June 2, 2007

La clause des femmes


PARIS (AFP) - Ségolène Royal (PS) a estimé samedi que l'abaissement de la majorité pénale prévu dans le projet Dati serait "la pire des solutions", proposant à la place un renforcement des moyens de la justice des mineurs et une "sanction au premier acte de délinquance".

PARIS (AFP) - Un policier et deux employés administratifs de la préfecture de police ont été mis en examen vendredi soir pour un trafic présumé de titres de séjour, affaire dans laquelle deux autres personnes doivent être présentées samedi à un juge d'instruction, a annoncé une source judiciaire.


Actualité | France
L’une des adolescentes corses était suivie par un juge
Le Figaro, le 28 mai

L’état de "grande fragilité" de la collégienne de 15 ans avait justifié une mesure éducative. Le parquet avait été alerté par les services médicaux il y a un mois.

L’ACUITÉ des troubles psychiques dont souffrait, depuis plusieurs années, l’une des deux adolescentes qui se sont défenestrées jeudi à Ajaccio a-t-elle été convenablement appréciée ? Les enquêteurs, qui peinent encore à expliquer ce brusque passage à l’acte, explorent en tout cas avec une attention toute particulière le passé de Zoé, 15 ans, dont l’état de « grande fragilité » avait récemment été signalé à la justice.

(...) « Quel que soit le sens de ces propos, nous allons devoir reconstituer le déroulement des dernières semaines pour les deux adolescentes, explique José Thorel. De la sorte, nous pourrons déterminer qui savait quoi sur leur état de souffrance, notamment au sein de l’établissement scolaire, afin de ­comprendre si l’information a convenablement circulé. »

Gisèle Halimi, la clause des femmes
Le Monde | 01.06.07

(...) Ce fut un vrai procès politique, souligne l'avocate. "C'est ainsi que nous l'avions voulu ! Avec trois ingrédients : 1) les accusés ne demandent pas pardon ; 2) on dépasse les faits pour mettre en accusation la loi qui vous accuse ; 3) on s'adresse, par-dessus la tête des magistrats, au pays tout entier. Et nous avons atteint notre but : démontrer qu'on réprimait des femmes auxquelles on n'avait pas donné les moyens de ne pas commettre d'infraction ; et permettre aux femmes de choisir de donner la vie ou de ne pas la donner."

Les langues se délient, les détenues vont parler une à une. Les yeux dans les yeux de l'avocate. "Je suis née en 1967, dit l'une d'elles. Et je n'ai jamais discuté de la question avec ma mère, qui avait pourtant connu un ou deux avortements. Aujourd'hui, je crains beaucoup un retour en arrière. Quand on pense qu'il y eut un temps où l'avortement était puni de la peine de mort !" Gisèle Halimi corrige. "Ce n'était pas dans la loi de 1920 contre laquelle nous nous battions. Mais il est vrai que sous Pétain, et sous l'influence du régime nazi pour lequel l'avortement portait atteinte à la force vitale de la nation, on a décapité une femme, Marie-Louise Giraud, réputée "avorteuse", en 1943." Une remise en cause du droit d'avorter ? L'avocate n'y croit pas. Mais elle note que, "dans notre société conservatrice, ce qui était devenu une liberté des femmes est vécu par les autorités comme une simple tolérance".

LES LANGUES SE DÉLIENT

Une femme blonde, très maquillée, veut témoigner. Elle a avorté une première fois à Grenoble, en 1968, grâce à un médecin "merveilleux" qui arrivait à déguiser l'opération afin qu'elle soit remboursée : 165 francs. Quand elle a voulu avorter une deuxième fois, le médecin était en prison et elle, fille de cardiologue, a dû avorter seule, en secret, "dans un truc de bas étage", et a subi une grave hémorragie. Une détenue raconte avoir beaucoup souffert, elle aussi, d'un avortement provoqué à l'extrême limite du temps réglementaire, à cause du refus obstiné que lui opposèrent plusieurs praticiens.

La clause de conscience des médecins a souvent été détournée de son sens, regrette l'avocate.
"Des patrons de CHU et des mandarins ont parfois frappé d'interdiction de pratiquer une IVG tous les médecins et infirmières de leur service. J'aurais souhaité qu'on crée à leur intention un délit d'abus du droit à la clause de conscience." Mais il existe aussi un problème de moyens. "Il y a, dit-elle, de moins en moins de centres d'avortement, et les médecins qui le pratiquent sont sous-payés, souvent méprisés, tenus à part. Or une liberté sans moyens, cela s'appelle un leurre." Chacune a son histoire qu'elle exprime en deux mots. Une jeune Guyanaise croyait que l'avortement, banalisé dans sa région, avait toujours été libre en France. Une Parisienne de 26 ans tombe également des nues et s'interroge soudain sur les conditions dans lesquelles sa grand-mère a un jour avorté. "Quel sacré procès vous avez gagné !" Gisèle Halimi lui sourit. "Cela vous semble moyenâgeux, hein ! Primitif ! Barbare ! Ça l'était. Et moi, avocate qui avais avorté, je vivais une sorte de schizophrénie : auxiliaire de justice et délinquante à la fois... On nous traitait d'assassins, je répondais que c'était nous, au contraire, qui donnions à la vie tout son sens. Parce qu'on ne voulait pas la donner par hasard ou simple erreur de contraception."





- Une liberté sans moyens, cela s'appelle un leurre -


Posted 18 years, 3 months ago on June 2, 2007
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