July 27, 2007
« l'histoire est complètement renversée », s’insurge la vice-présidente
Actualité | France
Condamnée pour avoir "caché" ses enfants à son mari violent
Le Figaro, le 27 juillet
Hébergée avec ses enfants par une association d’aide aux femmes battues, Aynour B n’avait pas donné sa nouvelle adresse à son époux.
«Terrible», «délirant». Des associations d'aide aux victimes de violences conjugales expriment leur indignation après la décision du tribunal correctionnel de Dunkerque, qui a condamné jeudi à trois mois de prison avec sursis une mère battue par son mari, pour "soustraction d'enfants". Poursuivie par son époux, Aynour B. devra en outre verser 800 euros de dommages-intérêts pour ne pas avoir communiqué au père sa nouvelle adresse lorsqu'elle avait été recueillie du 1er janvier au 4 août 2004 par l'association Sedire à Dunkerque, avec ses trois enfants. L’association et son ex-présidente, elles aussi poursuivies, ont été relaxées.
L’époux, lui, n’a pas été condamné pour violences. Hospitalisée en 2003 après avoir reçu des coups de son mari, Aynour B. avait déposé plainte contre lui mais celle-ci avait été classée sans suite, malgré l'ouverture d'une information judiciaire, en raison du départ de l’homme en Turquie. La jeune femme, avait alors été orientée par les services sociaux vers l'association d'aide aux femmes battues Sedire.
"Cela me choque profondément, l'histoire est complètement renversée", s’insurge la vice-présidente de la Fédération nationale Solidarité femmes. "Le fait qu'une femme ait été condamnée "pour avoir protégé ses enfants de violence" "casse tout le travail de notre Fédération", a-t-elle poursuivi, rappelant qu'il y avait "des constats" et "des faits précis", les pompiers, alertés par les enfants eux-mêmes, ayant découvert la femme gisante sur le canapé de son domicile.
La directrice de Sedire au moment des faits s'est dite "satisfaite d'être relaxée mais déçue" de la condamnation de la mère. Pour elle, la conséquence de cette décision "par rapport aux femmes est vraiment terrible : cela veut dire qu'on ne peut pas partir, se mettre à l'abri sans communiquer à son mari violent où on se trouve".
Au Sénat, rapport d'information n°388 déposé le 13 juin 2006, familles monoparentales, familles recomposées : un défi pour la société française, deuxième partie, III.A.2.c) Le problème particulier de l'exercice du droit de visite et d'hébergement après une séparation consécutive à des violences conjugales ... M. Pascal Clément, Garde des Sceaux, ministre de la justice, a cependant précisé, à propos d'un amendement déposé sur ce sujet par la présidente de la délégation, que l'article 373-2 du code civil imposait au parent qui déménage « non pas de donner son adresse, mais d'informer l'autre parent de son déménagement » afin de permettre à l'autre parent de saisir rapidement le juge aux affaires familiales pour que celui-ci puisse statuer sur un éventuel changement de résidence de l'enfant. Cette interprétation méritait à tout le moins d'être précisée, car elle semble loin d'être évidente dans la pratique. Voir aussi au 18 avril 2007, La loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 relative à la protection de l'enfance : Une avancée de la protection, un recul des droits, 2.1- L'alibi généralisé de la notion de l'intérêt de l'enfant : (...) Mais cet appel est dangereux car il permet tout. L'intérêt de l'enfant, on le sait, est un concept mou. C'est une notion très subjective, qui peut être toujours invoquée pour justifier toutes les pratiques. La Voix du Nord, 27 juillet, extrait JUSTICE Victime de violences conjugales, elle est condamnée par le tribunal C’est un coup dur pour le travail de fond effectué au quotidien par les associations de défense des femmes battues : le tribunal de Dunkerque vient de condamner une mère de famille à trois mois de prison avec sursis. En 2004, elle avait fui les coups de son mari et avait surtout refusé de lui communiquer sa nouvelle adresse. Ce dernier avait porté plainte. (...) L’association Sedire et son ex-directrice, Mauricette Sauvignon, étaient également poursuivies pour « soustraction d’enfants ». Elles ont été relaxées. Pour l’avocate de