August 2, 2007
Pourquoi un Défenseur des Enfants et un contrôleur des lieux privatifs de liberté sans pouvoirs ?
EVRY, Essonne (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa volonté de faire du rétablissement de l'autorité républicaine "sa priorité" et redit qu'il n'y aurait "pas de pause" dans la lutte contre l'insécurité.
Il a aussi, à l'occasion d'un déplacement en banlieue parisienne, souligné avoir fait adopter le projet de loi renforçant la lutte contre la récidive.
"J'avais pris l'engagement auprès des Français de donner à la justice les moyens de lutter contre ce fléau du quotidien qu'est la récidive, j'ai tenu cet engagement", a-t-il déclaré.
"Le message que nous adressons aux délinquants est clair : l'emprisonnement est désormais la règle pour les multirécidivistes et, plus important encore, ils ne peuvent ignorer la peine minimale qui leur sera infligée", a ajouté le chef de l'Etat lors d'une visite du commissariat de police d'Evry, dans l'Essonne.
Nicolas Sarkozy était accompagné de Michèle Alliot-Marie, à laquelle il a récemment fixé pour objectif d'obtenir une baisse de la délinquance "de 5% en deux ans, pour la délinquance générale, de 10% pour la délinquance de voie publique".
Il a demandé à la ministre de l'Intérieur de "préparer une nouvelle loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure" afin, notamment, de "développer la place des nouvelles technologies".
Nicolas Sarkozy a souligné que la France pouvait disposer à tout moment de 150.000 policiers et 100.000 gendarmes, auxquels il associe les 250.000 sapeurs-pompiers civils et militaires.
Il a expliqué s'être rendu au commissariat d'Evry "par fidélité" avec les femmes et les hommes de la sécurité intérieure qu'il avait dirigés lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.
POLICIERS BLESSES
Le chef de l'Etat a d'abord visité un bureau d'accueil aux victimes avant de se faire expliquer par le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-André Graviassy, la situation dans l'Essonne.
Le responsable policier a souligné que de 2002 à 2006 la délinquance générale avait baissé de 4,5% dans le département et que le seul point noir restait la hausse de 8,7% des atteintes à l'intégrité physique.
Evoquant les violences urbaines, Jean-André Graviassy a souligné que des coups de feu avaient été tirés à plusieurs reprises ces six derniers mois contre des fonctionnaires, "avec des blessures deux fois sur trois."
Pour tenter de mettre fin à ces agressions, ses services traitent désormais les lieux des incidents comme des "scènes de crimes" et multiplient les recherches de témoignages, de façon à interpeller "les auteurs essentiels dans la semaine."
"Nous avons réussi à résoudre pratiquement toutes les affaires", a-t-il dit.
Venu accueillir Nicolas Sarkozy, Julien Dray, député socialiste de l'Essonne, a déploré que le gouvernement s'en tienne dans la lutte contre la délinquance, en particulier des jeunes, au "tout-carcéral" au lieu de jouer la prévention.
"Mon sentiment, c'est que tant qu'on sera dans l'inflation législative et dans le tout-carcéral, on n'apportera pas les solutions adéquates", a-t-il dit aux journalistes.
"Le problème aujourd'hui, c'est qu'on a pas concentré les moyens sur ce qu'on appelle la prévention précoce, ce qu'on fait d'autres pays comme le Canada par exemple et qui ont donc de meilleurs résultats", a-t-il estimé.
En marge de la visite, Jean-Pascal Stadler, secrétaire régional de l'Unsa-police, a rappelé que son organisation avait fait circuler un cahier de doléances évoquant le problème de la baisse des effectifs.
Selon lui, entre 400 et 600 postes n'ont pas été pourvus dans les quatre départements de la Grande Couronne parisienne, sur un effectif total de 12.000 hommes, en raison notamment de la faiblesse des mesures incitant les jeunes policiers à rester dans la banlieue parisienne.
