July 25, 2007

Les soignants souhaitent que leurs tortionnaires présumés soient traduits en justice


PARIS (AFP) - Le rôle de Cécilia Sarkozy, l'épouse du chef de l'Etat qui a participé au dénouement heureux de la libération des infirmières bulgares, est en partie salué pour son succès mercredi par la presse française qui s'interroge cependant sur cette "nouvelle diplomatie familiale inédite".

SOFIA, Bulgarie (AP), extrait - "Ils nous ont torturés, ils ne nous ont pas autorisés à prendre un avocat. Il a fallu attendre 13 mois pour pouvoir rencontrer notre avocat et lui dire discrètement ce qu'on nous faisait."


Au 28 janvier 2006, « Caricaturé à loisir », d'Outreau saison 1, extrait :

« Thierry Dausque, c'est l'illustration de la justice des pauvres. J'ai été commise d'office en février 2002. Mon client a été mis en examen et placé en détention en mars 2001. Pendant plus d'un an, il a été seul, sans famille, sans avocat. Nos confrères ne peuvent pas toujours assumer la défense dans le cadre de la commission d'office.

Je vais le visiter. Il me parle d'un épisode particulièrement traumatisant : sa confrontation, seul, face à ses trois accusateurs assistés de leurs avocats, au juge et à son greffier. »

SOFIA, Bulgarie (AP) - Les infirmières bulgares et le médecin d'origine palestinienne, désormais libres, se souviennent du calvaire qu'ils ont enduré durant leurs huit années de détention en Libye. Au lendemain de leur retour en Bulgarie, deux de ces soignants ont dénoncé mercredi les actes de torture qu'ils disent avoir subis de la part de leurs geôliers.

"Nous pouvons pardonner, mais nous ne pouvons pas oublier ce qui nous est arrivé", a souligné Nasia Nenova, l'une des infirmières, lors d'une conférence de presse à Sofia, la première depuis leur libération.

Cette infirmière, sa collègue Kristiana Valcheva et le médecin Achraf al-Hazouz se sont dits prêts à apporter leur témoignage aux autorités bulgares qui ont ouvert en janvier dernier une enquête à l'encontre de 11 policiers libyens soupçonnés d'avoir participé à des actes de torture présumés.

Les infirmières et le médecin ont toujours nié les accusations portées contre eux et affirmé que leurs aveux initiaux leur avaient été extorqués sous la torture.

Aujourd'hui, les soignants souhaitent que leurs tortionnaires présumés soient traduits en justice. "Je pourrais pardonner à ceux qui nous ont torturés parce qu'ils étaient des instruments aux mains d'autres qui ont donné les ordres", a indiqué Kristiana Valcheva.

Se souvenant de leurs premiers mois dans les geôles libyennes, Nasia Nenova a parlé de conditions de détention "horribles". "Ils nous ont torturés, ils ne nous ont pas autorisés à prendre un avocat. Il a fallu attendre 13 mois pour pouvoir rencontrer notre avocat et lui dire discrètement ce qu'on nous faisait."

Une enquête a été ouverte en Bulgarie pour de présumés faits de coercition, torture et menace commis entre février et mai 1999 en vue d'extorquer de fausses confessions aux soignants, "aveux" qui ont ensuite permis à la justice libyenne de les condamner à mort. Il est toutefois peu probable que Tripoli accepte d'expulser plusieurs de ses ressortissants en cas de procès en Bulgarie.

Kristiana Valcheva a également évoqué les efforts diplomatiques français pour obtenir leur libération. Elle s'est souvenue que Cécilia Sarkozy, l'épouse du président français Nicolas Sarkozy, lors de sa première visite en Libye, leur avait promis qu'ils seraient libérés prochainement. "Elle a tenu sa promesse", a-t-elle noté.

Seuls trois des six soignants participaient à cette conférence de presse à Sofia. Un médecin bulgare venu les accompagner a expliqué que les trois autres n'avaient pas eu la force d'y assister en raison d'un stress post-traumatique. Le médecin d'origine palestinienne, emprisonné en Libye avec les cinq infirmières pour les mêmes raisons, a été naturalisé bulgare lors de sa détention.

