August 12, 2007

« L'ère du soupçon généralisé se clôt après la première guerre mondiale »


Sois mobile, flexible, adaptable, performant, polyvalent, etc., ou autrement tu meurs, à tout le moins de cette mort sociale que représente la relégation hors des circuits de la production des richesses et de la distribution du pouvoir :: l'instrumentalisation sauvage de la mobilité clive deux profils d'individus, les gagnants et les perdants, ceux dont les nouvelles règles du jeu maximisent les chances et ceux qui sont invalidés parce qu'ils ne savent pas ou ne peuvent pas jouer.

Extrait d'un article de Robert Castel paru dans Le Monde du 07.06.01 • « Risquophiles », « risquophobes » : l'individu selon le Medef


Deux extraits de « Ni père ni mère, histoire de l'assistance publique (1874-1939) », Ivan Jablonka, chez Seuil, février 2006 :





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Page 53-54, « A l'instar des colonies agricoles rêvées sous la monarchie de juillet par un Huerne de Pommeuse ou un Frédéric-Auguste Demetz, l'Assistance publique veut transformer des enfants selon un projet normatif cohérent, programme de résurection sociale qui modèle autant les corps que les âmes. »


Extrait de RHEI,
Numéro 5, 2003 - Pratiques éducatives et systèmes judiciaires • Entre Rousseau et péché originel. Le modèle néerlandais de la protection de l’enfance au XIXe siècle

« Quelques années plus tard, dans une enquête, É. Ducpétiaux, inspecteur général des prisons de la Belgique, un des nombreux visiteurs des colonies, compte dans ces établissements, pour 1848, 11.859 personnes, dont près de 1.500 enfants. Pour Ducpétiaux, ces chiffres ne reflètent pas un succès. Au contraire, selon lui, le mouvement a presque totalement échoué. Peu de familles indigentes sont parvenues à l'indépendance économique par l'exploitation de leur ferme. Parmi les mendiants et les vagabonds condamnés, plus de la moitié récidive ; enfin, rien n'est prévu pour les enfants qui sortent des colonies. A la même période, G. de Lurieu et H. Romand, deux inspecteurs des établissements de bienfaisance français, envoyés par leur gouvernement pour étudier l'organisation des colonies, portent aussi un jugement critique9. D’ailleurs, après avoir lentement déclinée, les colonies ferment définitivement en 1869.

Et pourtant
, c'est surtout à partir des expériences de la Société de bienfaisance que le modèle de la colonisation agricole se diffuse en Europe. Critiqué vers 1850, il apparaît vingt années auparavant comme une réussite. Ces établissements sont pendant plusieurs années l'objet d'une attention particulière des réformateurs sociaux, des gouvernements et de tous ceux qui cherchent une solution à la question sociale, des « »touristes amateurs qui viennent tous les ans en Hollande sous prétexte d'étudier les colonies »», selon Lurieu et Romand. Un grand nombre d’ouvrages sur le sujet paraît. En France, l'ancien député M.L.-F. Huerne de la Pommeuse rédige l'un des plus connus, décrivant l'organisation des colonies agricoles pour indigents qu'il a visitées lors de son voyage aux Pays-Bas en 1829. Il avance avec enthousiasme que « [la] Société de bienfaisance aura rendu, chaque année, à l’ordre social, comme lui devenant désormais utile, plusieurs centaines d’individus qui, précédemment, n’y apportaient que la honte, l’inquiétude et des charges d’une progression effrayante ». De plus, il développe un programme de colonisation, parce qu’il est convaincu, par l’exemple de la Société de Bienfaisance, que « les pauvres réunis en colonies peuvent être dirigés vers la morale avec plus de succès ».

Dans les années 1830, l’idée de la colonisation
en faveur de la régénération des mendiants, vagabonds, pauvres et criminels, bénéficie pour sa diffusion de l'intérêt de deux milieux sociaux, celui de la réforme pénitentiaire et celui du monde associatif agricole. Cette idée subit cependant quelques altérations importantes, dont la principale est, du moins pour l’histoire de la protection de l’enfance, que le modèle, développé pour l’hébergement des adultes, est adapté aux enfants. Il en est ainsi aux Pays-Bas avec Mettray, en Belgique et en France.




Extrait de « Jeunes sans domicile fixe et la rue »
de Jacques Guillou, chez l'Harmattan



SAINT-VENANT, Pas-de-Calais (AP), 20 juillet 2006, extrait - Près de quatre ans après leur création, le ministre de la Justice Pascal Clément a jugé "très positif" le bilan des centres éducatifs fermés (CEF). En visite jeudi matin à Saint-Venant (Pas-de-Calais), dans l'un des derniers des 17 établissements ouverts à ce jour, le garde des Sceaux a promis vingt centres de ce type de plus l'an prochain en France. Il s'est félicité que "plus de la moitié des jeunes sortant de ces structures ne récidivent pas, contre 1 sur 50 avant".

DIJON (AFP), 24 juillet 2006 - Le directeur et trois hommes encadrant des jeunes au centre "Défense deuxième chance" d'Etang-sur-Arroux (Saône-et-Loire) ont été licenciés à la suite d'un stage de cohésion qui s'est transformé en entraînement militaire, a-t-on appris lundi auprès de leur tutelle. La gendarmerie a été saisie et une enquête est en cours.


Le dispositif Défense 2e chance ne tient pas ses promesses
Libé, mercredi 6 décembre 2006

Moins de mille jeunes sont actuellement accueillis dans les centres de Défense 2e chance. On est donc très loin des 10 000 promis pour la fin 2006 par la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie en 2005, lors du lancement de ce dispositif d'insertion des jeunes en difficulté. (...) Le taux d'échec est élevé (...) Le budget de fonctionnement de l'Epide s'est élevé à 5 millions d'euros en 2005 et à 37 millions en 2006.


Défense 2ième chance, quels intérêts pour le territoire ? Le développement économique, voir au 6 décembre 2006.


PARIS (AP), 6 juin 2006, 16h39, extraits - Après Jean-Louis Borloo, c'est Michèle Alliot-Marie qui a renvoyé mardi Ségolène Royal dans les cordes (...) "On voudrait parfois utiliser l'armée comme un centre de redressement pour les jeunes dès leur première incartade. Je le dis tout net, cela n'est pas sérieux! ..." (...) Onze centres seront ouverts au total à l'automne et "l'objectif des 10.000 jeunes accueillis dans plus de vingt centres dès la fin de l'année 2006 est en passe d'être acquis", s'est-elle félicitée.


Pascale Fourier : On pourrait dire que vous êtes d’un archaïsme forcené quand vous parlez de l’Etat et de son importance ?

Robert Castel : On n’a pas le temps de le justifier maintenant mais de toutes façons, en dépit de leurs proclamations, les libéraux eux-mêmes s’appuient sur l’Etat. Simplement, ils voudraient que ce soit un Etat au service de leurs intérêts plutôt qu’au service de l’intérêt général.

Extrait de la transcription de l'émission « Des sous et des hommes » du 28 Février 2003 sur AligreFM.


- Mais l'OSE France paraît plutôt ancré en 1942 -


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