August 16, 2007

Elle s'estime « victime des agissements de la police »

Tumulte dans le vol Paris-Bamako
LE MONDE | 16.08.07 | Extrait

Elle n'a pas l'allure d'une guerrière, ni d'un Spartacus en jupon, pas même d'une remuante "Mamie Nova". La soixantaine solide et la mise modeste, en chemisier bleu ciel comme ses yeux, Marie-Françoise Durupt, habitante de Saint-Nazaire et salariée de l'association Léo-Lagrange, grand-mère de cinq petits-enfants et passionnée de jardinage, n'a pas la tête de l'emploi. Elle, émeutière en chef ? C'est pourtant ce dont on l'accuse.

Selon la police, le 28 avril, sur l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, elle aurait incité à la rébellion deux étrangers en cours d'expulsion, ainsi que les autres passagers d'un vol Air France à destination du Mali. Le but de ce charivari ? Provoquer une "résistance violente" aux fonctionnaires chargés d'escorter les deux hommes jusqu'à Bamako. Traduite le 3 juillet devant le tribunal correctionnel de Bobigny, aux côtés d'un autre "meneur" présumé, un Malien jusque-là sans histoire, patron d'une société d'import-export, Marie-Françoise Durupt et son coaccusé risquent (théoriquement) la prison et une forte amende. Mis en délibéré, le jugement devrait être rendu le 4 septembre, à Bobigny.

S'estimant "victime des agissements de la police", la passagère garde un souvenir amer des scènes de violence dont elle a été témoin dans l'avion, autant que du placement en garde à vue dont elle a ensuite été l'objet. Elle rejette en bloc les accusations policières.

Son récit de l'incident, comme celui d'autres passagers, a peu de chose à voir avec les "faits" rapportés par les fonctionnaires de la police aux frontières (PAF). ...

La nouvelle vie des ex-squatteurs de Cachan
LE MONDE | 16.08.07 | Extrait

Certaines sont parvenues à s'extraire de la précarité, obtenant un "vrai" logement et un emploi stable. D'autres galèrent encore dans des hôtels miteux, tenaillées par la crainte de ne pas obtenir un titre de séjour. Quel que soit leur sort, ces familles, originaires d'Afrique de l'Ouest et du Maghreb, gardent en mémoire la journée du 17 août 2006, durant laquelle des centaines de policiers les ont délogées manu militari de la résidence universitaire de Cachan (Val-de-Marne) qu'elles squattaient. Un an après leur évacuation, elles habitent aux quatre coins de l'agglomération parisienne - dans la quasi-totalité des cas. Un nouveau chapitre s'est ouvert, en rupture avec la vie collective qui prévalait au bâtiment F de la "cité U".


- Le jugement devrait être rendu le 4 septembre -


Posted 18 years, 1 month ago on August 16, 2007
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Re: Elle s'estime « victime des agissements de la police »
LILLE (AFP) - Au lendemain du rejet par le comité de soutien aux sans-papiers du Nord du plan de "sortie de crise" proposé par la préfecture, la situation s'enlise à Lille où quelque 50 clandestins sont en grève de la faim, dont beaucoup depuis deux mois.

Mardi, le préfet Daniel Canépa a proposé un dispositif prévoyant le réexamen des dossiers de 150 sans-papiers - dont les grévistes de la faim -, la délivrance dès le dépôt de la liste d'un document leur permettant de circuler librement et la remise immédiate d'un titre provisoire pour ceux qui seront régularisés.

Signé par six associations humanitaires, dont Emmaüs, l'accord impose un préalable non négociable, a souligné M. Canépa: l'arrêt de la grève de la faim.

Jugeant ces propositions "irrecevables", le comité de soutien aux sans-papiers (CSP-59) et les associations "historiques" les accompagnant - le Mrap et la Ligue des droits de l'Homme - les ont immédiatement rejetées.

Le CSP réclame la régularisation de tous les grévistes, ainsi que celle de quelque 500 autres sans-papiers dans le cadre d'un accord passé en 2004 avec la préfecture.

"Les associations (signataires) (...) ne sont représentatives de rien du tout, n'ont aucune crédibilité, aucune légitimité", a affirmé le CSP-59, en fustigeant leur "trahison".

D'après Anne Sortino, un des soutiens du mouvement, "le préfet essaie de les utiliser" pour qu'elles convainquent les sans-papiers d'arrêter leur grève de la faim, car cela "commençait à faire désordre". Après cette "première cartouche", le préfet en a sorti "une deuxième", les "expulsions, pour intimider les grévistes", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Deux Guinéens, interpellés le 1er août à Lille avec quelque 120 personnes, ont été reconduits mercredi vers leur pays d'origine. D'après le CSP, ils ont été "bastonnés, menottés par les jambes et les pieds et attachés aux sièges comme des bêtes" dans l'avion.

Sept autres sans-papiers lillois se trouvaient au centre de rétention de Roissy (Val-d'Oise) en vue d'une prochaine expulsion.

