August 15, 2007

Estrosi veut que la Guyane serve de laboratoire pour l'outre-mer


LILLE (AFP) - Les sans-papiers de Lille ont catégoriquement rejeté mercredi les propositions de la préfecture du Nord, soutenues par six associations de solidarité, pour mettre un terme à la grève de la faim suivie depuis plusieurs semaines par une cinquantaine d'entre eux.

"Les propositions du préfet sont irrecevables", a déclaré à l'AFP Eva Lumanisha du Comité des sans-papiers du Nord (CSP-59).

Dans un communiqué, CSP-59 a dénoncé "la trahison" et "la lâcheté" des six associations dont Emmaüs et la Cimade qui s'étaient jointes mardi à la préfecture du Nord pour proposer un accord.

(...) Le CSP-59 demande la régularisation globale de tous les sans-papiers grévistes de la faim ainsi que celle d'environ 500 autres personnes dans le cadre d'un accord passé en 2004 avec la préfecture.


SAINT-DENIS DE LA REUNION (AP) - Chaque jour, des immigrés comoriens abordent clandestinement les côtes de Mayotte et, chaque jour, les forces de l'ordre en arrêtent et en expulsent d'autres. Sur ce petit territoire français de l'océan Indien d'à peine 200.000 habitants, un tiers n'auraient pas de papiers et la lutte contre l'immigration clandestine prend des proportions presque industrielles.

(...) De toute façon, dit-elle, beaucoup de ceux qui s'embarquent sur les "kwassa-kwassa" sont "des gens qui se sont fait expulser alors que leur vie est à Mayotte. Alors ils rentrent chez eux".


Sans-papiers de Lille : le préfet veut "calmer les esprits"
LE MONDE | 03.08.07 | Extraits

Alors que le préfet du Nord, Daniel Canepa a donné rendez-vous aux associations le 31 août pour étudier "les dossiers sérieux", le bras de fer semble se durcir. "Seule la lutte paye", a déclaré, jeudi, l'un des leaders du Collectif de sans-papiers du Nord (CSP 59), Roland Fodé Diagne, qui, alertant sur les risques courus par ceux qui poursuivent la grève de la faim, a été acclamé par les manifestants aux cris de "Canepa assassin".

Dans un tract paru le jour même, le CSP 59 dénonçait la "xénophobie de l'Etat" et prévenait le préfet en termes peu amènes sur "ce processus (qui) a fait des dégâts en fécondant le nazisme". Des termes dénoncés par la Cimade dont le président régional, Frédéric Verspeten, appelle à un "retour vers la sérénité et le dialogue". Celui-ci craint que "si le bras de fer se maintient, cela n'amène la préfecture à rompre le dialogue qui s'était instauré, depuis les accords de 2004", avec la mise en place d'une commission consultative Etat-associations pour examiner les demandes de régularisation.

Tout en appelant elle aussi au retour du dialogue, Roseline Tiset de la délégation régionale de la Ligue des droits de l'homme demande la libération des sans- papiers arrêtés et l'étude des 533 dossiers remis à la préfecture, "sans attendre l'audience du 31 août et sur la base des critères des accords de 2004". Des accords que le préfet Daniel Canepa avait dénoncés, le 15 juin, estimant qu'ils "avaient vécu".

Pour sortir de la crise, les accords de 2004 avaient permis, à l'époque, une régularisation sans condition des grévistes de la faim.
Un processus que le préfet n'a cette fois pas souhaité "subir", estimant purement politique la stratégie menée par le CSP 59 : "Depuis 1995, observe-t-il, il y a eu douze grèves de la faim avec des résultats. Il fallait donc tester le nouveau gouvernement."

CAYENNE (AFP) - Le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Christian Estrosi a exprimé mardi à Cayenne sa volonté de faire de la Guyane "un laboratoire de tout ce que le gouvernement veut mettre en place outre-mer".

Au premier jour de son déplacement, M. Estrosi a rencontré à Cayenne le maire de la ville, Jean-Claude Lafontaine, le président du conseil général, Pierre Désert, et le président du conseil régional Antoine Karam.

Il leur a fait part de son intention de "renforcer les moyens de sécurité intérieure" de la Guyane en "allant bien au-delà de l'organisation actuelle", saluant au passage la création du Groupement d'Intervention régional (GIR) mis en place en octobre 2006, le seul dans les Dom.

M. Estrosi a affirmé sa volonté "d'être sans pitié à l'égard des filières clandestines de l'immigration" et a précisé avoir demandé "au Quai d'Orsay d'agir très fermement auprès des autorités du Brésil et du Surinam", considérant qu'en matière d'immigration clandestine, la Guyane se trouvait "en face de milices organisées".

"Tant qu'on dira +venez en France sans papiers et vos enfants seront scolarisés+, ce sera un appel d'air permanent", a-t-il ajouté au sujet de la scolarisation des enfants, qui ne nécessite pas de titre de séjour. "C'est un sujet sur lequel nous ne devons pas avoir de complexes, il y aura donc une évolution de la législation".


La France a des accords de réadmission avec ses deux voisins, le Surinam et le Brésil. Signé en novembre 2004, l'accord avec le Surinam ne fait toujours pas l'objet d'une application formelle.

Des négociations internationales sont en cours, notamment avec le Guyana, dont les ressortissants illégaux ne peuvent être reconduits, faute d'accord.
Mais les pourparlers peinent à déboucher sur la création d'un consulat à Cayenne.

Sur les six premiers mois de 2007, il y a eu 4.793 éloignements, contre 8.145 sur l'ensemble de 2006 et 5.942 en 2005, selon les chiffres du ministère.

Le problème est que les clandestins, quand ils ne sont pas reconduits en avion, sont ramenés en pirogue aux frontières constituées par les fleuves Oyapock, à l'est (Brésil), et Maroni, à l'ouest (Surinam). Un simple passage en canot leur permet de revenir sur le sol français.

Ainsi, en 2006, sur 9.711 étrangers illégaux reconduits à la frontière, 59% étaient déjà connus des services de police.

Autre difficulté, faute de mise aux normes, le seul centre de rétention administrative a été déclassé en local de rétention administrative (LRA), en attendant des aménagements, ce qui limite les rétentions à 48 heures. Au delà, les étrangers en situation irrégulière doivent être reconduits ou relâchés.

M. Estrosi se rendait ce mercredi à la frontière brésilienne pour visiter les locaux de la Paf (Police aux frontières) de Saint-Georges de l'Oyapock, survoler le site du futur pont reliant la Guyane au Brésil, et visiter la commune amérindienne de Camopi où il prononcera un discours axé sur l'immigration.


- Un laboratoire à Cayenne ? -


Posted 18 years, 2 months ago on August 15, 2007
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