April 24, 2007

Expertises "ambiguës et contradictoires", selon le procureur

VALENCE (AFP) - Le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon, a annoncé mardi que le résultat des expertises complémentaires menées sur le corps du petit Julien ne permettait pas "de définir les conditions exactes et précises du décès de l'enfant".

"Malgré tous les rapports que j'ai reçus, dont le dernier en date m'a été remis vendredi, on aboutit à des conclusions ambiguës et parfois contradictoires", a expliqué M. Nahon à l'AFP.

De source proche de l'enquête, les résultats ne seraient pas compatibles avec l'hypothèse d'une mort par noyade de l'enfant, qui aurait donc été jeté dans le fleuve après sa mort, mais cette source reconnait que les conclusions ne sont pas catégoriques.

"On peut dire que ces examens n'ont pas permis de confirmer l'hypothèse d'une noyade, pour autant rien ne permet de l'exclure non plus", a répondu le procureur à ces affirmations. "J'ai demandé au médecin qui avait effectué l'autopsie, à Avignon, d'établir un rapport de synthèse avec l'aide des autres experts intervenus dans cette affaire, en espérant que ce rapport me permette de conclure et de saisir la juge en charge de l'enquête d'une infraction que je ne peux pas aujourd'hui définir", a poursuivi M. Nahon.

"Il s'agit d'une sorte de collège d'experts qui va confronter tous les rapports depuis le début de l'affaire", a ajouté M. Nahon en estimant que la remise de ce rapport devrait intervenir dans un délai "d'un mois".

Le procureur a également indiqué avoir reçu mardi Me Naceur Derbel, l'avocat de la mère du petit Julien, avec qui il a fait le point sur l'affaire.

Cette rencontre n'avait cependant rien à voir avec les résultats des derniers examens, a souligné le magistrat. "Il s'agissait d'un geste de courtoisie et humain", a-t-il précisé.

La mère de Julien, Marie-Nadège Séry, est partie civile dans l'affaire. Elle a déposé en février une plainte avec constitution de partie civile pour enlèvement et séquestration, qui a donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire.

Elle a également été entendue comme témoin à deux reprises par la juge d'instruction chargée de l'affaire, Sophie Muraciole.

Le petit Julien, 3 ans, avait disparu fin janvier du domicile de ses parents à Bourg-lès-Valence (Drôme) et son corps avait été retrouvé début mars dans le Rhône.

Son beau-père, Jean-Eric Zémia, s'était suicidé le lendemain de sa disparition, après avoir passé plus de douze heures en garde à vue dans le cadre de cette affaire.


- Un rapport de synthèse à suivre dans un mois -


Posted 18 years, 5 months ago on April 24, 2007
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Re: Expertises
VALENCE (AFP) - L'avocat de la mère de Julien, en possession de nouvelles informations sur les circonstances de la mort du garçonnet, disparu fin janvier à Bourg-lès-Valence (Drôme) et retrouvé en mars dans le Rhône, demande qu'un nouvel expert soit désigné, a-t-il affirmé mardi à l'AFP.

Selon Me Naceur Derbel, avocat de Marie-Nadège Séry, le "bol gastrique" (les analyses de ce qu'il reste dans l'estomac) du petit Julien, qui lui a été transmis mi-juillet, le conforte dans l'idée d'un enlèvement et d'une séquestration de l'enfant.

"Julien a mangé du riz et de la viande le jour de sa disparition, toute la famille l'a confirmé aux enquêteurs, et on ne retrouve dans son estomac aucune trace de légume ni de viande, seule une bouillie marron d'amidon", a expliqué à l'AFP Me Derbel.

Selon un expert, cité par l'avocat, "le dernier repas de l'enfant ne peut être qu'à base de liquide". "Et si cet enfant avait mangé autre chose que du riz et de la viande, un autre jour ?", s'interroge Me Derbel.

C'est pourquoi il demande à la juge d'instruction en charge de l'affaire, Sophie Muraciole, de désigner un nouvel expert qui puisse dire "à une semaine près" quand Julien est mort et combien de temps il a séjourné dans l'eau.

Suite à l'ouverture d'une information judiciaire "aux fins de rechercher les causes de la mort" de Julien à la mi-juin, dans le cadre de laquelle Mme Séry s'est constituée partie civile, Me Derbel a eu accès à de nouvelles pièces du dossier.

Il a ainsi pu étudier le bol gastrique, ainsi que les photos en noir et blanc du corps retrouvé le 5 mars dans le fleuve, au barrage de Baix à Logis-neuf (Drôme).

"On distingue cil, sourcil, iris de l'oeil... on voit tous les détails du visage", a souligné l'avocat, pour qui un tel corps n'a pas pu séjourner cinq semaines dans l'eau, "entouré de branchages et cognant contre un barrage".

"Tous ces éléments me confortent dans l'idée qu'il y a eu enlèvement et séquestration et que l'enfant a été jeté dans l'eau après", a ajouté Me Derbel, pour qui une telle thèse permettrait de mettre hors de cause le beau-père de Julien, Jean-Eric Zémia, qui s'était suicidé le 31 janvier après avoir été entendu dans l'enquête sur la disparition de l'enfant.

Le 14 juin, le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon, avait affirmé que "l'ensemble des expertises techniques requises, ainsi que le rapport de synthèse", ne permettaient pas "de dire si le décès de l'enfant était d'origine accidentelle ou d'origine criminelle".

Trois enquêtes sont en cours: celle sur un enlèvement et séquestration, celle sur les causes de la mort de M. Zémia et celle sur les causes de la mort du garçonnet.

Le 29 janvier dernier, Julien, 3 ans, avait disparu du domicile familial, une cité HLM aux abords du Rhône, alors que sa mère faisait la sieste.


Posted 18 years, 2 months ago by Anonymous • • • Reply
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