May 20, 2007

Affrontements entre armée et activistes au Liban

TRIPOLI, Liban (Reuters) - L'armée libanaise poursuit le pilonnage des positions d'un groupe radical proche d'Al Qaïda dans un camp palestinien de la région de Tripoli au terme d'une journée d'affrontements d'une violence sans précédent depuis la guerre civile de 1975-1990.

Mais l'armée libanaise, qui a perdu 23 hommes en moins de 24 heures, d'après des sources militaires, a repris la situation en main dans la seconde ville du pays, où elle a tué 15 activistes du mouvement Fatah al Islam et en a capturé plusieurs autres.

Quatre autres membres du Fatah al Islam ont péri dans le pilonnage à l'arme lourde des positions de leur mouvement dans le camp de Nahr al Bared, où l'armée libanaise n'a pas le droit de pénétrer aux termes d'accords conclus il y a 38 ans sous l'égide de la Ligue arabe.

Selon des sources médicales, six civils, dont deux enfants, ont péri et une soixantaine d'autres ont été blessés dans ce camp qui abrite 40.000 réfugiés et autour duquel les combats ont éclaté à l'aube en même temps qu'à Tripoli.

La plupart des militaires libanais tués l'ont été autour du camp, mais quatre l'ont été dans l'embuscade de leur patrouille à Al Kalamoun, dans cette même région du Nord-Liban. De source militaire on fait état en outre d'une trentaine de blessés au total dans les rangs de l'armée.

Issu l'an dernier d'une scission au sein du mouvement pro-syrien Fatah intifada, le Fatah al Islam dit partager les analyses d'Al Qaïda, sans pour autant entretenir de liens opérationnels avec la nébuleuse dont Oussama ben Laden est l'inspirateur. Son chef, Chaker al Abssi, est un Palestinien, mais le groupe comprend aussi des Libanais et des Syriens.

"PROVOCATIONS"

Beyrouth considère le Fatah al Islam, dont les communiqués sont diffusés sur des sites internet utilisés par Al Qaïda, comme une émanation des services de renseignements syriens, ce que Damas dément.

Un communiqué censé émaner du mouvement a accusé l'armée d'avoir lancé une attaque délibérée contre lui et menace d'"ouvrir les portes du feu" dans "l'ensemble du Liban" si elle poursuit ses "provocations". L'armée parle pour sa part d'une attaque contre ses positions autour du camp.

L'armée avait resserré sa surveillance de Nahr al Bared à la suite d'un double attentat contre des minibus civils qui avait fait trois morts en février dans une banlieue chrétienne de Beyrouth. Cette action avait été imputée à quatre membres syriens du Fatah al Islam.

Ahmat Fatfat, membre du gouvernement pro-occidental libanais, a jugé que les affrontements de dimanche n'étaient pas étrangers aux efforts de l'opposition pro-syrienne et de la Syrie pour éviter la mise en place du tribunal international chargé de juger les assassins présumés de Rafic Hariri.

Une enquête indépendante de l'Onu a montré du doigt des responsables des sécurités syrienne et libanaise dans l'attentat au camion piégé qui a coûté la vie en février 2005 à l'ancien Premier ministre libanais qui s'était dressé contre la tutelle de Damas sur son pays.

Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont soumis jeudi au Conseil de sécurité un projet de résolution destiné à imposer la création de ce tribunal spécial à l'opposition libanaise et à la Syrie en dépit des manoeuvres d'obstruction.

Pour Ahmat Fatfat, qui s'adressait à l'antenne de la chaîne de télévision du Courant du futur, le parti majoritaire de Saad Hariri, fils de Rafic, "il y a des gens qui veulent semer le chaos pour faire croire à l'opinion publique que le Liban sera le théâtre de troubles si le tribunal est mis en place".

JERUSALEM (Reuters) - Le gouvernement d'Ehud Olmert a décidé d'intensifier les opérations militaires dans la bande de Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes contre son territoire, apprend-on de source autorisée.

