent au conseil de discipline ? Peu curieux, ils s'en tiennent à une version édulcorée des évènements qui leur est servie : il est simplement question de `'prestations extérieures".

La haute hiérarchie ? Elle couvre et se couvre. Elle couvre en ne prennant aucune mesure disciplinaire forte, puis en minimisant l'affaire auprès de ceux qui auront à en juger.

(...) `'La personne en question - qui bénéficie de la présomption d'innocence - n'a de toute façon jamais été en position d'infléchir la ligne éditoriale..." (...) Le fautif est - très symboliquement - sanctionné. Mais sur quels motifs exactement ? On ne le saura jamais. C'est là toute la substilité.

(...) Par solidarité, par esprit d'entreprise, par peur des ennuis, par habitude aussi, chacun, à son niveau, s'attaquent à édulcorer, à minimiser, à occulter. Au bout du compte, personne n'est vraiment coupable. Les responsables ont pris des mesures symboliques. Le fautif a été - mollement - réprimandé. Le dossier est classé.

(...) Il existe pourtant une charte de la profession. Que dit-elle ? Qu'`'un journaliste digne de ce nom [...] ne touche pas d'argent dans un service public ou une entreprise privée où sa qualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d'être exploitées ; [il] ne signe pas de son nom des articles de réclame financière ou commerciale". Ce texte précis date de 1918.

Il y a, de surcroit, une convention collective des journalistes. (...) C'est exactement l'inverse qui se produit. Chaque journaliste se bricole sa petit morale sur mesure. »

Il est également question d'« employés intermittents dans certaines rédactions. »


Page 210, « Pour cette journaliste, la révélation de sa situation ambiguë ne sonne pas comme un aveux honteux, mais comme une raison logique et valable pour faire une place dans le 20 heures à un sujet sans intérêt. »

Page 211, « Il faut donc qu'un scandale éclate pour que les dirigeants réagissent. En temps ordinaire, tout le monde se garde bien de poser des questions sur les frontières floues qui séparent la `'prestation" de la `'corruption". »




Un article du Canard du 11 avril


Page 212, « Les interlocuteurs de Philippe Meyer semblaient ne pas en revenir qu'il décline leurs offres alléchantes. Il est vrai que la majorité de ses semblables se montrent moins regardants. »


Page 212-213, « Après visionnage de la cassette, il ne fait aucun doute que cette parodie de journal n'est qu'une immense opération de promotion, n'ayant aucun rapport avec l'information.

(...) Le seul problème, c'est que l'ensemble des auditeurs de France Info peuvent, malencontreusement, crorie de bonne foi qu'ils écoutent un journaliste... »

Infos-télé
L'Humanité, 12 avril 1997

La journaliste Laurence Piquet, qui avait présenté un faux « 19-20 » de France 3 publicitaire, a été sanctionnée d’une mise à pied de dix jours à compter du jeudi 10 avril. Laurence Piquet avait présenté un faux journal de France 3 vantant les mérites d’un médicament des laboratoires Pfizer.

Ce document n’était pas destiné à être connu du public mais le magazine « Culture pub », de M6, l’avait présenté au cours d’une émission. Cette diffusion avait déclenché une polémique sur la pratique des « ménages » (collaborations extérieures et rémunérées des journalistes) et avait conduit France Télévision à réclamer un audit interne. France Télévision a ainsi rappelé que « la participation d’un journaliste à une opération publicitaire est strictement prohibée » et que toute autre collaboration extérieure « doit faire l’objet d’une autorisation préalable de la chaîne ». Une pratique pourtant qui selon certains serait très développée sur la chaîne.

Après l’annonce de la sanction, le Syndicat national des journalistes (SNJ) de France 3 parle d’« hypocrisie », estimant que « le viol de la charte du journalisme (qui interdit toute participation à une opération publicitaire) ne coûtera même pas à la vraie fausse présentatrice du « 19-20 » le butin de ses prestations ». Le SNJ de France 3 déplore également que le responsable de l’audit se passionne « pour les arcanes administratives » plutôt que pour la pratique réelle des ménages.


Du rapport 2000 du SCPC :
b) Intervention d’intermédiaires peu scrupuleux.
Un article (cf. note 42) de Claire BRISSET, montre l’étendue du fléau de la corruption dans le domaine de l’adoption internationale. Il n’est pas rare de voir de faux jugements, des accords dans lesquels le consentement est vicié ou des enfants purement et simplement donnés contre l’avis de la famille en échange de fortes sommes d’argent.

Page 216-217, « L'exemple le plus caricatural reste celui de Jacques Crozemarie. Le fondateur de l'ARC ne reculait devant aucun sacrifice lorsqu'il s'agissait de s'attirer les bonnes grâces des media. Venise, la Chine, les Antilles : les `'attachés" de l'ARC répondaient en masse à ses invitations, puisqu'ils furent plus de trente à arpenter la grande muraille grâce aux dons contre le cancer. »


Page 217, « Il n'y a pas que l'argent dans la vie. C'est la bonne nouvelle. (...) La fascination pour le pouvoir suffit. C'est la mauvaise nouvelle. »

D'une lettre ouverte au Garde des sceaux : « Selon Monsieur le Président de la République, la France serait un Etat de droit. La mise en examen récente d'un haut fonctionnaire pour `'aide au séjour irrégulier" nous le démontre. »


Le Monde | 13.04.06 | 15h34
Un haut fonctionnaire impliqué dans un trafic de faux papiers

Extrait :

Elément important aux yeux des enquêteurs : aucune trace de rémunération n'a été découverte à ce jour dans les documents de M. Riou. Toutefois, le préfet de police, Pierre Mutz, a demandé sa suspension au ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, au terme d'une enquête administrative menée par l'Inspection générale des services (IGS). Il semblerait que la motivation de M. Riou n'ait pas été financière. Il aurait succombé aux promesses faites par un des organisateurs de la filière. Cet homme, se disant officier de réserve à la retraite, se targuait de nombreux contacts - supposés ou réels - au sein de l'administration et du monde politique. Beau parleur et habile, il aurait fait miroiter au fonctionnaire une évolution professionnelle très favorable en échange de sa participation.