l’association, Armide Rey-Quesnel, qui espérait la relaxe pour la mère de famille, cette décision prouve que « l’autorité parentale est aujourd’hui une arme de guerre pour les pères violents ». Et de poursuivre : « La femme unie par un lien de conjugalité n’est plus protégée par les lois de la République ! » La fédération nationale Solidarité femmes travaille depuis longtemps à la mise en place d’une loi « globale et cohérente » en matière de violences conjugales, comme c’est déjà le cas en Espagne. « Afin qu’un père condamné au pénal ne puisse pas exiger au civil de voir ses enfants. Car on sait très bien que les enfants sont un enjeu dans ces situations de drame. » L’association Sedire a décidé de faire appel. Lutter contre la violence au sein du couple Le rôle des professionnels Prendre en compte la situation des enfants Il est important de se préoccuper des conséquences des violences au sein du couple sur les enfants et d’en parler avec le parent victime ou auteur de violence. En effet, assister à des scènes de violence, être élevé dans un climat de pression morale ou psychologique exercée par l’un des parents sur l’autre n’est pas propice à l’épanouissement et à l’équilibre de l’enfant. L'exposition des enfants à la violence au sein du couple constitue un facteur de danger. Ce danger augmente au moment de la séparation du couple car la violence est beaucoup plus importante à ce moment-là. Le risque d’homicide est statistiquement plus important au moment de la rupture. L’intervenant social doit : • alerter les parents sur les risques encourus par leurs enfants • rappeler le droit des enfants à avoir des contacts avec leurs deux parents • diagnostiquer la situation et en informer les parents • signaler en cas de danger |
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Re: « l'histoire est complètement renversée », s’insurge la vice-présidente
Familles monoparentales, familles recomposées : un défi pour la société française. Rapport d'information sur l'activité de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes pour l'année 2005-2006
b) L'absence de sanction de la non-prise en charge de l'enfant
Au cours des auditions de la délégation, a par ailleurs été évoqué le problème posé par le comportement de certains pères s'abstenant d'exercer leur droit de visite et d'hébergement et refusant, parfois à l'improviste, d'accueillir leur(s) enfant(s), à la date prévue, aucune sanction pénale n'étant actuellement prévue pour sanctionner ce comportement en tant que tel.
Interrogée à ce sujet, Mme Anne-Marie Lemarinier, responsable du service des affaires familiales au tribunal de grande instance de Paris, a reconnu que le juge ne disposait pas de moyens réellement coercitifs pour faire face aux hypothèses dans lesquelles le droit d'hébergement n'est pas exercé par le parent non gardien, même si sa collègue Mme Morgane Le Douarin a constaté, sur la base de son expérience pratique, que la plupart des pères étaient soucieux de se conformer à leurs obligations dans des conditions satisfaisantes.
Mme Hélène Poivey-Leclerq, membre du Conseil national des barreaux, s'est interrogée sur l'idée d'une éventuelle pénalisation du non-exercice de ce droit, ou d'une déchéance de l'autorité parentale dans cette hypothèse.
Une autre avocate membre du Conseil national des barreaux, Mme Marie-Claude Habauzit-Dutilleux, a cependant estimé que des sanctions pénales n'étaient pas nécessairement les plus appropriées dans ce cas et a plutôt suggéré un accroissement du montant de la pension alimentaire pour sanctionner ce type de comportement. De fait, si le parent non gardien n'exerce pas son droit de visite et d'hébergement, le parent gardien doit prendre en charge des frais d'entretien plus élevés ; une augmentation de la pension alimentaire pourrait permettre au moins de compenser ces frais.
Il est à noter que le droit actuel permet déjà au juge de confier l'exercice de l'autorité parentale à l'un seul des deux parents, « si l'intérêt de l'enfant le commande ». Il semblerait cependant que cette disposition prévue par l'article 373-2-1 du code civil ne soit pas appliquée pour sanctionner un parent refusant de prendre en charge son enfant.
