August 17, 2007

Condamnation d'un ancien ministre et de policiers en fonction sous l'apartheid


Un ex-ministre de l'apartheid condamné pour tentative de meurtre d'un opposant
LEMONDE.FR avec Reuters | 17.08.07

L'ancien ministre de la police sud-africain Adriaan Vlok, en fonction sous le régime de l'apartheid, a été condamné, vendredi 17 août, à dix ans de prison avec sursis pour tentative de meurtre.

Adriaan Vlok et ses quatre coaccusés étaient poursuivis devant la Haute Cour de justice de Pretoria pour avoir tenté d'assassiner en 1989 le révérend Frank Chikane, un des chefs de file du mouvement antiapartheid, aujourd'hui conseiller du président, Thabo Mbeki.

Les cinq hommes ont plaidé coupable. D'après des médias sud-africains, ils auraient conclu au préalable un accord pour obtenir en échange des peines de prison avec sursis. Des articles qui relèvent de la "spéculation", selon le parquet sud-africain.

Des manifestants s'étaient rassemblés vendredi matin devant le tribunal pour réclamer que justice soit faite et qu'Adriaan Vlok soit également jugé pour les autres atteintes aux droits de l'homme commises sous son commandement par la police de l'apartheid.

PRETORIA (Reuters) - Des peines de prison avec sursis ont été infligées à l'ancien ministre sud-africain de la Police Adriaan Vlok, en fonction sous l'apartheid, et à quatre policiers, pour tentative de meurtre.

Vlok et son ancien chef de la police, Johann van der Merwe, ont été condamnés vendredi chacun à dix ans dont cinq avec sursis. Trois autres policiers ont écopé de peines de cinq ans, dont quatre avec sursis.

Les coaccusés étaient poursuivis devant la Haute Cour de justice de Pretoria pour avoir tenté d'assassiner en 1989 le pasteur Frank Chikane, un des chefs de file du mouvement anti-apartheid aujourd'hui conseiller du président Thabo Mbeki, en imprégnant ses sous-vêtements de poison.

Le procureur de l'Etat, Anton Ackermann, a souligné que ce procès, treize ans après la chute de l'apartheid, n'était pas motivé par un désir de vengeance et que les peines prononcées le démontraient. "Il ne s'agit pas d'un procès de Nuremberg", a-t-il dit par allusion au procès des criminels de guerre nazis.

Les cinq hommes avaient plaidé coupable dans le cadre d'un accord conclu avec l'accusation.
En échange, un chef d'inculpation retenu contre eux (complot en vue d'homicide) a été abandonné, a précisé le procureur Ackermann.

Des manifestants s'étaient rassemblés vendredi matin devant le tribunal pour réclamer que justice soit faite et que Vlok soit aussi jugé pour d'autres atteintes aux droits de l'homme commises sous son commandement par la police de l'apartheid.

JUGEMENT-TEST


Mais Chikane, qui assistait à l'audience, a exprimé l'espoir que le procès aide à cicatriser de vieilles blessures.


"Je suis heureux que cela prenne fin, que nous puissions aller de l'avant et que ce qui s'est passé aujourd'hui serve à résoudre tous les points de litige", a-t-il déclaré aux journalistes devant le tribunal.

Le procès de vendredi était considéré comme un test des poursuites à venir contre d'anciens responsables du régime raciste au pouvoir entre 1948 et 1994 qui n'ont pas bénéficié du processus d'amnistie dans le cadre de la Commission Vérité et réconciliation (TRC).

Depuis 2003, année à laquelle la commission que présidait Mgr Desmond Tutu a cessé de fonctionner, seuls quelques procès ont été organisés pour des crimes commis sous l'apartheid.

Vlok, seul ministre du régime d'apartheid à avoir accepté de comparaître devant la TRC, avait lavé les pieds de Chikane en signe de pénitence l'an dernier, lors d'une cérémonie hautement symbolique dans un pays qui compte de nombreux chrétiens.

Van der Merwe a estimé que Frederik de Klerk, l'ancien président couronné par un prix Nobel de la paix pour son rôle dans le démantèlement du système ségrégationniste, devrait avoir à répondre du fait qu'il avait autorisé des atteintes aux droits de l'homme, ajoutant que les forces de sécurité étaient injustement sanctionnées.

