August 9, 2007

Synergie-Officiers, RESF et l'USM dénoncent tandis que l'OIP et des mécecins s'inquiètent


PARIS (AFP) - L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) a vivement réagi jeudi aux critiques du syndicat policier Synergie-Officiers, accusé de "bafouer l'autorité judiciaire" en dénonçant la remise en liberté d'un pédophile présumé à Créteil.

"Il est inacceptable qu'un syndicat de policiers se permette de commenter une décision de justice", a estimé Laurent Bedouet, secrétaire général de l'USM, interrogé par l'AFP.

"On se plaint d'une absence de respect de l'autorité et les premiers à bafouer l'autorité judiciaire, ce sont les syndicats de policiers", a ajouté le magistrat.


L'USM a aussi précisé que le juge des libertés et de la détention (JLD) n'avait pas été saisi dans ce dossier, contrairement à ce qu'a affirmé Synergie-Officiers dans son communiqué.

Le syndicat policier s'est dit jeudi "scandalisé par la remise en liberté par le JLD" d'un pédophile présumé, mis en examen mardi soir à Créteil pour des agressions sexuelles sur mineurs.

"Je n'ai jamais été saisie, je n'ai jamais eu ce dossier", a de son côté souligné Françoise Barbier-Chassaing, JLD de permanence mardi soir à Créteil.

Le parquet de Créteil, qui avait requis le placement en détention provisoire du suspect, âgé de 50 ans, a décidé dès mercredi de faire appel de son placement sous contrôle judiciaire, assorti d'une obligation de soins.

L'USM a aussi rappelé que "la loi Clément de mars 2007 a de nouveau restreint les conditions de placement en détention provisoire".


PARIS (AFP) - Le syndicat de police Synergie-Officiers s'est dit "scandalisé" jeudi par la remise en liberté d'un pédophile présumé, mis en examen mardi soir à Créteil pour des agressions sexuelles sur mineurs.

(...) Dans un communiqué, Synergie-Officiers, second syndicat d'officiers de police, se dit "scandalisé par la remise en liberté par le JLD (juge des libertés et de la détention)" de ce quinquagénaire interpellé dimanche à Disneyland Paris (Seine-et-Marne) alors qu'il filmait avec un caméscope les fesses de petites filles, après leur avoir mis du poil à gratter.

Le syndicat dénonce une décision "totalement irresponsable qui témoigne d'un profond mépris pour les victimes et le travail des enquêteurs" et rappelle que "l'action de la police n'a de sens que si la justice remplit son office avec discernement mais sans faiblesse".


RESF dénonce l’arrestation de six parents d’élèves sans papiers
20minutes.fr, le 09/08/2007

Alors que le ministre de l’Immigration Brice Hortefeux rencontre son homologue Italien pour discuter fermeture des frontières à Nice ce jeudi, le Réseau éducation sans frontières tire la sonnette d’alarme. RESF dénonce l’arrestation lundi d’au moins six parents ou grands-parents d'enfants scolarisés à Paris, placés mardi en centre de rétention.

«Il est clair que la brutalité monte d'un cran», accuse le réseau dans un communiqué. «Il y a aujourd'hui la volonté évidente de profiter du mois d'août pour “se rattraper”», poursuit RESF: «Les écoles sont fermées et la mobilisation sans faille, comme rebondissante d'un établissement à l'autre, qui a marqué ces deux dernières années est plus difficile en ce moment (...) Pendant le mois d'août, la fabrique à orphelins accélère ses cadences».

Soulignant que «chaque tentative d'expulsion de la préfecture de police suscitera la même indignation», RESF appelle à un rassemblement ce jeudi entre 12h et 13h, entre le Parvis de l'Hôtel de Ville et l'annexe de la préfecture de Police, 12 quai de Gesvres.


Un monde de fous :
Comment notre société maltraite ses malades mentaux
de Patrick Coupechoux (Auteur),
Jean Oury (Préface)
Chez Seuil, février 2006

Comment notre époque fait-elle face au problème de la maladie mentale ?