Par ailleurs, le non-exercice du droit de visite et d'hébergement a pu être considéré par la jurisprudence comme une faute engageant la responsabilité du parent défaillant sur le fondement de l'article 1382 du code civil30(*).
c) Le problème particulier de l'exercice du droit de visite et d'hébergement après une séparation consécutive à des violences conjugales
Plusieurs associations ont appelé l'attention de la délégation sur le problème posé par l'obligation faite à un parent séparé de notifier son changement de domicile à l'autre parent co-titulaire de l'autorité parentale en cas de séparation consécutive à des violences conjugales. En effet, cette obligation peut avoir pour conséquence indirecte de permettre à un père violent de retrouver son ex-compagne victime de violences conjugales et de menacer sa sécurité.
Mme Josèphe Mercier, présidente de la Fédération nationale Solidarité femmes, a ainsi regretté au cours de son audition que les parents séparés fussent tenus, pour organiser l'exercice de l'autorité parentale partagée sur les enfants, de faire connaître leur adresse à l'autre parent, cette obligation constituant à ses yeux « une aubaine pour un homme violent n'acceptant pas la séparation ».
L'article 373-2 du code civil prévoit que « tout changement de résidence de l'un des parents, dès lors qu'il modifie les modalités d'exercice de l'autorité parentale, doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent », l'article 227-6 du code pénal sanctionnant par ailleurs de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende « le fait, pour une personne qui transfère son domicile en un autre lieu, alors que ses enfants résident habituellement chez elle, de ne pas notifier son changement de domicile, dans un délai d'un mois à compter de ce changement, à ceux qui peuvent exercer à l'égard des enfants un droit de visite ou d'hébergement en vertu d'un jugement ou d'une convention judiciairement homologuée ».
Au cours de la discussion en deuxième lecture devant le Sénat de la proposition de loi renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre des mineurs, le 24 janvier 2006, M. Pascal Clément, Garde des Sceaux, ministre de la justice, a cependant précisé, à propos d'un amendement déposé sur ce sujet par la présidente de la délégation, que l'article 373-2 du code civil imposait au parent qui déménage « non pas de donner son adresse, mais d'informer l'autre parent de son déménagement » afin de permettre à l'autre parent de saisir rapidement le juge aux affaires familiales pour que celui-ci puisse statuer sur un éventuel changement de résidence de l'enfant. Cette interprétation méritait à tout le moins d'être précisée, car elle semble loin d'être évidente dans la pratique.
Ainsi que l'a souligné Mme Josèphe Mercier, il apparaît en tout état de cause souhaitable de favoriser la mise en place d'espaces de rencontre entre parents et enfants, ou « lieux-relais » adaptés permettant aux pères violents d'exercer leur droit de visite sans avoir accès au domicile de la mère.
Le juge aux affaires familiales peut, en effet, si la situation le rend nécessaire, organiser des rencontres parent-enfant(s) dans un lieu neutre en ayant recours aux services d'une structure spécialisée. Au nombre de 150 environ, celles-ci ont organisé en 2003 près de 60 000 rencontres, dont 85 % sur mandat judiciaire, selon une réponse à une question écrite parlementaire publiée le 17 mai 200531(*). En 2005, 136 associations mettant en oeuvre des droits de visite ont été subventionnées par des crédits du ministère de la justice, à hauteur de près d'un million d'euros.
* 30 TGI Poitiers - 15 novembre 1999
* 31 Cf. JO Questions Assemblée nationale du 17 mai 2005, p. 5152
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b) L'absence de sanction de la non-prise en charge de l'enfant
Au cours des auditions de la délégation, a par ailleurs été évoqué le problème posé par le comportement de certains pères s'abstenant d'exercer leur droit de visite et d'hébergement et refusant, parfois à l'improviste, d'accueillir leur(s) enfant(s), à la date prévue, aucune sanction pénale n'étant actuellement prévue pour sanctionner ce comportement en tant que tel.