"(Le gouvernement précédent) n'a pas protégé les forces de sécurité qui le protégeaient depuis plus de 50 ans", a-t-il fait valoir lors d'un point de presse. Le mois dernier, De Klerk a nié toute implication dans des meurtres de militants anti-apartheid et d'autres exactions.


- « Il ne s'agit pas d'un procès de Nuremberg » -


Posted 18 years, 2 months ago on August 17, 2007
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Re: Condamnation d'un ancien ministre et de policiers en fonction sous l'apartheid
PRETORIA (AFP) - Un ancien ministre sud-africain du régime d'apartheid, qui a plaidé coupable d'une tentative d'assassinat d'un opposant en 1989, a échappé à la prison ferme, vendredi, dans le cadre d'un accord avec l'Etat.

Adriaan Vlok, ministre de la Loi et de l'Ordre dans les années 1980, a été condamné vendredi par un tribunal de Pretoria à 10 ans de prison avec sursis pour avoir voulu empoisonner, il y a 18 ans, le révérend Frank Chikane, actuellement proche conseiller du président Thabo Mbeki.

Dès le début de l'audience, à laquelle assistait le révérend, le représentant du procureur, Anton Ackerman, a annoncé que M. Vlok avait passé un accord avec l'Etat, tout comme ses quatre co-accusés, de hauts responsables de la police de l'époque.

Ils ont accepté de plaider coupable et de témoigner contre le dernier membre du groupe, un général, qui n'a jamais reconnu sa participation à la tentative de meurtre.

En échange, leur peine a été limitée à de l'emprisonnement avec sursis: dix ans pour l'ex-ministre de l'Intérieur Adriaan Vlok et son ancien chef de la police, Johann van der Merwe, et cinq ans pour les trois autres.

En 1989, ils avaient fait empoisonner les sous-vêtements du révérend Chikane, alors secrétaire général du Conseil sud-africain des Eglises, une organisation en pointe dans la lutte contre l'apartheid.

"Mon engagement (en faveur du régime ségrégationniste) était une erreur. Je dois accepter ma responsabilité pour cela", a déclaré M. Vlok à l'issue de l'audience, en annonçant qu'il existait à l'époque une liste des militants anti-apartheid à "neutraliser".

"Je n'ai jamais considéré qu'il s'agissait d'une liste de cibles. On cherchait plutôt à les empêcher d'organiser des sanctions contre le pays " et d'alimenter l'agitation politique, a-t-il relativisé.

Johann van der Merwe a ajouté que le révérend Chikane avait été le seul sur la liste à être victime d'une tentative d'assassinat.

L'accord conclu a été critiqué par un groupe de soutien aux victimes de l'apartheid qui souhaitait "un procès transparent". Mais le Congrès National Africain (ANC) -- parti de la lutte contre le régime ségrégationniste, au pouvoir depuis 1994 -- a estimé qu'il aiderait "à soigner les blessures du passé".

L'annonce du procès avait en effet rouvert de nombreuses plaies, relançant notamment le débat sur la responsabilité du président de l'époque, Frederick de Klerk, dans les violences commises sous son mandat.

"J'aurais peut-être dû poser des questions plus incisives", a reconnu en juillet le Prix Nobel de la Paix, tout en niant avoir été informé des exactions commises par les forces de l'ordre.

Vendredi, Adriaan Vlok a estimé que "De Klerk et les autres ministres étaient tout à fait au courant des violations des droits de l'Homme par les soldats". Mais il a mis en garde contre la tentation de poursuivre tous les responsables de l'époque. "Je ne peux pas imaginer que l'on continue à rendre oeil pour oeil et dent pour dent".

L'organisation Afriforum, qui défend les droits des Afrikaners (la minorité blanche au pouvoir sous l'apartheid), a quant à elle demandé que les leaders de l'ANC responsables de violences dans les années 1980 soient également jugés.

Quelque 23.000 personnes ont été tuées en Afrique du Sud dans des violences politiques entre 1960 et 1994, date de l'élection de Nelson Mandela à la présidence.

En septembre 2006, Adriaan Vlok avait demandé pardon au révérend Chikane et lui avait lavé les pieds en signe de pénitence.

Vendredi, les deux hommes se sont salués et le militant noir s'est réjoui que "tout ça soit terminé". "Maintenant, nous pouvons avancer", a-t-il dit.

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