October 29, 2005

Ils n'étaient pas poursuivis

NANCY (AP), 28 octobre 2005, extrait - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a évoqué vendredi "les événements dramatiques de la nuit" à Clichy-sous-Bois: "Ce que je sais, au cours d'une tentative de cambriolage, lorsque la police est arrivée, des jeunes sont partis en courant. Trois jeunes qui n'étaient pas poursuivis ont escaladé le mur d'enceinte haut de trois mètres d'un transformateur électrique. Deux mineurs sont décédés électrocutés, le troisième a été gravement brûlé".

"La police conteste formellement que ces jeunes étaient poursuivis. En tout état de cause, c'est dramatique. Il s'en est suivi une nuit d'émeute, une de plus à Clichy; voilà tout ce que je sais et que j'ai appris au cours de la nuit", a dit le ministre au cours d'un point-presse vendredi matin sur la place Stanislas à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Nicolas Sarkozy ironise sur le fait que "dans ce métier, on est réveillé par les bonnes nouvelles. Les violences urbaines se sont enracinées depuis 20 ans. Si la police urbaine intervient, c'est pour arrêter les coupables. Il faut mettre un terme à l'exploitation des jeunes par des caïds".

Le Figaro, le 29 octobre 2005
Détresse et consternation à Clichy-sous-Bois
ÉMEUTES A l'origine de graves violences, les circonstances de la mort de deux jeunes sont étudiées par la justice.
Par Delphine Chayet, extrait :

«Seule une enquête efficace, rapide et transparente apaisera la haine», a souligné hier Claude Dilain, maire PS de Clichy-sous-Bois, dont les premières pensées sont allées aux familles endeuillées. «Nous devons comprendre, a-t-il dit, dans quelles circonstances précises ces enfants se sont électrocutés.» Jeudi, vers 17 h 30, six adolescents avaient été interpellés pour un vol et des dégradations commises dans un cabanon de la commune voisine de Livry-Gargan. Ils ont été remis à leurs parents peu de temps après. Mais, semble-t-il, trois autres jeunes, échappant à la police, auraient couru jusqu'à la centrale EDF. «Aucun lien n'a pour l'heure été établi entre ce contrôle policier et la mort des jeunes», a tenu à préciser hier la préfecture de Seine-Saint-Denis. «La police ne poursuivait pas physiquement les adolescents», a insisté le ministre de l'Intérieur. Selon Louis-Michel Bonté, secrétaire général de la préfecture, «les forces de l'ordre ne sont arrivées sur les lieux qu'à 18 h 53, au même moment que les pompiers».

A Clichy-sous-Bois, c'est une tout autre version que faisaient circuler hier les habitants rassemblés au pied des barres HLM. «Ils étaient neuf garçons à jouer au foot près de la centrale, assurait une mère de famille. Ils ne faisaient rien de mal. Mais l'un d'eux n'avait pas de papiers. Alors, il a eu peur en voyant la police.»

Selon le maire, «aucune tension particulière» ne régnait pourtant, ces derniers temps, dans la commune de 28 300 habitants. Bon nombre d'entre eux, choqués par les événements, hier, s'emportaient contre le comportement des policiers à leur égard : «Les képis nous harcèlent et jouent les cow-boys, mais personne ne vient quand on a besoin d'eux.»


Le Monde, le 29 octobre 2005
Deuxième nuit consécutive de violences à Clichy-sous-Bois
Extrait :

Le syndicat Action police CFTC a de son côté annoncé, samedi, qu'il avait adressé un courrier au ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, pour lui demander le renfort de l'armée. "Une guerre civile se déroule actuellement à Clichy-sous-Bois", écrit dans ce courrier Michel Thooris, secrétaire général du syndicat. "Des tireurs embusqués "snipent" la police". "Nous ne pouvons plus faire face à cette situation seuls, mes collègues n'ont ni l'équipement, ni la formation, ni l'entraînement pour le combat de rue. Seule l'armée, entraînée, équipée et formée à ce type de mission peut intervenir en toute sécurité pour stabiliser la situation."


Libération, 29 octobre 2005
Nouvelle nuit de violence à Clichy-sous-bois
Extrait :

Les troubles se sont principalement déroulés dans le quartier du Chêne-Pointu, qui avait déjà été jeudi soir le théâtre de violents affrontements entre jeunes et forces de l'ordre. La ville s'était embrasée à la suite du décès de deux adolescents de 17 et 15 ans, Ziad et Banou, morts électrocutés après s'être introduits dans l'enceinte d'un transformateur EDF. La rumeur s'était répandue que les deux jeunes s'étaient réfugiés dans cet endroit à la suite d'une course-poursuite avec la police, ce qui a été démenti par la préfecture.