Interrogée à ce sujet, Mme Anne-Marie Lemarinier, responsable du service des affaires familiales au tribunal de grande instance de Paris, a reconnu que le juge ne disposait pas de moyens réellement coercitifs pour faire face aux hypothèses dans lesquelles le droit d'hébergement n'est pas exercé par le parent non gardien, même si sa collègue Mme Morgane Le Douarin a constaté, sur la base de son expérience pratique, que la plupart des pères étaient soucieux de se conformer à leurs obligations dans des conditions satisfaisantes.
Mme Hélène Poivey-Leclerq, membre du Conseil national des barreaux, s'est interrogée sur l'idée d'une éventuelle pénalisation du non-exercice de ce droit, ou d'une déchéance de l'autorité parentale dans cette hypothèse.
Une autre avocate membre du Conseil national des barreaux, Mme Marie-Claude Habauzit-Dutilleux, a cependant estimé que des sanctions pénales n'étaient pas nécessairement les plus appropriées dans ce cas et a plutôt suggéré un accroissement du montant de la pension alimentaire pour sanctionner ce type de comportement. De fait, si le parent non gardien n'exerce pas son droit de visite et d'hébergement, le parent gardien doit prendre en charge des frais d'entretien plus élevés ; une augmentation de la pension alimentaire pourrait permettre au moins de compenser ces frais.
Il est à noter que le droit actuel permet déjà au juge de confier l'exercice de l'autorité parentale à l'un seul des deux parents, « si l'intérêt de l'enfant le commande ». Il semblerait cependant que cette disposition prévue par l'article 373-2-1 du code civil ne soit pas appliquée pour sanctionner un parent refusant de prendre en charge son enfant.
Par ailleurs, le non-exercice du droit de visite et d'hébergement a pu être considéré par la jurisprudence comme une faute engageant la responsabilité du parent défaillant sur le fondement de l'article 1382 du code civil30(*).
c) Le problème particulier de l'exercice du droit de visite et d'hébergement après une séparation consécutive à des violences conjugales
Plusieurs associations ont appelé l'attention de la délégation sur le problème posé par l'obligation faite à un parent séparé de notifier son changement de domicile à l'autre parent co-titulaire de l'autorité parentale en cas de séparation consécutive à des violences conjugales. En effet, cette obligation peut avoir pour conséquence indirecte de permettre à un père violent de retrouver son ex-compagne victime de violences conjugales et de menacer sa sécurité.
Mme Josèphe Mercier, présidente de la Fédération nationale Solidarité femmes, a ainsi regretté au cours de son audition que les parents séparés fussent tenus, pour organiser l'exercice de l'autorité parentale partagée sur les enfants, de faire connaître leur adresse à l'autre parent, cette obligation constituant à ses yeux « une aubaine pour un homme violent n'acceptant pas la séparation ».
L'article 373-2 du code civil prévoit que « tout changement de résidence de l'un des parents, dès lors qu'il modifie les modalités d'exercice de l'autorité parentale, doit faire l'objet d'une information préalable et en temps utile de l'autre parent », l'article 227-6 du code pénal sanctionnant par ailleurs de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende « le fait, pour une personne qui transfère son domicile en un autre lieu, alors que ses enfants résident habituellement chez elle, de ne pas notifier son changement de domicile, dans un délai d'un mois à compter de ce changement, à ceux qui peuvent exercer à l'égard des enfants un droit de visite ou d'hébergement en vertu d'un jugement ou d'une convention judiciairement homologuée ».
Au cours de la discussion en deuxième lecture devant le Sénat de la proposition de loi renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre des mineurs, le 24 janvier 2006, M. Pascal Clément, Garde des Sceaux, ministre de la justice, a cependant précisé, à propos d'un amendement déposé sur ce sujet par la présidente de la délégation, que l'article 373-2 du code civil imposait au parent qui déménage « non pas de donner son adresse, mais d'informer l'autre parent de son déménagement » afin de permettre à l'autre parent de saisir rapidement le juge aux affaires familiales pour que celui-ci puisse statuer sur un éventuel changement de résidence de l'enfant. Cette interprétation méritait à tout le moins d'être précisée, car elle semble loin d'être évidente dans la pratique.
