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Une mamie meurt délaissée par sa fille

TOULON (AP) - Un adolescent de 14 ans a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire après avoir mortellement poignardé un homme de 35 ans avec qui son père avait eu une violente altercation lundi soir à Fréjus (Var), a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Les parents de l'adolescent ont été mis en examen pour "non- assistance à personne en péril" et "entrave à la manifestation de la vérité". Ils ont été remis en liberté, sous contrôle judiciaire.

Etampes, une mamie meurt délaissée par sa fille
Le Parisien, 21 juillet 2007

Ils vivaient coupés du monde, dans un immeuble HLM de Guinette, à Etampes. Dans l'appartement de trois pièces, cohabitaient une dame de 80 ans, sa fille de 53 ans qui vient tout juste d'être mise en examen et son petit-fils de 35 ans, handicapé physique. Sans contact avec leurs voisins ni avec les services sociaux, il n'y a visiblement eu aucun témoin de la dégradation de l'état de santé de la vieille dame, décédée le 5 juillet dans le dénuement le plus total.

Elle pesait 29 kg au moment de sa mort

Alertés par des hématomes présents sur son corps, ce sont les employés des pompes funèbres qui ont donné l'alerte, après avoir également relevé l'état de saleté particulièrement élevé de la défunte. Lorsque la police a ouvert son enquête, il a fallu exhumer le corps pour déterminer les origines de ces hématomes. Conclusion : ils n'étaient pas dus à des coups portés à la victime, mais plutôt à une négligence totale de sa fille.

Cette dernière a alors été interpellée, et finalement mise en examen jeudi en fin de journée pour délaissement ayant entraîné la mort.

Hébergeant sa mère depuis quatre ans, la femme, qui avait fait le vide autour d'elle, ne l'avait plus jamais emmenée chez le médecin et l'a donc laissée se dégrader petit à petit. Lorsqu'elle s'est cassé le col du fémur, elle n'a pas été soignée, et elle ne pesait plus que 29 kg au moment de sa mort, signe qu'elle souffrait également de dénutrition...

Prévenus par le parquet, les responsables municipaux se sont rendus sur les lieux mercredi et ont découvert la présence du jeune homme handicapé ainsi que de multiples animaux dans l'appartement : un chien, treize chats, vingt oiseaux, huit furets et des poissons... Personne n'avait jamais signalé la présence de bêtes, ni pris la mesure des conditions d'hygiène déplorables dans lesquelles vivait la famille. La mère du jeune homme handicapé n'avait jamais fait de demande d'allocation quelconque et était donc inconnue des services sociaux. Pourtant, le handicap de son fils lui ouvrait certains droits qu'elle n'a jamais revendiqués, tout comme les minima sociaux qu'elle n'a jamais réclamés, alors qu'elle était sans ressource. Il semblerait que la famille vivait grâce à l'argent que touchait la mamie.

« C'est malheureusement quand le pire arrive qu'on prend conscience de l'isolement de certaines personnes, regrette-t-on à la mairie d'Etampes. Malgré la forte présence des services sociaux à Guinette, il ne nous est pas toujours possible de déceler de telles situations de détresse. » La maison départementale des solidarités d'Etampes, chargée d'attribuer les prestations sociales, n'a pas souhaité s'exprimer sur l'affaire et a précisé avoir été mise au courant par le courrier du parquet. Avec cette macabre découverte, ils ne peuvent que constater que certains destins échappent encore aux mailles du filet.

En attendant, la fille de la victime a été laissée en liberté sous contrôle judiciaire. Elle encourt tout de même vingt ans de réclusion criminelle.


- Ils vivaient coupés du monde -

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