September 29, 2005
Une infirmière puéricultrice et une sage-femme rapportent
NANTERRE (AFP), le 29 septembre 2005 - Apathie des proches pourtant inquiets, services sociaux aveugles malgré des alertes: Franck Biennait, 40 ans, et Michelle Dessigny, 26 ans, ont été accusés mercredi devant les assises des Hauts-de-Seine, d'avoir affamé jusqu'à la mort leur fillette de 7 mois sans que personne ne réagisse.Le couple encourt 30 ans de réclusion. Le demi-frère de Michelle, Laurent Dessigny, hébergé depuis deux mois par le couple au moment des faits, est poursuivi pour "non-assistance à personne en danger".
"Mon mari et moi, on trouvait ça bizarre. Candy était trop petite pour son âge. On voyait bien qu'il y avait quelque chose. Mais Michelle évitait toujours le sujet et Franck n'était jamais là", a raconté mercredi la belle-mère de Michelle (la deuxième femme de son père), Marie-Thérèse Guillemin.
La présidente du tribunal: "Ca vous a rappelé quelque chose? Vous aviez déjà vu des enfants comme ça?" - Mme Guillemin, dans un souffle: "A la télé, oui... des petits Biafrais".
Une infirmière puéricultrice rapporte une conversation avec la jeune maman, quelques semaines après la naissance en mars 2002. "Pas de difficultés particulières, bonne relation mère-fille", lâche-t-elle dans une déposition parsemée de longs silences gênés.
Même ambiance lors de l'audition d'une sage-femme, qui se souvient d'un bébé "en bonne santé apparente". Pourtant, quelques détails la dérangent: carnet de santé de l'enfant totalement vierge, grossesse non déclarée et non suivie médicalement, "contact difficile" avec la mère... Au final, rien.
La mère commence à affamer la petite en juillet 2002, jusqu'à sa mort le 11 novembre 2002.
Une ébauche de l'agonie de Candy s'est dessinée mercredi. "Quand on venait, elle était toujours couchée dans sa chambre", selon Mme Guillemin. Les trois autres filles du couple, âgées de 2 à 6 ans au moment du décès de Candy, n'avaient pas le droit d'entrer dans cette chambre, isolée à l'étage de leur pavillon de Colombes (Hauts-de-Seine).
Cloîtré et affamé, le bébé paie les problèmes relationnels de ses parents. Selon le commandant de police Franck Privé, Michelle, qui ne souhaitait pas la naissance de Candy, "a reconnu avoir sous-alimenté sa fille pour provoquer l'attention de son compagnon, qui ne s'occupait pas des enfants".
De son côté, Franck Biennait reprochait à Michelle de mal tenir leur pavillon, le poussant à fuir le domicile pour se jeter dans sa passion, la pétanque, dont il est champion de France. Il prétend ne s'être rendu compte de rien.
Au moment de son décès à 7 mois et demi, Candy pesait 2,555 kg - soit moins qu'à sa naissance - recevant 35% de la ration calorique nécessaire depuis plus de quatre mois. Elle est morte seule dans sa chambre. Ses parents étaient à un tournoi de pétanque.
Verdict vendredi.
Posted 20 years, 3 months ago on September 29, 2005
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Michelle Dessigny, 26 ans, et Franck Biennait, 40 ans, encourent 30 ans de réclusion.
Pour Magali Bodon-Bruzel, psychiatre, le couple n'avait "pas d'altération du discernement" au moment des faits, de juillet à novembre 2002 à Colombes (Hauts-de-Seine). Michelle Dessigny en particulier ne présentait "pas de maladie mentale aliénante" mais un "état dépressif de moyenne intensité, sans caractère aliénant", accompagné d'une "anorexie légère".
Pour le psychologue Frantz Prosper au contraire, la jeune femme faisait à l'époque une "anorexie par procuration", qui "a frappé la mère et a touché Candy", la fillette décédée, ce qui aurait altéré son discernement.
Michelle Dessigny a reconnu en garde à vue avoir sous-alimenté sa fille pour attirer l'attention de Franck Biennait, de plus en plus absent du foyer familial. Ce dernier a toujours soutenu n'avoir rien remarqué jusqu'à la mort du bébé.