Daniel, trente de QI et déjà un an de prison • Les experts s’inquiètent du sort de ce malade mental incarcéré aux Baumettes.
Libé jeudi 9 août 2007

Daniel a 55 ans. Il marche mal, traîne les pieds. Il est petit, très maigre. «Dès qu’il y a du mistral, il tombe», raconte sa sœur. Il ne sait ni lire, ni écrire. N’a jamais pu aller à l’école. Son QI est de 30, c’est-à-dire au plus bas. Atteint d’une débilité mentale profonde, il est en détention provisoire depuis plus d’un an à la prison des Baumettes de Marseille, accusé d’un viol sur son jeune neveu.

«L’affaire est confuse, mais en tout cas il n’a rien à faire en ­prison», explique-t-on à l’Observatoire international des prisons (OIP)
, qui vient de révéler l’histoire. «La quasi-totalité des experts qui ont eu à l’examiner s’accordent à dire que son état est incompatible avec la détention et qu’il doit être pris en charge dans un établissement spécialisé.» Ainsi, le 11 juillet 2006, après son incarcération, les experts se sont montrés très clairs : «l’infraction constatée est en relation directe avec la pathologie mentale dont il est atteint. Il doit être considéré comme ayant été atteint, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique abolissant totalement son discernement et le contrôle de ses actes.» En conséquence, «il n’est pas accessible à une sanction pénale».

Sur répondeur. Et pourtant, Daniel reste en prison. Une nouvelle expertise, réclamée par le juge, a fait état «d’un discernement altéré», qui laisse alors ouvert la possibilité d’un procès. On en est là. Et le temps passe. Personne ne paraît pressé. Quand on tente de joindre son avocate, commise d’office, un répondeur lâche que le cabinet est fermé tout le mois d’août, mais que «le courrier est régulièrement relevé». Qu’est ce qu’un mois perdu pour un débile profond ?

A ses sœurs qui vont le visiter, Daniel baragouine, dit qu’il n’en peut plus. Et qu’il veut retourner dans cette drôle de maison, plantée en plein milieu de la zone industrielle d’Aubagne (Bouches-du-Rhône). C’est là qu’il a vécu avec ses cinq frères et sœurs, son père routier et sa mère faisant des ménages. A la suite d’une hémorragie cérébrale néonatale, Daniel est né lourdement handicapé. Rien ne peut changer. «Sa pensée est ralentie, pauvre, rudimentaire, lui interdisant tout raisonnement logique, toute possibilité d’abstraction, de conceptualisation. Il a une vie affective instinctuelle, ses facultés intellectuelles sont frustes», détaille en 2003 une expertise qui conclut que Daniel présente «une débilité profonde», et qu’«il a besoin de tutelle et de surveillance» de manière à être «protégé de façon continue».

«Avec Daniel, il n’y a jamais eu de problèmes», se souvient une de ses sœurs. «A la mort de nos parents, il est resté dans la maison, puis un de mes frères a squatté chez lui, avec sa femme et ses deux enfants. On était contre. Il y avait plein de mauvaises fréquentations. Et puis ma belle-sœur le laissait garder les enfants, ce n’était pas bien, et elle s’en allait toute la journée.» Que s’est-il passé ? «Il a reconnu avoir eu des gestes avec mon neveu, mais vous savez, on peut lui faire dire n’importe quoi», le défend sa sœur.

Illégal. A la prison, tout est compliqué. Ou absurde. Daniel marche mal. Dès qu’on le bouscule, il risque de tomber. Il ne va jamais en promenade, ne parle à personne. Il a peur de l’eau. «Il dort souvent par terre, parce qu’il ne peut pas monter sur son lit», raconte une de ses sœurs. «La cantine ? Ce n’est pas possible, il se fait tout voler. Mais les gardiens sont plutôt gentils. Quand on va le voir au parloir, ils le font rentrer, puis partir en dernier. Pour éviter les bousculades.»