C'est ainsi que M. Riou aurait validé seul des dossiers litigieux qui venaient d'être retournés au bureau qu'il dirigeait après un premier examen défavorable. De source judiciaire, on indique que M. Riou a reconnu s'être sans doute fait manipuler, mais qu'il a rejeté toute participation à des faits de corruption.

Page 218, « Trois cent soixante-quinze élus mis en examen, selon les chiffres officiels du ministère de l'intérieur en 1998 ? Trois millions de chomeurs ? Un million de SDF ? Trois à quatre millions de familles au niveau du seuil de pauvreté : c'est pour ce couple de gauche le progrès. L'idée qu'il y a peut être un lien entre l'explosion des dessous de tables, le gaspillage de l'argent public et le retour de la misère pour beaucoup ne semble pas les effleurer. En revanche, ils restent à l'écoute du pays. (...) `'Les gens commencent à en avoir assez de tous ces juges." »


Page 219-220, « Que les journalistes politiques fréquentent les hommes politiques, qu'ils déjeunent avec eux ou même qu'ils aient leurs préférences n'a rien en soi de diabolique. S'ils veulent être informés, c'est même préférable. Mais il ya une frontière au-dela de laquelle les relations changent de nature.

(...) tous ces rites apparemment innocents de la vie parisienne risquent à la longue de tourner à la compromission. »

Quand un juge passe à la table du maire d'Asnières
Une photo immortalise l'édile déjeunant avec le magistrat alors que la ville est en pleine polémique procédurière.
Libération, jeudi 30 novembre 2006

Le Ruban Bleu, restaurant du conseil général des Hauts-de-Seine (présidé par Nicolas Sarkozy), est très couru. Lundi midi, Manuel Aeschlimann, maire d'Asnières et conseiller du président de l'UMP, déjeunait en compagnie de Gérard Corouge, président du tribunal administratif. Un photographe amateur, fils d'un élu MNR, a immortalisé la scène. Dans la foulée, les opposants au sein du conseil municipal d'Asnières (PS et divers droite) rédigeaient un «appel au président de la République», en vue de faire «respecter le principe de la séparation des pouvoirs».

(...) Le président Carouge, qui personnellement ne juge aucune des procédures de la mairie d'Asnières, se définit comme «l'emmerdeur» de service, simplement soucieux de faire tourner sa juridiction.


www.maire-info.com
Chambres régionales des comptes
11 Mars 2002
Le conseil général des Hauts-de-Seine critiqué par la chambre régionale des comptes pour la gestion des finances du département de 1993 à 1999

La Cour des comptes met également en cause le restaurant gastronomique "Le ruban bleu" destiné aux cadres du département.

En 2000, il a servi 20 000 repas facturés 12 euros aux fonctionnaires et 18 euros à leurs invités. Si l'ensemble des coûts de ce restaurant devaient être pris en compte, ces repas, observe la CRC, coûteraient en moyenne 60 euros, voire 120 euros.

La CRC estime aussi que des avantages divers tels que les logements de fonction de 130 fonctionnaires, des primes, des voitures, des bons d'essence ou des abonnements à la télévision par câble sont, pour nombre d'entre eux, attribués "en dehors de la réglementation et de la jurisprudence".

Page 221, l'ouvrage est paru en 1999 : « En France, les journalistes sont souvent beaucoup trop proches de ceux sur lesquels ils écrivent, jugeait (...) récemment un quotidien britanique. »

Depuis, les temps et les moeurs ont encore changés.




De Place Beauvau, paru en février 2006




Marianne, avril 2007




Page 226, décorticage d'un article du Monde de 1974


Page 226. « ... une riposte si musclée pour un tel délit a laissé des traces dans la mémoire de plus d'un journaliste. A commencer par le principal intéressé : `'Aujourd'hui, dit Thomas Ferenczi, je regrette d'avoir fait allusion à cette rumeur. J'aurai du faire une enquête à l'américaine, retrouver le laitier." »


Page 226. « Par un glissement progressif dont souvent il n'est pas entièrement conscient, Untel est devenu, de représentant de son media auprès du PS, de Force ouvrière ou de la Préfecture de police, représentant de la Préfecture de police, de Force ouvrière ou du PS auprès de son media.

Ce risque n'a pas échappé aux patrons de journaux. (...) `'S'il faut enquêter sur une affaire embarrassante, c'est souvent un journaliste d'investiguation qui prend le relais de l'accrédité", explique Laurent Joffrin lorsqu'il dirigeait la rédaction de Libération.

