June 5, 2007

Un magistrat grièvement blessé à coups de couteau dans son cabinet

STRASBOURG (Reuters) - Un juge des enfants, vice-président du tribunal de Metz (Moselle), a été blessé à coups de couteau mardi par la mère d'un mineur alors qu'il présidait une audience d'assistance éducative dans son cabinet.

L'agression a provoqué une vive émotion dans la magistrature et le principal syndicat menace d'appeler les magistrats à cesser le travail si des mesures ne sont pas prises.

"Le vice-président du tribunal de Metz, président du tribunal pour enfants, a été agressé à l'arme blanche pendant l'audience", a déclaré Joël Guitton, procureur de la République de Metz.
La victime, frappée de plusieurs coups de couteau à l'abdomen, a été évacuée vers un hôpital.

Le magistrat, Jacques Noris, a été opéré et se trouvait dans un état stationnaire mais ses jours ne seraient pas en danger, dit-on de source syndicale dans la magistrature.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère du mineur dont le cas était examiné lors de l'audience a agressé le magistrat avec un couteau qu'elle portait sur elle. L'audience portait sur le renouvellement du placement de son fils en foyer éducatif.

Le président Nicolas Sarkozy a exprimé "son profond soutien" à la victime. "Le président de la République qui est tenu strictement informé de l'évolution de l'état de santé de M. Jacques Noris, s'élève contre cet acte inqualifiable", écrit-il.

"CONSTERNATION"

La ministre de la Justice, Rachida Dati, a fait part de son émotion et annoncé qu'elle irait sur place dans l'après-midi. Le Syndicat de la magistrature (gauche) a annoncé une manifestation au palais de justice de Metz dans l'après-midi.

L'Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire) a exprimé sa "consternation" et sa "révolte" et réclamé des mesures immédiates, faute de quoi il menace d'appeler les magistrats à cesser le travail.

"L'USM exige un plan d'urgence de sécurisation des juridictions. A défaut, l'USM appellera les magistrats à exercer leur droit de retrait, partout ou les conditions de sécurité ne seront pas remplies", déclare le syndicat dans un communiqué.

Les syndicats soulignent qu'il ne s'agit que de la suite d'une série d'affaires similaires. Ils mentionnent l'agression subie le 31 mai 2007 par une juge des enfants du tribunal de Montargis (Loiret), molestée et insultée dans son bureau, ou encore l'agression d'une greffière du tribunal de Rouen, brûlée vive dans son bureau en septembre 2005.

Pour les syndicats de magistrats, cette situation est révélatrice de la misère de la justice française, qui avec un budget de 6,271 milliards d'euros pour 2007 (2,34% du budget de l'Etat), est à un des plus bas niveaux de l'Europe des 27.

"Sans cesse contestés dans leur action quotidienne, confrontés à une situation matérielle, notamment en matière de sécurité, indigne d'un grand pays, les magistrats se trouvent dans l'incapacité d'exercer leurs missions", estime l'USM.

"Est-ce qu'il faudra des morts pour qu'enfin le gouvernement prenne les décisions qui s'imposent ? C'est bien de se rendre sur place de la part d'un ministre, mais ce qu'il faut maintenant c'est agir", a dit le président de l'USM Bruno Thouzellier sur LCI.

Rachida Dati annonce avoir demandé un état des lieux sur la sécurité du TGI de Metz et sur l'ensemble des juridictions.

La ministre a annoncé la semaine dernière dans la presse le dépôt en juillet de deux projets de lois sur les peines planchers de prison pour les récidivistes et la fin de la règle d'excuse de minorité pour les 16-18 ans.

METZ (AP) - Le vice-président du tribunal pour enfants de Metz (Moselle), Jacques Noris, âgé d'une soixantaine d'années, a été poignardé mardi vers 10h dans son bureau du tribunal de grande instance par une femme qui a été immédiatement arrêtée et placée en garde à vue, apprend-on de source judiciaire.

Selon les premiers éléments de l'enquête, il apparaît que la jeune mère n'acceptait pas une mesure de placement concernant son enfant, que lui soumettait le magistrat. Une discussion s'en est suivie et la femme a alors sorti un couteau à longue lame et l'a frappé au ventre.

Le magistrat a perdu connaissance et a été transporté par le Samu à l'hôpital Bon secours de Metz. Son état a été qualifié de grave par le magistrat messin Guerric Henon, qui a ajouté que l'ensemble des magistrats et leurs syndicats se montrent horrifiés par cette agression. "Je regrette, de plus, que l'accès au bureau des juges ne soit pas sécurisé", a-t-il déploré.

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, qui fait part de sa "vive émotion" dans un communiqué, "rappelle que la sûreté des juridictions est une priorité qui doit faire l'objet de réponses pragmatiques et diversifiées reposant notamment sur le développement de moyens de contrôle, de surveillance et de prévention".

METZ (AFP) - Un magistrat a été grièvement blessé mardi à coups de couteau par la mère d'un enfant dont il venait de prolonger le placement en foyer, lors d'une audience dans son bureau au tribunal de grande instance (TGI) de Metz, a-t-on indiqué de sources concordantes.

Le magistrat, Jacques Noris, âgé d'une soixantaine d'années, vice-président du TGI chargé du tribunal pour enfants, a reçu trois coups de couteau au ventre et a été évacué par le Samu à l'hôpital Bon-Secours de Metz, a indiqué un médecin du Centre d'appels d'urgence (le 15).

