July 16, 2007

Un cinquième suicide à l'usine PSA de Mulhouse

STRASBOURG (Reuters) - Un ouvrier du site PSA Peugeot Citroën de Mulhouse s'est pendu lundi sur son lieu de travail, ce qui porte à cinq le nombre de suicides parmi les salariés de cette usine depuis le début de l'année, apprend-on auprès des syndicats et de la direction.

L'homme, âgé de 55 ans, a été découvert en début d'après-midi par des collègues de l'atelier de montage, a précisé à Reuters un responsable du service communication de PSA.

Il travaillait sur le site depuis 1978 et n'a laissé aucun élément expliquant son geste, a-t-on ajouté de même source.

"Ça fait cinq suicides depuis le début de l'année, on commence vraiment à être inquiets", a déclaré Vincent Duse, secrétaire du syndicat CGT.

Il travaillait sur le site depuis 1978 et n'a laissé aucun élément expliquant son geste, a-t-on ajouté de même source.

"Ça fait cinq suicides depuis le début de l'année, on commence vraiment à être inquiets", a déclaré Vincent Duse, secrétaire du syndicat CGT.

Un autre ouvrier de cette usine, qui compte 10.500 salariés, avait déjà mis fin à ses jours le 19 avril, en se pendant dans un local technique de l'unité de mécanique. Trois autres ouvriers se sont suicidés hors de l'usine au cours du mois de mai, avait révélé début juin la CGT.

Dans les Ardennes, un ouvrier de l'usine PSA de Charleville-Mézières avait mis fin à ses jours début février en évoquant dans une lettre ses conditions de travail.

PSA a mis en place début juillet un numéro vert d'écoute psychologique pour ses salariés.

A Mulhouse, une cellule de réflexion s'est réunie pour la première fois le 10 juillet afin de définir des instruments de prévention et d'écoute pour les salariés en détresse.


- Un numéro vert, une cellule de réflexion -



Posted 18 years, 3 months ago on July 16, 2007
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Re: Un cinquième suicide à l'usine PSA de Mulhouse
Les suicides liés au travail, davantage médiatisés, ont-ils eux aussi augmenté?

C’est difficile à dire. On dispose de peu de chiffres en la matière et la question des causes d’un suicide lié au travail mais qui n’aurait pas été commis sur le lieu de travail est une vraie nébuleuse. Ce qui est certain, c’est qu’on entend davantage parler de suicides sur le lieu du travail depuis une dizaine d’années. A la fin des années 90, les médecins du travail ont ainsi commencé à nous alerter sur cette question. Autre indicateur: il semble qu’il y ait plus de suicides en série. Autrefois, il existait des cas où deux personnes d’une même entreprise passaient à l’acte. Aujourd’hui, il arrive que ce soit trois, quatre personnes. C’est beaucoup! C’est ce phénomène de contamination à une telle échelle qui est nouveau.


Comment expliquer ce phénomène de suicides en série, comme chez PSA?

Psychologiquement, quand on vit une situation difficile et que quelqu’un passe à l’acte, cela légitime le suicide comme une solution possible. C’est pour cela qu’il est primordial de donner une réponse adéquate, dans l’urgence et à moyen terme, pour éviter cette contagion et le passage à l’acte d’autres salariés.


Vous avez travaillé sur cette prévention. Que conseillez-vous aux autres salariés lorsqu’un employé se suicide sur son lieu de travail?

Dans un tout premier temps, il faut accorder une grande importance à la communication interne au sein de l’entreprise. Surtout quand le suicide a lieu sur le site. Pour éviter la contagion, il faut bien insister sur le caractère grave, inacceptable de cette situation. Surtout, que l’entreprise considère a priori que ce passage à l’acte est lié au travail: ne pas laisser entendre qu’il s’agit avant tout d’une "fragilité individuelle". Ne pas stigmatiser la personne qui s’est donné la mort. Car il ne faut pas perdre de vue que, si l’entreprise reste dans le déni, les causes qui sont vécues par les gens ne sont pas repérées comme telles. Ensuite, dans un deuxième temps, il faut une vraie prise en charge, avec des debriefings individuels ou collectifs pour éviter le stress post-traumatique, évacuer l’événement. Une vraie cellule d’écoute permet souvent de repérer les gens en grand danger: comme après un attentat, par exemple, on sait que ce sont souvent ceux qui sont dans une attitude plus passive, plus "stoïque", qui sont en grand danger. Enfin se pose vite la question de la déclaration comme accident du travail si le suicide a lieu au travail. Une enquête aura lieu, qui est cruciale pour permettre de faire la part des choses. Une fois l’urgence passée, il faut alors réfléchir sur les causes. Un "groupe de projet" doit être mis en place ainsi qu’un diagnostic des sources de stress à partir du ressenti des gens.

Rue89.com
Nouveau suicide chez Peugeot: décryptage d'un traumatisme
Par Chloé Leprince (Journaliste) 17/07/2007

Posted 18 years, 3 months ago by Anonymous • • • Reply
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