April 26, 2007
Retour clandestin au pays natal de leurs enfants
Actualité | International
Les polices américaines face à la radicalisation des gangs
Le phénomène des "maras", ces bandes ultraviolentes, se répand malgré la coopération des forces de l'ordre.
TAPACHULA, au sud du Mexique, pensait être épargnée par les maras, ces gangs de jeunes ultra-violents qui s'entre-tuent en Amérique centrale. Les premiers corps sont apparus en 2003 : des clandestins tués par des racketteurs, des jeunes gens tatoués portant la marque de la MS ou de la 18, les deux principales maras centraméricaines.
« Les gangs se sont intéressés aux migrants en route pour les États-Unis qui voyagent sur nos trains de marchandise, explique Augusto del Pino Estrada, procureur général adjoint de la ville. Ils prennent leur argent, ils violent leurs femmes, ils sont aujourd'hui présents dans presque tous les États du Mexique. »
Une unité spéciale du FBI
Une expansion confirmée par les 200 policiers et magistrats qui ont participé à la troisième Convention internationale anti-maras qui s'est tenue cette semaine au Salvador. Nées dans les années 1980 au coeur des quartiers latinos de Los Angeles, essaimant dans la région au fil des migrations et des expulsions, les maras compteraient 100 000 membres en Amérique centrale. Si le phénomène était jusqu'à récemment limité au Salvador, au Guatemala, et au Honduras, il s'étend aujourd'hui aux pays voisins comme le Mexique, le Nicaragua ou le Panamá.
Aux États-Unis, où ils ont recruté 30 000 jeunes, ces gangs ont même motivé en 2004 la création d'une unité spéciale par le FBI. «Il y a dans notre pays des milliers de bandes mais la MS et la 18 présentent une particularité unique, analyse son coordinateur, Brian Truchon : elles peuvent opérer aussi bien à Los Angeles qu'à San Salvador ou à Guatemala ; elles font circuler l'argent et les ordres à travers les frontières.»
Pour suivre au plus près ces mareros (nom donné aux membres de maras), le FBI dispose depuis 2006 d'un bureau à San Salvador. Un effort apprécié par les autorités locales qui restent cependant critiques envers leur voisin du Nord : «Les États-Unis veulent nous aider, c'est vrai, mais ils nous envoient aussi chaque semaine deux ou trois avions remplis de clandestins et de mareros d'origine salvadorienne», commente un policier. La radicalisation, alimentée par l'arrivée de ces caïds venus des États-Unis, est une source d'inquiétude : «Nos 14 000 mareros sont aujourd'hui beaucoup moins intéressés par l'orgueil d'appartenir à la mara que par les bénéfices économiques qu'ils peuvent tirer des enlèvements, du trafic de drogue, de la vente d'armes ou des extorsions», commente José Luis Tobar Prieto, sous directeur de la Police nationale civile.
Pour le président salvadorien Antonio Saca, qui propose la création d'un centre de coordination régional anti-mara, ces gangs ne doivent pas être considérés comme les refuges «de jeunes inadaptés qui expriment leur malaise envers la société. Nous ne parlons pas d'infractions mineures mais d'organisations criminelles qui sont une menace pour la sécurité nationale de tous nos pays. C'est un véritable cancer».
L'approche répressive adoptée dans tous les pays d'Amérique centrale ne fait pas oublier les faibles résultats obtenus. Le Salvador, où 4 000 mareros sont emprisonnés, détient un taux d'homicide record pour le continent américain : 10 assassinats par jour, dont une grande partie engendrée par la guerre des gangs.
De nombreuses associations, par ailleurs, ont souligné cet échec en proposant des programmes de réinsertion aux jeunes Centraméricains. Car dans une région où le salaire minimum oscille entre 75 et 150 dollars, où les familles sont éclatées par la migration, où l'État est sans moyens, l'entrée dans la mara est aussi un phénomène social qui reste sans réponse.
