November 2, 2005

Gadgets, populisme et arbitraire


Le Monde, le 1er novembre 2005
Azouz Begag sous le feu des critiques

Les propos du ministre délégué ont fait vivement réagir les proches de Nicolas Sarkozy. Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse, a affirmé qu'Azouz Begag, "a perdu une bonne occasion de se taire" en critiquant Nicolas Sarkozy. Selon lui, les propos du ministre sont "un peu une condamnation du travail de la police".

Alain Marleix, député du Cantal, est allé plus loin , exigeant la démission de M. Begag. "J'ai été très choqué par le comportement" de M. Begag, a déclaré M. Marleix, par ailleurs secrétaire national UMP aux élections. "Dans pareille circonstance, la solidarité gouvernementale est une exigence minimale", a déclaré M. Marleix. "M. Begag a besoin d'exister, il a un ministère gadget et doit montrer qu'il a une utilité", a poursuivi le député. "Mais ça ne doit pas se faire au prix d'un manquement grave à la solidarité gouvernementale".

Communiqué de la LDH du 28 septembre 2005

Garde des Sceaux ou Garde des commodités ? État de droit ou État de police ?

Qu’est devenue la République pour qu’un ministre de la Justice s’autorise à enjoindre aux parlementaires de violer la Constitution ?

Monsieur Clément, que l’on croyait « ministre du droit », annonce un projet de loi comportant l’institution d’une peine – ou plus exactement d’une mesure de sûreté, mais le problème reste le même – … rétroactive. Ainsi, à seule fin de se poser en protecteur des victimes d’infractions sexuelles, le gouvernement revendique-t-il la violation délibérée de l’article 8 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen et invite à ne pas saisir le Conseil constitutionnel de cet excès de pouvoir sans précédent depuis le régime de Vichy.

Bien entendu, l’argument de la protection des victimes n’est que faux-semblant cynique : ce même gouvernement a drastiquement réduit les moyens financiers du suivi socio-judiciaire seul efficace en la matière.

Gadgets, populisme et arbitraire : telle semble être la devise des gouvernants actuels. La Ligue des droits de l’Homme veut croire qu’il se trouvera encore au moins soixante parlementaires pour avoir le courage de ne pas se rendre complices de cette forfaiture. Elle appelle les élus de la République à prendre leurs responsabilités.

PARIS (AP), le 1er novembre 2005 - Le député UMP du Cantal Alain Marleix a demandé mardi la démission du ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, qu'il accuse de s'être désolidarisé du gouvernement en critiquant les propos employés par Nicolas Sarkozy lors de ses visites en banlieue parisienne.

"Quand on n'est pas d'accord dans un gouvernement et qu'on s'en désolidarise, et bien on démissionne, c'est la logique même des institutions de la Ve République", a affirmé M. Marleix sur France-Inter. "Il faut qu'il aille jusqu'au bout de cette logique, me semble-t-il. C'est mon point de vue."

Le député du Cantal, proche de Nicolas Sarkozy, s'est déclaré "choqué, comme beaucoup de Français, par le comportement et par la réaction à tous ces tristes événements du week-end de M. Azouz Begag".

"Nous avons un ministre de l'Intérieur qui mène une politique courageuse, lucide, donc je trouve que l'attitude de M. Azouz Begag de se désolidariser du ministre d'Etat (Nicolas Sarkozy) dans des moyens pareils n'est pas une bonne attitude", a-t-il expliqué. "Quand on appartient à un gouvernement, la moindre des choses dans les périodes difficiles c'est l'obligation de solidarité gouvernementale. C'est pour ça que j'ai demandé sa démission."

Azouz Begag a critiqué mardi Nicolas Sarkozy, estimant que les mots "racaille" et "Kärcher" employés par le ministre de l'Intérieur lors de ses visites en banlieue parisienne s'apparentaient à une "sémantique guerrière". AP


PARIS (AP), le 2 novembre 2005, extrait - L'occasion, pour le chef de l'Etat, de fixer la feuille de route du gouvernement. Il a ainsi demandé qu'un bilan soit dressé d'ici un mois des mesures déjà prises dans le cadre des plans Borloo de cohésion sociale et de rénovation urbaine pour "accélérer et renforcer leur efficacité". Il a également confié à Dominique de Villepin la préparation du plan de prévention de la délinquance, dont M. Sarkozy avait initialement été chargé pour courant décembre.

En réponse, le Premier ministre s'est engagé à oeuvrer pour "l'égalité des chances" et a annoncé un "plan d'action" pour l'emploi des jeunes en Seine-Saint-Denis et l'éducation "avant la fin du mois de novembre". Il a précisé que le plan de prévention serait préparé sous sa "coordination" dans "les prochaines semaines".

Pour Dominique de Villepin, il s'agissait de rectifier le tir après l'impression de flottement des derniers jours. Jusqu'à mardi, Nicolas Sarkozy s'est en effet retrouvé seul en première ligne.


PARIS (AP), le 2 novembre 2005, extrait - "Il ne peut pas y avoir, il n'y aura pas de zone de non-droit en France", a-t-il - Villepin - ajouté. A cet égard, il a rappelé que le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy "a pris les mesures nécessaires". "Je sais que je peux compter sur lui", a-t-il dit.
Posted 20 years, 4 months ago on November 2, 2005
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