Bain de flics à Evry pour Sarkozy • Le chef de l’Etat s’est autofélicité pour sa lutte contre l’insécurité. Libé, extrait Le commissariat, c’est tout ce que Nicolas Sarkozy, flanqué de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie, aura vu au cours de sa visite d’une heure et demie hier à Evry, banlieue réputée difficile de l’Essonne. Dans son discours en présence des policiers d’Evry mais aussi du député socialiste de l’Essonne Julien Dray et du procureur de la République Jean-François Pascal, le chef de l’Etat a une fois de plus insisté sur la «fermeté» dans la lutte contre la délinquance et sur la «culture du résultat». «La pensée unique nous disait qu’on ne pouvait rien faire contre la délinquance, que c’était la société qui était comme ça. J’ai prouvé, nous avons prouvé qu’une autre politique était possible», a-t-il rappelé aux policiers réunis devant lui, avant de les inciter à «poursuivre dans cette voie». Sans relâche. Dans cet objectif de lutte sans relâche contre la délinquance, il s’est ensuite engagé à donner l’exemple, en déclarant vouloir «être le Président d’une France dans laquelle tous les moyens de l’Etat seront mobilisés pour améliorer la sécurité des Français». |
Posted 18 years, 5 months ago on August 2, 2007
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Re: Pourquoi un Défenseur des Enfants et un contrôleur des lieux privatifs de liberté sans pouvoirs ?
EVRY (AFP) - Nicolas Sarkozy a tenu mercredi, lors d'une visite à Evry, un discours appelant à la mobilisation de "tous les moyens de l'Etat" pour la sécurité des Français rappelant ceux qu'il tenait lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.
"Je veux être le président de la République d'une France dans laquelle tous les moyens de l'Etat seront mobilisés pour améliorer la sécurité des Français", a-t-il lancé, à l'occasion d'une visite en compagnie de Michèle Alliot-Marie à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l'Essonne.
Julien Dray, député de l'Essonne, spécialiste des questions de sécurité au Parti socialiste et conseiller de Ségolène Royal lors de la campagne de l'élection présidentielle, a relevé après le départ du président: "on croyait entendre celui de 2002, de 2003, de 2004, de 2005, un discours où il excelle, il le connaît, il l'a rodé. C'est un discours de la fermeté, de la volonté, en direction des policiers".
La ministre de l'Intérieur ne s'est pas exprimée au cours de la visite, à l'occasion de laquelle le président a visité l'ensemble des installations de la DDSP et s'est entretenu avec de nombreux fonctionnaires.
Il s'est notamment intéressé aux activités du service d'accueil et de soutien des victimes. La psychologue Gaëlle Wcsislo a reçu, depuis deux mois et demi qu'elle y est affectée, "71 personnes, en majorité des femmes ayant subi des violences conjugales". Et de relever qu'elle n'avait "jamais imaginé qu'il y ait autant de victimes" de tels comportements.
Pour le président, "il faut poursuivre le travail engagé dans les forces de sécurité intérieure", et c'est en ce sens qu'il a fixé "des objectifs ambitieux" à la ministre de l'Intérieur qui a, selon lui, "toutes les qualités pour les remplir".
S'il a évoqué le terrorisme, en appelant à une "très réelle vigilance (parce que) la France n'est pas un sanctuaire", il s'est de nouveau exprimé sur la délinquance des mineurs et la multi-récidive, objets d'une loi controversée par les milieux judiciaires et éducatifs.
"Nos principes sont dépassés", en matière de délinquance des mineurs, a jugé Nicolas Sarkozy, en se référant à l'ordonnance de 1945 qui la régit: "les 62 années écoulées depuis sa rédaction l'ont rendue obsolète et inadaptée", a-t-il commenté.
