April 25, 2007
Une chose rare car en principe illégale
STRASBOURG (Reuters) - Un double crime commis en 1986 en Lorraine, jadis imputé à Patrick Dils, pourrait rester à jamais un mystère car la nouvelle instruction menée contre le tueur en série Francis Heaulme se dirige vers un non-lieu.
Le juge d'instruction de Metz Thierry Monfort le déclare publiquement - chose rare car en principe illégale en raison de la règle du secret de l'instruction - dans un entretien publié par Le Républicain lorrain et Le Monde et dans des déclarations à France info.
"C'est triste à dire, mais on n'a plus de piste. On va bien être obligé de faire un non-lieu. Avec les délais légaux, je ne vois pas ça avant septembre", dit-il.
Francis Heaulme, condamné à sept reprises dont deux fois à perpétuité pour des meurtres, a été mis en examen le 9 juin 2006 pour les homicides d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, deux enfants de huit ans tués à coups de pierres sur un talus SNCF de Montigny-lès-Metz en Moselle.
Patrick Dils, âgé de 16 ans à l'époque des faits, avait été condamné à perpétuité en 1989, sur la base d'aveux qui sont aujourd'hui jugés extorqués, avant d'être innocenté en 2002 à l'issue d'un procès en révision en appel à Lyon.
Les gendarmes avaient estimé dans une contre enquête que l'affaire portait "la quasi-signature criminelle" de Francis Heaulme, en raison de similitudes dans le mode opératoire.
L'enquête avait par ailleurs établi que Francis Heaulme travaillait à l'époque des faits dans une entreprise située à 400 m des lieux du crime, dont il avait été licencié juste après les faits en raison d'un comportement perturbé.
Francis Heaulme, tout en niant le crime, a dit dans plusieurs dépositions avoir été présent sur les lieux et avoir vu les enfants, qui lui auraient jeté des pierres, dit-il. Deux témoins entendus à Lyon ont dit avoir aperçu le tueur en série couvert de sang le jour des faits, ce qu'il a confirmé lui-même à la barre, affirmant être tombé de vélo.
L'AVOCAT DE DILS FURIEUX
Le juge Montfort souligne qu'il n'a pas trouvé d'élément matériel ou de preuves contre Francis Heaulme. La recherche d'empreintes génétiques des victimes sur un pantalon que le tueur en série aurait pu porter en 1986, saisi 21 ans après les faits chez sa grand-mère, n'a rien donné.
"Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir brûlé ma dernière cartouche", dit le juge à ce propos. Il rappelle avoir envoyé des enquêteurs rechercher des témoins dans toute la France et raconte que le plancher du domicile de la grand-mère de Francis Heaulme, chez qui il résidait, a été arraché en vain, à la recherche d'empreintes génétiques.
Francis Heaulme a refusé de participer à une reconstitution sur le talus SNCF, ajoute-t-il. "Heaulme ne nous a laissé aucun élément matériel, nous n'avons pas même un témoignage. De toute façon, on ne construit pas un dossier sur des aveux", dit-il.
Les parties civiles, qui restent convaincues de la culpabilité de Francis Dils, ont pris argument des dernières expertises génétiques négatives pour demander un non-lieu et suggérer la réouverture du dossier Dils.
"On ne veut pas que le calvaire des familles continue. Nous demanderons la révision du procès de Lyon", a dit à Reuters Me Dominique Rondu, avocat de la famille Beckrich, reconnaissant toutefois qu'une telle décision de révision d'un acquittement est juridiquement impossible en l'état actuel de la loi.
L'ancien avocat de Patrick Dils, Me Jean-Marc Florand, a qualifié mercredi "d'élucubrations juridiques" la demande de réouverture des poursuites contre son ex-client.
"Je regrette que les parties civiles continuent de poursuivre de leur haine Dils. Il faut qu'elles comprennent qu'il y a une vérité judiciaire et qu'il faut s'arrêter", a-t-il dit à Reuters.
Il estime que les expertises ADN, réalisées sur un vêtement qu'aucun élément ne permet de situer dans le temps ou d'attribuer formellement à Francis Heaulme, ne prouvent rien. Il demeure à ses yeux des éléments à charge sur ce dernier, tandis que ceux qui pesaient sur Patrick Dils ont, de son point de vue, disparu au procès de Lyon.
STRASBOURG (Reuters) - Un double crime commis en 1986 en Lorraine, jadis imputé à Patrick Dils, pourrait rester à jamais un mystère car la nouvelle instruction menée contre le tueur en série Francis Heaulme se dirige vers un non-lieu.
Un des deux juges d'instructions de Metz saisis de l'affaire, Thierry Monfort, l'annonce - chose rare car constitutive d'une violation du secret de l'instruction - dans un entretien publié par Le Républicain lorrain et Le Monde mercredi et dans des déclarations à France info et M6.
"C'est triste à dire, mais on n'a plus de piste. Je crois que c'est cuit. On va bien être obligé de faire un non-lieu. Avec les délais légaux, je ne vois pas ça avant septembre", dit-il au Républicain lorrain. Sur France Info, il envisage même la culpabilité de Patrick Dils.