Concernant Franck Biennait, "égocentrique", éternel "absent" du foyer, "sa position est celle de la cécité: +je n'ai rien vu+", explique l'expert Prosper.
Biennait a reconnu jeudi lors d'une audience marquée par les nombreuses larmes du couple: "Je n'ai pas tenu mon rôle de père. J'aurai pu me poser des questions".
On lui montre une photo du cadavre nu de sa fille. Il regarde, tourne brusquement le dos, baisse la tête. La présidente de la cour: "Comment vous la trouvez?". Franck, la voix chevrotante: "Squelettique".
Plus tôt, la légiste Caroline Rambaud avait décrit "l'aspect terrible" de la fillette: "elle n'avait plus que la peau sur les os, devenus transparents. Elle n'avait plus de masse musculaire à tel point que ses paupières ne pouvaient plus se fermer".
"Ca me fait penser à des photos de camps de concentration", a renchéri la légiste Elisabeth Briand-Huchet.
Michelle Dessigny pleure. Toute la journée. Dès que les questions deviennent dérangeantes, les larmes. Pourquoi a-t-elle diminué les rations du bébé? "Je ne sais plus". Des proches jugent la fillette trop maigre? "Je ne me souviens pas". Elle cloître Candy dans sa chambre, car elle est trop maigre pour que cela ne se voie pas? "J'ai oublié".
L'interrogatoire s'interrompt, car la jeune femme sanglote en geignant: "c'est trop difficile, j'arrive pas à en parler, c'est encore trop douloureux".
Douloureux comme l'agonie de Candy. Les experts légistes ont estimé le degré de souffrance enduré par la fillette, sur une échelle de 1 à 7. "Le niveau 7, c'est un bébé qu'on jette dans l'eau bouillante", précise le légiste Jacques Bataille. Candy, elle, a atteint le niveau 6. Pendant quatre mois.
Verdict vendredi.
NANTERRE (AFP), 30 septembre 2005 - Le ministère public a requis vendredi à Nanterre 18 ans de prison contre Michèle Dessigny, 26 ans, et son ex-compagnon Franck Biennait, 40 ans, accusés d'avoir laissé mourir de faim leur fillette de 7 mois et demi.
Candy pesait 2,555 kg, soit moins qu'à sa naissance, lorsqu'elle est morte, en 2002 à Colombes (Hauts-de-Seine).
La procureure Rose-Marie Hunault a également requis trois années de prison assorties d'un sursis simple à l'encontre du demi-frère de Michèle Dessigny, Laurent, 22 ans, jugé pour "non-assistance à personne en danger". Il était hébergé depuis deux mois par le couple au moment du décès de la fillette.
Au troisième jour du procès, la procureure s'est dite convaincue que "les parents avaient tous deux la responsabilité pleine et entière du décès de leur fille".
"Il ne s'agit pas du procès de la misère comme on en voit dans certaines parties du globe avec des problèmes de dénutrition", a-t-elle expliqué. "Il s'agit de juger deux parents qui avaient la possibilité matérielle d'éduquer et de nourrir leur enfant".
"L'histoire de la vie de souffrance de Candy, n'est pas une histoire de fatalité : de sa mort, il y a trois responsables : un père, une mère et un oncle".
Candy n'avait reçu que 35% de la ration calorique nécessaire à son âge depuis plus de quatre mois, selon l'autopsie.
Pendant tout le procès, les parents se sont rejeté la responsabilité.
La mère a reconnu avoir sous-alimenté sa fille pour provoquer l'attention de son mari, qui ne s'occupait pas de ses enfants alors que le père a prétendu ne s'être rendu compte de rien car il s'était éloigné du pavillon familial qu'il jugeait mal tenu par sa femme.
En début d'audience, la présidente a indiqué qu'un administrateur ad hoc avait été nommé pour désigner un avocat pour les trois soeurs de la victime qui se sont constituées partie civile.
Le verdict est attendu vendredi après-midi.