Ainsi que l'a souligné Mme Josèphe Mercier, il apparaît en tout état de cause souhaitable de favoriser la mise en place d'espaces de rencontre entre parents et enfants, ou « lieux-relais » adaptés permettant aux pères violents d'exercer leur droit de visite sans avoir accès au domicile de la mère.
Le juge aux affaires familiales peut, en effet, si la situation le rend nécessaire, organiser des rencontres parent-enfant(s) dans un lieu neutre en ayant recours aux services d'une structure spécialisée. Au nombre de 150 environ, celles-ci ont organisé en 2003 près de 60 000 rencontres, dont 85 % sur mandat judiciaire, selon une réponse à une question écrite parlementaire publiée le 17 mai 200531(*). En 2005, 136 associations mettant en oeuvre des droits de visite ont été subventionnées par des crédits du ministère de la justice, à hauteur de près d'un million d'euros.
* 30 TGI Poitiers - 15 novembre 1999
* 31 Cf. JO Questions Assemblée nationale du 17 mai 2005, p. 5152
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Re: « l'histoire est complètement renversée », s’insurge la vice-présidente
vendredi 27 juillet 2007, mis à jour à 16:43
Justice
Une femme battue condamnée à la prison avec sursis
Hélène Foyer, l'Express
Molestée par son mari, une femme a été condamnée jeudi à Dunkerque à trois mois de prison avec sursis pour avoir soustrait ses enfants à leur père. Une décision de justice d'autant plus incompréhensible que les femmes battues sont désormais cause nationale. Inacceptable, en tous cas, pour Mauricette Sauvignon, vice-présidente de la Fédération nationale Solidarité femmes.
Après avoir quitté le domicile familial avec ses enfants, une femme victime de violences conjugales a été condamnée jeudi à trois mois de prison avec sursis et devra s'acquitter d'une amende de 800 euros. La décision du tribunal de Dunkerque suscite beaucoup d'incompréhension, notamment du côté des associations.
"Avec des enfants, il y a problème"
"C'est complètement différent pour les femmes battues sans enfants. Là, parce que cette femme a des enfants, cela pose problème. Si elle reste au domicile, les services sociaux peuvent décider de placer les enfants, mais si elle part de son propre chef, on lui reproche de les soustraire à l'autorité de leur père", déplore Mauricette Sauvignon, vice-présidente de la Fédération nationale solidarité femmes, qui représentait la mère de famille pendant l'instruction. Avant de souligner que les enfants constituent surtout un moyen pour le père de se manifester auprès de la mère.
C'est début 2003 que la jeune femme entre en contact avec Sedire, une association basée à Dunkerque, membre de la Fédération nationale solidarité femmes. Battue par son mari, elle vient de quitter le domicile conjugal, emmenant avec elle ses enfants. Les faits de violence sont avérés, par sept jours d'interruption de travail. On lui trouve un logement à Dunkerque, loin de son mari.
Au mois de juillet de la même année, la mère de famille se rend à Nice, où des proches peuvent l'aider. Une procédure de divorce est en cours. En 2004, elle obtient la garde exclusive de ses enfants. Deux ans plus tard, après plusieurs reports d'audience, alors que le divorce doit être prononcé, l'avocate de son mari demande l'annulation de la procédure. Raison invoquée: l'adresse indiquée par la mère n'est pas celle où vivent les enfants. C'est vrai: pour se protéger, elle a donné l'adresse de l'association. La requête est acceptée.
Sedire et la jeune femme ont donc comparu une première fois, en décembre 2006, devant le tribunal de Dunkerque, qui a rendu son verdict cette semaine. L'association a été relaxée, la mère condamnée, pour "soustraction d'enfants". Un jugement bien mal compris par Mauricette Sauvignon: "Nous sommes tombés de haut, alors que le problème semblait avoir été clairement posé durant l'audience". La mère a immédiatement fait appel.
