May 17, 2007

« Vous qui restez, soyez dignes de nous »


Dernières lettres de Stalingrad
Collectif

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Parce qu'elles voulaient connaître l'état réel du moral des soldats allemands encerclés à Stalingrad, les autorités nazies firent confisquer, quelques jours avant la reddition, des sacs postaux contenant leurs lettres. Cachées à la fin de la guerre, elles n'ont été retrouvées que très récemment, et ont immédiatement donné lieu à une publication retentissante en Allemagne.

Jamais en effet il n'avait été possible d'observer d'aussi près – et comme de l'intérieur – un désastre qui a marqué le tournant de la Seconde Guerre mondiale, puisqu'il représenta la première et la plus décisive défaite de la Wehrmacht : après des mois de lutte acharnée, les Soviétiques firent prisonniers 24 généraux et 160 000 hommes. Écrites du plus profond de l'horreur, par des hommes que le froid, la faim et le désespoir rendent implacablement lucides sur leur destinée et celle de l'État hitlérien, elles constituent un document bouleversant qui révèle, près de soixante ans plus tard, un aspect moins connu de la réalité nazie. --Thomas Ferrier

La lettre du jeune résistant Guy Môquet lue dans le cadre des cérémonies d'installation de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, un article de l'Huma :

Tel quel
Vous qui restez, soyez dignes de nous...
Guy Môquet

Militant des Jeunesses communistes de Paris, Guy Môquet a tout juste seize ans quand il est arrêté et interné d’abord à Fresnes puis à la Santé. Transféré à Châteaubriant, il figure parmi la liste des vingt-sept otages fusillés par les nazis le 22 octobre 1941. Avant de mourir, il laissera une lettre pour sa famille dont voici le contenu et écrira sur le mur de son cachot ces derniers mots : " Vous qui restez, soyez dignes de nous, les vingt-sept qui allons mourir "... Il avait dix-sept ans.


" Ma petite maman chérie ;
mon tout petit frère adoré ;
mon petit papa aimé ;

Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et Rino (1). Quant au véritable, je ne peux le faire hélas !

J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.

A toi, petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien des peines, je te salue une dernière fois.

Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.

Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.

Dix-sept ans et demi ! Ma vie a été courte ! Je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.

Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon coeur d'enfant.

Courage !

Votre Guy qui vous aime.

Guy "


(1) Roger Sémat et Rino Scolari, autres jeunes internés.

Article paru dans l'édition du 1er octobre 1999.


- Il allait mourir -


Posted 18 years, 7 months ago on May 17, 2007
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