Mais, invité à faire preuve de retenue par la communauté internationale, l'Etat juif s'est gardé d'ordonner une véritable offensive sur le territoire évacué à l'été 2005, préférant miser sur les efforts diplomatiques déployés pour enrayer l'escalade actuelle.


Selon le communiqué publié au terme du conseil des ministres dominical, Israël "permettra à son appareil de défense d'intensifier les mesures opérationnelles destinées à réduire les tirs de roquettes" et à prendre pour cibles ceux qui en sont responsables au sein du Hamas et du Djihad islamique.

Trois activistes du Hamas ont encore été tués dans la matinée par un tir de missile israélien contre leur véhicule tandis que deux autres raids aériens ont visé des fonderies censées abriter des fabriques d'armes dans la ville de Gaza et dans le sud du territoire, sans faire de victimes.

"Si les mesures pondérées que nous prenons, dans les domaines politique et militaire, ne ramènent pas le calme souhaité, nous serons contraints d'intensifier notre riposte", avait averti le Premier ministre Ehud Olmert avant de réunir son gouvernement.

Selon le chef du gouvernement israélien, plus de 120 roquettes de fabrication artisanale ont été tirées depuis cinq jours par des activistes palestiniens contre la région de Sderot, au nord de Gaza, faisant des blessés mais aucun mort.

Pour la seule journée de dimanche, dix roquettes ont été tirées de la bande de Gaza, dont quatre se sont abattues sans faire de victime sur le sol israélien, y compris compris dans le centre de Sderot.

LE DILEMME D'OLMERT

"Les gens du Hamas paient, et paieront, un lourd tribut pour ces attaques sur Sderot et les communautés environnantes", qui regroupent environ les 40.000 personnes, a promis Olmert.

Ces cinq derniers jours, plus d'une vingtaine de Palestiniens ont tués dans des raids israéliens, des activistes du Hamas pour la plupart, mais aussi cinq civils, selon des habitants de la bande de Gaza.

Avant la réunion du cabinet, le ministre travailliste de la Défense Amir Peretz avait prédit que le bras de fer entre le Hamas et Israël risquait de "se poursuivre un certain temps".

"Nous évaluons la situation d'heure en heure et nous allons décider de quelle manière poursuivre nos opérations", avait ajouté Peretz.

Un nombre indéterminé de chars, blindés et fantassins israéliens ont été positionnés "à titre défensif" ces derniers jours à l'intérieur de la bande de Gaza, en lisière de sa frontière Nord, mais une incursion d'envergure de Tsahal dans ce territoire n'est pas d'actualité.

Olmert, qui peine à se maintenir au pouvoir au pouvoir après l'échec de l'offensive de Tsahal contre le Hezbollah au Liban l'an dernier, affronte un dilemme: ne pas se réengager à Gaza dans un autre conflit coûteux, tout en faisant cesser les tirs de roquettes palestiniens.

Dans le même temps, il est conscient que toute opération majeure d'Israël à Gaza pourrait faire pencher la balance dans le bras de fer qui y oppose les nationalistes modérés du Fatah aux islamistes du Hamas.

Après une dizaine de jours d'affrontements, qui ont fait une cinquantaine de morts, principalement du côté du Fatah, les deux mouvements ont conclu samedi sous l'égide de l'Egypte une énième trêve qui, 24 heures plus tard, semblait cette fois tenir.

Le Hamas, qui refuse de reconnaître Israël, a accusé celui-ci de tenter de favoriser le Fatah du président Mahmoud Abbas par ses opérations militaires ciblées contre les militants armés du mouvement islamiste à Gaza.

Abbas a toutefois sollicité vendredi l'intervention de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice auprès d'Israël pour qu'il cesse son "escalade militaire".



- Sans précédent depuis la guerre civile de 1975-1990 -


Posted 18 years, 4 months ago on May 20, 2007
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