Tous les observateurs notent qu’il devrait être hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Non sans raison, l’OIP rappelle que «l’article D 398 du Code de procédure pénale indique clairement que les détenus atteints de troubles mentaux […] ne peuvent être maintenus dans un établissement pénitentiaire .» En juillet 2006, la France a déjà été condamnée par la Cour européenne en raison du maintien en prison d’un détenu souffrant de graves troubles mentaux.


- Qu’est ce qu’un mois perdu pour un débile profond ? -


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Re: Synergie-Officiers, RESF et l'USM dénoncent tandis que l'OIP et des mécecins s'inquiètent
Actualité | France
Polémique après la remise en liberté d'un pédophile
Actualisé le 10 août 2007 : 08h26

Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, Alain L., 50 ans, avait un casier judiciaire vierge mais un passé de pervers sexuel.

L'AFFAIRE devrait faire grand bruit. Au surlendemain de la remise en liberté sous contrôle judiciaire - assortie d'une obligation de soins - d'un pédophile présumé, interpellé dimanche à Disneyland, la polémique enfle.

Le parquet de Créteil (Val-de-Marne) a décidé hier de faire appel de la décision du juge d'instruction qui avait considéré que la détention provisoire d'Alain L., 50 ans, mis en examen pour « violences volontaires », « détention et importation d'images pornographiques », « agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans » et « viol », ne s'imposait pas. Une source judiciaire a déclaré hier au Figaro : « Toutes les victimes du suspect n'ont pas été entendues, et il peut faire pression sur elles. Il peut également tout à fait récidiver. »

Alain L., un fonctionnaire au casier judiciaire vierge, avait été surpris dimanche à Disneyland par une femme alors qu'il filmait des petites filles qui avaient baissé leur culotte pour se gratter. Le stratagème de l'individu qui, en quatorze jours, s'était rendu à 18 reprises au parc d'attractions, était rodé. « Il mettait du poil à gratter dans le bas du dos de ses victimes pour pouvoir ensuite les filmer avec son Caméscope », explique-t-on de source policière.

Lors de leur perquisition en début de semaine au domicile d'Alain L. à Saint-Maurice (Val-de-Marne), les enquêteurs ont découvert des milliers d'images pédo-pornographiques dans son ordinateur ainsi que des DVD comportant des scènes semblables qu'il avait enregistrées sur Internet ou lui-même filmées.

Tableau de chasse

Il est par ailleurs accusé de s'être rendu coupable en 1999 et en 2000 d'attouchements sur deux de ses nièces, âgées de 15 et 16 ans, qu'il avait au préalable droguées. L'une avait été violée. Il aurait également commis entre 2003 et 2006 des agressions sexuelles sur trois enfants de moins de 15 ans d'un de ses couples d'amis de Haute-Garonne. « Des faits qu'il a pour la plupart reconnus », indique-t-on de source proche de l'enquête. En 1998, Alain L. avait déjà été arrêté à Agde pour avoir filmé des jeunes filles. À l'époque, on avait simplement retenu contre lui une atteinte à la vie privée.

Devant un tel tableau de chasse, Patrice Ribeiro, secrétaire général adjoint du syndicat de policiers Synergie-officiers, s'insurge : « L'individu est désormais dans la nature et il peut recommencer. C'est scandaleux. En agissant ainsi, le juge a montré un mépris total envers les policiers et les familles qui vivent un véritable traumatisme. » En écho, Jean-Claude Delage, le patron du syndicat de police Alliance, affirme : « On peut s'interroger sur la cohérence de la décision judiciaire qui met à mal le travail des forces de l'ordre. Mais j'ai surtout une pensée pour les victimes qui doivent avoir un sentiment d'injustice et d'incompréhension. »

Une charge qui indigne Laurent Bedouet, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), pour lequel « ce sont des arguments inacceptables. Les syndicats de police devraient s'interdire de commenter des décisions de justice. Ils bafouent l'autorité judiciaire. L'émotion ne peut pas être un critère d'incarcération ».

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