Balzac soulignait déjà le respect excessif des institutions chez les gens qui sont justement payés pour les dépeindre sans fards. Cette déférence s'accompagne en même temps fréquemment d'une grande familiarité envers les dépositaires de l'autorité. On tape dans le dos du directeur des stups mais on envisage pas une seconde d'écrire que le service fonctionen mal. »

Quatre kilos de cocaïne
chez le policier et une greffière

20minutes.fr, édition du 29 mars 2007

Un policier strasbourgeois, qui pourrait être impliqué dans un trafic de drogue a été suspendu de ses fonctions jeudi. En poste à la brigade des stupéfiants, il a été placé en garde à vue, suite à la découverte dimanche de 4,5 kilos d'héroïne au domicile de sa maîtresse, greffière au Tribunal de Strasbourg.


NEW YORK (Reuters) - Un travailleur social new-yorkais a acheté pour plus de 3,5 millions de dollars de bijoux avec l'argent d'un fonds public d'indemnisation, a-t-on appris auprès de la justice.


Les relations professionnelles du père lui permettent d'entrer en contact avec l'association qui suit Darline. Après la classique série de démarches administratives, les L. se rendent le 7 avril 2005 à Paris pour y accueillir «la petite dernière».

Extraits de Libération, 12 septembre 2006
Darline, deux fois orpheline


Quand Eurodisney recrutait en consultant illégalement les fichiers de police
Par Arnaud Devillard, 01net, vendredi 19 mai 2006, 19h35


PARIS (AP), extraits - "Le constat de l'ensemble des acteurs, sans être alarmant, reste préoccupant: aucun secteur de notre territoire n'est épargné", "aucune entreprise, aucune famille ne peut avoir la certitude qu'à un moment donné, elle ne se trouvera exposée à des dérives sectaires, avec leur cortège de conséquences dramatiques", souligne la mission.

D'après la MIVILUDES, trois domaines sont apparus "comme particulièrement préoccupants ces derniers temps", dont celui de l'aide humanitaire d'urgence.

229 et suivantes... « Avril 1997. Un ancien commissaire, Patrik Rougelet, s'apprête à publier un livre violent sur les méthodes de l'une des dernières polices politiques du monde : les Renseignements généraux, largement mis à contribution par les différents gouvernements depuis cinquante ans. On y apprend... (...) Souvent cité : le directeur des RG, Yves Bertrand. Pour lui, ce livre est une bombe : il contient de quoi nourrir de regrettables polémiques, d'autant que l'auteur, qui a été révoqué de la police, n'a plus rien à perdre.

Quelle va-être l'attitude des journalistes face à un flic qui brise la loi du silence, met en cause son administration et les ministres successifs qui l'ont dirigée ?

(...) Le patron des RG sort quelques documents de sa mallette. But de l'opération :discréditer l'auteur...

(...) Ceux-ci [les journalistes] croient comprendre que l'auteur est un ripoux et qu'on a un `'dossier" sur lui. Les preuves ? Elles manquent pour l'instant. Mais on peut croire les RG sur parole, non ?

On ne saura que deux ans plus tard, en mars 1999, que le procès verbal de l'IGPN (la `'police des polices") qui a conduit à la révocation du commissaire avait été trafiqué.

(...) Cette actualité qui s'emballe suscite une vague d'articles. Une curiosité cependant : alors que les dérives de la cellule sont condamnées sévèrement, les pratiques des RG - souvent les mêmes ! - sont décrites comme un mal nécessaire.

(...) C'est la première fois qu'un commissaire confirme dans un livre des dérives policières ? Ah oui ? (...) Dans les principaux journaux, la cause est entendue : le livre est nul.

C'est finalement le Nouvel Observateur qui lance le débat en publiant une longue interview de Patrick Rougelet. Au ministère de l'Intérieur, on écume de rage. Le ministre Jean-Louis Debré défend ses services sur un ton proche de l'hystérie.

Malgré l'énergie déployée enhaut lieu pour enterrer le livre, on va en parler. (...) Pourquoi des connivences aussi fortes ? La longévité professionnelle joue un grand rôle. Flics et journalistes font carrière ensemble. »


Là encore, les temps ont changés. Plusieurs livres sont parus depuis (`'Place Beauvau", `'Au coeur de la corruption", `'Justice, la bombe à retardement", etc).

L'Humanité, 27 mai 1996
Diffamation : des policiers sur la sellette

Des policiers dans le collimateur de la justice ont porté plainte pour diffamation contre des journalistes. Le procès, qui se déroulait jeudi et vendredi, n’a pas convaincu de leur bonne foi. Bien au contraire.

« En vingt-deux ans de carrière, je n’ai jamais vu un tel dévoiement de la fonction policière. » Jean-Charles Marchand, journaliste à Radio-Monte-Carlo, comparaissait, jeudi et vendredi dernier, sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel de Paris. A ses côtés, cinq autres confrères (« le Figaro », « Libération », « Paris Match », RTL, France-Info), également poursuivis pour diffamation. Leurs accusateurs ? Trois membres ou anciens membres des Renseignements généraux (RG). L’inspecteur Gérard Vavrand, de la direction « courses et jeux » : révoqué. Le commissaire principal Patric Rougelet : révoqué. Des trois parties civiles, seul le contrôleur général Jean-Paul Musy a conservé son poste.

Interrogés tour à tour par le président Jean-Yves Monfort, les journalistes se sont efforcés de convaincre de leur bonne foi sans pour autant trahir leurs sources. Témoignage après témoignage, l’univers des Renseignements généraux dévoile un théâtre étrange. Où, sur fond de rivalités politiques, rumeurs et « coups bas » font la loi.

