October 4, 2005

Le grand singe dérange

En réaction à l'emission Dossiers de France 3,
L'instinct paternel existe-t-il ?

One Voice, Le grand singe dérange

Le résultat de nombreuses études menées sur nos plus proches parents, dont celles du grand primatologie, Franz de Waal, permettent de dire maintenant que la technique, la culture, les traditions, l’enseignement, la planification, la coopération, l’altruisme et les rituels de réconciliation font partie de la structure sociale des grands singes. Ils ont conscience d’eux-mêmes, reconnaissent leur image dans un miroir, anticipent le futur, assimilent des structures de langage élaborées, plaisantent et… mentent! Le gouffre est sur le point d’être franchi mais l’opposition sera à la taille du progrès moral que cela constituerait dans la relation de l’Homme à l’Animal. Le spécisme, profondément enraciné dans les mentalités humaines, et des intérêts puissants sont en jeu. Nous avons besoin de toutes nos forces vives, de toutes celles et ceux qui sont capables de passer au-dessus des préjugés et de leurs propres intérêts pour que les êtres chimpanzés, bonobos, gorilles et orangs-outans ne soient plus traités comme des choses ou des instruments au service de l’immoralité humaine, mais comme des personnes dotées de leurs propres destins. Le cours de leurs vies est entre nos mains.


Nouvel Obs, dossiers 2002/2003
Hier, il n'y en avait que pour les mères, extrait :

Dans les années 80, tout le monde se fichait de lui, se souvient la sociologue Evelyne Sullerot, auteur de “Quels pères, quels fils ?”. Il n’y en avait que pour les mères ! » A la même époque, Ségolène Royal, alors conseillère de François Mitterrand, éconduisait les associations de pères divorcés. De quelle planète venaient-ils pour oser réclamer la garde de leurs enfants ? Aujourd’hui la même Ségolène, ministre déléguée à la Famille, reprend leurs revendications et insiste sur la nécessaire revalorisation de leur rôle (voir encadré). Cette même gauche qui en 1968 voulait la « mort du père » plaide pour un renforcement de l’autorité, en espérant donner des repères à la jeunesse et contenir la violence dans les cités. Le discours social et politique, qui s’en est tenu longtemps à la dénonciation des pères défectueux, est en train de changer totalement. Maintenant c’est quasiment un appel au secours, du style : « Soyez bons, nous avons besoin de vous ! Vous êtes aussi essentiels que les mères ! »

Femme Actuelle N°684, extrait d'une interview d’Aldo Naouri :

F.A. : Quelles sont les conséquences de l’absence du père pour l’enfant ?
Dr A.N. : Il faut s’entendre sur le terme absence. Il y a absence de père quand il n’y a personne pour remplir la fonction paternelle, c’est-à-dire personne pour faire obstacle à la toute puissance maternelle. Or, on l’a vu, ne peut faire obstacle que celui à qui la mère reconnaît ce droit. Partant de là, on peut comprendre que la présence réelle, effective, du père aux cotés de l’enfant n’est pas absolument indispensable. S’il est vraiment présent dans les pensées et les comportements de la mère, il peut être loin, jamais là, mort même, il remplit tout de même sa fonction paternelle. En revanche, s’il n’est pas aimé et que son autorité est intérieurement déniée par la mère - même si elle ne le manifeste pas ouvertement, il peut être présent tous les jours, il est absent quand même car il ne peut pas remplir sa fonction paternelle.

F.A. : Quelqu’un d’autre que le père peut-il remplir sa fonction ?
Dr A.N. : Oui, car c’est une fonction, disons atomisable. N’importe qui peut la remplir (un oncle, un professeur, un ami de la famille, une grand-mère même...) à partir du moment où la mère reconnaît à cette personne le droit de s’interposer entre elle et son enfant, où elle s’incline dans les limites qu’on lui impose. Même un gardien de square qui interdit de monter sur les pelouses, un agent de police qui n’autorise pas à traverser à tel endroit ont une fonction paternelle. Disons qu’ils sèment une espèce de poussière de fonction paternelle, la dose minimale pour que l’enfant ne devienne pas fou. Mais ce droit partiel accordé à l’autre par la mère (ou subi par elle) est bien entendu insuffisant (...). La relation avec la mère est si intense, si viscérale ! Pour que l’enfant parvienne à se détacher, il faut que la mère soit elle-même liée par un lien puissant à celui qui s’interpose.


Aldo Naouri se défend d'être rétrograde et conservateur. Il explique qu'il n'est pas contre le partage des rôles et le pouvoir des femmes. Cela n'a rien à voir, dit-il. Que les hommes fassent la vaisselle, c'est une chose. Mais il faut qu'ils jouent leur véritable rôle de père. Pas celui des sitcoms et des poncifs à la mode. Celui qui s'interpose entre la mère et l'enfant. Ce n'est pas en maternant ce dernier qu'ils y parviendront, précise Aldo Naouri avec une moue légèrement dubitative. Le pédiatre ne combat pas la toute-puissance des mères. Au contraire, il la célèbre. Mais à une condition: que les pères ne cessent de rappeler à ces mères qu'elles sont des femmes. Par-dessus l'épaule maternelle, l'enfant doit voir qu'il y a un homme et que cet homme intéresse bigrement sa mère.

L'Express livres, Les pères et les Mères (Odile Jacob)


Dialogues, selon Claude Serraute :

— Bon, il est un peu bagarreur, mais de là à en faire de la graine de gangster ! C’est de son âge. Ça lui passera.
— En lui serrant la vis. Mais, toi, question autorité… C’est pas en continuant à jouer les père-mère que tu vas…

— Et alors, où est le problème ?
— Le problème, c’est qu’il n’a plus 6 mois, Thomas. Et que, maintenant, il n’a plus besoin d’un nouveau père, mais d’un père, un vrai, à l’ancienne.

— Normal, écoute, avec tout ce qui se passe maintenant – l’insécurité, la montée de la délinquance juvénile, la responsabilité des familles –, les psys en reviennent à l’autorité paternelle.
— Trop tard ! Elle est parentale et depuis belle lurette, l’autorité. Alors si tu as envie de jouer les mères fouettardes, vas-y. Moi, je ne saurais plus.
— Enfin, Jean-Mi, tu ne voudrais pas que ce soit moi, avec mon gros ventre qui… L’homme, c'est toi, quand même, non ?

Posted 20 years, 5 months ago on October 4, 2005
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