Sur les quelque 120 personnes arrêtées, 86 sans-papiers avaient été placés en rétention, mais au moins 72 ont ensuite été remis en liberté par des juges des libertés et de la détention (JLD).

La justice administrative examine depuis la semaine dernière les demandes d'annulation de leur reconduite à la frontière et a déjà rejeté plusieurs recours.

Une cinquantaine de sans-papiers poursuivaient jeudi leur grève de la faim tandis que leur bras de fer avec la préfecture se durcissait.

Allongés dans des sacs de couchage devant des hôpitaux de la métropole ou une station de métro à Lille, ils affirment ne s'alimenter que d'eau sucrée et de café, de nombreux depuis le 15 juin. Régulièrement hospitalisés, ils sont renvoyés dans la rue au bout de quelques jours s'ils refusent les perfusions, selon le CSP.

Les grévistes ont reçu jeudi la visite de la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, qui a souligné "la nécessité de résoudre très rapidement la situation" alors que l'état de santé de certains d'entre eux devient "critique". Le PS, le PCF et les Verts du Nord avaient déjà demandé la nomination d'un médiateur, ce que le préfet a refusé.

Souffrant de douleurs au coeur, Sanoussi Touré, un Guinéen de 21 ans allongé à la station de métro Calmette, se dit prêt à continuer "jusqu'au bout". "Je n'ai pas le choix", a-t-il confié à l'AFP.


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Re: Elle s'estime « victime des agissements de la police »
BOBIGNY (AFP) - La Justice française a relaxé mardi deux passagers d'un vol Paris-Bamako d'Air France accusés de "provocation à la rébellion" pour avoir manifesté leur opposition lors de l'expulsion de deux sans-papiers maliens.

Leur intervention, verbale, ainsi que celle de dizaines d'autres passagers, avait conduit la police à renoncer à cette reconduite à la frontière.

"Je recommencerai", a déclaré à l'issue de ce jugement Marie-Françoise Durupt, une Française de 60 ans partant en mission professionnelle pour Bamako, poursuivie pour avoir dit ce 28 avril sa "honte de la France" et dénoncé les "méthodes inhumaines" de l'escorte policière.

Cette passagère, soutenue par le Réseau Education sans frontières (RESF), qui en a fait un exemple de "devoir citoyen", s'est félicitée de voir reconnu son "droit à l'indignation". RESF est à la pointe de la lutte contre l'explusion de parents d'élèves sans papiers.

"Je ne suis pas une délinquante, tout citoyen a le droit de dire ce qu'il pense de l'action de la police quand elle emploie des méthodes inhumaines", a ajouté cette médiatrice de quartiers.

Elle a rappelé qu'elle ne s'était "pas opposée au principe de l'expulsion" mais "à la méthode employée".

Selon cette passagère, relaxée comme Youssouf Soumounou, un Franco-Malien de 46 ans, l'escorte policière avait ce jour-là "mis des coussins sur la tête" des sans-papiers "pour les empêcher de crier". Elle a aussi accusé l'un des policiers "de s'être assis sur un Malien" pour le maîtriser.

Les deux passagers et les deux sans-papiers avaient été débarqués avant le décollage.

Le vol perturbé était finalement parti avec deux heures de retard, avec à son bord un autre sans-papiers malien qui n'avait pas contesté sa reconduite à la frontière.

Le procureur avait requis le 3 juillet une amende avec sursis de 1.000 euros contre Mme Durupt, et de 500 euros contre M. Soumounou.

Les policiers interviennent "dans une situation déjà humainement difficile", avait souligné le magistrat Mohammed Chenguiti en demandant à tous les passagers en général "de ne pas compliquer la tâche" des escortes policières chargées des reconduites à la frontière sur les vols commerciaux.

Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Bobigny, près de Paris, a estimé que les propos tenus par la passagère, au "caractère discutable et excessif", "expression d'une vive émotion et d'une grande désapprobation", avaient "participé à l'échec de la reconduite à la frontière". Mais ils "ne démontrent pas la volonté de s'opposer de façon violente à l'action de la police", a souligné la président Nelly Cayot.

"La justice est rendue, c'est une satisfaction", a réagi à Bobigny Richard Moyon, porte-parole de RESF, "surpris" de ce jugement favorable qui "montre que le travail entrepris pour faire bouger les consciences avance".

Me Catherine Herrero, avocate de Mme Durupt, a salué une décision "importante pour le droit à la liberté d'expression". "Nous devons être des citoyens, pas des moutons", a-t-elle dit.

Le 29 juin, le tribunal de Bobigny avait déjà reconnu l'état de légitime défense à un sans-papiers qui avait violemment résisté à la police lors de son expulsion le 26 mai à bord d'un avion d'Air France. Il avait fait un malaise, provoquant une révolte des passagers. Le vol avait été annulé.

Paris veux expulser 25.000 immigrés sans papiers en 2007. Les autorités estiment entre 200.000 et 400.000 le nombre de clandestins en France.


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