(...) On est bien loin, dans cette affaire, de la « défense des intérêts fondamentaux de l’Etat », mission dévolue aux Renseignements généraux. Dans son réquisitoire, le procureur François Reygrobellet a d’ailleurs tenu à rappeler que les allusions reprochées aux journalistes font actuellement l’objet d’une information judiciaire. Nul doute que les policiers, drapés dans leur dignité bafouée, se seraient bien passés de ce nouveau déballage. Jugement le 28 juin.


8 août 2006 Conte de noël. Le paradis des neuneus

Mots clefs sur google "maltraitance institutionnelle coup de pied au cul", on tombait sur un article de la lettre à Lulu.

« Ça se passe à deux heures de solex de chez nous ! Un centre de rebut des handicapés mentaux passe à l'an 2000 en tentant de refaire une santé à sa réputation. »

234 et suivante... « Les frontières entre la presse et la polie finissent par devenir de plus en plus floues. Pierre Feuilly fut longtemps un pillier du service des informations générales à l'AFP et un syndicaliste influent dans la maison. Lorsqu'il embauchait un journaliste, il consultait ses amis flics. Rien de grave ? Peut être.

Pourtant, certains de ses confrères pensent que ces conversations où l'on évoquait la personnalité des candidats n'était pas sans conséquence. Celui qui était mal vu de la hiérarchie policière avait-il autant de chances que ses concurrents ? Pas sûr. La bénédiction de la place Beauvau, sollicitée officieusement, n'était pas neutre. »


Page 235. « C'est évidemment une coïncidence mais il se trouve que, lorsque le juge Jean-Pierre perquisitionna les locaux d'Urba, l'AFP, première agence de presse française, fut atteinte d'un brusque dysfonctionnement. Alors que ses dépèches concernant l'actualité brûlante sortent en général en temps réel, il fallut près de vingt-quatre heures pour que le service de Pierre Feuilly, par ailleurs militant au PS, répercute cet évènement.

Ce ratage est d'autant plus funeste que le juge fut instantanément déssaisi - par fax&nbp;! - du dossier par le garde des Sceaux, le socialiste henri Nallet, ancien responsabe, encore une coïcidence, de la campagne de Mitterrand en 1988. »

Ce ratage, ces coïncidences me donnent à réfléchir. Ils ne sont pas sans me rappeller la manière dont le dossier de Justine a été traité entre octobre et novembre 2005.


Page 236. « ... `'Mais puisqu'on vous dit que ça n'existe pas ! Pas plus que les boites de nuits protégées par les commissaires..."

`'Ce n'est pas le genre de la maison ! D'ailleurs, si ça existait, les accrédités en parleraient, non ?" »

MARSEILLE (AP), 13 avril 2006 - Quatre policiers sont jugés depuis jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille pour "proxénétisme aggravé". En février 2004, ils avaient tenté d'investir un club échangiste du centre de la cité phocéenne, avant de prendre le contrôle d'un autre établissement, "L'Xtravagancia", un club réputé "cosy" situé dans le quartier des Chartreux.

(...) Parfois, la fine équipe de proxénètes passait des commandes de "tapins" ou de "brochettes de grives", afin d'organiser "des soirées entre amis". Plusieurs hauts fonctionnaires de la police nationale ont été entendus dans le cadre de cette enquête. Les quatre hommes ont, depuis les faits, été révoqués. Au-delà de la sanction disciplinaire, ils encourent 10 ans d'emprisonnement et 1,5 million d'euros d'amende.


Policiers et gendarmes consultaient les fichiers «au noir»
Extraits au 19 avril 2006
Dans le cadre d'une enquête menée depuis janvier dernier par un juge versaillais, quatorze personnes ont été mises en examen dans un circuit de «corruption» au coeur duquel se trouve une agence de détectives de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

(...) Hubert Marty-Vrayance, commissaire principal aux Ulis (Essonne) a été écroué dans le même dossier le 19 janvier dernier. Soupçonné d'avoir consulté le Système criminel des informations constatées (Stic), vérifié une plaque d'immatriculation et fourni l'identité d'une personne sur liste rouge, son rôle semble périphérique. Il aurait touché mille euros.

Page 236. « `'Un jour, hélas, il y a eu un incident. Oh ! pas grand-chose : un pasteur proche des milieurs pédophiles a eu des ennuis. En fait, il est mort. Assassiné." ... »


Chapitre 7, « Le secret institutionnalisé »


Page 245. « Ce sont en effet elles - des filiales de la MNEF - qui ont financé certains caciques du PS. Vont-ils être inquiétés ? Le traitement de cet aspect n'est initialement pas prévu. Sous la pression des media l'omerta administrative va reculer. On s'attaque sans enthousiasme au coeur du système.

Habituellement
, c'est toujours en effet vers les filiales, les sociétés prestataires de service, bref les entreprises périphériques liées à l'institution contrôlée que s'opèrent massivement les détournements de fonds.

