April 24, 2007

Un jugement sévère dénoncé par les défenseurs des libertés


PARIS (AFP) - Quelque 100 à 120 cimetières subissent chaque année des profanations, dont les auteurs agissent parfois pour des motifs racistes ou antisémites, souvent sans inspiration idéologique et presque toujours pour obtenir "un écho médiatique", selon la police.

CHICAGO (AP) - Après avoir passé 25 ans en prison pour viol, Jerry Miller a été innocenté lundi, grâce à une analyse ADN. Il est le 200ème détenu ainsi disculpé aux Etats-Unis en 18 ans, un nouveau cap de franchi pour cette technique qui a profondément modifié le travail de la justice et mis l'accent sur ses failles.

Jerry Miller, 48 ans, ne sera donc plus répertorié comme un délinquant sexuel. En apprenant la fin du cauchemar, il a souri. "Je veux m'occuper de ma vie, commencer une vie, avoir une vie", a-t-il déclaré à l'issue de l'audience qui l'a disculpé pour ce crime commis sur un parking de Chicago, en 1981.

DAMAS (AFP) - Le tribunal pénal de Damas a condamné mardi l'avocat et militant des droits de l'Homme Anouar Bounni à cinq ans de prison pour "propagation de fausses informations", un jugement sévère dénoncé par les défenseurs des libertés dans le pays.

"Cette décision est politique et inique. Elle vise à faire taire les autres (opposants) et à terroriser les activistes des droits de l'Homme en Syrie", a déclaré l'avocat Khalil Maatouk à l'AFP.

"Ils veulent bâillonner définitivement (l'opposition) pour que seule l'opinion des autorités soit entendue", a-t-il ajouté.

Me Bounni, 48 ans, a été condamné pour avoir "propagé de fausses informations qui affaiblissent la nation".

La justice syrienne lui reproche d'avoir rendu publique en avril 2006 la mort en prison d'un jeune détenu politique, Mohammad Chaher Haissa, qui était incarcéré selon lui dans des "conditions inhumaines".

Anouar Bounni devra aussi verser 2.000 dollars d'"indemnités" au ministère des Affaires sociales et du travail pour appartenance à une organisation locale des droits de l'Homme dépourvue d'autorisation officielle.

L'avocat a refusé de faire appel du jugement. "Il a estimé que le tribunal n'était pas indépendant", a indiqué à l'AFP son frère, l'écrivain Akram Bounni.

"Anouar a été condamné à la peine la plus sévère", a-t-il ajouté, en estimant qu'il s'agissait d'un "message" envoyé "aux autres opposants et aux Syriens en général". C'est un message contre "les activités d'Anouar en faveur des détenus politiques et son refus des violations", a-t-il poursuivi.

"C'est aussi un avertissement aux opposants démocrates pour qu'ils cessent leurs activités, qui démontre aussi que (le pouvoir) est peu soucieux des droits de l'Homme, de la démocratie et de la dignité" humaine, a encore dit Akram Bounni, lui-même ancien prisonnier politique.

Anouar Bounni a été incarcéré le 17 mai 2006 avec neuf autres opposants, après avoir signé la "Déclaration Beyrouth-Damas" appelant à une réforme radicale des relations libano-syriennes et à la souveraineté du Liban, pays sur lequel la Syrie a exercé 29 ans de tutelle (1976-2005).

Cette déclaration avait été diffusée en mai 2006 à Beyrouth, portant la signature de près de 300 intellectuels syriens et libanais.

Réagissant au jugement prononcé à l'encontre de Me Bonni, le chef de l'Organisation nationale des droits de l'Homme en Syrie (ONDHS) Ammar Qorabi a immédiatement appelé "les autorités à libérer" l'avocat ainsi que "les autres détenus politiques et d'opinion".

"Ce procès est une tentative de faire taire les voix libres et un message à tous pour qu'ils cessent leurs activités dans le domaine public", a-t-il poursuivi dans un communiqué.

De son côté, l'organisation Amnesty International a dénoncé à Londres la "peine sévère" infligée à M. Bounni à la suite d'un "procès injuste qui apparaît avoir été politiquement motivé et au cours duquel on ne lui a pas donné un plein accès à ses avocats".

A Paris, l'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières s'est indignée d'une "peine inacceptable", notant que la condamnation survenait le même jour qu'une visite en Syrie du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et "au lendemain d'une mascarade électorale ayant pour seul but de conforter le parti Baas au pouvoir".

Durant son procès ouvert en mai 2006, les avocats de Me Bounni avaient plaidé la relaxe, faisant valoir une "insuffisance de preuves".

Dans un mémorandum qu'il avait présenté au tribunal, Me Bounni avait affirmé qu'il était jugé "à cause de ses opinions" et qu'"il n'avait en rien violé la Constitution et les lois".

Un autre procès est actuellement en cours en Syrie, celui de l'écrivain Michel Kilo et du militant communiste Mahmoud Issa, incarcérés en compagnie d'Anouar Bounni. Ils sont accusés "d'affaiblir le sentiment national".


- L'avocat a refusé de faire appel du jugement -


Posted 18 years, 6 months ago on April 24, 2007
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