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Justice
Une femme battue condamnée à la prison avec sursis
Hélène Foyer, l'Express
Molestée par son mari, une femme a été condamnée jeudi à Dunkerque à trois mois de prison avec sursis pour avoir soustrait ses enfants à leur père. Une décision de justice d'autant plus incompréhensible que les femmes battues sont désormais cause nationale. Inacceptable, en tous cas, pour Mauricette Sauvignon, vice-présidente de la Fédération nationale Solidarité femmes.
Après avoir quitté le domicile familial avec ses enfants, une femme victime de violences conjugales a été condamnée jeudi à trois mois de prison avec sursis et devra s'acquitter d'une amende de 800 euros. La décision du tribunal de Dunkerque suscite beaucoup d'incompréhension, notamment du côté des associations.
"Avec des enfants, il y a problème"
"C'est complètement différent pour les femmes battues sans enfants. Là, parce que cette femme a des enfants, cela pose problème. Si elle reste au domicile, les services sociaux peuvent décider de placer les enfants, mais si elle part de son propre chef, on lui reproche de les soustraire à l'autorité de leur père", déplore Mauricette Sauvignon, vice-présidente de la Fédération nationale solidarité femmes, qui représentait la mère de famille pendant l'instruction. Avant de souligner que les enfants constituent surtout un moyen pour le père de se manifester auprès de la mère.
C'est début 2003 que la jeune femme entre en contact avec Sedire, une association basée à Dunkerque, membre de la Fédération nationale solidarité femmes. Battue par son mari, elle vient de quitter le domicile conjugal, emmenant avec elle ses enfants. Les faits de violence sont avérés, par sept jours d'interruption de travail. On lui trouve un logement à Dunkerque, loin de son mari.
Au mois de juillet de la même année, la mère de famille se rend à Nice, où des proches peuvent l'aider. Une procédure de divorce est en cours. En 2004, elle obtient la garde exclusive de ses enfants. Deux ans plus tard, après plusieurs reports d'audience, alors que le divorce doit être prononcé, l'avocate de son mari demande l'annulation de la procédure. Raison invoquée: l'adresse indiquée par la mère n'est pas celle où vivent les enfants. C'est vrai: pour se protéger, elle a donné l'adresse de l'association. La requête est acceptée.
Sedire et la jeune femme ont donc comparu une première fois, en décembre 2006, devant le tribunal de Dunkerque, qui a rendu son verdict cette semaine. L'association a été relaxée, la mère condamnée, pour "soustraction d'enfants". Un jugement bien mal compris par Mauricette Sauvignon: "Nous sommes tombés de haut, alors que le problème semblait avoir été clairement posé durant l'audience". La mère a immédiatement fait appel.
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Re: « l'histoire est complètement renversée », s’insurge la vice-présidente
La Voix du Nord - Edition du vendredi 27 juillet 2007
JUSTICE
Victime de violences conjugales, elle est condamnée par le tribunal
C’est un coup dur pour le travail de fond effectué au quotidien par les associations de défense des femmes battues : le tribunal de Dunkerque vient de condamner une mère de famille à trois mois de prison avec sursis. En 2004, elle avait fui les coups de son mari et avait surtout refusé de lui communiquer sa nouvelle adresse. Ce dernier avait porté plainte.
En trente-sept ans d’existence, le fédération nationale Solidarité femmes n’avait jamais vu cela. « Cette décision de justice est un terrible échec. Elle remet en cause tout notre travail. Comment peut-on condamner une mère de famille qui a voulu protéger ses enfants d’un père violent ? », s’interroge Josèphe Mercier, la présidente. Hier, à la sortie de la salle d’audience du tribunal de Dunkerque, l’amertume se lit sur les visages. Le jugement, qui avait été mis en délibéré, résonne encore : Aynur B., une mère de famille de 34 ans, a été condamnée à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 800 E. Elle devra également payer 1 000 E à son mari.