Le procureur de Metz, Joël Guitton, a critiqué implicitement cette prise de position dans un communiqué, rappelant que l'enquête n'était pas terminée et qu'il devrait préalablement prendre des réquisitions "sur les orientations à donner".
Francis Heaulme, condamné à sept reprises dont deux fois à perpétuité pour des meurtres, a été mis en examen le 9 juin 2006 pour les homicides d'Alexandre Beckrich et Cyril Beining, deux enfants de huit ans tués à coups de pierres sur un talus SNCF de Montigny-lès-Metz (Moselle).
Patrick Dils, âgé de 16 ans à l'époque des faits, avait été condamné à perpétuité en 1989, sur la base d'aveux qui sont aujourd'hui jugés extorqués, avant d'être innocenté en 2002, après 15 ans de prison, lors d'un procès en révision à Lyon.
Les gendarmes avaient estimé dans une contre-enquête que l'affaire portait "la quasi-signature criminelle" de Francis Heaulme, en raison de similitudes dans le mode opératoire.
L'enquête avait par ailleurs établi que Francis Heaulme travaillait à l'époque des faits dans une entreprise située à 400 m des lieux du crime, dont il avait été licencié juste après les faits en raison d'un comportement perturbé.
Francis Heaulme, tout en niant le crime, a dit dans plusieurs dépositions avoir été présent sur les lieux et avoir vu les enfants, qui lui auraient jeté des pierres, dit-il. Deux témoins entendus à Lyon ont dit avoir aperçu le tueur en série couvert de sang le jour des faits, ce qu'il a confirmé lui-même à la barre, affirmant être tombé de vélo.
L'AVOCAT DE DILS FURIEUX
Le juge Montfort souligne qu'il n'a pas trouvé d'élément matériel ou de preuves contre Francis Heaulme. La recherche d'empreintes génétiques des victimes sur un pantalon que le tueur en série aurait pu porter en 1986, saisi 21 ans après les faits chez sa grand-mère, n'a rien donné.
"Aujourd'hui, j'ai le sentiment d'avoir brûlé ma dernière cartouche", dit le juge à ce propos. Il rappelle avoir envoyé des enquêteurs rechercher des témoins dans toute la France et raconte que le plancher du domicile de la grand-mère de Francis Heaulme, chez qui il résidait, a été arraché en vain, à la recherche d'empreintes génétiques.
Francis Heaulme a refusé de participer à une reconstitution sur le talus SNCF, ajoute-t-il. "Heaulme ne nous a laissé aucun élément matériel, nous n'avons pas même un témoignage. De toute façon, on ne construit pas un dossier sur des aveux", dit-il.
Les parties civiles, qui restent convaincues de la culpabilité de Francis Dils, ont pris argument des dernières expertises génétiques négatives pour demander un non-lieu et suggérer la réouverture du dossier Dils.
"On ne veut pas que le calvaire des familles continue. Nous demanderons la révision du procès de Lyon", a dit à Reuters Me Dominique Rondu, avocat de la famille Beckrich, reconnaissant toutefois qu'une telle décision de révision d'un acquittement est juridiquement impossible en l'état actuel de la loi.
L'ancien avocat de Patrick Dils, Me Jean-Marc Florand, a qualifié mercredi "d'élucubrations juridiques" la demande de réouverture des poursuites contre son ex-client.
"Je regrette que les parties civiles continuent de poursuivre de leur haine Dils. Il faut qu'elles comprennent qu'il y a une vérité judiciaire et qu'il faut s'arrêter", a-t-il dit à Reuters.
Il estime que les expertises ADN, réalisées sur un vêtement qu'aucun élément ne permet de situer dans le temps ou d'attribuer formellement à Francis Heaulme, ne prouvent rien. Il demeure à ses yeux des éléments à charge sur ce dernier, tandis que ceux qui pesaient sur Patrick Dils ont, de son point de vue, disparu au procès de Lyon. /GR/TL
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Ceci en ferait un des tueurs en série les plus meurtriers de l'histoire judiciaire.
"Nous avons une vingtaine de dossiers potentiellement imputables à Yvan Keller, qui demandent à être confirmés. s'il n'y a pas de preuve absolue, ils ne lui seront jamais imputés. C'est un pied de nez final qu'il nous fait", a-t-on ajouté.
Yvan Keller avait dit à un juge, avant son suicide dans une cellule du tribunal de grande instance le 22 septembre, avoir tué sept personnes.
La police avait engagé un examen de tous les décès de vieilles dames en Alsace dans les dernières années, reprenant les témoignages et les circonstances ayant entouré ces morts considérées alors comme naturelles.
Dans une vingtaine de cas, il apparaît vraisemblable qu'Yvan Keller ait tué des septuagénaires en les étouffant avec un oreiller, après s'être introduit par effraction chez elles, avant de leur dérober des bijoux ou des valeurs.
Le tueur aurait ainsi financé sa passion du jeu et son goût pour les restaurants luxueux, mis au jour par la police après une enquête de personnalité. La PJ va continuer l'examen de tous les cas suspects.
Les polices allemande et suisse mènent des investigations sur d'autres affaires. Selon le journal Le Parisien mercredi, l'empreinte génétique (ADN) d'Yvan Keller a été retrouvée au domicile suisse d'une vieille dame morte dans les années 1990.