June 18, 2007

Porte de Passy, périph extérieur

A la suite, des extraits d'un texte paru dans le Journal des Droits des Jeunes de décembre 2000. Certains prétoires et professionnels de la protection de l'enfance ne doivent pas être abonnés à cette revue.

Je continue mes manifs et actions. Ce soir je suspendais une grande banderole sur le périph extérieur de Paris, à hauteur de la porte de Passy : 10 000 véhicules sont passés dessous.





Le contradictoire en assistance éducative
par Michel Rissmann
en réponse à Michel Huyette

Extraits d'un texte paru dans le Journal des Droits des Jeunes de décembre 2000 :

Le texte de Michel Huyette paru dans le Journal du droit des jeunes n°197 de septembre 2000 a incontestablement le mérite de rappeler l'ambiguïté des dispositions actuelles de l'article 1187 du Code de procédure civile, qui, tout en n'interdisant pas formellement la délivrance de copies aux avocats, ne la prévoient pas expressément pour autant.

(...) l'égalité des armes est posée comme une exigence fondamentale, afin, nous dit-on, de mettre fin à des siècles d'absolutisme social : l'auteur évoque là des pratiques inadmissibles de professionnels qui, non seulement refuseraient pour les familles une place identique à la leur, mais aussi les mépriseraient dans leurs écrits par des commentaires rapportés de façon approximative, hâtive, peu argumentée, avec un vocabulaire inapproprié ou inutilement blessant.

Cette présentation du travail social, délibérément provocatrice et dévalorisante pour les travailleurs sociaux ne reflète pourtant pas la pratique de terrain telle que nous la vivons dans nos cabinets. Elle est surtout contraire aux principes organisant l'intervention des équipes éducatives dans le cadre judiciaire. Les professionnels du travail social ne sont pas, sauf le cas particulier du service gardien, désignés par la loi comme parties au procès; ils n'ont donc pas, effectivement, une place identique à celle des familles dans la procédure; ils reçoivent de la loi en général et des magistrats en particulier, une mission spécifique (signaler une situation de danger, mener une investigation ou une action éducative en milieu ouvert ou dans le cadre d'un placement) qui leur donne une place particulière dans le dispositif : acteurs certes, mais non parties ; ils n'ont donc pas le rôle d'"accusateurs publics", qui revient de par la loi au ministère public, paradoxalement singulièrement absent des cabinets des juges des enfants : c'est en effet au procureur de la République qu'il appartient de demander, au nom de la société, des comptes aux parents sur la façon dont ils assument leurs responsabilités éducatives.

(...) La procédure devant le juge des enfants serait archaïque et moyenâgeuse : elle ne respecterait pas les droits fondamentaux des parents, bref, il serait temps, nous dit-on, de mettre fin à des siècles d'absolutisme judiciaire.

Nos cabinets seraient donc ainsi devenus, plutôt que le lieu symbolique où la loi se décline, un espace de non droit où règne l'arbitraire et la tyrannie sociale ; cette façon de présenter le travail des magistrats de la jeunesse, si elle heurte bien sûr notre sensibilité de professionnels, nous paraît surtout en contradiction avec l'esprit et la procédure judiciaire authentique (dans laquelle le contradictoire a véritablement toute sa place), mais aussi très originale par ses aspects relationnels, sur le fond, dans la forme.


- Une banderole bien en vue, 10 000 véhicules -


Posted 18 years, 6 months ago on June 18, 2007
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