L'affaire de l'ARC, remarquablement menée par la Cour - des comptes -, a bien montré que les turpitudes, quand elles existent, ne s'exercent pas dans l'organisation principale, considérée comme trop voyante et en situation d'être plus facilement controlée. »


Page 245 encore. « Ce raisonnement, d'un pragmatisme admirable, est tout à fait étonnant. Dans certains cas il s'agit donc de faire des rapports `'rentables", dont les conclusions permettront de faire des grosses économies. Dans d'autres, il s'agit au contraire d'agir pour le principe, au nom de règles qui doivent être respectées. L'option retenue varie au gré des circonstantes. Comment peut on, enfin, évaluer l'ampleur d'une gabegie avant même le début du contrôle ? »

Page 247. « A l'époque, le président et son premier ministre Raymond Barre n'avaient aucune envie que cette affaire ridicule mais limpide ne remonte à la surface. Que fit alors le premier président de la Cour des comptes, M. Bernard Beck ? Décida-t-il de classer ce document `'confidentiel Cour" ? Ou `'secret Cour" ? non : il ne réussit pas à empècher une destruction malencontreuse du rapport. Sans doute un malentendu. »







Page 248


Page 248 encore. « Les chambres régionales, dans leurs grande majorité, font bien leur travail. Ce n'était pas prévu au programme. »

Page 255. « Voilà comment les commissions d'enquête parlementaires, qui auraient dû être redoutées, sont devenues un inévitable sujet de plaisanteries. »

Page 256. « Malheureusement pour les étouffeurs, la pression de l'opinion se manifeste parfois. Elle contraint alors les élus à organiser un simulacre d'investigation sur un vrai sujet. »





« Des chefs d'entreprise qui jugent des chefs d'entreprise, cette pratique est courante, elle se fait dans l'enceinte des tribunaux de commerce. (...) une institution parfois critiquée, mieux encadrée aujourd'hui (...) des réformes tardives qui devraient faire taire les critiques ».

Voir au 10 février 2007, soit près de 10 ans après l'article du Monde.

Chapitre 8, « Transparence par accidents »

Le scandale du sang contaminé ainsi que le scandale de l'ARC. Un extrait des plus significatifs :

« `'Nous, scientifiques, refusons les critiques faites sous forme d'insinuation, de rumeurs, de faits non vérifiés ou de rapports n'ayant pas d'existence administrative. Compte tenu de l'importance de la recherche sur le cancer et respectueux de la liberté de la presse, nous demandons instamment que les informations fournies au public ne s'appuyent que sur des faits objectifs et vérifiables."

Ce cri du coeur est poussé en décembre 1994 par 777 chercheurs français, et non des moindres, (...) Financé par l'ARC (Association pour la Recherche sur le Cancer, cet appel en quadrichromie sur papier glacé est envoyé à 3 millions de foyers par les soins de l'association.

Pourquoi tant d'indignation ? Parce que la gestion de l'ARC vient d'être mise en cause. Sur ces 777 scientifiques, beaucoup ignorent les détournements de fonds délirants qu'organise depuis plus de dix ans celui qui se présente comme le généreux mécène de la recherche française. Ils pensent tout simplement à l'équilibre financier de leur laboratoire ou à la pérénité de leurs travaux.

(...) Que révèle cette note ? Elle résume un long document de travail qui ne peut porter le nom de `'rapport", car l'inspection opérée à l'ARC de septembre à novembre 1990 a été annulée par le tribunal administratif de Paris. »

L'Humanité, 2 décembre 1994
Informations

Cancer : mise en cause de l’ARC

Une enquête effectuée en 1991 par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a mis en cause la gestion de l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC), affirme, hier, « le Monde ». Le quotidien souligne que « les charges de fonctionnement de l’association représentaient en 1989 près de 65% de ses recettes, soit 500 millions de francs. Publiant des extraits de la note commandée par Claude Evin, alors ministre des Affaires sociales, il précise qu’un tiers des recettes va effectivement à la lutte contre le cancer. Une grande partie des fonds collectés auprès du public financerait le développement de sociétés commerciales extérieures ».

Page 280. « C'est Jacques Crozemarie, président-fondateur de l'ARC, qui a réclamé cette annulation au motif que l'IGAS n'a pas le droit de contrôler une association ne bénéficiant d'aucune subvention publique. La vérité, c'est que ce `'non-rapport" est accablant pour lui.

(...) Mais nos chercheurs ne veulent pas le savoir. Pensez donc ! Un rapport `'n'ayant pas d'existence administrative" comme ils disent. Des révélations hors la loi ! Une transparence `'non autorisée".

(...) Il faudra encore attendre plus d'une année pour que ces phénix de la recherche médicale acceptent de regarder la vérité en face.

(...) L'enquête démontrera l'ampleur des détournements : 600 millions de francs.

Encore bien plus que dans l'affaire du sang contaminé, il est impossible de dire à propos du scandale de l'ARC : `'On ne savait pas." Car `'on" savait, justement. »

TOULOUSE (AP) - L'ancienne directrice du Secours populaire de Haute-Garonne et de son fils, accusé de complicité, vont comparaître mercredi après-midi devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour le détournement de plus d'un million d'euros entre 2001 et 2005.

Interpellée le 21 avril 2005, Danielle Baglan, 55 ans, a été mise en examen pour abus de confiance aggravé, faux et usage de faux, après qu'une lettre anonyme eut dénoncé ses pratiques de fausses factures.

(...) Le Secours populaire, au niveau national et régional, et sa fédération de Haute-Garonne se sont constitués parties civiles. "D'après notre expertise comptable, 1.157.000 euros ont été détournés, soit légèrement plus que ce qu'estime l'enquête policière, qui évoque 1.136.000 euros", détaille Me Raphaël Darribère, avocat de la fédération du Secours Populaire 31, parlant "d'escroquerie de haut vol".