Libération, 29 octobre 2005
Pompiers façon légions romaines
Extraits :

Comment porter secours quand les pompiers et leur matériel sont caillassés, harcelés par des groupes de jeunes très mobiles ? Les sapeurs-pompiers de Paris ont engagé depuis le début des années 2000 une action et une réflexion inspirées par l'expérience de leurs collègues en Ulster confrontés à des scènes d'émeute durant les trente années du conflit irlandais. Ils ont puisé dans leur culture militaire pour élaborer leur plan «violences urbaines». «Notre plan est calqué sur notre savoir-faire militaire, explique un officier. Il est gradué pour adapter la réponse à la gravité de la situation.»

«C'est la même organisation que pour un coup de main militaire», dit un spécialiste. Avant chaque intervention, le responsable des opérations évalue les risques. «On n'engage les moyens que s'il y a une urgence, explique un officier. S'il s'agit d'une poubelle en train de brûler sur une place, on la laisse se consumer toute seule.»

Les secouristes interviennent «en binômes» (un pompier porte la lance à incendie, l'autre est son servant) avec le concours de «guetteurs aériens», sur les toits et dans les étages des immeubles, chargés de les prévenir, par exemple, en cas de jets de projectiles. Ils bénéficient également de la protection des forces de l'ordre.

«On sort encadrés comme des légions romaines, ironise un secouriste. Mais il ne faut surtout pas répliquer aux provocations, aux agressions verbales, pour ne pas faire monter encore un peu plus la tension.»

Le capitaine Laurent Vibert se faisait l'écho d'une réflexion commune chez les pompiers face aux violences urbaines : «Pendant qu'ils nous agressent, ces jeunes ont peut-être un parent, un ami qui a besoin de nous, et de cela, ils ne sont pas conscients.»


De l'interview d'Alain Bentolila de septembre 2005 pour le Défenseur des Enfants :

Si les Z.E.P. ne sont pas une solution, que faut-il faire ?

Le problème est que notre société a laissé se constituer des ghettos sociaux. Ceux-ci n'ont rien à voir avec les ghettos anglo-saxons : les habitants des Chinatowns ont conservé leur culture, leur langue, leurs traditions, tout en étant capables de s'insérer dans la société américaine, d'y travailler, d'en maîtriser les codes. En France, les populations d'origines étrangères n'ont plus d'identité, car elles n'ont plus ni racines, ni culture, ni religion. Rares sont les maghrébins qui parlent réellement l'arabe et qui ont lu les sourates du Coran, ou les Sénégalais qui parlent le wolof. Ils se disent musulmans pour se donner une identité, car ils sont dans une situation d'acculturation totale. Nos ghettos sociaux sont des ghettos acculturés, et c'est là le drame. Car le vide culturel peut être comblé par n'importe qui, par n'importe quel faux prophète de quelque secte ou religion que ce soit.
Par ailleurs, les ghettos sociaux engendrent des ghettos scolaires : l'école au pied des tours. Il ne reste dans ces ghettos d'une part que les familles les plus pauvres, les plus acculturées, d'autre part ceux qui ont intérêt à y rester car ils sont dans un no man's land qui leur permet de faire du trafic. Tous les autres, ceux qui avaient un minimum de moyens financiers, ont quitté ces quartiers et retiré leurs enfants de ces écoles. Du fait de la superposition entre les ghettos sociaux et les ghettos scolaires, il est impossible sortir ces enfants de leur situation scolaire désastreuse sans modifier leurs conditions de vie.

CLICHY-SOUS-BOIS (AFP), le 30 octobre 2005, extraits - La ville de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a retrouvé le calme dimanche après trois nuits d'échauffourées, la dernière ayant été moins violente que les précédentes, malgré un bilan de 22 gardes à vues durant le week-end.

Clichy-sous-Bois a été le théâtre de troubles urbains très importants depuis le décès jeudi de deux adolescents de 17 et 15 ans, Ziad et Banou, électrocutés dans un transformateur EDF, où un troisième adolescent a également été blessé.

La rumeur s'était répandue que les deux victimes s'étaient réfugiées dans ce transformateur lors d'une course-poursuite avec la police, ce qu'ont démenti les différentes autorités.