Sa faute ? Avoir refusé de communiquer sa nouvelle adresse à cet époux dont elle avait fui les coups, après avoir été accueillie par les services sociaux, puis redirigée vers l’association dunkerquoise Sedire. Le mari avait porté plainte. L’affaire remonte à 2004. À l’époque, Aynur avait déposé une plainte pour violences, mais le dossier avait été classé sans suites, malgré l’ouverture d’une information judiciaire, en raison du départ de son mari en Turquie.
L’association Sedire et son ex-directrice, Mauricette Sauvignon, étaient également poursuivies pour « soustraction d’enfants ». Elles ont été relaxées. Pour l’avocate de l’association, Armide Rey-Quesnel, qui espérait la relaxe pour la mère de famille, cette décision prouve que « l’autorité parentale est aujourd’hui une arme de guerre pour les pères violents ». Et de poursuivre : « La femme unie par un lien de conjugalité n’est plus protégée par les lois de la République ! » La fédération nationale Solidarité femmes travaille depuis longtemps à la mise en place d’une loi « globale et cohérente » en matière de violences conjugales, comme c’est déjà le cas en Espagne. « Afin qu’un père condamné au pénal ne puisse pas exiger au civil de voir ses enfants. Car on sait très bien que les enfants sont un enjeu dans ces situations de drame. » L’association Sedire a décidé de faire appel.
> Depuis mars, le « 3919 », est une plate-forme d’écoute téléphonique qui vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales.
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JUSTICE
Victime de violences conjugales, elle est condamnée par le tribunal
C’est un coup dur pour le travail de fond effectué au quotidien par les associations de défense des femmes battues : le tribunal de Dunkerque vient de condamner une mère de famille à trois mois de prison avec sursis. En 2004, elle avait fui les coups de son mari et avait surtout refusé de lui communiquer sa nouvelle adresse. Ce dernier avait porté plainte.
En trente-sept ans d’existence, le fédération nationale Solidarité femmes n’avait jamais vu cela. « Cette décision de justice est un terrible échec. Elle remet en cause tout notre travail. Comment peut-on condamner une mère de famille qui a voulu protéger ses enfants d’un père violent ? », s’interroge Josèphe Mercier, la présidente. Hier, à la sortie de la salle d’audience du tribunal de Dunkerque, l’amertume se lit sur les visages. Le jugement, qui avait été mis en délibéré, résonne encore : Aynur B., une mère de famille de 34 ans, a été condamnée à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 800 E. Elle devra également payer 1 000 E à son mari.
Sa faute ? Avoir refusé de communiquer sa nouvelle adresse à cet époux dont elle avait fui les coups, après avoir été accueillie par les services sociaux, puis redirigée vers l’association dunkerquoise Sedire. Le mari avait porté plainte. L’affaire remonte à 2004. À l’époque, Aynur avait déposé une plainte pour violences, mais le dossier avait été classé sans suites, malgré l’ouverture d’une information judiciaire, en raison du départ de son mari en Turquie.
L’association Sedire et son ex-directrice, Mauricette Sauvignon, étaient également poursuivies pour « soustraction d’enfants ». Elles ont été relaxées. Pour l’avocate de l’association, Armide Rey-Quesnel, qui espérait la relaxe pour la mère de famille, cette décision prouve que « l’autorité parentale est aujourd’hui une arme de guerre pour les pères violents ». Et de poursuivre : « La femme unie par un lien de conjugalité n’est plus protégée par les lois de la République ! » La fédération nationale Solidarité femmes travaille depuis longtemps à la mise en place d’une loi « globale et cohérente » en matière de violences conjugales, comme c’est déjà le cas en Espagne. « Afin qu’un père condamné au pénal ne puisse pas exiger au civil de voir ses enfants. Car on sait très bien que les enfants sont un enjeu dans ces situations de drame. » L’association Sedire a décidé de faire appel.
> Depuis mars, le « 3919 », est une plate-forme d’écoute téléphonique qui vient en aide aux femmes victimes de violences conjugales.
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