Sur d'autres affaires il serait plutôt question d'impostures que d'escroqueries ou de tromperies.

Détenus battus, rapport disparu, procès suspendu
Libération, mardi 13 décembre 2005

Un ex-directeur de prison condamné pour violences
Nouvel Observateur - 12 mai 2006

Bruno Curcio, ancien directeur de la maison d'arrêt de Chambéry, et Gérard Sylvestre, surveillant, ont été condamnés respectivement, vendredi 12 mai, à un mois de prison avec sursis et à 1.000 euros d'amende, pour des violences sur deux détenus mineurs par le tribunal de Chambéry.

Page 281, encore au sujet de l'ARC. « Mais la première grosse alerte survient en 1984. (...) Une copie est envoyée à la Direction générale de la santé, la DGS, qui exerce - théoriquement - son autorité sur les questions sanitaires. Que se passe-t-il alors aux cabinets des deux ministères et à la DGS ? (...) Au moins un léger émoi ? Non, rien. Il ne se passe rien. Aucun des `'décideurs" qui ont fatalement eu cette note sous les yeux ne réagit. Nous sommes en 1984 et l'omerta commence. »

Page 290 après un long développement sur le thème de l'ARC : « Malgré les efforts désespérés des étouffeurs, l'incroyable se produit donc de temps en temps : l'omerta recule. Mais les deux scandales du sang contaminé et de l'ARC ont-ils au moins permis aux hommes et au système de se réformer ? Ont-ils convaincu les rouages du système de la nécessité d'une plus grande transparence ? Cela peut paraitre invraisemblable et navrant, mais la réponse est non.

Les responsables d'aujourd'hui entreprennent tout pour ne pas devenirdes coupables. La capacité à retenir des rapports gènants, à éviter les sujets traumatisants pour le public, à enterrer des conclusions alarmistes n'a pas fléchi.
 »


Puis il est question d'OGM, ensuite de la CMU et des hôpitaux.




Page 292. « ... En quinze ans d'existence du PSMI, les informaticiens du ministère de la Santé n'auraient même pas réussis à rendre leurs statistiques anonymes ? L'argument fait hurler de rire hauts fonctionnaires et médecins qui ont participé à la mise en oeuvre du PSMI.

Car la réalité est plus prosaïque.
Ministres, hauts fonctionnaires de la Santé et des Affaires sociales, personne n'a vraiment intérêt à la transparence. Les premiers redoutent qu'elle ne les oblige à prendre des décisions de restructuration impopulairess en fermant, par exemple, les établissements à risque. Les seconds détestent viscéralement que l'on mette le nez dans leurs petits tas de secrets. »


Page 293. « Ce qui est formidable avec la noblesse d'Etat, c'est qu'elle n'imagine pas que ses écrits internes puissent tomber un jour entre les mains de la plèbe. Elle y parle donc clair. Et ne fait pas de mystères, ici, de la tantation de passet outre l'avis d'une commission dépendant du premier ministre, pour dépasser l'opacité en vigueur. »


Chapitre 9, « Des affaires bien enterrées ? »

Pour commencer, l'affaire urba, « un sujet dont on ne parle pas et avec lequel on ne plaisante pas. »

Page 300, « L'affaire Urba, classée à Marseille sur ordre de la chancellerie, a finalement resurgi l'année suivante, au Mans. Preuve ue la loi du silence est inopérante ? Il est permis d'en douter. »


Page 303-304, « Le pouvoir peut être informé dès la première rumeur. Un `'balnc", c'est à dire une note sur papier libre, non signée, et qu'on pourra toujours désavouer en cas de scandale. Fait à lépoque l'objet d'une diffusion très restreinte.

(...) De quoi s'agit-il ? Huit ans plus tôt, en 1988, un adolescent de quinze ans, pensionnaire d'un institut de dance de la Côte d'Azur, se suicide. `'Il a été établi par l'enquête, écrivent les policiers, que l'un des professeurs de dance, un nommé JDR..., mettait des adolescents, élèves de l'institut, à la disposition d'adultes pédophiles. Et que l'enfant se serait suicidé."

A l'époque, ce professeur a été relaxé, en première instance puis en appel.

Une décision que le ministère de l'Intérieur jugera surpennante puisque, huit ans plus tard, il encourage une relance de l'enquête.

Que constatent ceux qui travaillent sur ce dossier sensible ? `'Des sources proches de l'enquête livrent des informations qui, si elles étaient vérifiées, révèleraient des dysfonctionnements accablants de la justice grassoise."

(...) Mais ce qui inquiète le pouvoir, c'est que ce gendarme s'appuye sur ce qui pourrait se révéler être des preuves : des écoutes téléphoniques.

(...) Une analyse qui ne vient pas d'un quelconque journaliste paranoïaque mais de la police du pouvoir. Inquiétant ? Non : extravagant. »


Page 304, en 1999, « Lorsqu'on nous raconte que l'enterrement des affaires, c'est fini, que ce n'est plus possible aujourd'hui à cause de la pression de l'opinion publique, de la curiosité des journalistes d'investigation, de la fin des instruction écrites de ne pas poursuivre, c'est vrai, bien sûr, mais partiellement, très partiellement, raconte un haut magistrat qui a accepté de nous guiderdans les arcanes judiciaires.