"D'après l'audition du troisième jeune", qui a pu être entendu par les enquêteurs malgré ses blessures, "les trois adolescents ont pris la fuite à la vue d'un contrôle d'identité à Livry-Gargan. Ils se sont mis à courir parce que d'autres jeunes couraient. Ils se sont crus poursuivis alors qu'ils ne l'étaient pas", a déclaré samedi le procureur de Bobigny, François Molins.


CLICHY-SOUS-BOIS (AFP), 30 octobre 2005, extrait - L'avocat des familles des deux mineurs, Me Jean-Pierre Mignard, a annoncé dimanche qu'il allait porter plainte avec constitution de partie civile lundi, se demandant "pourquoi des jeunes qui n'ont rien à se reprocher" se sont sentis "suffisammment menacés pour pénétrer sur un site dangereux".


PARIS (AFP), 30 octobre 2005 - Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, a critiqué indirectement son collègue de l'Intérieur Nicolas Sarkozy en demandant qu'on ne traite pas les jeunes des banlieues difficiles de "racaille".

"Il ne faut pas dire aux jeunes qu'ils sont des racailles, il ne faut pas dire aux jeunes qu'on va leur rentrer dedans et qu'on va leur envoyer la police. Il faut y aller avec une volonté d'apaiser", a déclaré Azouz Begag à France 2.

Le mot de racaille avait été utilisé par le ministre de l'Intérieur lorsqu'il s'était rendu mardi soir à Argenteuil (Val d'Oise) pour vérifier la mise en place du nouveau dispositif contre les violences urbaines. Il avait été l'objet de cris hostiles, ponctués par le jet de projectiles divers.

Interrogé par France 2 pour savoir s'il pensait à Nicolas Sarkozy en disant cela, M. Begag a répondu : Ce sont "des mots que j'ai entendus, je ne sais pas qui les a prononcés".

PARIS (AP), le 31 octobre 2005, extrait - Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a confirmé lundi qu'une grenade lacrymogène avait été jetée dans une mosquée de Clichy-sous-Bois lors de la quatrième nuit de violences dans cette ville de Seine-Saint-Denis, sans que l'on puisse affirmer à ce stade qu'elle avait été lancée par un policier.

"En l'état de mes informations, je confirme que c'est bien une grenade lacrymogène, qui est en dotation dans les compagnies d'intervention (CRS, ndlr) qui étaient sur place en Seine-Saint-Denis cette nuit-là, ce qui ne veut pas dire que c'est un tir qui a été fait par un policier", a-t-il expliqué en arrivant à la préfecture de Bobigny. Mais "c'est l'enquête qui le dira".

"Il faut que je puisse envoyer des spécialistes pour savoir si la fameuse bombe lacrymogène a explosé à l'intérieur de la mosquée ou si quelqu'un l'y a mise, (...) et là aussi je donnerai tous les éléments, la police se doit d'être irréprochable", a ajouté Nicolas Sarkozy.


Edito du Figaro du 31 octobre 2005
L'éducation ou la sauvagerie
Par Yves Thréard, extrait :

A Clichy, en plus de dizaines de voitures, les émeutiers ont attaqué une école maternelle, un poste de police, la caserne des pompiers, un centre de tri postal et ont cherché à pénétrer dans la mairie. Les cibles n'ont pas été choisies au hasard. Les casseurs encagoulés, dont le maire dit qu'ils n'habitent pas tous sa commune, entendent ainsi montrer leur haine d'un ordre républicain dont ils se sentent exclus. L'explication vaut ce qu'elle vaut. Elle n'est pas suffisante et, surtout, elle n'excuse rien.

Les récents propos de Nicolas Sarkozy sur la nécessité «d'éradiquer la gangrène» des banlieues, de «nettoyer les cités au Kärcher» sont maladroits dans la forme, mais sur le fond ? Les déchaînements constatés ici et là en France portent davantage l'empreinte de la barbarie et de la sauvagerie gratuite que celle de la vengeance et du désespoir. Ainsi, comment comprendre le tabassage mortel, sous les yeux de sa famille, d'un agent commercial venu photographier un lampadaire jeudi à Épinay-sur-Seine ? Ce meurtre a-t-il déclenché des émeutes ? Est-il prévu une marche silencieuse, des fleurs et des couronnes en hommage à cet homme, «mort pour rien», sinon pour le vol de son appareil photo ?