Posted 18 years, 8 months ago on April 26, 2007
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Les Raba : retour clandestin au pays natal de leurs enfants
Libé, le 26 avril
Il y a quelques jours, dans un square de Lyon où elle se promenait avec ses enfants, Shpresa a été interpellée par une dame . «Madame Raba, vous êtes revenue ! Ça fait plaisir.» Shpresa a eu peur. Elle a dit que, non, elle n'était pas Madame Raba. La dame devait confondre. Mais cette dernière a insisté. Elle a expliqué avoir vu le film sur la famille Raba tourné au Kosovo par un militant du Réseau éducation sans frontières (RESF) et diffusé cet hiver lors d'une conférence à l'Opéra de Lyon. Dans ce film, Shpresa Raba, 27 ans, racontait comment elle, son mari, Jusuf, et leurs trois enfants avaient été expulsés le 6 décembre vers le Kosovo. Et comment ils vivaient, depuis, reclus dans ce pays qu'ils avaient fui cinq ans plus tôt. Ils disaient qu'ils tenteraient tout pour «rentrer» en France. Le pays où deux des trois enfants sont nés. Où ils ont une grande partie de leur famille. Où ils se sentent chez eux.
(...) Peur. La semaine dernière, après quatre mois «d'exil», ils sont rentrés. Illégalement. Ils vivent, depuis, cachés dans la région lyonnaise par des amis et des membres du Réseau éducation sans frontières. Ils ont peur de tout. D'être reconnus. D'être arrêtés, et à nouveau expulsés. Pourtant, suivant les conseils du RESF et de leurs proches, les Raba ont décidé de sortir de la clandestinité. Aujourd'hui, à midi, ils tiendront une conférence de presse sur leur histoire à l'Assemblée nationale.
(...) Ofpra. Les Raba vont déposer, dans les prochains jours, une demande d'asile auprès de l'Ofpra. Sans certitude d'obtenir gain de cause. Lors de leur première arrivée en France en 2001, ils avaient cru que cela ne poserait pas de problème. Les frères de Jusuf avaient, eux, déjà obtenu le statut de réfugié. Avec un dossier similaire : tous ont fui le Kosovo car, bien qu'Albanais, ils avaient refusé de participer aux exactions contre les Serbes aux côtés de l'UCK. En France, l'un des frères de Jusuf s'est même vu accorder la nationalité française. Pourtant, le statut de réfugié a été refusé à Shpresa et Jusuf.
(...) Durant les quatre mois qu'ils ont passé à Orahovac, la ville du Kosovo d'où ils sont originaires, les Raba ont gardé un contact permanent avec la France. RESF a assuré leur survie matérielle, grâce à de l'argent et des téléphones. Des journalistes, dont un de Libération , sont venus les voir. Les amis, les copains d'école de Qirim, l'aîné (8 ans), appelaient aussi quotidiennement. A Gray, les voisins de leur immeuble sont allés en délégation voir l'office HLM pour exiger que l'appartement des Raba ne soit ni vidé ni reloué, expliquant qu'ils allaient revenir. «C'est ce qui nous faisait tenir», explique Shpresa. Avec Jusuf, ils avaient promis aux enfants ce retour. «On ne pensait qu'à ça.» Ils ont finalement trouvé un passeur fin mars. Contre 7 000 euros.
(...) Vie normale. Les deux petits, Dashnor, 5 ans, et Dashroje, 3 ans, n'ont toujours pas compris qu'ils étaient à nouveau en France. «Pour eux, la France, c'est notre appartement à Gray», explique Shpresa. A Lyon, les Raba vivent clandestinement. Ils ne se déplacent jamais tous ensemble, ne donnent l'adresse de ceux qui les cachent à personne. Mais commencent à préparer le retour à la vie normale dont ils rêvent. Qirim passe ses journées avec des profs à la retraite qui lui font l'école. «Il faut qu'il rattrape ce qu'il a manqué pour passer en CE2», explique Shpresa, reprenant un instant le ton assuré du parent d'élève. Shpresa, en albanais, signifie «espoir».