November 3, 2005

L'avis de l'ODAS


Que fait on lorsque le déficite relationnel parents-enfant et entre enfants de la fratrie est à l'initiative des institutions et dans l'intérêt de tiers ?

Le Monde, le 2 novembre 2005
La progression de la violence dans les relations sociales se répercute sur les enfants, selon un rapport

"Contrairement à une idée reçue" , affirme l'ODAS, la précarité économique ne constitue que très minoritairement un facteur de risque : elle ne concerne que 13 % des enfants. "Depuis la création duRMI, elle est assez rarement à l'origine directe d'un signalement", note l'Observatoire dans son rapport. De même, les troubles psychopathologiques des parents sont relativement rares : ils concernent seulement 13 % des enfants.

En revanche, le "déficit relationnel entre parents et enfants, d'une part, entre les familles et leur environnement, d'autre part" , explique, selon l'ODAS, la grande majorité des signalements. "Le facteur le plus fréquemment cité est celui des "carences éducatives des parents", qui renvoie souvent à une immaturité des parents, à une absence de repères, à un repli sur soi, note l'ODAS. Cela permet de relever à nouveau l'importance de l'isolement social, bien souvent à l'origine de la dégradation du comportement des familles."

Pas concerné par ces portraits :

PARIS (AFP), le 2 novembre 2005 - Quelque 95.000 enfants ont été maltraités ou menacés en 2004 dans leur sécurité, leur moralité, leur santé et leur éducation, un chiffre en hausse annuelle de 7% sur fond de "fragilisation des familles", selon les chiffres des départements connus mercredi.

"En 2004, 95.000 enfants ont fait l'objet d'un signalement par les conseils généraux, ce qui représente une augmentation de 6.000 enfants par rapport à 2003, soit une évolution de 7%" par rapport à 2003, selon une enquête de l'Observatoire national de l'action sociale décentralisée (ODAS) auprès des départements, responsables de la protection de l'enfance.

Entre 2003 et 2004, le nombre d'enfants maltraités - "victimes d'abus sexuels, de violences physiques ou psychologiques, de négligences lourdes" - est passé de 18.000 à 19.000, détaille l'ODAS.

Dans le détail, 6.600 enfants ont subi des violences physiques (contre 5.800 en 2003), 5.500 des violences sexuelles, 4.400 ont été victimes de négligences lourdes, et 2.500 de violences psychologiques.

"Selon les départements, cette évolution traduirait une progression de la violence dans les relations sociales", estime l'ODAS, qui ajoute que "les enfants accueillis" dans les foyers "seraient de plus en plus violents".

L'augmentation du nombre d'enfants en danger est plus forte (+5.000, 76.000 au total): "L'enfant n'est pas maltraité mais vit dans un contexte familial particulièrement dégradé qui menace son développement sur le plan éducatif et/ou matériel", selon la définition de l'ODAS.

Les "carences éducatives" des parents sont une fois sur deux à l'origine des menaces qui pèsent sur le bien-être des mineurs, alors "confrontés à des problèmes de scolarisation et de socialisation".

Viennent ensuite les conflits de couple et séparation (30% des enfants menacés), les problèmes psycho-pathologiques des parents ou leur dépendance à l'alcool ou la drogue.

Le chômage et les difficultés financières ne sont mentionnés que dans 13% des cas, un peu plus souvent que le cadre de vie et l'habitat (8%), et l'errance et la marginalité (4%).

"Contrairement à une idée plus ou moins répandue, la précarité économique ne constitue que minoritairement un facteur de danger", assure l'ODAS. "Depuis la création du Revenu minimum d'insertion (RMI, en 1988, ndlr), elle est assez rarement à l'origine directe d'un signalement".

En revanche, l'ODAS insiste sur "l'isolement social, bien souvent à l'origine de la dégradation du comportement des familles", surtout dans le cas des familles monoparentales.

A l'heure des réponses, l'ODAS plaide pour "de nouvelles solidarités de proximité" pour briser cet isolement social. Le délégué général de l'ODAS, Jean-Louis Sanchez, avait développé ce thème en 2004 en défendant la grande cause nationale de la fraternité.

Dans 60% des cas, les dossiers des enfants signalés par les Conseils généraux ont été transmis à la justice. Les autres ont fait l'objet d'une mesure administrative.

L'ODAS suggère par ailleurs de clarifier le rôle des départements et de la justice dans le traitement des signalements.

Le ministre délégué à la Famille Philippe Bas, qui envisage un projet de loi pour réformer la protection de l'enfance, propose également de renforcer le rôle du Conseil général, dans la protection de l'enfance.

Association regroupant des élus de gauche et de droite, l'ODAS entend fournir aux élus des informations pour optimiser leur politique.

Posted 20 years, 3 months ago on November 3, 2005
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