Entre prévention et répression, depuis vingt ans, les responsables politiques cherchent des réponses aux violences urbaines. Trop souvent, elles sont malheureusement frappées du sceau de l'électoralisme. Or le problème doit être appréhendé à la base. L'une des solutions est sans doute dans la reprise en main de notre système éducatif. Vaste chantier.


Le Figaro, 31 octobre 2005
UNE ÉRUPTION de violence frappe depuis plusieurs jours certaines villes de la banlieue parisienne.
Par Delphine Chayet, extraits :

Les violences urbaines se sont déclenchées jeudi soir, après la mort de deux jeunes électrocutés dans un transformateur EDF. En trois nuits, 65 voitures et 12 poubelles sont parties en fumée, d'après la préfecture de Seine-Saint-Denis, et une école maternelle et la maison des associations ont été vandalisées. Dans la nuit de vendredi à samedi, la plus dure, un camion de CRS a reçu une balle, tandis que les forces de l'ordre subissaient des «jets de cocktails Molotov, pierres ou barres de fer», selon un officier.

En retour, les policiers ont tiré 150 flashballs et une cinquantaine de grenades lacrymogènes. Au total, 29 jeunes gens ont été interpellés.

Tout le week-end, des appels au calme émanant de responsables cultuels ou associatifs, ainsi que des parents des victimes, se sont multipliés. A la demande du ministre de l'Intérieur, l'Inspection générale des services – la police des polices – a été saisie. Invité, hier soir, du journal de TF 1, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il se rendrait désormais chaque semaine dans une banlieue difficile. Le ministre sera ce matin à la préfecture de Seine-Saint-Denis pour exprimer son soutien aux policiers, gendarmes et pompiers du département.


PARIS (AFP), le 31 octobre 2005 - Des dirigeants de gauche accusent Nicolas Sarkozy de faire plus de mal que de bien dans les banlieues, par des propos incendiaires et une politique inadaptée du tout répressif.

Alors que Clichy-sous-Bois a vécu dimanche une quatrième nuit d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, avec son cortège d'arrestations, de blessés et de véhicules incendiés, l'opposition affirme que les propos musclés du ministre de l'Intérieur ne font qu'aggraver les choses.

"Sarkozy créé un climat terrible" dans nos banlieues, a lancé lundi l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius, qui s'affirme "homme de terrain", puisqu'il est élu (premier adjoint) "d'une ville ouvrière de 27.000 habitants", le Grand Quevilly (Seine-Maritime).

Les violences à Clichy-sous-Bois sont "inacceptables, inadmissibles, intolérables", a-t-il poursuivi sur Europe 1, ajoutant que, dans les banlieues, "c'est tous les jours qu'il faut faire travailler à la fois les éducateurs, la société HLM, la justice, les professeurs".

Clichy-sous-Bois est en révolte depuis le décès jeudi de deux adolescents, morts électrocutés dans un local transformateur EDF. La rumeur s'est rapidement répandue qu'ils s'étaient réfugiés là pour échapper à la police, ce qu'ont démenti les autorités.

M. Sarkozy, dont des formules ont concentré les critiques ("nettoyer "au Kärcher", "racaille"), s'est rendu lundi dans une autre banlieue parisienne, Bobigny, avant de recevoir les familles de deux jeunes électrocutés.

"Le sarkozysme, ça ne marche pas", juge pour sa part l'ancien ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn.

"A se contenter de dire qu'on va régler les problèmes et à ne jamais les régler (...) à faire semblant qu'on peut se passer de la prévention, on aboutit à un échec grave dans les banlieues", a dit DSK dimanche.

Vendredi, le PS avait réclamé "des réponses sérieuses du ministre de l'Intérieur" après les premiers incidents à Clichy-sous-Bois.

La secrétaire nationale du parti chargée de la sécurité, Delphine Batho, avait mis en garde le ministre contre ses "diversions habituelles à coup de formules péremptoires ou de déplacements hypermédiatisés".

Et Jack Lang, député du Pas-de-Calais, accusait M. Sarkozy et le Premier ministre Dominique de Villepin "de faire du cinéma".

Le même jour, Arnaud Montebourg, un des fondateurs du courant Nouveau parti socialiste, dénonçait "le Sarko Circus", après les visites du ministre dans les quartiers difficiles d'Argenteuil ou de La Courneuve.

Pour le sénateur communiste Robert Hue, "le ministre de l'Intérieur est désormais le premier organisateur du désordre dans les quartiers et les villes qui subissent la crise urbaine".