Les six soignants sont rentrés en Bulgarie mardi après huit ans de détention et ont été immédiatement graciés par le président bulgare Georgi Parvanov. Ils avaient été à deux reprises condamnés à la peine capitale en Libye où ils ont été reconnus coupables d'avoir délibérément contaminé par le virus du SIDA quelque 426 enfants dans la ville côtière de Benghazi à la fin des années 1990. Avant leur libération, la Libye avait commué leur peine en prison à vie.

AMSTERDAM, Pays-Bas (AP) - Le médecin palestinien qui a été libéré en Libye aux côtés de cinq infirmières bulgares va rejoindre sa famille aux Pays-Bas dans les prochaines semaines, a annoncé mercredi le gouvernement néerlandais.

Achraf al-Hazouz, 39 ans, se trouve actuellement en Bulgarie après le retour mardi dans le pays des six soignants, qui ont passé plus de huit ans passés dans les geôles libyennes sous l'accusation d'avoir sciemment inoculé le virus du SIDA à des centaines d'enfants.

"Nous ne savons pas exactement quand il viendra, mais nous savons qu'il va venir", a déclaré Karen Temmink, porte-parole du ministère néerlandais de l'Immigration.

On ignore s'il demandera ou recevra un passeport néerlandais, mais le médecin s'étant vu accorder la nationalité bulgare, et la Bulgarie faisant partie de l'Union européenne, "il n'y a aucun obstacle à ce qu'il vienne vivre ici", a-t-elle ajouté.

Né en Egypte de parents palestiniens, Achraf al-Hazouz est parti avec sa famille en Libye alors qu'il était âgé de deux ans.

La mère, le père et quatre soeurs du médecin ont bénéficié de l'asile politique aux Pays-Bas en 2005, sur les conseils du Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés.

La télévision néerlandaise a diffusé des images des proches du médecin dans la ville de Woerden, près d'Utrecht, se réjouissant de sa libération.


- Ils ont été immédiatement graciés par le président bulgare -


Posted 18 years, 2 months ago on July 25, 2007
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Re: Les soignants souhaitent que leurs tortionnaires présumés soient traduits en justice
«Nous avons été traités comme des animaux», raconte le médecin bulgare

«Nous avons été traités comme des animaux». C'est ce qu'a affirmé, jeudi, le médecin bulgare d'origine palestinienne Achraf Joumaa Hajouj, libéré mardi avec cinq infirmières bulgares après huit ans passés dans les prisons libyennes.

Trois jours après l'arrivée des praticiens en Bulgarie, pays dont il a acquis la nationalité récemment, le médecin a pour la première fois révélé des détails des tortures subies lors des interrogatoires de police en 1999, après une conférence la veille.

«Nous avons été longuement torturés, avec des électrochocs, battus, privés de sommeil, drogués. Pendant dix mois, ma famille ne savait pas si j'étais vivant ou mort», a-t-il raconté à Sofia à des journalistes.
«On nous gardait dans un centre de dressage pour chiens, chacun de nous en cellule séparée», a-t-il ajouté.

Les tortures et mauvais traitements visaient à faire avouer aux praticiens qu'ils avaient inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants de l'hôpital qui les employait à Benghazi, dans le nord de la Libye.

Pendant un an, le médecin a dû dormir à genoux, les bras menottés dans son dos. Et si sa tête retombait, il recevait un coup de pied au visage. «J'ai écrit sur le mur de ma cellule: “L'espoir demeure jusqu'au bout. Je serai un os dans votre gorge jusqu'à la fin de ma vie”», a-t-il raconté.

En guise de signature, ses empreintes digitales ont été apposées de force sur une feuille blanche alors qu'il avait les mains menottées.

«Dès le début, nous étions des boucs émissaires pour quelque chose que nous ignorions», a-t-il souligné.
Insistant sur leur innocence, il a rappelé les témoignages d'experts internationaux, dont le co-découvreur du virus du sida Luc Montagnier, qui ont témoigné en leur faveur.

Ils ont affirmé que l'épidémie de sida dans l'hôpital était due à une mauvaise hygiène dans l'établissement, «où tout était sale et inorganisé», a-t-il conclu.

20Minutes.fr, éditions du 26/07/2007

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