Le juge a été poignardé vers 10H30 par la mère, une femme de 36 ans, avec un couteau dont la lame mesurait une vingtaine de centimètres, a-t-on précisé de source préfectorale.

Aucun organe vital n'a été atteint, selon la préfecture. Toutefois, selon Guerric Hénon, conseiller à la cour d'appel de Metz et délégué régional de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), "M. Noris a perdu connaissance" et serait "entre la vie et la mort". "Le diagnostic des médecins est réservé", a ajouté M. Hénon,

La ministre de la Justice Rachida Dati se rendra mardi au tribunal de grande instance de Metz "pour rencontrer l’ensemble des magistrats et des fonctionnaires de la juridiction", selon un communiqué de son cabinet.

"Elle a demandé à ses services un état des lieux immédiat sur la sécurité du TGI de Metz et plus largement de l’ensemble des juridictions afin qu’un tel drame ne se reproduise plus", a précisé son cabinet.

Ancien juge d'instruction et magistrat confirmé, M. Noris venait de prolonger le placement de l'enfant de la jeune mère chez ses grands-parents paternels en raison, semble-t-il, de "carences éducatives" constatées chez les parents, a précisé une source judiciaire sous le couvert de l'anonymat.

Une manifestation aura lieu à 14H00 sur les marches du palais de justice de Metz pour "dénoncer les conditions de sécurité inadmissibles dans lesquelles travaillent les magistrats", a indiqué M. Hénon.

"Un justiciable a pu introduire une arme non seulement dans l'enceinte du tribunal mais dans le cabinet d'un juge", a observé le délégué de l'USM. Selon lui, ces "conditions de sécurité déplorables" ne seraient pas propres au tribunal de Metz.

La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a fait part de sa "vive émotion", adressant au magistrat "ses voeux de prompt rétablissement" et l'assurant "ainsi que l'ensemble des magistrats et des fonctionnaires de son soutien dans l'exercice souvent difficile de leurs missions".

Mme Alliot-Marie "rappelle que la sûreté des juridictions est une priorité qui doit faire l'objet de réponses pragmatiques et diversifiées reposant notamment sur le développement de moyens de contrôle, de surveillance et de prévention".

METZ (AP) - Nicolas Sarkozy a demandé mardi un renforcement de la sécurité des tribunaux après l'agression dont a été victime un juge des enfants de Metz (Moselle), poignardé en pleine audience dans la matinée par un justiciable. La ministre de la Justice Rachida Dati est attendue ce mardi après-midi au tribunal de grande instance de Metz.

L'agresseur, une mère de famille qui n'acceptait pas une mesure de placement concernant son enfant, a frappé à l'abdomen le magistrat à l'aide d'un couteau à longue lame. Le magistrat, Jacques Noris, a perdu connaissance et a été transporté par le Samu à l'hôpital Bon Secours de Metz. Son état a été qualifié de grave par le magistrat messin Guerric Henon.

Les magistrats ont été horrifiés par cette agression, qui pose le problème de la sécurité des tribunaux. M. Henon a déploré que l'accès au bureau des juges du TGI de Metz "ne soit pas sécurisé".

Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy, "tenu strictement informé de l'évolution de l'état de santé de Jacques Noris", s'est élevé contre cet "acte inqualifiable" et a exprimé "son profond soutien" au magistrat.

Le chef de l'Etat "a demandé à Rachida Dati, ministre de la Justice, de se rendre dès cet après-midi auprès de lui à Metz pour l'assurer de son entier soutien". Il "l'a également chargée de rencontrer l'ensemble des magistrats et fonctionnaires du tribunal de grande instance de Metz pour leur faire part de sa solidarité face à cette agression".

Rendant hommage à l'ensemble des magistrats "qui exercent leurs fonctions dans des conditions souvent difficiles", Nicolas Sarkozy "a demandé à Mme Dati de lui dresser un bilan des mesures mises en place pour renforcer la sécurité des juridictions et de lui présenter ses propositions d'amélioration".

De son côté, la garde des Sceaux a demandé à ses services "un état des lieux immédiat sur la sécurité" de ce tribunal "et plus largement de l'ensemble des juridictions afin qu'un tel drame ne se reproduise plus". Mme Dati, faisant part de "son émotion devant un acte très choquant", a assuré "l'ensemble des magistrats et des fonctionnaires de son entier soutien", indique la chancellerie dans un communiqué.

L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) s'est indigné de cette agression, notant qu'un juge des enfants du tribunal de Montargis (Loiret) a été "molestée et insultée" jeudi dernier dans son bureau. "Ces agressions répétées sont malheureusement révélatrices de la situation de la justice en France", estime l'USM dans un communiqué. Le syndicat rappelle aussi qu'une greffière du TGI de Rouen (Seine-Maritime) avait été gravement brûlée dans son bureau par une justiciable mécontente.

L'USM, qui souhaite "un plan d'urgence de sécurisation des juridictions" appellera "les magistrats à exercer leur droit de retrait, partout ou les conditions de sécurité ne seront pas remplies". La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a indiqué pour sa part que "la sûreté des juridictions est une priorité qui doit faire l'objet de réponses pragmatiques et diversifiées reposant notamment sur le développement de moyens de contrôle, de surveillance et de prévention".


- En raison, semble-t-il, de « carences éducatives » -


Posted 18 years, 4 months ago on June 5, 2007
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