"Il faut d'urgence arrêter ce pompier pyromane qui va finir par embraser toutes les banlieues de France", a affirmé lundi le député PS de l'Isère André Vallini, secrétaire national en charge des institutions et de la sécurité.

Les propos de M. Sarkozy ont été critiqués au sein même du gouvernement, quoique sur un ton plus modéré.

"Il ne faut pas dire aux jeunes qu'ils sont des racailles, il ne faut pas dire aux jeunes qu'on va leur rentrer dedans et qu'on va leur envoyer la police. Il faut y aller avec une volonté d'apaiser", a estimé dimanche Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances.



PARIS (AP), 30 octobre 2005 - Après les émeutes qui ont éclaté ce week-end à Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, suite à la mort de deux jeunes, le député socialiste du Val-d'Oise Dominique Strauss-Kahn s'en est pris dimanche au ministre de l'Intérieur en estimant que "le sarkozysme, ça ne marche pas".

"L'agitation de Nicolas Sarkozy, on commence à en voir les résultats", a déploré "DSK" lors du "Grand rendez-vous" sur Europe-1/TV5. "La méthode qui est la sienne n'aboutit pas, celle qui consiste à faire des rodomontades, mais en réalité à faire qu'il n'y ait pas plus de policiers", a-t-il déploré.

"Comme dans le même temps ont été supprimés tous les crédits d'Etat qui venaient aider les associations, toutes celles qui faisaient de la prévention, qui permettaient de maintenir le calme, en effet on a la situation qu'on constate aujourd'hui à Clichy-sous-Bois", a-t-il fustigé. "Le problème c'est que le sarkozysme, ça ne marche pas".

L'ancien ministre de l'Economie a toutefois reconnu qu'il pouvait y avoir des éclats, des difficultés sous n'importe quel gouvernement"; il condamne donc "totalement tout ce qui peut se passer à Clichy-sous-Bois".

"Il reste qu'à se contenter de dire que l'on va régler les problèmes et à ne jamais les régler", "à faire semblant qu'on peut se passer de la prévention et à ne pas véritablement mettre en oeuvre les forces de police nécessaires, ce qui est la situation aujourd'hui, on aboutit à un échec grave que je vis, moi, dans les banlieues", a ajouté "DSK", invitant Nicolas Sarkozy à sortir du "ministère de la parole". AP


PARIS (AP), 31 octobre 2005 - Le ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, Azouz Begag, a proposé lundi soir de rencontrer les proches des deux jeunes électrocutés jeudi dernier à Clichy-sous-Bois, après que ceux-ci eurent refusé de rencontrer le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

"S'ils ont refusé de recevoir Nicolas Sarkozy, je me porte tout à fait candidat, dès demain, à me présenter devant ces familles, et éventuellement à aller parler aux jeunes", a fait savoir Azouz Begag sur Europe-1. "Nous sommes dans une urgence de l'apaisement aujourd'hui, nous sommes dans une urgence du dialogue vrai".

Lundi, les familles des deux jeunes morts jeudi ont refusé d'être reçues par Nicolas Sarkozy, qu'elles ont jugé "incompétent". Elles ont souhaité rencontrer le Premier ministre Dominique de Villepin. AP


BOBIGNY (AP), le 31 octobre 2005 - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a promis lundi un renforcement des effectifs policiers dans les quartiers difficiles après les violences urbaines qui ont touché la banlieue parisienne en fin de semaine. Les familles des deux adolescents électrocutés jeudi dernier ont refusé d'être reçues place Beauvau.

"Nous allons renforcer les effectifs sur le terrain et ce sera le rôle de 17 compagnies républicaines de sécurité (CRS) qui seront dédiées de façon permanente dans tous les quartiers difficiles", a déclaré le ministre lors d'une rencontre à Bobigny (Seine-Saint-Denis) avec les forces de l'ordre et les pompiers du département.

En outre, les Renseignements généraux, les fameux RG, seront chargés "d'investir un certain nombre de cités pour repérer les chefs de bandes, les trafiquants et les caïds", a ajouté Nicolas Sarkozy. "On mettra le temps qu'il faut mais on garantira aux habitants (de ces quartiers) la sécurité à laquelle ils ont droit".

Les familles des deux adolescents électrocutés dans un transformateur, apparemment pour échapper à la police, ont refusé de rencontrer le ministre dans l'après-midi. "En aucun cas nous n'irons voir Sarkozy", qui est "très, très incompétent", a déclaré devant la presse à Clichy-sous-Bois Siyakah Traoré, le frère de Bouna. "J'aimerais me faire recevoir par le Premier ministre M. (Dominique) de Villepin, en toute urgence", a-t-il ajouté, avant de lancer un appel au calme.