Il a également fait part de sa volonté que "le cancer de la multi-récidive, ce soit terminé". Rappelant qu'il s'était "engagé, une fois élu (président) à faire du rétablissement de l'autorité républicaine (sa) priorité", M. Sarkozy a insisté sur ce "mot autorité".
"Il ne me fait pas peur, l'autorité, ce n'est pas l'autoritarisme, ce n'est pas l'obéissance aveugle, c'est l'obéissance consentie, l'autorité ce n'est pas la crainte, c'est le respect, ce n'est pas la force, c'est la légitimité", a martelé le président.
Il a toutefois appelé les "détenteurs de l'autorité" que sont policiers et gendarmes à l'"exercer avec discernement et sens de la responsabilité". "Les fautes graves, les compromissions, les abus d'autorité ne sauraient faire l'objet d'aucune mansuétude", a-t-il prévenu.
Pour Julien Dray, ce discours marque une "logique de la poursuite des dispositifs législatifs visant à sanctionner de plus en plus, d'inflation carcérale, avec un bilan d'échec".
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"Je veux être le président de la République d'une France dans laquelle tous les moyens de l'Etat seront mobilisés pour améliorer la sécurité des Français", a-t-il lancé, à l'occasion d'une visite en compagnie de Michèle Alliot-Marie à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l'Essonne.
Julien Dray, député de l'Essonne, spécialiste des questions de sécurité au Parti socialiste et conseiller de Ségolène Royal lors de la campagne de l'élection présidentielle, a relevé après le départ du président: "on croyait entendre celui de 2002, de 2003, de 2004, de 2005, un discours où il excelle, il le connaît, il l'a rodé. C'est un discours de la fermeté, de la volonté, en direction des policiers".
La ministre de l'Intérieur ne s'est pas exprimée au cours de la visite, à l'occasion de laquelle le président a visité l'ensemble des installations de la DDSP et s'est entretenu avec de nombreux fonctionnaires.
Il s'est notamment intéressé aux activités du service d'accueil et de soutien des victimes. La psychologue Gaëlle Wcsislo a reçu, depuis deux mois et demi qu'elle y est affectée, "71 personnes, en majorité des femmes ayant subi des violences conjugales". Et de relever qu'elle n'avait "jamais imaginé qu'il y ait autant de victimes" de tels comportements.
Pour le président, "il faut poursuivre le travail engagé dans les forces de sécurité intérieure", et c'est en ce sens qu'il a fixé "des objectifs ambitieux" à la ministre de l'Intérieur qui a, selon lui, "toutes les qualités pour les remplir".
S'il a évoqué le terrorisme, en appelant à une "très réelle vigilance (parce que) la France n'est pas un sanctuaire", il s'est de nouveau exprimé sur la délinquance des mineurs et la multi-récidive, objets d'une loi controversée par les milieux judiciaires et éducatifs.
"Nos principes sont dépassés", en matière de délinquance des mineurs, a jugé Nicolas Sarkozy, en se référant à l'ordonnance de 1945 qui la régit: "les 62 années écoulées depuis sa rédaction l'ont rendue obsolète et inadaptée", a-t-il commenté.
Il a également fait part de sa volonté que "le cancer de la multi-récidive, ce soit terminé". Rappelant qu'il s'était "engagé, une fois élu (président) à faire du rétablissement de l'autorité républicaine (sa) priorité", M. Sarkozy a insisté sur ce "mot autorité".
"Il ne me fait pas peur, l'autorité, ce n'est pas l'autoritarisme, ce n'est pas l'obéissance aveugle, c'est l'obéissance consentie, l'autorité ce n'est pas la crainte, c'est le respect, ce n'est pas la force, c'est la légitimité", a martelé le président.
Il a toutefois appelé les "détenteurs de l'autorité" que sont policiers et gendarmes à l'"exercer avec discernement et sens de la responsabilité". "Les fautes graves, les compromissions, les abus d'autorité ne sauraient faire l'objet d'aucune mansuétude", a-t-il prévenu.
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