(...) Eh bien, elles étaient remplacées par des instructions téléphoniques extrèmement précises contre lesquellestous les procureurs, carrière oblige, n'ont pas pu résister.. »





Qui me rappelle les décisions du Proc' et du juge pour enfant de Nanterre : « affaire étouffée », « les travailleurs sociaux de l'OSE France sont au dessus de tous soupçons ».




Page 309




Page 316


Page 316, à la suite : « L'affaire remue encore ? Il faut envisager la manière forte : la promotion. »


Page 317 : « `'A supposer même, poursuit notre interlocuteur, que le remplaçant se montre obstiné, on a toujours gagné quelques années.

Jouer la montre donc. »


Page 319. « Un étrange phénomène apparaît aussi lorsque éclate un scandale menaçant pour le pouvoir : des pièces importantes du dossier disparaissent. Dans l'indifférence générale. »

PARIS (AP) - L'Inspection générale des services judiciaires (IGSJ) a été saisie à la suite de la disparition au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris de scellés concernant l'affaire Bédier, a-t-on appris mardi de sources judiciaires confirmant une information du "Canard Enchaîné" à paraître mercredi.

Cette enquête de l'IGSJ et de l'Inpection des Greffes, demandée par le procureur de Paris et le président du tribunal de grande instance, devra déterminer dans quelles conditions ce carton de scellés a pu disparaître du greffe, précisait-on de mêmes sources.

Page 320-321. « La justice fonctionne avec des instance d'appel. L'omerta judiciaire aussi. En 1994, à l'aéroport de Genève, les doiniers fouillent un homme âgé. (...) à partir de ce passeut, le juge d'instruction (...) découvre que 60 milions de francs ont ainsi transité entre la Suisse et la France. (...) Le parquet demande l'annulation de l'instruction pour vice de forme, et l'obtient de la chambre d'accusation. Pour qui ce `'passeur" travaillait-il ? La question n'a pas résistée au vice de forme. »

Page 322. « Sur ordre, les policiers qui doivent perquisitionner l'appartement avec lui l'abandonnent. Pourquoi ? » Selon les auteurs, les policiers auraient eu peur d'être sanctionné par leur hiérache, du fait de l'influence que des suspects auraient pu exercer. Les policiers auraient donc « abandonné » le juge d'instruction. Suivent différents exemples qui illustrent de quelles manières des pressions pourraient être exercées sur les policiers.


Chapitre 10, « Quand les ennuis commencent... »

Page 325, une rumeur : « l'usage du contrôle fiscal comme arme de dissuasion. »

Page 326. « Le contrôle fiscal, espérons le, n'a jamais tué personne. Mais il peut se révéler éprouvant. Surtout lorsque la victime sait que ce désagrément est la conséquence de son insolence. »




Page 328




« Avis aux bavards »,
Une affiche de la période coloniale


Page 332. « Cette volonté de faire taire toute opinion critique est, hélas, chez nous, largement partagé. Droite et gauche, même combat sur ce plan. »





Le pouvoir au peuple
de Yves Sintomer
Editions La Découverte, mars 2007

Manière de voir,
Le Monde diplomatique
Derrière les élections,
quelle démocratie ?

Bimestriel, numéro 92, mars-avril 2007

Page 336-337. « Ce qui est vrai dans la magistrature l'est plus encore dans la police, ou les déviants ne font jamais une longue carrière dans les services sensibles. En moins de deux ans, la brigage financière, chargée au sein de la police judiciaire d'enquêter sur la délinquance en col blanc, s'est ainsi séparée de deux éléments. Avaient ils commis une faute grave ou démontré une incompétence certaine en matière financière ? Non, ils avaient simplement tendance à interprèter à leur manière les ordres de leur hiérarchie, surtout quand on leurs demandait de ne pas s'acharner sur une affaire. Bref, des fortes têtes.

Pour l'exemple, ils ont été mutés en commisariat. Ceux qui restent auront tout le loisir de méditer sur ce qui attend les récalcitrants.
 »


Page 339. « La politique en France s'accomode souvent d'une règle non écrite : le dénonciateur est éliminé avec plus de vigeur que le coupable. »

Cette règle pourrait s'appliquer au cas Georges Frêche bien qu'il soit lui même un habitué de la ligne jaune, un multirécidiviste selon Libé.

Georges Frêche, un habitué de la ligne jaune
Ses propos sur l'équipe de France s'inscrivent dans une carrière marquée par les insultes et les provocations.
Libé, samedi 18 novembre 2006

Page 341. « Au tribunal des étouffeurs on a la main lourde. Le chômage ne suffit pas ? On prononce alors la radiation à vie. S'ils ne sont pas durablement neutralisés, les bavards ou les insolents risquent en effet de continuer à s'agiter. Il faut donc les discréditer. »

Page 342, parmis les exemples : « C'est Jack Lang qui va le plus loin, utilisant l'inusable thèse `'psychiatrique" : `'Michel Rocard a manifestement pèté les plombs. J'ai de la peine pour lui. C'est un home de valeur qui s'égare dans le ressentiment. Quelques jours de repos lui permettront sans doute de retrouver le chemin de la sérénité." Et pourquoi pas les éléctrochocs tant qu'on y est ? »


- Page 98 : la première sanction sera pour la victime -



Posted 18 years, 5 months ago on April 24, 2007
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Re: L'omerta française
Au tribunal d'Evry, le procès de la loi du silence dans les cités
LE MONDE | 11.08.07

C'est la loi de la cité, la loi du silence, la loi des plus forts contre la loi de la République. Ou comment un groupe de jeunes prend le pouvoir et maintient l'omerta dans un quartier sensible, à force de menaces et de représailles contre les habitants qui oseraient s'opposer à eux ou témoigner devant la police. Un scénario classique, souvent décrit par les élus ou les forces de l'ordre mais rarement jugé devant un tribunal, faute de témoins ou d'habitants prenant le risque de porter plainte, et donc de passer pour des "balances".

