May 22, 2007

Les trois conceptions actuelles de l’autorité


Castres crée un conseil pour les droits et devoirs des familles
LE MONDE | 22.05.07

La ville de Castres (Tarn) devait créer, mardi 22 mai, un Conseil pour les droits et devoirs des familles (CDDF), la première structure de ce type en France prévue par la loi Sarkozy de prévention de la délinquance du 5 mars. Ce texte place le maire au coeur de la politique pour la prévention de la délinquance. Le projet avait été dénoncé par l'opposition accusant le gouvernement de vouloir transformer le maire en "shérif".

La loi permet la création de ces conseils pour les droits et devoirs des familles dans les villes de plus de 10 000 habitants. Le CDDF regroupe des représentants de l'Etat, des collectivités locales et des personnels du secteur social, sanitaire et éducatif. L'Association des maires de France recommande à ses membres d'attendre qu'une circulaire précise les modalités d'application de ce conseil.

Le maire UMP de Castres, Pascal Bugis, n'a pas voulu attendre.
Il estime que ce conseil aura pour objet de "dialoguer avec les familles qui posent problème et laissent trop libres leurs adolescents, souvent déscolarisés. Nous pourrons leur adresser des recommandations et prendre des mesures d'accompagnement parental". "Il s'agit d'une action de prévention, souligne M. Bugis. Dans les cas les plus extrêmes, nous serons amenés à prendre des mesures plus répressives, comme la suspension ou la mise sous tutelle des allocations familiale."


Première partie, le printemps des lois
Chapitre 4, l'autorité parentale
Jean Carbonnier, essai sur les lois, 2ième édition

Entre la législation et la pédagogie, l'affinité est naturelle. Mais à aucun moment elle ne fut plus sensible qu'au temps des lumières. Puisque le peuple avait manqué l'école, les lois lui tiendraient lieu de classes de rattrapage.

(...) Mais l'éducation ne saurait commencer trop tôt. Si la législation est appellée à être la pédagogie des adultes, la pédagogie est déjà un peu la législation des enfants. De fait, le long du XVIIIe siècle, une même fièvre d'enseigner et de légiférer travailla le monde intellectuel. Donner un instituteur à l'Emile ou des institutions à la Corse procédait d'une même vocation, d'un même désir passionnel de modeler la pâte humaine. Le législateur de 1804 pouvait-il n'être pas pédagogue ? Prennant les futurs citoyens dès le berceau, il se devait d'inclure dans son Code civil des règles de civilité puérile : il les plaça, pour l'essentiel, au titre de la puissance paternelle.

(...) La suite devait montrer, de surcroît, qu'il - Bonaparte - savait tordre à son gré - jusqu'aux lettres de cachet - la notion d'enrôlement volontaire. (...) et l'on s'apperçoit que celui qui avait proclamé si haut l'honneur des pères et mères était en réalité un ogre (du moins le surnom lui en fut donné).


"Il nous faut retrouver cette foi dans l'avenir, cette foi dans les capacités humaines et dans le génie français", a-t-il dit en se référant à "la France des croisades et des cathédrales, la France des droits de l'homme et de la Révolution". Nicolas Sarkozy.


La loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 relative à la protection de l'enfance : Une avancée de la protection, un recul des droits.

2.4 - Les possibilités accrues de mise à l'écart des familles

Cette loi consacre une revanche des nostalgiques de l'Assistance Publique du XIX° siècle.

www.cahiers-pedagogiques.com
Les trois conceptions actuelles de l’autorité
Par Bruno Robbes
mardi 28 mars 2006

"Il ne s’agit pas tant d’entreprendre une restauration impossible que de chercher à savoir quelles formes d’autorité pourraient convenir à des individus, adolescents ou adultes, épris de liberté et peu soucieux de rétrograder vers des formes archaïques d’exercice du pouvoir" (Ferry (L.) (2003), Lettre à tous ceux qui aiment l’école, Paris, Odile Jacob-Scérén-C.N.D.P., p. 51).

Depuis maintenant cinq années, le propos sur le concept d’autorité envahit tous les secteurs de la vie sociale. Il produit d’une part des discours politiques et médiatiques présentés comme des relais de l’opinion publique ; d’autre part des discours et des débats contradictoires entre les différentes disciplines des sciences humaines. Ainsi, certains philosophes, sociologues, psychologues, psychanalystes ou encore chercheurs en sciences de l’Education ébauchent une pensée alternative encore peu diffusée.

À l’examen de ces différents discours, trois conceptions de l’autorité se dégagent que nous nommons « autorité autoritariste », « autorité évacuée » et « autorité éducative ». Bien que l’on puisse dater approximativement chacune d’elle, ces trois manières de penser l’autorité coexistent actuellement, s’imbriquent même très souvent dans les propos de tel responsable ou acteur social. Le parti pris autoritariste fait consensus social jusqu’à la date symbolique de 1968, même si la remise en question du principe de transcendance sur lequel il appuie sa légitimité date de la Révolution française. Les tenants de l’autorité évacuée produisent leurs discours et certaines de leurs pratiques dans les années soixante, au moment même de la crise du modèle patriarcal. Cette conception trouve aujourd’hui des prolongements dans la remise en question des normes sociales, la revendication individualiste de nombreux adultes, un certain déficit d’éducation des enfants et des jeunes dans la famille ou à l’école. Quant à l’autorité éducative, elle commence juste à émerger actuellement comme une réponse complexe mais indispensable à la transmission et à la pérennisation des idéaux démocratiques.

I - L’autorité autoritariste
II - L’autorité évacuée
III - L’autorité éducative

Bruno Robbes, Professeur des Écoles maître formateur, Conseiller pour la prévention et la gestion de la violence en milieu scolaire dans l’académie de Versailles, Doctorant, Chargé de cours - Université Paris X - Nanterre, Secteur « Crise, École, Terrains sensibles »

De source ENM,
Loyauté du procès et comportements professionnels
Loyauté : Droiture ; désigne plus spécialement soit la sincérité contractuelle (dans la formation du contrat), soit la bonne foi contractuelle (dans l'exécution du contrat) soit, dans le débat judiciaire, le bon comportement qui consiste à mettre l'autre à même d'organiser sa défense, en lui communiquant en temps utile ses moyens de défense et de preuve (NCPC, art. 15).


L'Express, Education
Faut-il décapiter l'enfant roi ?

L'après-Dolto a commencé. Les discours conservateurs sur la famille et sur l'éducation ont désormais le vent en poupe. Même à gauche. Au coeur du dossier : la question des petits tyrans qui rendent impossible la vie de famille. Faut-il retrouver les bases de l'éducation qu'un illusoire vent de liberté avait balayées ? Assistons-nous à un changement de cap dans l'éducation... ou est-ce une simple correction de tir ?


- Trois conceptions coexistent et s'imbriquent même -


Posted 18 years, 7 months ago on May 22, 2007
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