October 6, 2005

« Je ne l'aime pas »

NICE (AFP) - Un lycéen de 15 ans a été grièvement blessé, jeudi en pleine rue dans le centre de Nice, frappé de sept coups de couteau en pleine poitrine par un adolescent de 16 ans qui a été interpellé une heure plus tard par la police, selon une source policière.

L'agresseur s'est approché par derrière de sa victime, élève au lycée Calmette, avant de le ceinturer et de le poignarder à sept reprises dans la rue Provana-de-Leyni, dans le centre-ville, aux alentours de 14H00, selon la même source.

La victime a été secourue par des passants et a été ensuite en mesure de donner l'identité de son agresseur. Ce dernier, lycéen dans un autre établissement de Nice, a été arrêté une heure plus tard par une brigade anti-criminalité (BAC), a précisé une source policière.

Le blessé a été admis dans le service de réanimation de l'hôpital Saint-Roch.

L'agresseur a été placé en garde à vue dans les locaux de la police et sera présenté au parquet vendredi.

"Je ne l'aime pas", a simplement déclaré l'agresseur aux policiers qui l'interrogeaient sur les mobiles de son geste.

Les deux adolescents se connaissaient depuis longtemps car ils avaient été élèves dans le même collège, explique-t-on au commissariat de police de Nice.

Pour l'instant, l'infraction retenue est la tentative d'homicide, mais il n'est pas exclu qu'elle soit requalifiée en tentative d'assassinat s'il est établi qu'il y a eu préméditation et selon l'évolution de l'état de la victime, selon la même source.


NICE (AFP), 7 octobre 2005 - La tentative d'assassinat perpétrée jeudi par un lycéen niçois sur un ancien condisciple de collège dont il souhaitait se venger, a surpris et choqué élèves et responsables éducatifs.

"J'ai un pote qui s'est fait +planter+, ça fait quand même bizarre", a réagi Yves, qui a passé plusieurs années dans la classe de la victime au collège Rolland Garros, dans le centre de Nice.

D'après les premiers éléments de l'enquête, l'agresseur, âgé de 16 ans, qui a poignardé de sept coups de couteau un ancien camarade de collège, âgé de 15 ans, souhaitait se venger d'un témoignage de la victime qui aurait contribué, l'an dernier, à le faire renvoyer de l'établissement.

"Tous deux étaient scolarisés dans le même collège et la victime avait été témoin d'une dégradation au cocktail molotov du véhicule du principal, à laquelle avait pris par son agresseur", a expliqué le procureur Eric de Montgolfier à l'AFP.

Le témoignage de la victime avait alors été recueilli sous X par les services de police dans le cadre de l'enquête pénale sur cette dégradation dont l'auteur avait été placé en liberté surveillée par un juge des enfants.

Dans cette nouvelle affaire, l'agresseur, scolarisé dans un autre lycée de Nice, doit être présenté dans l'après-midi devant le parquet et risque une mise en examen pour tentative d'assassinat, a-t-on précisé de même source.

La victime, touchée de sept coups de couteau dans le dos et hospitalisée dans un premier temps en service de réanimation, est hors de danger.

Jeudi, l'adolescent avait été ceinturé par son agresseur et poignardé dans la rue Provana-de-Leyni, dans le centre-ville de Nice, aux alentours de 14H00, alors qu'il quittait le lycée pour regagner son domicile.

L'adolescent avait pu nommer son agresseur, lycéen dans un autre établissement, arrêté une heure plus tard par une brigade anti-criminalité (BAC).

"Nous ne savons pas combien de temps il va rester absent mais nous allons préparer son retour ; sans doute aura-t-il besoin d'un accompagnement psychologique pour surmonter le choc car il habite et est scolarisé dans le quartier où l'agression a eu lieu", a commenté Robert Mazouyer, proviseur du lycée Calmette où la victime -"élève très calme, très pondéré", selon ses dires- était entrée en seconde cette année.

"Des actes de violence aussi extrêmes interpellent sur l'évolution d'une société où on ne fait plus la différence entre le virtuel et le réel", a-t-il encore observé, précisant que les élèves du lycée, avaient été, dans la matinée, destinataires d'une note rédigée pour expliquer les faits et apaiser les esprits.

Plusieurs lycéens de Calmette, interrogés par l'AFP, se sont dits surpris et choqués de l'événement.

"Il se doutait qu'il allait se faire frapper, l'autre l'avait prévenu et ça faisait plusieurs jours qu'il venait l'attendre au lycée, a assuré Samuel, une autre de ses connaissances. On ne pensait sûrement pas que ça irait jusque là".


Libération, 3 octobre 2005
Un mode de justice propre à la cité, extrait :

On dit les jeunes des cités «sans repères et sans loi». Sébastien Peyrat, docteur en sciences de l'éducation, explique qu'il n'en est rien.

Et si un jeune de la cité a été tué?

Le ou les responsables identifiés sont susceptibles de subir le même sort en représailles à sa disparition et donc à l'affaiblissement du groupe en général. En revanche, voler, insulter, détériorer des biens, tagger tout cela est légitime dans la cité car il s'agit de la manifestation des règles de la cité (langage, comportement, etc.). Lorsque cela touche des gens extérieurs à la cité, c'est même perçu comme le juste retour des souffrances que la société fait subir. C'est pour cette raison que les jeunes des cités adoptent un comportement en adéquation avec ce que l'on dit d'eux, c'est-à-dire un comportement violent (verbalement essentiellement) et provocateur lorsqu'ils sont à l'extérieur de leur territoire. Ils utilisent les discours entendus dans les institutions pour renforcer leur identité «de cité». Celle-ci doit ressembler à l'image qu'on colle sur elle.


Posted 20 years, 4 months ago on October 6, 2005
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