L'audience du tribunal correctionnel d'Evry, vendredi 10 août, constituait donc un événement rare : le jugement, en comparution immédiate, de quatre jeunes hommes accusés d'avoir proféré des menaces de morts et incendié deux voitures dans le quartier des Bergeries, à Draveil (Essonne), pour intimider d'autres habitants. Une histoire qui débute, de manière banale, par la condamnation, en juin, de deux jeunes du quartier pour des cambriolages. Ce jugement provoque la colère de leurs copains, qui disent avoir eu "la haine" de les voir partir en prison.

Ils vont commencer par s'en prendre aux victimes du cambriolage, harcelées pendant plusieurs semaines. Puis à un père de famille de 35 ans, X..., qu'ils accusent d'être une "poucave" (synonyme de "balance") dans l'affaire. Mi-juillet, cet habitant croise un des prévenus, Frédéric Pessin, intérimaire de 22 ans, qui le menace : "Espèce de balance, déménage vite ou on va te cramer", lui aurait-il dit. La fille de X..., âgée d'une quinzaine d'années, reçoit à son tour un coup de téléphone. C'est Steve Dumay, 21 ans, sans emploi, qui l'appelle : "Nique ta race", "nique ta mère", "on va te cramer toi et ta famille", "on te serrera dans une cave et on te niquera", lui aurait asséné le jeune homme. Des témoignages que les prévenus réfutent catégoriquement.

Dans la nuit du 30 au 31 juillet, Steve Dumay et Frédéric Pessin se rassemblent avec des amis autour d'un banc dans la cité. Avec eux se trouvent notamment les deux autres prévenus, Jonathan Delaplace et Bruno Bernede. Ils boivent de la bière et reparlent de leurs camarades emprisonnés. Un des membres de la bande a apporté de l'essence dans un bidon. "On savait qu'il allait se passer un truc ce soir-là, c'était obligé", explique Jonathan Delaplace devant les juges.

Ce jeune homme de 20 ans a un contentieux personnel avec le compagnon de sa mère, qu'il suspecte de la tromper. Vers 1 heure du matin, il prend une bouteille en plastique, remplie de white-spirit, et part incendier la Peugeot 605 du concubin de sa mère. Son meilleur ami, Bruno Bernede, 19 ans, reconnaît l'avoir accompagné dans l'opération. Il a pris la précaution d'apporter une cagoule, achetée trois mois plus tôt à Deauville (Calvados), pour pouvoir faire le guet. Le président du tribunal, Eric Gillet, lui demande ses motivations : "Quand on touche à la famille, c'est comme ça... Ça peut même aller plus loin."

Dans le même temps, Steve Dumay et Frédéric Pessin se dirigent vers la rue où habite la famille de X... Le premier assure être rentré chez lui sans avoir rien fait. Le second reconnaît avoir versé une bouteille d'essence dans la Renault Espace de la victime avant d'y mettre le feu. Le président du tribunal le regarde dans les yeux : "On est tenté de faire le lien entre l'incendie et les menaces supposées. - Non, lui répond Frédéric Pessin. L'incendie, c'était pour rien, pour un délit de sale gueule, parce que X... fait le fier."

Le président relève alors que les policiers ont entendu, en garde à vue, un autre jeune du quartier, un de leurs amis, qui a confirmé le désir de vengeance du groupe. Un bref instant, les prévenus paraissent désemparés. Puis, d'un même mouvement, ils se retournent vers les bancs du public où se trouve le copain en question, venu les soutenir. Aucun son n'est prononcé mais quatre paires d'yeux fixent, pendant de longues secondes, interminables, celui qui a osé se confesser à la police. Pour marquer leur colère, et sans doute signifier qu'ils n'oublieront pas, deux des prévenus font un léger signe de tête à l'auteur de la déposition, qui quittera la salle un peu plus tard.

Dans ce contexte tendu, le procureur de la République, Karine Vermes, fustige l'attitude d'une "minorité" qui "empoisonne la vie des gens", notamment en brûlant des voitures : 17 dans le quartier depuis début juillet. Soulignant que les quatre prévenus avaient déjà été condamnés, notamment, pour "rébellion", "vols" et "incendie", elle requiert entre six et dix mois de prison ferme.

Le tribunal s'est montré moins sévère : Jonathan Delaplace a été condamné à six mois de prison ferme, son complice, Bruno Bernede, à cinq mois, pour "incendie de voiture" ; Frédéric Pessin a été condamné à sept mois ferme pour "incendie et menaces de mort", Steve Dumay a écopé d'un mois pour "menaces". Partie civile, la famille de X... a préféré ne pas se présenter à l'audience. Elle a surtout choisi de quitter définitivement le quartier des Bergeries.

Luc Bronner
Article paru dans l'édition du 12.08.07.
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Re: L'omerta française
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