June 6, 2007

Une mère, sans domicile et toxicomane


PARIS (AP) - Le président Nicolas Sarkozy a téléphoné mercredi matin au juge des enfants de Metz (Moselle) blessé mardi d'un coup de couteau en pleine audience par une justiciable.

Selon la présidence de la République, M. Sarkozy "a joint ce (mercredi) matin le magistrat blessé pour s'assurer de son état de santé et pour lui renouveler tout son soutien. Dès son rétablissement il le recevra à l'Elysée".

Nicolas Sarkozy a demandé mardi un renforcement de la sécurité des tribunaux après l'agression dont a été victime le juge. Jacques Noris, 62 ans, vice-président du tribunal de grande instance et président du tribunal pour enfants se trouve dans un état stationnaire à l'hôpital Bon-secours de Metz et ses jours n'apparaissent pas en danger, explique-t-on de source judiciaire.

Peu avant 10h mardi, le magistrat a été frappé de trois coups de couteau à l'abdomen par une mère de famille de 35 ans, furieuse de ce qu'il ait confirmé le placement de son fils de deux ans et demi chez sa grand-mère paternelle en raison de carences éducatives.

A Metz, un magistrat a été grièvement blessé hier par une mère, sans domicile et toxicomane, qui refusait le placement de son enfant de 3 ans. Un juge des enfants poignardé
Libé, le 6 juin 2007

Il était près de 10 heures, hier matin, et l'audience touchait à sa fin dans le bureau du juge Jacques Noris, au tribunal de grande instance de Metz. Le magistrat, président du tribunal des enfants, annonce qu'il va prolonger le placement d'un enfant de 3 ans, suivi en assistance éducative. Fathia, la mère, crache par terre. Puis, elle sort un couteau de boucher de son sac et se précipite sur le juge. Elle lui enfonce la lame de 20 cm dans le ventre.

Réactions politiques.

(...) Me François Battle, son ancien conseil, estime aussi que «rien ne laissait prévoir ce geste». Fathia est une jeune femme de 35 ans en grande déshérence sociale : pas de domicile, des problèmes de toxicomanie, une incapacité psychologique et sociale à s'occuper de ses enfants. Aujourd'hui, elle se retrouve accusée d'une «tentative de meurtre avec préméditation sur la personne d'un magistrat dans l'exercice de ses fonctions». Un crime puni de la perpétuité.

(...) «Dossiers douloureux». Les uns et les autres renvoient à certains hommes politiques, si prompts à attaquer les juges, notamment les juges des enfants. «Or ils gèrent des dossiers particulièrement douloureux avec des gens très fragiles», explique Catherine Sultan, présidente de l'Association française des magistrats de la jeunesse et de la famille. «A force de stigmatiser les magistrats, on encourage ce genre de réactions», estime Bruno Thouzellier, le président de l'USM. Tandis qu'Emmanuelle Perreux souligne : «Si on délégitime le juge, rien n'empêche alors la violence des populations les plus fragiles.» Hier, Nicolas Sarkozy a tenu à «rendre hommage» à ces professionnels qui «exercent leurs fonctions dans des conditions souvent difficiles».


- Un crime puni de la perpétuité -


Posted 18 years, 4 months ago on June 6, 2007
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