A son arrivée à Bobigny, le ministre de l'Intérieur a confirmé qu'une grenade lacrymogène avait atterri dans une mosquée de Clichy-sous-Bois lors de la quatrième nuit de violences dans cette ville de Seine-Saint-Denis. "En l'état de mes informations, je confirme que c'est bien une grenade lacrymogène, qui est en dotation dans les compagnies d'intervention (CRS, ndlr) qui étaient sur place en Seine-Saint-Denis cette nuit-là, ce qui ne veut pas dire que c'est un tir qui a été fait par un policier", a-t-il expliqué en arrivant à la préfecture. "C'est l'enquête qui le dira".

Le ministre de l'Intérieur et des Cultes a précisé qu'il "rencontrerait l'imam de cette mosquée pour parler avec lui de ce qui s'était passé dans la mosquée, de manière à ce que le calme revienne". Des fidèles assistant à la prière dans la mosquée ont accusé la police d'avoir tiré deux grenades lacrymogènes dans le lieu de prière.

Saluant le "sang-froid" et "le professionnalisme" des forces de l'ordre, Nicolas Sarkozy a également souhaité pour que soit développé le système de vidéosurveillance dans le département. Il a rappelé que c'est l'exploitation de telles images qui "est à l'origine de l'identification, en 48 heures, des auteurs" de l'agression à mort d'un homme à Epinay-sur-Seine.

Pour la quatrième soirée consécutive, des incidents ont eu lieu dimanche soir à Clichy-sous-Bois où quelques voitures et des poubelles ont été incendiées. Des affrontements ont éclaté entre policiers et jeunes dans le secteur de la mosquée. Onze personnes ont été interpellées pour des dégradations de biens publics et bien privés ou détention de substances incendiaires.

Le maire socialiste de Clichy-sous-Bois Claude Dilain a plaidé pour la "transparence" dans l'affaire du gaz lacrymogène. "Si on continue à maintenir une espèce de brouillard, opaque, sur les circonstances, on va avoir les mêmes résultats, c'est-à-dire des émeutes", a-t-il expliqué. "Je ne pense pas qu'il y aura d'issue à court terme".

A l'issue de sa rencontre avec les forces de l'ordre, Nicolas Sarkozy a reçu cinq jeunes de Clichy. "On a demandé que justice soit faite, qu'il n'y ait pas de justice à deux vitesses, pas de justice discriminatoire", a rapporté l'un d'entre eux, Cyril. "On va essayer de faire de la médiation pour que ce soit un peu plus calme ce soir", a poursuivi ce jeune de 23 ans. AP

BOBIGNY (AFP), 31 octobre 2005, extraits - Trois jeunes hommes interpellés vendredi lors des émeutes à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont été condamnés à deux mois de prison ferme, lundi à Bobigny, où Nicolas Sarkozy avait auparavant réaffirmé sa "détermination totale" à lutter contre les violences urbaines.

Les trois hommes, âgés de 25 à 27 ans, étaient poursuivis pour "violences volontaires en réunion avec armes sur agent de la force publique". Le tribunal correctionnel de Bobigny les a condamnés à huit mois d'emprisonnement, dont six avec sursis, en ordonnant leur incarcération immédiate.

Une grenade lacrymogène avait alors été lancée en direction d'une mosquée de la ville, provoquant l'indignation des fidèles et des habitants.

"Il s'agit bien d'une grenade lacrymogène en dotation des compagnies d'intervention (CRS, ndlr) qui étaient sur place en Seine-Saint-Denis, ce qui ne veut pas dire que c'est un tir fait par un policier, c'est l'enquête qui le déterminera", a déclaré M. Sarkozy devant la presse.

Une source policière a ensuite déclaré à l'AFP que selon les "constatations faites par le laboratoire central", cette grenade avait bien été tirée par la police, mais qu'elle n'avait "pas explosé dans la salle de prière".

"Elle a été envoyée en l'air à l'aide d'un fusil avec une trajectoire instable", a précisé cette source. "Ensuite, sept petits pots qui contiennent le gaz ont explosé et libéré le gaz (...) Des impacts de petits pots ont été trouvés près d'une entrée de la salle de prière, mais pas à l'intérieur".
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